Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

SéthiIer

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

SéthiIer
Image illustrative de l’article Séthi Ier
Bas relief du temple de SéthiIer àAbydos.
Naissancev. 1324 avant l'ère commune
Décèsv. 1279 avant l'ère commune (v. 45 ans)
PériodeNouvel Empire
DynastieXIXe dynastie
Fonction principalePharaon d'Égypte
PrédécesseurRamsès Ier
Dates de fonctionv. 1294 à 1279 AEC[1],[note 1]
SuccesseurRamsès II
Famille
Grand-père paternelSéthi
Grand-mère paternelleTia ?
PèreRamsès Ier
MèreSatrê
ConjointMouttouya ou Touya
Enfant(s)Ramsès II
Tia
Deuxième conjointTanedjemet ?
Sépulture
NomTombeKV17
TypeTombeau
EmplacementVallée des Rois, tombeKV 17, puis tombe de la cachette (DB 320)
Date de découverte
DécouvreurGiovanni Battista Belzoni
FouillesGiovanni Battista Belzoni
ObjetsSarcophage en albâtre
figurines en terre cuite
vases en faïence bleue
modifier 

SéthiIer[note 2] est unpharaon d'Égypte de laXIXe dynastie, qui règne vers 1294 à 1279 avant l'ère commune[1]. Fils du pharaonRamsès Ier, il est le père du pharaonRamsès II.

Généalogie

[modifier |modifier le code]
Voir l’article annexe :Arbre généalogique de la XIXe dynastie égyptienne.

SéthiIer est le fils deRamsès Ier et de la reineSatrê. Il est donc issu d'une famille de militaires qui n'était pas destinée à prendre le pouvoir[2].

SéthiIer est également l'époux deMouttouya, fille de Raïa, officier supérieur de l'armée, lieutenant général de la charrerie, et de Tjouia[3]. Elle est enterrée dans lavallée des Reines, tombeQV80[3], où sa momie fut déposée, vers la21e ou20e année du règne de son filsRamsès II. Cette reine nous est bien connue par sa statue monumentale aujourd'hui aumusée du Vatican.

SéthiIer est le père, avecMouttouya, de deux enfants, nés sous le règne d'Horemheb : le fils cadet, le futur roiRamsès II, et la fille aînée,Tia[4], « Chanteuse d'Hathor », « Chanteuse de Rê d'Héliopolis » et « Chanteuse d'Amon-grand-dans-sa-gloire ». Cette dernière est l'épouse d'un certainTia, « Gardien du Trésor » et « Gardien du château d'Amon », il est d'ailleurs probable qu'ils étaient déjà mariés et parents lors de la montée sur le trône de SéthiIer[5].

Certains chercheurs ont supposé que SéthiIer etMouttouya avait eu un autre fils, plus âgé queRamsès II, nommé Nébenkhâsetnébet ou Amenméfernébef, sur la base d'une scène sur la paroi extérieure du mur nord de la grande salle hypostyle dutemple d'Amon àKarnak dont l'un des personnages a été remplacé parRamsès II. Il s'est avéré qu'auncun fils aîné n'avait été figuré à l'origine mais qu'il s'agissait du commandant des troupes et flabellifère Méhy[4]. Enfin,Hénoutmirê, fille royale et grande épouse royale deRamsès II en l'an 54, soit bien après la mort de ses deux principales grandes épouses royales,Néfertari etIsis-Néféret, a été considérée par certains comme la fille de SéthiIer et l'épouse de son frère. Elle est en fait la fille deRamsès II et a donc épousé son père comme d'autres filles de ce dernier[6].

Il est possible que SéthiIer ait eu une seconde épouse, nomméeTanedjemet, qui pourrait être une fille d'Horemheb[7],[8],[9].

Avant le règne

[modifier |modifier le code]

De naissance non royale, SéthiIer est issu d'une famille militaire noble de la région du delta du Nil, peut-être près de l'ancienne capitalehyksôs d'Avaris[10]. Il est le petit-fils d'un commandant de troupes appeléSéthy (il est aussi nommé Souty, forme affectueuse du nom Séthy), qui a grandi sous le règne d'Amenhotep III et a été officier sous le règne d'AmenhotepIV-Akhenaton[10].

Séthi Ier commence sa carrière probablement sousHoremheb. Avec sonpère, il monte au sommet de l'État sous le règne d'Horemheb qui fait d'ailleurs deRamsès Ier son successeur. Horemheb indique ainsi à propos de ses vizirsRamsès Ier et Séthi :

« J'ai examiné [...] (et j'ai choisi) des hommes discrets, d'un caractère juste, capables de sonder les pensées, obéissant aux injonctions du palais et aux lois de la Cour. Je les ai nommés pour juger les Deux Terres[11]. »

Déjà âgé lorsqu'il fut couronné,Ramsès Ier désigne son fils, le futur pharaon Séthi Ier, comme prince héritier et successeur désigné. Séthi a alors des responsabilités civiles et militaires : il garde la fonction de vizir qu'il avait déjà sous Horemheb, et il devient également général[12]. Séthi Ier porte alors les titres prestigieux de « prince régent », « vizir », « maire de Thèbes », « scribe royal », « grand officier de la charrerie », « gouverneur de la forteresse de Tjarou ». Une de ses statues proclame « Tandis qu'il était Rê-le soleil à l'aube rayonnante, j'étais à ses côtés comme une étoile de la terre[note 3] ». Selon un texte daté du règne de SéthiIer, ce dernier a réalisé une expédition en Syrie contre lesFenkhou sous le règne de son pèreRamsès Ier[13]. Il est à noter que Séthi n'a pas été le corégent deRamsès Ier, les scènes portant les cartouches des deux souverains ont été réalisées sous le règne de Séthi en honneur de son père[14].

Règne

[modifier |modifier le code]

Durée de règne

[modifier |modifier le code]

Séthi Ier est monté sur le trône durant leIIIe ou leIVe mois de la saisonChémou, date estimée plus précisément parWilliam Murnane du18e jour duIIIe mois au23e jour duIVe mois, tandis queWolfgang Helck donnait la date du24e jour duIIIe mois[15].Ramsès II est quant à lui monté sur le trône le27e jour duIIIe mois de la saisonChémou[16],[17],[18]. Or, à cette époque, l'avènement d'un roi a lieu le lendemain de la mort de son prédécesseur[19], Séthi Ier est donc décédé le26e jour duIIIe mois de la saisonChémou après un certain nombre d'années de règne. On peut en déduire que Séthi Ier a eu un règne d'un certain nombre d'années complètes, plus ou moins quelques jours (selon l'estimation faite parWilliam Murnane), voire d'un certain nombre d'années complètes et de trois jours selon l'hypothèse deWolfgang Helck.

