Base honorifique d'époque romaine dédiée à Quintus Julius Severinus,Séquane, patron de la corporation des bateliers du Rhône et de la Saône, ici mentionnée sous sa forme romaineArar.Lugdunum àLyon.CIL XIII 1695.
La Saône doit son nom à la nation celte desSéquanes et à la déesse tutélaireSouconna ou Sauc-Onna[réf. nécessaire]. De ses trois noms,Brigoulus,Souconna etArar, finalement,Souconna lui est resté, que les moinescopistes ont progressivement renommésaoconna, d'où elle tire son nom de Saône.
Son ancien nom avant le monde romain étaitArar[4]. Il est le doublement de la racine indo-européennear = eau, car, s'écoulant lentement, il est difficile parfois de deviner son sens (selon César, dansLa Guerre des Gaules). Son nom actuel vient d'une source sacrée,Sauc-Onna, située à Chalon, dont le nom fut donné à l'ensemble de la rivière par les légionnaires romains[note 1].
Depuis 3 000 ans, des bateaux naviguent sur la Saône[8]. Une pirogue datant de l'âge du bronze a été découverte àSaint-Marcel, une autre de l'âge du fer a été découverte àThorey.
La Saône a joué le rôle de frontière naturelle par le passé. Notamment, son franchissement par lesHelvètes en -58 marque l'un des éléments déclencheurs de laguerre des Gaules. ÀChalon-sur-Saône, deux épaves de l'époque romaine ont été découvertes[9].
Sur la Saône, la navigation s'effectuait essentiellement à la descente. Dirigés à l'aide de grandsrame-gouvernails, les bateaux chargés profitaient d'une pointe d'eau pour se laisser glisser sur la rivière. La remonte, ordinairement à vide, s'effectuait en convois halés par deux ou quatre chevaux[10].
Vers 1826 apparurent sur la Grande-Saône les premiers bateaux à vapeur destinés au transport des voyageurs[11],[12].
Le transport de passagers sur la Grande-Saône connut un âge d'or au début des années 1850. En fut mis en service le chemin de fer entreParis etChalon-sur-Saône, avec correspondance à Chalon avec les bateaux à vapeur transportant les voyageurs jusqu'àLyon (la portion de ligne Chalon-Lyon, quant à elle, ne devant être ouverte à la circulation que trois ans plus tard, en 1854)[13].
La Petite Saône a un régime pluvial (parfois influencé par la neige) avec une très forte influence océanique. Les sols, peu propices à l'infiltration, sont vite saturés et favorisent le ruissellement. Très vite le débit gonfle, et dès après avoir reçu les eaux de laLanterne, la Saône est devenue une puissante rivière.
Lalame d'eau écoulée dans le bassin supérieur de la petite Saône est de 505 millimètres annuellement (contre 687 pour la seule Lanterne), ce qui est élevé et résulte d'une pluviosité très abondante sur la partie vosgienne de son bassin. Ledébit spécifique (Qsp) se monte à16,0 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
La Grande Saône ne reçoit plus que de modestes affluents qui modifient peu le régime hydrologique et notamment les crues. La Grande Saône s'écoule dans une vaste et large plaine (jusqu'à 3 km de large) jusqu'à l'entrée de Lyon, dans la cuvette de l'ancienlac bressan. La pente est très faible et sans les aménagements hydrauliques visant à garantir jusqu'au nord de Chalon un chenal de navigation profond, les débordements seraient plus fréquents.
À la station hydrologique deCouzon-au-Mont-d'Or à l'entrée de l'agglomération lyonnaise, les observations effectuées de 1969 à 1986 ont montré un débit moyen interannuel de 473 m3/s, avec un débit de crue centennale de 3 180 m3/s[16]. Lalame d'eau écoulée pour la totalité du bassin versant de la rivière est de 501 millimètres et ledébit spécifique ou Qsp monte à15,8 litres par seconde et par kilomètre carré du bassin.
La Saône est classée navigable depuisCorre au nord de laHaute-Saône, au débouché duCôney, jusqu'à son confluent avec leRhône àLa Mulatière et àLyon, soit sur 365 km. La partie de la Saône classée à grand gabarit[17] va de Saint-Symphorien-sur-Saône (P.K. 219) à la confluence avec le Rhône (P.K. 0). L'arrêté inter-préfectoral fixe, entre autres, la dimension des bateaux,convois et matériels flottants admis à naviguer, ainsi que la vitesse maximale autorisée.
