SéthiIer est le père, avecMouttouya, de deux enfants, nés sous le règne d'Horemheb : le fils cadet, le futur roiRamsès II, et la fille aînée,Tia[4], « Chanteuse d'Hathor », « Chanteuse de Rê d'Héliopolis » et « Chanteuse d'Amon-grand-dans-sa-gloire ». Cette dernière est l'épouse d'un certainTia, « Gardien du Trésor » et « Gardien du château d'Amon », il est d'ailleurs probable qu'ils étaient déjà mariés et parents lors de la montée sur le trône de SéthiIer[5].
Certains chercheurs ont supposé que SéthiIer etMouttouya avait eu un autre fils, plus âgé queRamsès II, nommé Nébenkhâsetnébet ou Amenméfernébef, sur la base d'une scène sur la paroi extérieure du mur nord de la grande salle hypostyle dutemple d'Amon àKarnak dont l'un des personnages a été remplacé parRamsès II. Il s'est avéré qu'auncun fils aîné n'avait été figuré à l'origine mais qu'il s'agissait du commandant des troupes et flabellifère Méhy[4]. Enfin,Hénoutmirê, fille royale et grande épouse royale deRamsès II en l'an 54, soit bien après la mort de ses deux principales grandes épouses royales,Néfertari etIsis-Néféret, a été considérée par certains comme la fille de SéthiIer et l'épouse de son frère. Elle est en fait la fille deRamsès II et a donc épousé son père comme d'autres filles de ce dernier[6].
« J'ai examiné [...] (et j'ai choisi) des hommes discrets, d'un caractère juste, capables de sonder les pensées, obéissant aux injonctions du palais et aux lois de la Cour. Je les ai nommés pour juger les Deux Terres[11]. »
Les premières actions du règne consistent à préparer les funérailles de son prédécesseur, acte indispensable pour tout nouveau roi égyptien, ainsi que d'organiser lafête d'Opet àThèbes. Il commence les préparatifs de sa campagne au Proche-Orient également dès le début de son règne, l'action qu'il a menée contre lesFenkhou sous le règne de son père n'étant peut-être qu'un prélude aux actions menées au début de son règne[23].
Son couronnement est figuré à deux endroits : le mur ouest de la grande salle hypostyle dutemple d'Amon àKarnak et sur le mur sud de la chapelle du roi dans le temple de SéthiIer àAbydos. ÀKarnak, le roi est d'abord purifié parSeth etHorus, puis il est conduit parKhonsou etAtoum vers le « grand château d'Amon » (c'est-à-dire letemple d'Amon), enfin il est couronné parAmon-Rê en apposant sur la tête du roi la couronne-khépresh, la scène se déroule en présence d'Hathor et deThot, ce dernier enregistrant l'évènement. ÀAbydos, c'estHorus etThot qui apposent la couronne-khépresh, tout en étant accompagné par les Deux Maîtresses, c'est-à-dire les déessesNekhbet de Haute-Égypte etOuadjet de Basse-Égypte ; à côté de la scène,Horus-Iounmoutef annonce à l'Ennéade que le roi a été couronné. Dans leSpeos Artemidos, la scène de couronnement d'Hatchepsout a été modifiée pour faire apparaître SéthiIer[24].
Au début de laXIXe dynastie, le Proche-Orient correspond à un agrégat des petits royaume et de cités caractérisés par une soumission à l'un des deux empires de l'époque : l'Empire égyptien et l'Empire hittite (aussi nommé Hatti). Depuis la montée en puissance de ce dernier à la fin de laXVIIIe dynastie, ces deux empires se disputent le contrôle la région syro-palestinienne et les ports de commerce de la côte phénicienne, l'Amourrou etQadesh-sur-Oronte ayant été capturé sous le règne d'Horemheb, qui ne tenta pas de les reprendre.Qadesh-sur-Oronte, comme Ougarit sur la côte, est en réalité une cité prépondérante dans le contrôle des voies commerciales de la région. L'avènement deRamsès Ier coïncide par ailleurs avec celui deMuwatalli II, ce dernier étant clairement identifié comme l'ennemi de l'Égypte pendant toute la durée du règne de Séthi Ier[25].