Le règne de Séthi Ier est attesté jusqu'à l'anIX (l'inscription abîmée duGebel Barkal dont la date a été interprétée comme une onzième année a depuis été réévaluée : il est plus probable que la date inscrite corresponde à l'anIII), mais étant donné que plusieurs monuments ont été achevés et décorés, il est fort probable que la durée de règne de Séthi Ier a largement dépassé les quelques jours cette neuvième année. Ainsi, il est plus probable que Séthi Ier ait eu un règne proche des dix ans, c'est-à-dire soit dix ans plus ou moins quelques jours selon l'estimation deWilliam Murnane, soit dix ans et trois jours selon l'hypothèse deWolfgang Helck[20].

Avènement du roi

[modifier |modifier le code]
Temple de SéthiIer àAbydos

Séthi Ier doit être assez âgé lors de sa montée sur le trône[21], son père étant décédé assez vieux et sa fille aînée étant déjà mariée et mère[4]. Son fils,Ramsès II, s'il n'était pas encore marié au début du règne de Séthi Ier, était en tout cas déjà père de plusieurs enfants à la fin du règne, RamsèsII n'était donc plus un jeune enfant quand Séthi Ier est monté sur le trône[22].

Les premières actions du règne consistent à préparer les funérailles de son prédécesseur, acte indispensable pour tout nouveau roi égyptien, ainsi que d'organiser lafête d'Opet àThèbes. Il commence les préparatifs de sa campagne au Proche-Orient également dès le début de son règne, l'action qu'il a menée contre lesFenkhou sous le règne de son père n'étant peut-être qu'un prélude aux actions menées au début de son règne[23].

Son couronnement est figuré à deux endroits : le mur ouest de la grande salle hypostyle dutemple d'Amon àKarnak et sur le mur sud de la chapelle du roi dans le temple de SéthiIer àAbydos. ÀKarnak, le roi est d'abord purifié parSeth etHorus, puis il est conduit parKhonsou etAtoum vers le « grand château d'Amon » (c'est-à-dire letemple d'Amon), enfin il est couronné parAmon-Rê en apposant sur la tête du roi la couronne-khépresh, la scène se déroule en présence d'Hathor et deThot, ce dernier enregistrant l'évènement. ÀAbydos, c'estHorus etThot qui apposent la couronne-khépresh, tout en étant accompagné par les Deux Maîtresses, c'est-à-dire les déessesNekhbet de Haute-Égypte etOuadjet de Basse-Égypte ; à côté de la scène,Horus-Iounmoutef annonce à l'Ennéade que le roi a été couronné. Dans leSpeos Artemidos, la scène de couronnement d'Hatchepsout a été modifiée pour faire apparaître SéthiIer[24].

Les guerres

[modifier |modifier le code]

Dès le début du règne, l'Égypte est confrontée à des tensions au Levant et dans l'ouest du Delta, obligeant le roi et ses armées à combattre.

Les Hittites

[modifier |modifier le code]

Au début de laXIXe dynastie, le Proche-Orient correspond à un agrégat des petits royaume et de cités caractérisés par une soumission à l'un des deux empires de l'époque : l'Empire égyptien et l'Empire hittite (aussi nommé Hatti). Depuis la montée en puissance de ce dernier à la fin de laXVIIIe dynastie, ces deux empires se disputent le contrôle la région syro-palestinienne et les ports de commerce de la côte phénicienne, l'Amourrou etQadesh-sur-Oronte ayant été capturé sous le règne d'Horemheb, qui ne tenta pas de les reprendre.Qadesh-sur-Oronte, comme Ougarit sur la côte, est en réalité une cité prépondérante dans le contrôle des voies commerciales de la région. L'avènement deRamsès Ier coïncide par ailleurs avec celui deMuwatalli II, ce dernier étant clairement identifié comme l'ennemi de l'Égypte pendant toute la durée du règne de Séthi Ier[25].

Ainsi, dès l'anI, Séthi lance une campagne au Proche-Orient, comme l'illustre une grande partie du décor de la paroi extérieure du mur nord de la grande salle hypostyle dutemple d'Amon àKarnak, ainsi que des stèles au Proche-Orient, en Nubie et àAbydos. Toutefois, l'interprétation des sources par les différents chercheurs donne des résultats contradictoires, allant d'une seule campagne en l'anI (d'ailleurs seule année inscrite sur les différents documents datés) à près de six campagnes se déroulant sur plusieurs années[26].

L'interprétation récente d'Agnès Degrève (2006) est d'une seule campagne s'étant déroulée comme suit. Après la participation à la campagne contre lesFenkhou sous le règne de son père, puis à l'enterrement de ce dernier et à son propre avènement, Séthi aurait commencé la préparation de la campagne dès cette première année avec pour objectif de reprendreQadesh-sur-Oronte. Le roi débute cette campagne pendant leIVe mois de la saisonPeret, soit près de neuf mois après son avènement. Avant d'atteindreQadesh-sur-Oronte, le roi serait passé par le pays desRéménen (le Liban actuel), comme l'atteste une stèle àTyr, pour inspecter cette région qui fournit le bois de construction à l'Égypte, ressource indispensable pour le pays qui en est fortement dépourvu. L'armée égyptienne se serait alors dirigée versQadesh-sur-Oronte qu'elle aurait soumise, comme l'atteste une autre stèle, puis serait revenue sur ses pas, jusqu'à ce que des révoltes éclatent près de Yénoam et deBeït Shéan. Le roi aurait alors préparé l'offensive en construisant des installations à Tell ech-Chihab (qui est peut-être la Qiriet Anab des textes égyptiens). Les troupes égyptiennes auraient alors combattu lesÂpirou près de la montagne deTel Yarmouth ainsi que lesT(a)yrou et lesÂamou qui auraient lancé une émeute dans la région deDjahy, d'après les textes de deux stèles trouvées àBeït Shéan. Le roi ne semble toutefois pas présents lors de toutes les manœuvres de ses troupes, comme l'indiquent les textes deKarnak[23].

Toutefois, Pierre Grandet a une autre interprétation, décrivant le déroulement des évènements en trois phases. Le roi Séthi aurait d'abord pacifiéCanaan avant de rencontrer les armées hittites, massées àBeït Shéan. Le roi aurait alors décidé de récupérer la région de Homs, sous domination hittite, en contournant la plaine de la Béqaâ, mais il aurait subi un échec face aux hittites. Puis, en l'anV, alors que la région de Homs etQadesh-sur-Oronte auraient été libérées des troupes hittites qui s'étaient repliées pour contrer la menace représentée par le roiassyrienAdad-nerari Ier, le roi aurait conquisQadesh-sur-Oronte puis aurait récupéré l'Amourrou. Ensuite, à une date indéterminée, les Hittites auraient repris la cité deQadesh-sur-Oronte mais pas l'Amourrou[27].

