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Site archéologique de Sabratha * | ||
![]() Mausolée de Bès | ||
Coordonnées | 32° 48′ 19″ nord, 12° 29′ 06″ est | |
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Pays | ![]() | |
Subdivision | Az Zawiyah | |
Numéro d’identification | 184 | |
Année d’inscription | (6e session) | |
Classement en péril | 2016 | |
Type | Culturel | |
Critères | (iii) | |
Région | États arabes ** | |
Géolocalisation sur la carte :Libye | ||
* Descriptif officiel UNESCO ** Classification UNESCO | ||
modifier ![]() |
Sabratha est une des plus importantes villes de laTripolitaine (Afrique romaine), située dans ce qui est aujourd’hui laLibye occidentale. À l'époque antique, elle formait avecOea etLeptis Magna un trio de villes qui a donné son nom à la Tripolitaine. Le site archéologique a été inscrit sur la liste dupatrimoine mondial de l'UNESCO en1982.
L'antique Sabratha est située sur la côteméditerranéenne, à environ 1,5 km au nord-ouest de la ville moderne deSabratha.À 70 kilomètres à l'ouest de l'actuelleTripoli, la cité constituait le point de départ de la route qui s'enfonçait vers le sud et le djebel tripolitain et, au-delà, versGhadamès et le centre de l'Afrique.
Cette situation explique que lesCarthaginois y fondèrent un établissement permanent, auIVe siècle av.J.-C[1]. La cité punique prospéra et passa sous l'autorité deMassinissa et de ses successeurs à la tête du royaume numide, avant de se ranger du côté deRome en 111 av. J.-C. C'est de cette période que date le réseau urbain avec un quadrillage régulier qui allait du port au marché, le futur forum. Sabratha possédait une importante nécropole où l'on peut encore admirer deux grands mausolées duIIe siècle av. J.-C.[2].
Sous l'empire la cité accéda au rang demunicipe puis devintcolonie romaine en 157.
Les marchands de Sabratha tenaient une place de choix àOstie, le port de Rome, où le bureau de laplace des Corporations s'ornait d'une mosaïque représentant un éléphant, preuve de l'importance ducommerce transsaharien qui transitait par ce port[3], notamment pour l'envoi de bêtes sauvages destinées aux jeux du cirque[4].
Une mission archéologique italienne a beaucoup œuvré sur le site dans les années 1920, elle a fouillé et en partie reconstitué les vestiges visibles aujourd'hui. Max Mallowan, éminent archéologuebritannique, second époux d'Agatha Christie a été présent sur le site en1943.
Les vestiges phéniciens sont ceux d'une cité fortifiée aux rues au tracé irrégulier. Puis à partir duIer siècle av. J.-C. la ville romaine se développe vers le Sud selon un plan rectangulaire de type romain. Puis dans la seconde moitié duIIe siècle l'expansion se fit vers l'Est selon un plan directeur identique, là le principal monument public était le théâtre.
Le bâtiment d'architecture libyco-punique avec des emprunts hellénistiques, en grande partie reconstruit par les archéologues libyens, a été daté duIIe siècle av. J.-C. Il possède de forts caractères similaires aumausolée libyco-punique de Dougga.
Untophet néo-punique a également été fouillé.
Le forum était bordé à l'origine d'une rangée de petites boutiques (tabernae).
Liber Pater est leDionysos phénicien, l'un des dieux tutélaires de la famille deSeptime Sévère. Les trois hautes colonnes appartiennent vraisemblablement à un temple construit ou reconstruit sous son règne. Elles sont en grès et non en marbre, inexistant en Afrique du Nord à l'époque, coiffées de chapiteaux corinthiens, simples tambours de grès camouflés sous des motifs en stuc.
Ces colonnes se dressent sur un podium auquel on accédait par un large escalier orienté d'Ouest en Est.
L'ensemble est érigé à l'extrémité orientale du forum.
A l'est de la basilique s'ouvrait en effet une petite zone découverte reliée à deux complexes religieux datant de l'époque desAntonins. L'un dédié àMarc Aurèle et àLucius Verus, l'autre à un dieu inconnu. En face de l'angle nord-ouest du form, un autre temple, voué à la vénération du dieuSérapis, était également bordé d'arcades. Plus loin, au bord de la mer, une cour entourée d'arcades sur ses quatre côtés encadrait le temple d'Isis, auquel on accédait par un simple escalier[5].