L'interprétation récente d'Agnès Degrève (2006) est d'une seule campagne s'étant déroulée comme suit. Après la participation à la campagne contre lesFenkhou sous le règne de son père, puis à l'enterrement de ce dernier et à son propre avènement, Séthi aurait commencé la préparation de la campagne dès cette première année avec pour objectif de reprendreQadesh-sur-Oronte. Le roi débute cette campagne pendant leIVe mois de la saisonPeret, soit près de neuf mois après son avènement. Avant d'atteindreQadesh-sur-Oronte, le roi serait passé par le pays desRéménen (le Liban actuel), comme l'atteste une stèle àTyr, pour inspecter cette région qui fournit le bois de construction à l'Égypte, ressource indispensable pour le pays qui en est fortement dépourvu. L'armée égyptienne se serait alors dirigée versQadesh-sur-Oronte qu'elle aurait soumise, comme l'atteste une autre stèle, puis serait revenue sur ses pas, jusqu'à ce que des révoltes éclatent près de Yénoam et deBeït Shéan. Le roi aurait alors préparé l'offensive en construisant des installations à Tell ech-Chihab (qui est peut-être la Qiriet Anab des textes égyptiens). Les troupes égyptiennes auraient alors combattu lesÂpirou près de la montagne deTel Yarmouth ainsi que lesT(a)yrou et lesÂamou qui auraient lancé une émeute dans la région deDjahy, d'après les textes de deux stèles trouvées àBeït Shéan. Le roi ne semble toutefois pas présents lors de toutes les manœuvres de ses troupes, comme l'indiquent les textes deKarnak[23].
Toutefois, Pierre Grandet a une autre interprétation, décrivant le déroulement des évènements en trois phases. Le roi Séthi aurait d'abord pacifiéCanaan avant de rencontrer les armées hittites, massées àBeït Shéan. Le roi aurait alors décidé de récupérer la région de Homs, sous domination hittite, en contournant la plaine de la Béqaâ, mais il aurait subi un échec face aux hittites. Puis, en l'anV, alors que la région de Homs etQadesh-sur-Oronte auraient été libérées des troupes hittites qui s'étaient repliées pour contrer la menace représentée par le roiassyrienAdad-nerari Ier, le roi aurait conquisQadesh-sur-Oronte puis aurait récupéré l'Amourrou. Ensuite, à une date indéterminée, les Hittites auraient repris la cité deQadesh-sur-Oronte mais pas l'Amourrou[27].
LesTjéhénou, c'est-à-dire les Libyens, peuplent l'ouest de la vallée du Nil et sont considérés comme les ennemis de l'Égypte depuis le début de l'histoire égyptienne. Le développement des relations commerciales avec les populationségéennes à partir de l'époque deThoutmôsis III et d'Hatchepsout impose un certain contrôle de la région deMarmarique par les Égyptiens, ce qui est une nouvelle source de conflits avec les populations locales. De plus, lesLibou et lesMâchaouach se sont nouvellement installées dans la région. C'est dans ce contexte que débute le règne de SéthiIer[31].
Toujours est-il que ces combats n'ont été que le prélude à de nombreux affrontements entre les Égyptiens et les populations de l'ouest coalisées parfois aux fameuxPeuples de la mer. En effet, dès l'anIV du règne deRamsès II, un peuple égéen, lesChardanes, ont combattu les Égyptiens, queRamsès II, une fois ces ennemis vaincus, a intégrés dans son armée[34]. Puis, des coalitions de Libyens et de Peuples de la mer ont par la suite combattu les Égyptiens sous le règne deMérenptah puis sous celui deRamsès III, ce dernier ayant intégré certaines de ces populations dans son armée[34]. Ces populations libyennes ont par la suite continué de causer de l'insécurité dans la vallée du Nil pendant tout le reste de laXXe dynastie ainsi que pendant laTroisième Période intermédiaire, mais les populations implantées dans la vallée du Nil, particulièrement dans le Delta, se sont quant à elles assimilées et ont même fini par prendre le pouvoir en laXXIIe dynastie[35].
Le contrôle du territoire égyptien et des territoires soumis est un élément important de la politique pharaonique, cette gestion permettait de contrôler les routes commerciales et d'avoir accès aux mines et aux carrières tout en s'assurant de recevoir des tributs des territoires conquis.
Tyr, où une stèle atteste de l'inspection par le roi de cette région duRéténou, importante exportatrice vers l'Égypte de bois de construction[38] ;
Tell ech-Chihab (peut-être la Qiriet Anab des textes égyptiens), où une stèle figure le roi offrant des vases àAmon-Rê etMout ; ce lieu est stratégique, situé non loin de Yénoam et sur la route entre la vallée duJourdain et la Syrie, et des installations militaires ont été aménagées[38] ;
Beït Shéan, où deux stèles en basalte, dont l'une figure SéthiIer offrant des vases globulaires àHorakhty, attestent de la transformation de Tell el-Hosn en une place forte égyptienne, réaffirmant ainsi l'autorité égyptienne sur ce territoire qui s'était révolté[38].