Toujours est-il que c'est dans ce contexte international que le règne de SéthiIer se termine :Qadesh-sur-Oronte, après une brève soumission à l'Égypte, repasse sous la domination hittite. Ceci entraînera la fameusebataille de Qadesh de l'anV du règne deRamsès II[28] ainsi que d'autres affrontements dont lesiège de Dapour en l'anVIII[29], avant que les deux empires ne signent la paix en l'anXXI[30].

Les Libyens

[modifier |modifier le code]

LesTjéhénou, c'est-à-dire les Libyens, peuplent l'ouest de la vallée du Nil et sont considérés comme les ennemis de l'Égypte depuis le début de l'histoire égyptienne. Le développement des relations commerciales avec les populationségéennes à partir de l'époque deThoutmôsis III et d'Hatchepsout impose un certain contrôle de la région deMarmarique par les Égyptiens, ce qui est une nouvelle source de conflits avec les populations locales. De plus, lesLibou et lesMâchaouach se sont nouvellement installées dans la région. C'est dans ce contexte que débute le règne de SéthiIer[31].

Le décor de la paroi extérieure du mur nord de la grande salle hypostyle dutemple d'Amon àKarnak illustre donc les combats contre lesTjéhénou en l'anI du règne, alors que le roi était occupé au Proche-Orient. La présence du roi dans le décor n'est qu'une illustration de la propagande royale dans laquelle le roi est celui qui est chargé de repousser les ennemis de l'Égypte, le texte indique bien que le roi n'était pas présent au moment des affrontements[32]. Il est toutefois possible que le prince Ramsès ait participé à la campagne contre lesTjéhénou, étant donné qu'il est représenté sur les décors, mais cela reste incertain[33]. CesTjéhénou ont été affrontés à l'ouest du Delta du Nil alors que ces populations essayaient de pénétrer le territoire égyptien. L'ampleur des affrontements n'est toutefois pas claire : étant donné qu'un réseau de forteresses s'est étendu jusqu'à plus de 300 kilomètres à l'ouest du Delta du Nil, et ce, dès le tout début du règne deRamsès II, il est possible que les troupes égyptiennes, après avoir repoussé lesTjéhénou, se seraient lancées dans une campagne triomphante loin dans le désert à l'ouest, permettant donc aux Égyptiens de prendre le contrôle de ce territoire et initiant peut-être dès le règne de SéthiIer ce réseau de forteresses queRamsès II aurait mené à son terme. Les troupes égyptiennes ont en tout cas capturé de nombreux ennemis ainsi que des ressources, que le roi a destinés aux temples égyptiens, ces captifs devenant doncin fine des serviteurs des temples égyptiens[32].

Toujours est-il que ces combats n'ont été que le prélude à de nombreux affrontements entre les Égyptiens et les populations de l'ouest coalisées parfois aux fameuxPeuples de la mer. En effet, dès l'anIV du règne deRamsès II, un peuple égéen, lesChardanes, ont combattu les Égyptiens, queRamsès II, une fois ces ennemis vaincus, a intégrés dans son armée[34]. Puis, des coalitions de Libyens et de Peuples de la mer ont par la suite combattu les Égyptiens sous le règne deMérenptah puis sous celui deRamsès III, ce dernier ayant intégré certaines de ces populations dans son armée[34]. Ces populations libyennes ont par la suite continué de causer de l'insécurité dans la vallée du Nil pendant tout le reste de laXXe dynastie ainsi que pendant laTroisième Période intermédiaire, mais les populations implantées dans la vallée du Nil, particulièrement dans le Delta, se sont quant à elles assimilées et ont même fini par prendre le pouvoir en laXXIIe dynastie[35].

Les Nubiens

[modifier |modifier le code]

La Nubie, territoire contrôlé par les Égyptiens depuis le début duNouvel Empire, est un important fournisseur de matières premières pour l'Égypte. Toutefois, ce territoire est régulièrement secoué de révoltes par les peuples autochtones. Ainsi, comme l'attestent deux stèles situées à Amara-Ouest et à Saï, des habitants du pays d'Irem (territoire situé au sud dupays de Koush et au nord de l'actuelleKhartoum) se révoltèrent en l'anVIII. Toutefois, les Égyptiens ne sont pas allés à la rencontre de ces révoltés mais attendirent qu'ils descendent la vallée vers le territoire égyptien. Les troupes égyptiennes ont fait près de sept mille prisonniers et ont capturé six puits, probablement situés sur le chemin emprunté par les nubiens. Il est à noter que le roi SéthiIer n'a pas participé à la répression de cette révolte[36].

L'Empire égyptien

[modifier |modifier le code]
Détail de la tombe de SéthiIer (KV17)

Le contrôle du territoire égyptien et des territoires soumis est un élément important de la politique pharaonique, cette gestion permettait de contrôler les routes commerciales et d'avoir accès aux mines et aux carrières tout en s'assurant de recevoir des tributs des territoires conquis.

Le Proche-Orient

[modifier |modifier le code]

Le Proche-Orient est un agrégat de petites royaumes et de cités soumis à l'influence des deux grands empires de l'époque : leHatti et l'Égypte. La partie sous influence égyptienne, limitée au nord par l'Amourrou etQadesh-sur-Oronte, est un territoire contrôlé par des élites locales égyptianisées. Cette emprise égyptienne sur ce territoire se traduit par la construction de monuments, à la fois de nature militaire et économique, dans le but d'une part de contenir la puissance hittite et de maintenir la soumission des populations locales, et d'autre part d'assurer l'approvisionnement de l'Égypte en matières premières et en main d'œuvre. Si, du règne de SéthiIer, quelques monuments (stèles et installations) ont été découverts, la plupart des artefacts découverts au Proche-Orient est de petite taille (scarabées, sceaux et bijoux comme des bagues et des pendentifs)[37].

Les stèles découvertes attestent surtout de la présence des troupes égyptiennes lors de la campagne égyptienne de l'anI :

  • Qadesh-sur-Oronte, où une stèle en basalte de mauvaise qualité a probablement été réalisée au moment du passage des troupes de SéthiIer, SéthiIer est figuré face àAmon-Rê,Seth habillé en syrien,Montou etHathor[38] ;
  • Tyr, où une stèle atteste de l'inspection par le roi de cette région duRéténou, importante exportatrice vers l'Égypte de bois de construction[38] ;
  • Tell ech-Chihab (peut-être la Qiriet Anab des textes égyptiens), où une stèle figure le roi offrant des vases àAmon-Rê etMout ; ce lieu est stratégique, situé non loin de Yénoam et sur la route entre la vallée duJourdain et la Syrie, et des installations militaires ont été aménagées[38] ;
  • Beït Shéan, où deux stèles en basalte, dont l'une figure SéthiIer offrant des vases globulaires àHorakhty, attestent de la transformation de Tell el-Hosn en une place forte égyptienne, réaffirmant ainsi l'autorité égyptienne sur ce territoire qui s'était révolté[38].