Fouillé à partir de 1934, le temple d'Isis a été identifié grâce à une inscription découverte en deux fois en 1937 et en 1943[6], puis par des représentations des divinitésIsis,Sérapis etHarpocrate[7].
Le monument le plus important du site est lethéâtre romain localisé dans la partie Est du site. La date de construction non connue de façon certaine peut être située entre lesIIe et leIIIe siècleapr. J.-C. Les archéologues ont calculé qu'il pouvait accueillir 5 000 spectateurs. Quand les Italiens entreprirent les fouilles en 1927, ce n'était qu'un monticule de sable et de maçonnerie. Il doit sa stature monumentale actuelle à un minutieux travail de restauration (anastylose) achevé en 1937, qui a en grande partie reconstitué la colonnade du mur de scène et l'exceptionnel décor en bas-reliefs du bord de scène.
À environ 1 km, à la périphérie de la ville se trouvent les vestiges d'un amphithéâtre romain construit auIIe siècle de notre ère, qui pouvait accueillir de 10 000[8] à 20 000[9] spectateurs, selon les estimations.
Repéré et décrit pour la première fois en 1912 par Henri Méhier de Mathuisieulx, il est partiellement dégagé parRenato Bartoccini en 1924[9].
L'édifice est orienté est-ouest et a été construit dans une dépression artificielle, qui a peut-être servi antérieurement de carrière. Les spectateurs entraient par le haut de lacavea et pouvaient par des escaliers soit descendre et gagner une galerie souterraine qui desservait les rangées de gradins des premiers et seconds niveaux, soit monter et atteindre les gradins du troisième niveau. Douze rangées de gradins sont visibles, étagés sur plus de dix mètres de hauteur, tandis que les gradins du troisième niveau ont disparu. Ils étaient probablement en bois car il ne subsiste aucun reste de voûte en maçonnerie qui auraient soutenu des gradins en pierre[10].
L'arène mesure environ 45 m sur 30, et est aménagée par une tranchée en croix, permettant de faire monter bêtes ou décors. Deux portes monumentales à chaque extrémités du grand axe s'ouvrent sur l'arène, ainsi que d'autres plus petites, disposées sur le pourtour et desservies par une galerie intérieure[10].Une inscription trouvée à Sabratha rappelle qu'un duumvir de la cité offrit cinq jours de spectacles avec des combats de gladiateurs[11].
Les fouilles ont révélé quatre niveaux d'évolution du bâtiment[12]. AuIer siècle, la reconstruction du forum s'accompagne de l'édification sur son côté sud d'unebasilique judiciaire, conforme à la description que donneVitruve pour ce type de construction : salle de 48,5 mètres sur 26 mètres, avec un portique intérieur et une abside à une extrémité[13]. Sous les derniersAntonins, l'édifice est agrandi pour passer à 72 mètres de long[14].
Durant la première moitié duVe siècle, la basilique judiciaire est transformée en église, consacré par le placement dans l'abside du sépulcre d'un homme portant un anneau, d'un autel et l'aménagement d'un baptistère. AuVIe siècle, les Byzantins restaurent l'église en mauvais état, en réduisant ses dimensions et en refaisant une façade à trois portes[15].
Une nouvelle basilique est construite sousJustinienIer, qui fait l'admiration deProcope de Césarée[16]. Son sol a livré une mosaïque décorée d'arbres stylisés et de motifs géométriques, visible au musée[17].
Situés près de la plage, les thermes ont gardé de belles mosaïques et sont dénommésthermes de l'Océan.
Le site possède deux musées : un musée romain et un musée punique. Le premier contient les éléments retrouvés lors des fouilles des nécropoles de la cité, ainsi que des mosaïques et des statues, notamment un buste de Jupiter. Au sein du musée punique la pièce la plus intéressante est une statue représentant le dieu Bès.
Dans lechaos post-Kadhafi, la région de Sabratha est devenue la principale plate-forme de départ des migrants vers l'Europe, par l'île deLampedusa, située à moins de 300 km[18]. Les réseaux de trafiquants ont amassé des sommes colossales en 2016 et au début de l'année 2017, avec des milliers de candidats à l'exil embarqués chaque semaine. Mais depuis fin 2017, l’État libyen aurait repris le contrôle de Sabratha[19]. Présence de groupes armés, trafics, absence de mesures concrètes de conservation, autant de facteurs qui, outre l'action naturelle des phénomènes climatiques, menacent l'antique cité de Sabratha, inscrite sur la liste du patrimoine mondial en péril par l'Unesco en juillet 2016[20].
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