Depuis la Préhistoire, le Nord-Sinaï est une voie de communication primordiale entre l'Afrique et l'Asie, où hommes et marchandises transitent. De plus, la région est source de matière première également, comme le cuivre. Ainsi, ce territoire a fait l'objet très tôt dans l'histoire égyptienne de toutes les attentions du pouvoir royal. Cela passe, entre autres, par la construction de nombreuses forteresses visant à la fois à être un point de départ pour les expéditions égyptiennes vers cette région et à arrêter les pénétrations venant du Proche-Orient. La région à la pointe nord-est du delta, passage obligé entre le Nord-Sinaï et la vallée du Nil, a été nomméeTjarou par les Égyptiens et était arrosée par la branche pélusiaque du Nil, aujourd'hui asséchée[39].
Le Delta oriental, arrière-garde deTjarou, est aussi constitué de forteresses pour son rôle stratégique. Sur le site de Tell er-Rabata, une structure fortifiée ramesside y a été érigée. Des blocs ramessides trouvés àTell el-Maskhouta attestent également d'une intervention royale à cette période. La tombe de Qénamon, « superviseur des archives royales », y a d'ailleurs été découverte et le style permet de dater la tombe de SéthiIer ou deRamsès II. De plus, un petit monument en calcaire datant de l'époque desHyksôs y a été découvert, il a été restauré sous le règne de SéthiIer ; cette restauration a par ailleurs modifié la face principale du monument oùAtoum anthropomorphe a remplacé le dieuHorus-Sopdou à tête de faucon[43].
Après la campagne contre lesTjéhénou, le Delta occidental (de la pointe nord-ouest àMemphis) et la région désertique adjacente ont fait l'objet de toutes les attentions royales par la construction de nombreuses forteresses (el-Alamein, el-Gharbaniyat, Tell Abqaˁin,Kôm Firin,Kôm el-Hisn, Karm Abou Girg,Zaouiet Oumm el-Rakham(en)) au début du règne deRamsès II, et ce, jusqu'à plus de 300 kilomètres à l'ouest du Delta du Nil. Toutefois, ces forteresses datant du tout début du règne deRamsès II, il est possible que l'initiative de l'entreprise revienne à SéthiIer[44].
La Nubie est un territoire qui a été contrôlé à plusieurs reprises au cours de l'histoire égyptienne. C'est une région très importante pour les Égyptiens, notamment pour ses mines d'or, mais aussi pour les produits exotiques qu'elle fournit. La région est divisée en deux zones :Ouaouat, ou Basse-Nubie, s'étendant d'Éléphantine à au-delà la deuxième cataracte, versSemna, etKoush, ou Haute-Nubie, s'étendant de Senma à la cinquième cataracte. Toutefois, les monuments de SéthiIer n'ont été mis au jour pas plus loin vers le sud qu'auGebel Barkal, en aval de la quatrième cataracte. L'État égyptien va, au début de laXIXe dynastie, non seulement valoriser les forteresses et les temples précédemment construits, notamment auMoyen Empire et à laXVIIIe dynastie, mais aussi établir ses propres aménagements, dans le but d'intégrer les populations nubiennes à la société égyptienne[45].
Enfin, un fragment d'obélisque situé dans l'ancienne carrière de grès siliceux au Gebel Goulab, en face d'Assouan, était probablement destiné àHéliopolis, comme le montre les représentations des dieux solaires sur les faces du pyramidion de l'obélisque[48].
Des éléments permettent d'entrevoir une politique de restauration des constructions de laXVIIIe dynastie en Nubie par les premiers rois de laXIXe dynastie,Ramsès Ier et SéthiIer. Ainsi, au Gebel Docha, à quelques kilomètres au nord deSoleb, une stèle rupestre a été gravée à quelques mètres au-dessus d'un temple rupestre deThoutmôsis III. Cette stèle commandée par Amenemopet,vice-roi de Koush de Séthi, fait figurer le roi devout offrant l'encens et une libation à la triade d'Éléphantine (Khnoum,Satet etAnouqet), séparée du roi par quatre tables d'offrandes. Amenemopet est également figuré, mais à genoux dans le registre inférieur. Amenemopet a également laissé une ou deux autres stèles sur le même site, où il lève les bras en signe d'adoration enversKhnoum etSatet[52].