Le Delta oriental et le Nord-Sinaï

[modifier |modifier le code]

Depuis la Préhistoire, le Nord-Sinaï est une voie de communication primordiale entre l'Afrique et l'Asie, où hommes et marchandises transitent. De plus, la région est source de matière première également, comme le cuivre. Ainsi, ce territoire a fait l'objet très tôt dans l'histoire égyptienne de toutes les attentions du pouvoir royal. Cela passe, entre autres, par la construction de nombreuses forteresses visant à la fois à être un point de départ pour les expéditions égyptiennes vers cette région et à arrêter les pénétrations venant du Proche-Orient. La région à la pointe nord-est du delta, passage obligé entre le Nord-Sinaï et la vallée du Nil, a été nomméeTjarou par les Égyptiens et était arrosée par la branche pélusiaque du Nil, aujourd'hui asséchée[39].

Le Nord-Sinaï était constitué de nombreuses forteresses ponctuant le parcours, pourvues d'épaisses enceintes et associées chacune à un puits. Sur les sites fortifiés de Kharrouba (au nord-est d'el-Arich) et de Bir el-Abd (au sud du lac Bardawil), du matériel archéologique datant de SéthiIer a été découvert. À Tell el-Borg, à l'ouest de Tell Héboua, deux enceintes ont été découvertes, dont l'une date de l'époque ramesside[40]. À Tell Abyad, situé à proximité de Tell Héboua, les fondations d'une structure en brique crue datant de SéthiIer ont été découvertes ; il s'agit probablement d'une résidence royale car des fragments de décor mural et de corniches à gorge en calcaire polychrome. Ce bâtiment, sans doute fortifié, est composé d'un corridor desservant quelques pièces de forme carrée[41].

Le site de Tell Héboua est quant à lui séparé en deux zones : Tell HébouaI, d'une superficie de17 hectares, et Tell HébouaII, d'une superficie de7,5 hectares et aménagé sur une île au sud de Tell HébouaI. À Tell HébouaI, on trouve daté de SéthiIer la partie sud d'un complexe palatial (montant de porte au nom du roi) ainsi qu'un complexe de stockage au nord et une porte monumentale à l'ouest. Un pseudo-pyramidion en grès rouge réalisé par SéthiIer en l'honneur de son pèreRamsès Ier doit provenir de ce site. À Tell HébouaII, des éléments (partie centrale d'un linteau, tambour de colonne, colonnette remployée comme jambage de porte) au nom de SéthiIer ont également été découverts, ils proviennent probablement d'une seule construction qui daterait de l'anII du roi. Le temple du site, décoré sous le règne d'Amenhotep II et dont le parement extérieur date deRamsès II, a été en activité sous le règne de SéthiIer qui y est intervenu. En effet, les treize entrepôts aménagés à l'est du temple sont accessibles par des portes en pierres gravées au nom de SéthiIer, les treize entrepôts aménagés à l'ouest du temple sont quant à eux datés deRamsès II etSéthi II[42].

Le Delta oriental, arrière-garde deTjarou, est aussi constitué de forteresses pour son rôle stratégique. Sur le site de Tell er-Rabata, une structure fortifiée ramesside y a été érigée. Des blocs ramessides trouvés àTell el-Maskhouta attestent également d'une intervention royale à cette période. La tombe de Qénamon, « superviseur des archives royales », y a d'ailleurs été découverte et le style permet de dater la tombe de SéthiIer ou deRamsès II. De plus, un petit monument en calcaire datant de l'époque desHyksôs y a été découvert, il a été restauré sous le règne de SéthiIer ; cette restauration a par ailleurs modifié la face principale du monument oùAtoum anthropomorphe a remplacé le dieuHorus-Sopdou à tête de faucon[43].

Le Delta occidental et le désert occidental

[modifier |modifier le code]

Après la campagne contre lesTjéhénou, le Delta occidental (de la pointe nord-ouest àMemphis) et la région désertique adjacente ont fait l'objet de toutes les attentions royales par la construction de nombreuses forteresses (el-Alamein, el-Gharbaniyat, Tell Abqaˁin,Kôm Firin,Kôm el-Hisn, Karm Abou Girg,Zaouiet Oumm el-Rakham (en)) au début du règne deRamsès II, et ce, jusqu'à plus de 300 kilomètres à l'ouest du Delta du Nil. Toutefois, ces forteresses datant du tout début du règne deRamsès II, il est possible que l'initiative de l'entreprise revienne à SéthiIer[44].

La Nubie

[modifier |modifier le code]

La Nubie est un territoire qui a été contrôlé à plusieurs reprises au cours de l'histoire égyptienne. C'est une région très importante pour les Égyptiens, notamment pour ses mines d'or, mais aussi pour les produits exotiques qu'elle fournit. La région est divisée en deux zones :Ouaouat, ou Basse-Nubie, s'étendant d'Éléphantine à au-delà la deuxième cataracte, versSemna, etKoush, ou Haute-Nubie, s'étendant de Senma à la cinquième cataracte. Toutefois, les monuments de SéthiIer n'ont été mis au jour pas plus loin vers le sud qu'auGebel Barkal, en aval de la quatrième cataracte. L'État égyptien va, au début de laXIXe dynastie, non seulement valoriser les forteresses et les temples précédemment construits, notamment auMoyen Empire et à laXVIIIe dynastie, mais aussi établir ses propres aménagements, dans le but d'intégrer les populations nubiennes à la société égyptienne[45].

Éléphantine
[modifier |modifier le code]

Éléphantine, ville située sur une île au niveau de la première cataracte, représente la frontière méridionale égyptienne depuis le début de l'histoire égyptienne. Ce site devait dès cette époque servir de site défensif contre les populations nubiennes. Les temples deKhnoum et deSatet, situés sur l'île, ont été restaurés sous le règne de SéthiIer, comme l'attestent de nombreux blocs à son nom. Une stèle qui était placée dans la structure du nilomètre du temple de Satet est datée du règne de SéthiIer : à droite du registre supérieur, le roi présente des vases globulaires àAmon-Rê, tandis qu'à gauche, il est face àKhnoum, les inscriptions, grandement endommagées, indiquent que Séthi remercie le dieu de lui avoir permis de diriger l'Égypte. Le style indique que la stèle date du début du règne. D'autres éléments portent le nom de SéthiIer : un relief sur lequel se trouve son nom d'Horus et appartenant au temple de Satet ; un fragment de bloc montrant lesouvrant[Quoi ?] faisant offrande àKhnoum et appartenant au temple de ce dernier ; quatre fragments en grès appartenant à des portes menant peut-être aux annexes du temple de Khnoum ; ungraffito situé sur l'île adjacente d'Hassaoua montre sur le registre supérieur Séthi coiffé de la couronne-khépresh et offrant des vases à Khnoum, tandis que sur le registre inférieur, le prince Ramsès agenouillé (futurRamsès II) rend hommage à son père ; enfin, un bloc au nom de Séthi et trouvé àPhilæ provient d'un monument construit par Séthi à Éléphantine[46].