Plus en aval sur la Saône, situé à la jonction des canaux de Bourgogne, du Rhône et du Rhin, leport fluvial de Saint-Jean-de-Losne a été créé au XIXe siècle. Entre 1840 et 1848, la ville aménage un port en creusant une gare d'eau. Animé longtemps par les activités de batellerie, le port reprend vigueur grâce au tourisme fluvial dans les années 1980 et est devenu le premier port de tourisme fluvial français.
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Lescrues n'ont pas les mêmes particularités sur le linéaire. Ainsi, une très forte crue en débit sur l'amont pourra très bien s'atténuer dans la plaine bressane et être assez ordinaire à Mâcon, surtout si elle charrie des volumes d'eau modérés. Au contraire, une crue moyenne sur la Petite Saône peut se transformer en crue importante sur l'aval, pour peu que le Doubs apporte une contribution égale et quasi simultanée. À noter que, contrairement à une idée répandue, les barrages de navigation sur la Saône n'ont aucune fonction de régulation des crues[18], et la plupart des digues agricoles qui bordent la rivière (casiers) sont submergées pour les crues faibles (entre 5 et 6 m àMâcon). De fait, aucun ouvrage ne permet de modifier significativement l'écoulement des grandes crues.
Les plus fortes crues des 50 dernières années :[21],, et 1982,[22],[22] et 2006.
La crue de référence dans les documents d'urbanisme est lacrue centennale (qui a une probabilité de 1/100 de se produire chaque année). Mais cette référence est en cours de modification puisque les cartographies liées à la modélisation de la crue de 1840 dans les conditions d'urbanisme actuelles ont été notifiées aux maires en et que les nouveauxplans de prévention sont en cours d'approbation depuis 2012.
Du au, un contrat de rivière spécifique à la vallée inondable de la Saône a été mis en œuvre par l'Établissement Public Territorial du Bassin (EPTB) Saône et Doubs[25], en partenariat avec l'ensemble des acteurs de l'eau du territoire : Agence de l'Eau Rhône, Méditerranée et Corse, Collectivités régionales et départementales, Chambres d'agriculture, Voies Navigables de France, Fédérations de pêches, associations… Le Contrat de vallée inondable de la Saône, mis en œuvre sur cinq ans, a ainsi permis d'engager d'importantes actions en faveur de l'amélioration de la qualité des eaux, de la préservation et de la réhabilitation de milieux aquatiques et naturels, de la gestion du risque d'inondation et de l'entretien de la rivière et de ses berges. Une nouvelle démarche contractuelle est en cours d'élaboration pour les cinq prochaines années.
Un Programme d'Action de Prévention des Inondations de la Saône[26] a été mis en place depuis 2004. De nombreuses actions de prévention ont été menées depuis (cartographie de tous les types de crue, sensibilisation des populations, salon PREVIRISQ[27], recensement et pose de repères de crues[28], étude des possibilités de protection locales, travaux de protection àSaint-Marcel, télé-alerte, diagnostics de bâtiments…).
Henri Nicolas,La Saône : de Vioménil à La Mulatière, Bourg-en-Bresse, Éditions de la Taillanderie,, 192 p.(ISBN2-87629-154-1).
Association La Roye Demange,Voies navigables : La Saône, présentation des vestiges de la région d'Ainvelle (Vosges), sites gallo-romains, voies romaines.
« P62-3 Mais en prenant pour terme la manière dont on utilise ce cours, l’Administration des Ponts-et Chaussées divise la Saône, entre Port-sur-Saone et Lyon, en Haute, Petite et Grande Saône. »
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↑[Bonnamour 2014] Louis Bonnamour,3 000 ans de navigation sur la Saône : histoire des bateaux traditionnels en bois et de leur construction, Vievy, Éditions de l'Escargot Savant,, 256 p.(ISBN978-2-918299-38-7),p. 107-148.
↑Paul Bouché-Leclerq, « Coches, diligences, gondoles et paquebots de la Saône » (deux parties),Images de Saône-et-Loire, n° 74, été 1988, p. 19-23 ; et n° 77, printemps 1989, p. 15-19.