À Sésébi, au sud deSoleb, Séthi a reconstruit un temple d'AmenhotepIV tandis qu'àDoukki Gel, il a restauré un temple du même roi, même construit après qu'il a changé de nom pourAkhenaton. La ville de Sésébi, construite au début du règne d'AmenhotepIV (quand il portait encore ce nom) dans une enceinte fortifiée de plus de 200 mètres de côté, était organisée de telle manière que les habitations se trouvaient au sud, tandis que les bâtiments administratifs et les logements de fonctions se trouvaient au nord et au centre, tandis que le temple de la ville se trouvait au nord-est. SéthiIer a reconstruit le temple en l'honneur d'Amon et l'a pourvu d'une enceinte en briques crues. Une stèle deRamsès II y a également été découverte, mais le site semble abandonné par la suite, avant d'être réoccupé à l'époque napatéenne[56].
ÀDoukki Gel, à un niveau antérieur au niveau actuel, destalatates martelées, recouvertes de plâtre ou regravées ont été découvertes. Ces blocs, issus d'un temple atoniste, ont donc été remployés dans une construction difficile à déterminer avec certitude, que ce soit en termes de rôle ou de datation. Toujours est-il que d'un bloc au nom de SéthiIer indique que le roi aa minima initié des étapes soit de restauration du monumentatoniste, soit de remploi dans une nouvelle construction. De plus, deux blocs portent le nom du temple de SéthiIer àAbydos, ce qui témoigne de transferts ou d'échanges entre les deux sites. On peut noter également que le décret de Nauri relatif au personnel du temple de SéthiIer àAbydos a été gravé à une quarantaine de kilomètres en aval deDoukki Gel[57].
La principale carrière de grès exploitée pendant leNouvel Empire, et située auGebel Silsileh, a été exploitée pendant le règne de SéthiIer, comme l'attestent deux stèles, l'une de l'anVI et l'autre dite « de Hâpy ». Sur la première stèle, le roi offre du vin àAmon-Rê, àPtah et à une déesse encore non identifiée. Elle indique que le roi a ordonné une expédition de près de mille hommes, ainsi que de bateaux et de leurs équipages sous la direction du messager royal afin que le grès de bonne qualité puisse être exploité pour son pèreAmon-Rê,Osiris et son Ennéade ; cette expédition était donc destinée à chercher les pierres nénessaires à la constructions du temple de Séthi et de l'Osiréion àAbydos. Chaque ouvrier recevait vingtdeben de pain par jour, de la viande rôtie, des légumes et deux sacs d'orge par mois, tandis que le messager royal recevait de l'huile demoringa, de l'huile de sésame, du vin, du miel, des figues, des raisins, du poisson et des légumes chaque jour. Ces biens alimentaires étaient fournis non pas par le Trésor royal mais par le temple de Sobek situé à proximité. Sur la seconde stèle, le fonctionnaire dirigeant l'expédition et nomméHâpy est représenté en adoration devant les cartouches du roi. Cette stèle commémore donc une seconde expédition ayant pour but de ramener du grès pour le monument du roi. De l'autre côté du Nil, en face de la carrière, des stèles ramessides (SéthiIer,Ramsès II,Mérenptah,Ramsès III) ont été retrouvées, mais l'état de celle de SéthiIer ne permet pas de savoir ce qui a été commémoré[65].
L'Ouadi Kanaïs, étape importante vers les mines d'électrum et d'or du Ouadi Barramiya, abrite trois stèles rupestres datées du roi SéthiIer. La stèle du commandant Panoub fait figurer le roi Séthi offrant des vases à une série de divinités (Amon,Mout,Rê,Osiris,Isis etHorus) tandis que, sur le registre inférieur, Panoub est représenté adorant la déesseAstarté sur un cheval. La deuxième stèle fait figurer le chef des régiments de l'or Ânéna face face àHorus d'Edfou etHorus maître des déserts liocéphale, tandis que sur le registre inférieur est représenté Nebsény, membre de l'équipage du bateau et chargé du creusement du puits au Ouadi Kanaïs, en train de présenter des offrandes àPtah etSekhmet. Sur la troisième stèle, lefils royal de Koush Iouny fait face au roi Séthi[66].
Aucune attestation de SéthiIer auOuadi Allaqi n'a été repérée, mais cette région a été fortement exploitée pendant le Nouvel Empire pour son or et l'activité du roi Séthi au fort de Kouban indique que les mines de la région ont certainement été exploitées pendant son règne[66].