Proche d'Éléphantine se trouvent les carrières degranit d'Assouan, sur la rive est du Nil. Ces carrières, exploitées tout au long de l'histoire égyptienne, l'ont également été pendant le règne de SéthiIer. Ainsi, deux stèles datées de l'anIX et un obélisque (obélisqueFlaminius aujourd'hui dressé à Rome) prouvent le travail dans ces carrières sous ce règne, et ce dans le but d'orner les sanctuaires égyptiens d'obélisques et de statues colossales. La première stèle, gravée en creux et située sur la falaise à 150 mètres de l'obélisque inachevé, fait figurer Séthi portant la couronne-khépresh et faisant face àAmon-Rê et porte sur, d'une part la découverte d'un nouveau filon, et d'autre part l'extraction de granit de ce même filon dans le but de réaliser des statues colossales du roi. Il est probable que ces statues soient les quatre statues royales assises situées à l'avant de la cour ramesside dutemple de Louxor parRamsès II qui a récupéré l'œuvre de son père, ces statues ayant été commandées pendant la dernière année du règne de SéthiIer et donc n'ayant probablement pas été terminées lors de son décès. La seconde stèle, gravée sur un gros rocher à 100 mètres de l'obélisque inachevé, fait figurer le roi devant les dieuxKhnoum,Satet etAnouqet tandis que le texte mentionne, d'une part le rôle nourricier du roi envers la population locale, et d'autre part la logistique mise en place pour l'extraction de statues colossales et d'obélisques. Tout comme les statues dutemple de Louxor mentionnées précédemment, il est probable que les obélisques situés à l'avant et gravés au nom deRamsès II soient en fait ceux commandités par Séthi à la fin de son règne[47].

Enfin, un fragment d'obélisque situé dans l'ancienne carrière de grès siliceux au Gebel Goulab, en face d'Assouan, était probablement destiné àHéliopolis, comme le montre les représentations des dieux solaires sur les faces du pyramidion de l'obélisque[48].

Les forteresses nubiennes
[modifier |modifier le code]

Les forteresses duMoyen Empire, formant un réseau mis en place sous le règne deSésostris III, sont modifiées au cours des règnes deRamsès Ier et surtout de SéthiIer. Ces modifications concernent principalement les temples et les quartiers réservés aux fonctionnaires : des stèles font figurer des décrets royaux imposant des fonctionnements et des approvisionnements des temples, tandis que des jambages sont gravés aux noms du personnel de la forteresse. Si ces décrets royaux n'ont été trouvés qu'àBouhen, il est probable que les autres forteresses étaient aussi concernées[49].

ÀBouhen, près de quatre stèles ont été découvertes, deux du règne deRamsès Ier et deux du règne de SéthiIer. Deux de ces stèles concernent la dotation du temple d'Amon-Min de Bouhen, l'une deRamsès Ier et datée du20e jour duIIe mois de la saisonPeret de l'anII, l'autre de SéthiIer et datée du30e jour duIVe mois de la saisonChémou de l'anI, soit peu de temps après l'accession au trône de Séthi et près de six mois après la première stèle. Ces dotations sont des offrandes, du personnel religieux mais aussi du personnel de service qui était en fait des captifs proche-orientaux. Sur la seconde stèle de SéthiIer fait figurer le roi devantPtah représenté dans une chapelle[50].

En plus des modifications aux forteresses existantes, SéthiIer fait construire de nouvelles villes fortifiées et dotées de temples en pierre. Il est possible que la fondation de ces villes soit à dater après la révolte de l'anVIII, le roi voulant consolider la position égyptienne dans la région. Ainsi, la ville d'Amara-Ouest est fondée au niveau de la troisième cataracte et devient le siège de l'administration duvice-roi de Koush. Le temple de la ville est dédiée àAmon et à la triade d'Éléphantine (Khnoum,Satet etAnouqet). Des éléments architecturaux au nom de Séthi ont par ailleurs été retrouvés. Des stèles et des huisseries au nom de Séthi ont également été découvertes dans la partie ouest de la résidence du gouverneur. De même, Séthi fonde la ville fortifiée d'Akcha, en aval de la deuxième cataracte, comme en témoignent les blocs à son nom dans le temple et les annexes, même si une très grande partie du travail dans le temple date de son filsRamsès II, temple dédié d'ailleurs à une forme spécifique d'Amon et au roiRamsès II lui-même[51].

Les temples nubiens
[modifier |modifier le code]

Des éléments permettent d'entrevoir une politique de restauration des constructions de laXVIIIe dynastie en Nubie par les premiers rois de laXIXe dynastie,Ramsès Ier et SéthiIer. Ainsi, au Gebel Docha, à quelques kilomètres au nord deSoleb, une stèle rupestre a été gravée à quelques mètres au-dessus d'un temple rupestre deThoutmôsis III. Cette stèle commandée par Amenemopet,vice-roi de Koush de Séthi, fait figurer le roi devout offrant l'encens et une libation à la triade d'Éléphantine (Khnoum,Satet etAnouqet), séparée du roi par quatre tables d'offrandes. Amenemopet est également figuré, mais à genoux dans le registre inférieur. Amenemopet a également laissé une ou deux autres stèles sur le même site, où il lève les bras en signe d'adoration enversKhnoum etSatet[52].

ÀAmada-Ouest, les artisans de SéthiIer ont apporté des modifications au temple dédié àAmon-Rê et à-Horakhty et construit sous le règne deThoutmôsis III. Des inscriptions situées sur l'axe principal de circulation du temple sont principalement des formules de restauration. De plus, une stèle datée du règne deRamsès Ier et découverte dans la salle hypostyle ainsi que des blocs (d'une chapelle ?) au nom de SéthiIer ont été découverts sur le site[53].

AuGebel Barkal, en aval de la quatrième cataracte, un temple avait été aménagé pendant lapériode thoutmôside, avant que, bien plus tard, les rois de laXXVe dynastie, originaires de la région, n'investissent le site, rendant les restes sur ce temple thoutmôside plus difficiles à comprendre. Toujours est-il qu'une stèle datée de l'anIII du règne de SéthiIer a permis de lui attribuer avec certitude la construction d'une salle hypostyle à l'avant du temple thoutmôside d'Amon-Rê. Sur cette stèle, Séthi porte une perruque surmontée d'un disque solaire ceint par des cornes de bélier, de hautes plumes et desuræi. Il offre de l'encens à Amon et à une déesse[54]. Un fragment d'une autre stèle, découverte à Salaya, au sud deDakka et au nord d'Ouadi es-Seboua, est en rapport avec une expédition, mais aucun élément n'a été conservé concernant cette expédition[55].

À Sésébi, au sud deSoleb, Séthi a reconstruit un temple d'AmenhotepIV tandis qu'àDoukki Gel, il a restauré un temple du même roi, même construit après qu'il a changé de nom pourAkhenaton. La ville de Sésébi, construite au début du règne d'AmenhotepIV (quand il portait encore ce nom) dans une enceinte fortifiée de plus de 200 mètres de côté, était organisée de telle manière que les habitations se trouvaient au sud, tandis que les bâtiments administratifs et les logements de fonctions se trouvaient au nord et au centre, tandis que le temple de la ville se trouvait au nord-est. SéthiIer a reconstruit le temple en l'honneur d'Amon et l'a pourvu d'une enceinte en briques crues. Une stèle deRamsès II y a également été découverte, mais le site semble abandonné par la suite, avant d'être réoccupé à l'époque napatéenne[56].

ÀDoukki Gel, à un niveau antérieur au niveau actuel, destalatates martelées, recouvertes de plâtre ou regravées ont été découvertes. Ces blocs, issus d'un temple atoniste, ont donc été remployés dans une construction difficile à déterminer avec certitude, que ce soit en termes de rôle ou de datation. Toujours est-il que d'un bloc au nom de SéthiIer indique que le roi aa minima initié des étapes soit de restauration du monumentatoniste, soit de remploi dans une nouvelle construction. De plus, deux blocs portent le nom du temple de SéthiIer àAbydos, ce qui témoigne de transferts ou d'échanges entre les deux sites. On peut noter également que le décret de Nauri relatif au personnel du temple de SéthiIer àAbydos a été gravé à une quarantaine de kilomètres en aval deDoukki Gel[57].

Le désert oriental et le Sud-Sinaï

[modifier |modifier le code]

Le désert oriental et le Sud-Sinaï, régions riches en minerais et matériaux de construction, ont été exploités au cours du règne de SéthiIer. Les expéditions royales partaient de la vallée du Nil en direction du désert oriental pour y trouver des carrières de pierres dures vouées à la construction ou aux statues, ainsi que des gisements métallifères (électrum,or,galène) ; elles partaient également pour leSinaï pour l'exploitation de laturquoise, de lamalachite et ducuivre ainsi que leNéguev pour lecuivre à nouveau. SéthiIer a également fait aménager des complexes cultuels sur les trajets des expéditions à destination des lieux d'exploitation[58].

Le Speos Artemidos
[modifier |modifier le code]

LeSpeos Artemidos est un temple rupestre en l'honneur de la déessePachet et situé à l'est deBeni Hassan. Il est situé au carrefour des pistes menant aux carrières de calcaire. Le creusement du temple est l'œuvre d'Hatchepsout. Le programme de décoration a pour but de légitimer le pouvoir de Pharaon à exploiter les ressources minérales. SéthiIer est donc intervenu dans le temple dans cette optique-là. Ainsi, une inscription datée de l'anI et située sur le mur est du couloir d'accès au sanctuaire mentionne la restauration du monument thoutmôside par SéthiIer. Des textes et des scènes en bas-relief sont également présents sur la paroi est du couloir d'accès, sur les faces latérales des piliers de façade et sur la partie orientale de la paroi sud. La gravure en creux a été utilisée pour inscrire des cartouches royaux sur la paroi est. Dans le pronaos, la scène de couronnement a été modifié par Séthi pour y faire figurerThot à la place deIounmoutef, et l'ordre d'apparition des dieux de l'Ennéade a été modifié, plaçant ainsiSeth en première place ; de plus, si Séthi est aujourd'hui représenté face àAmon, la scène originale représentaitHatchepsout coiffée de la couronne-khépresh agenouillée dos à Amon et face àPachet[59].

Ouadi Kanaïs
[modifier |modifier le code]

L'Ouadi Kanaïs (ou Ouadi Miyah) est une étape importante vers les mines d'électrum et d'or du Ouadi Barramiya, il est situé à 55 kilomètres à l'ouest d'Edfou, ville de départ des expéditions vers ces mines. C'est à cet endroit que SéthiIer fait construire un temple hémi-spéos en l'honneur de plusieurs divinités :Amon deThèbes, (Atoum-) d'Héliopolis,Ptah-(Sokar)-Osiris deMemphis et la triadeabydéenne,Osiris,Isis etHorus. Les inscriptions gravées dans le temple indiquent que l'or et l'électrum exploités sont destinés au temple d'Osiris àAbydos, qu'un puits a été creusé à cet endroit et que l'exploitation est assurée par une communauté de laveurs d'or indépendants. Le décret de Nauri de l'anIV indique qu'il est interdit de déplacer ces laveurs d'or et assure la protection des propriétés et des équipements. Une expédition pour obtenir de l'électrum est d'ailleurs mentionnée sur l'un des textes du temple, ce texte est daté de l'anIX[60].

Le fort de Kouban
[modifier |modifier le code]

L'accès auOuadi Allaqi et aux mines d'or se faisait par le fort deKouban depuis leMoyen Empire. Des blocs de grès fragmentaires découverts à Dakka témoignent d'un aménagement datant du règne de SéthiIer dans cette forteresse. De plus, une stèle provenant de Kouban a probablement été gravée par lefils royal de Koush Amenemopet même si aucun nom n'y figure. Cette stèle indique que l'un des premiers actes effectués sous le règne deRamsès II est le creusement d'un puits pour faciliter l'accès aux mines d'or duOuadi Allaqi[61].

Djébel Abou Hassa
[modifier |modifier le code]

Des blocs au nom du roi SéthiIer prouvent que le roi a tenu un rôle dans l'édification d'un monument cultuel probablement incorporé au site fortifié de Djébel Abou Hassa. Localisé au sud de l'isthme de Suez, sur la route menant aux mines de turquoise deSarabit al-Khadim, ce monument a été remployé parRamsès II qui en a modifié la décoration[62].

L'exploitation des ressources du désert oriental
[modifier |modifier le code]

LeOuadi Hammamat, accessible par une piste partant de la ville deCoptos, est un lieu où ont été exploités lagrauwacke (pierre debekhen) et l'or. LeOuadi Hammamat est par ailleurs le lieu de passage obligé pour aller de la vallée du Nil à laMer Rouge, permettant donc d'accéder aupays de Pount. Or, plusieurs inscriptions, comme celles de la grande salle hypostyle dutemple d'Amon àKarnak : « Amon a réuni tous les pays de Pount et leurs tributs constitués de gomme d'encens, de cannelle et d'épices, de toutes bonnes choses de la Terre-du-dieu ». En outre, la myrrhe de Pount est mentionnée comme un produit stocké dans le Trésor du temple d'Osiris àAbydos. Deux inscriptions rupestres et une stèle également rupestre de SéthiIer attestent par ailleurs de l'exploitation de la vallée sous son règne, stèle sur laquelle Séthi est face à « Amon-qui-écoute-les-prières », Amon étant représenté avec une oreille en relief. Lagrauwacke exploitée sous son règne a servi à l'élaboration de monuments destinés à embellir les temples, comme un obélisque destiné au temple d'Héliopolis, une statuette du roi pour l'un des temples ramessides àAbydos et un modèle de temple votif thébain[63].