Laturquoise a été exploitée au début de laXIXe dynastie àSarabit al-Khadim. En plus de deux stèles datées du règne de sonpère, deux autres stèles au nom du commandant des troupes et messager royal dans les pays étrangers Âchahéb(ou)sed prouve que le site a été exploité sous le règne de SéthiIer. Sur celle de l'anVIII, le roi offre des vases globulaires àRê-Horakhty sur la face nord et un pain conique àHathor « maîtresse de la turquoise » sur la face sud. Sur la seconde,Ramsès II est représenté faisant offrande à son père tout juste défunt, alors qu'Âchahéb(ou)sed poursuivait le travail dans ce lien malgré le changement de règne. Une stèle au nom d'Âchahéb(ou)sed et datée de l'anII deRamsès II montre que le travail continuait encore à ce moment-là. Un fragment de décor du mur sud de la première salle du temple d'Hathor deSarabit al-Khadim montre que le roi est intervenu dans ce temple. La salle adjacente est probablement l'œuvre de SéthiIer également[67].
Peut-être dans un même mouvement que le lancement de l'exploitation de la turquoise auSarabit al-Khadim, c'est-à-dire en l'anVIII, le roi a lancé une expédition vers les mines de cuivre deTimna dans leNéguev. Le souverain fait alors aménager un temple sur place dédié àHathor « maîtresse de la turquoise », qui sera reconstruit parRamsès II. De plus, de nombreux artéfacts datant de ces deux règnes montrent la continuité de l'exploitation du cuivre mais aussi de la turquoise en ce lieu, correspondant d'ailleurs à une industrie à grande échelle pour l'époque[68].
Enfin, le grand site du règne estAbydos. Le roi y a fait construire un petit temple dédié à son père défuntRamsès Ier, intégré dans une enceinte de 25 mètres sur 15 mètres. L'autre construction d'importance sur le site est letemple funéraire de SéthiIer ainsi que l'Osiréion. Associé à l'Osiréion, le temple agit comme un monumental ex-voto destiné à attirer sur le roi défunt l'attention bienveillante d'Osiris. Ces deux monuments travaillent ensemble. Ils ont été terminés sous le règne deMérenptah, petit-fils de SéthiIer. Par ailleurs, la fameusetable d'Abydos est inscrite sur la paroi d'un mur dutemple funéraire[73].
Le roi intervient également àEl Kab, dans la chapelle d'Amenhotep III, en y apposant des formules de restauration. De nombreux tambours du complexe culturel deNekhbet ont également été remployés sous le règne de ce souverain. Dans l'enceinte de la ville, une petite statue d'Horus à tête de lion et portant une effigie du roi Séthi a été mise au jour[80]. À Éléphantine, le roi restaure les complexes culturels thoutmôside, particulièrement le temple deSatet aménagé sous le règne deThoutmôsis III et déjà restauré parToutânkhamon, ainsi que le petit temple périptère d'Amenhotep III, aujourd'hui complètement détruit[81].
Le roi est également intervenu ailleurs (stèle-frontière àMédinet el-Fayoum, stèle àEdfou et fragment de statue en forme de sphinx àCoptos), mais des interventions de plus grandes ampleurs sur ces sites ne sont pas connues, bien que possibles et rien n'indique que ces interventions entrent dans le cadre de la politique de restauration de SéthiIer[83].
Le roi meurt donc après une dizaine d'années de règne. C'est son fils,Ramsès II, qui hérite du trône le27e jour duIIIe mois de la saisonChémou[16],[17],[18]. Le nouveau roi fait enterrer son père dans la tombe (KV17) qu'il s'était faite préparer dans lavallée des Rois. Ce dernier, alors père de famille, continue l'œuvre de Séthi, que ce soit dans les monuments (achèvement et appropriation de certaines œuvres de son père) ou des actions militaires au Levant (où le roi combattra lesHittites àQadesh-sur-Oronte dès l'anV[28] avant de signer une paix durable quelques décennies plus tard[30]) et dans l'ouest du Delta (où le roi engage ou poursuit la construction d'une série de forteresses[86]).
SéthiIer a été enterré dans la tombeKV17 de lavallée des Rois, l'une des plus grandes de la vallée. Toutefois, elle a été pillée et la momie royale, après plusieurs déplacements, a été placée dans la cachetteDB320, en compagnie de plusieurs autres momies royales. La tombe, quant à elle, a été découverte le parGiovanni Battista Belzoni.