Concernant les sites d'extraction de la calcite, comme par exemple Hatnoub, aucune attestation datée de SéthiIer n'a été retrouvée. Toutefois, des objets fabriqués dans cette pierre prouvent qu'au moins l'un des gisements de calcite a été exploité sous son règne : une statue du roi et une stèle de l'anI trouvées àKarnak, un fragment de socle découvert lors de fouilles maritimes àAlexandrie ainsi que le sarcophage royal découvert parGiovanni Battista Belzoni en 1817 et aujourd'hui conservé auSir John Soane's Museum à Londres[64].

La principale carrière de grès exploitée pendant leNouvel Empire, et située auGebel Silsileh, a été exploitée pendant le règne de SéthiIer, comme l'attestent deux stèles, l'une de l'anVI et l'autre dite « de Hâpy ». Sur la première stèle, le roi offre du vin àAmon-Rê, àPtah et à une déesse encore non identifiée. Elle indique que le roi a ordonné une expédition de près de mille hommes, ainsi que de bateaux et de leurs équipages sous la direction du messager royal afin que le grès de bonne qualité puisse être exploité pour son pèreAmon-Rê,Osiris et son Ennéade ; cette expédition était donc destinée à chercher les pierres nénessaires à la constructions du temple de Séthi et de l'Osiréion àAbydos. Chaque ouvrier recevait vingtdeben de pain par jour, de la viande rôtie, des légumes et deux sacs d'orge par mois, tandis que le messager royal recevait de l'huile demoringa, de l'huile de sésame, du vin, du miel, des figues, des raisins, du poisson et des légumes chaque jour. Ces biens alimentaires étaient fournis non pas par le Trésor royal mais par le temple de Sobek situé à proximité. Sur la seconde stèle, le fonctionnaire dirigeant l'expédition et nomméHâpy est représenté en adoration devant les cartouches du roi. Cette stèle commémore donc une seconde expédition ayant pour but de ramener du grès pour le monument du roi. De l'autre côté du Nil, en face de la carrière, des stèles ramessides (SéthiIer,Ramsès II,Mérenptah,Ramsès III) ont été retrouvées, mais l'état de celle de SéthiIer ne permet pas de savoir ce qui a été commémoré[65].

Le calcaire est l'une des pierres les plus abondantes en Égypte. Les inscriptions dans le temple de SéthiIer àAbydos mentionnent l'utilisation du calcaire deTourah, tandis que l'activité de SéthiIer dans leSpeos Artemidos permet de savoir que les carrières du Ouadi Batn el-Baqara ont été utilisées sous le règne de SéthiIer. Enfin, une stèle rupestre dans la carrière de el-Dibabiya, en face deGebelein, nous indique que cette carrière a également été exploitée sous SéthiIer ; sur cette stèle, le roi fait face àAmon-Rê tandis que le texte est dédié auka de Houy, architecte de Séthi. La friabilité du calcaire et surtout son exploitation par les chaufourniers ont fait disparaître une très grande partie de l'œuvre des rois égyptiens, dont celle de SéthiIer ; on peut toutefois noter le temple d'Osiris et la chapelle dédiée àRamsès Ier àAbydos, le temple dePtah àMit-Rahineh et des éléments plus modestes comme la stèle-frontière de Kôm el-Loufi[64].

L'Ouadi Kanaïs, étape importante vers les mines d'électrum et d'or du Ouadi Barramiya, abrite trois stèles rupestres datées du roi SéthiIer. La stèle du commandant Panoub fait figurer le roi Séthi offrant des vases à une série de divinités (Amon,Mout,,Osiris,Isis etHorus) tandis que, sur le registre inférieur, Panoub est représenté adorant la déesseAstarté sur un cheval. La deuxième stèle fait figurer le chef des régiments de l'or Ânéna face face àHorus d'Edfou etHorus maître des déserts liocéphale, tandis que sur le registre inférieur est représenté Nebsény, membre de l'équipage du bateau et chargé du creusement du puits au Ouadi Kanaïs, en train de présenter des offrandes àPtah etSekhmet. Sur la troisième stèle, lefils royal de Koush Iouny fait face au roi Séthi[66].

Aucune attestation de SéthiIer auOuadi Allaqi n'a été repérée, mais cette région a été fortement exploitée pendant le Nouvel Empire pour son or et l'activité du roi Séthi au fort de Kouban indique que les mines de la région ont certainement été exploitées pendant son règne[66].

L'exploitation des ressources du Sinaï
[modifier |modifier le code]

Laturquoise a été exploitée au début de laXIXe dynastie àSarabit al-Khadim. En plus de deux stèles datées du règne de sonpère, deux autres stèles au nom du commandant des troupes et messager royal dans les pays étrangers Âchahéb(ou)sed prouve que le site a été exploité sous le règne de SéthiIer. Sur celle de l'anVIII, le roi offre des vases globulaires à-Horakhty sur la face nord et un pain conique àHathor « maîtresse de la turquoise » sur la face sud. Sur la seconde,Ramsès II est représenté faisant offrande à son père tout juste défunt, alors qu'Âchahéb(ou)sed poursuivait le travail dans ce lien malgré le changement de règne. Une stèle au nom d'Âchahéb(ou)sed et datée de l'anII deRamsès II montre que le travail continuait encore à ce moment-là. Un fragment de décor du mur sud de la première salle du temple d'Hathor deSarabit al-Khadim montre que le roi est intervenu dans ce temple. La salle adjacente est probablement l'œuvre de SéthiIer également[67].

Peut-être dans un même mouvement que le lancement de l'exploitation de la turquoise auSarabit al-Khadim, c'est-à-dire en l'anVIII, le roi a lancé une expédition vers les mines de cuivre deTimna dans leNéguev. Le souverain fait alors aménager un temple sur place dédié àHathor « maîtresse de la turquoise », qui sera reconstruit parRamsès II. De plus, de nombreux artéfacts datant de ces deux règnes montrent la continuité de l'exploitation du cuivre mais aussi de la turquoise en ce lieu, correspondant d'ailleurs à une industrie à grande échelle pour l'époque[68].

L'œuvre de SéthiIer en Égypte

[modifier |modifier le code]

SéthiIer est l'un des pharaons les plus actifs du point de vue de l'activité constructrice. Le roi, dans le texte de la stèle duGebel Silsileh, se décrit comme le premier véritable instigateur d'une politique constructrice à l'échelle du pays, montrant à la fois l'esprit d'initiative et l'ampleur de l'entreprise. La documentation à notre disposition ne nous permet toutefois pas de mesurer l'ampleur réelle de ce programme, seulement une ébauche. Cette activité s'est concentrée en particulier dans les quatre grands centres religieux du pays, à savoir du nord au sudHéliopolis,Memphis,Abydos etThèbes. Le roi s'attache également à la restauration des monumentsthoutmôsides[69].

Le programme du début du règne

[modifier |modifier le code]

De l'anI à l'anIII, plusieurs grands chantiers sont lancés dans les centres religieux du pays :Héliopolis,Memphis,Abydos etThèbes. ÀMemphis, les monuments de Séthi ont dû être érigés sur un sol vierge de toute construction et ont été localisés dans l'actuel village deMit-Rahineh, au sud de la porte de l'enceinte dutemple de Ptah érigé sous le règne deRamsès II. Une première construction est une chapelle dédiée àPtah. Un temple de Ptah, terminée parRamsès II, a également été construit et dont le nom était « Bénéfique est Séthi-Mérenptah dans le domaine de Ptah ». Une statue en granodiorite de Séthi provient de ce temple. Une autre statue, fragmentaire cette fois, représentant Séthi agenouillé devantAtoum sur le trône a été découverte sur le site. Le niveau le plus récent du Kôm Rabiˁa, toujours à Memphis, a conservé des vestiges datant de l'époque de SéthiIer, dont les archives de la résidence royale. Séthi a également érigé un monument dédié au grand sphinxHouroun-Harmakhis àGizeh, monument attesté par deux stèles[70].

ÀThèbes, autre métropole où SéthiIer a beaucoup construit. Une stèle datée de l'anI et trouvée dans la cour de la cachette àKarnak indique que le roi a fait construire un sanctuaire dédié à dans l'enceinte d'Amon-Rê. Cette chapelle dédiée à Rê devait se trouver à l'angle nord-est du temple principal. La grande œuvre de SéthiIer à Karnak est la grande salle hypostyle entre ce qui est aujourd'hui lesIIe etIIIe pylônes, salle nommée dans les textes « Bénéfique est Séthi dans le domaine d'Amon ». Cette salle comprend une nef centrale formée de douze colonnes de 21 mètres de haut et de cent vingt-deux colonnes de 12 mètres de haut. Les parois latérales sont de 45 mètres de long pour 17 mètres de haut. Les décors datés de SéthiIer sont situés sur les parois latérales et sur les colonnes de la moitié nord de la salle. Ce décor sera complété parRamsès II puis plus tardRamsès IV[71].

Héliopolis, l'autre grande capitale religieuse égyptienne avec Thèbes, a vu la construction de bâtiments tout au long de son histoire, dont le règne de SéthiIer. Toutefois, l'état du site ne permet pas d'avoir une idée précise de la ville au début de laXIXe dynastie. Un temple pourvu de chapelles annexes et probablement dédié à la forme compositeAtoum--Horakhty a été édifié sous le règne de SéthiIer. Plusieurs artefacts et fragments de naos, d'obélisques et de leurs supports sont gravés au nom de SéthiIer. L'obélisque de SéthiIer se trouvant aujourd'hui à laPiazza del Popolo à Rome provient d'Héliopolis, comme d'autres obélisques retrouvés àAlexandrie et déplacés à l'époque ptolémaïque[72].

Enfin, le grand site du règne estAbydos. Le roi y a fait construire un petit temple dédié à son père défuntRamsès Ier, intégré dans une enceinte de 25 mètres sur 15 mètres. L'autre construction d'importance sur le site est letemple funéraire de SéthiIer ainsi que l'Osiréion. Associé à l'Osiréion, le temple agit comme un monumental ex-voto destiné à attirer sur le roi défunt l'attention bienveillante d'Osiris. Ces deux monuments travaillent ensemble. Ils ont été terminés sous le règne deMérenptah, petit-fils de SéthiIer. Par ailleurs, la fameusetable d'Abydos est inscrite sur la paroi d'un mur dutemple funéraire[73].

Le programme de la fin du règne

[modifier |modifier le code]

Dans la seconde moitié du règne, en parallèle des restaurations de certains temples, SéthiIer engage la construction de son temple des millions d'années à l'ouest de Thèbes, plus précisément àGournah. Cetemple est nommé « Bénéfique est Séthi-Mérenptah dans le domaine d'Amon à l'ouest de Thèbes ». Séthi dédie par ailleurs quatre salles de ce temple à son père défuntRamsès Ier, qu'il n'aura toutefois pas le temps de faire décorer, c'est son filsRamsès II qui complètera la décor du temple, dont ces salles dédiées à RamsèsIer[74]. Des morceaux de reliefs de ce temple que desvoleurs avaient dérobés ont été restitués par l'université allemande de Tübingen[75]

Il est probable que le travail deRamsès II dans letemple d'Amon à Louxor ait été initié sous le règne de SéthiIer. En effet, comme indiqué dans le paragraphe concernant Assouan, il semble que les statues et les obélisques à l'avant du temple aient été commencés lors de la dernière année de règne de Séthi avant d'être terminés, gravés et mis en place au tout début du règne deRamsès II. Ainsi, en plus de ces éléments, la construction des structures aurait pu être planifiée dès la fin du règne de Séthi[76].

Le programme de restauration

[modifier |modifier le code]

Dans toutes les grandes villes, ainsi que sur les sites auxquels les souverains n'apportent pas d'attention constante, des blocs au nom de SéthiIer ont été découverts. Il s'agit en réalité des restes d'une politique de restauration des monuments des prédécesseurs du roi, en particulier ceux de l'époque thoutmôside. Généralement, la date de restauration indiquée est l'anI du règne de Séthi, ce qui indique qu'il s'agit d'une politique menée dès le début du règne. Il est à noter que ces restaurations concernent les parties les plus exposées des temples (façades, voies processionnelles principales)[77]. L'œuvre de restauration a concerné bien entendu letemple d'Amon àKarnak pour effacer les traces de l'hérésie atoniste. Il intervient également dans letemple de Mout et danscelui de Montou, ainsi qu'au temple de Montou àTôd et letemple d'Amon à Louxor[78].

À Thèbes-Ouest, le roi a fait restaurer lestemples des millions d'années, particulièrement celui deThoutmôsis III (nomméHénéket-ânkh et situé au nord duRamesséum) etcelui d'Amenhotep III. Il ne reste que peu de choses des temples des millions d'années d'Amenhotep II et deThoutmôsis IV, mais il est probable que Séthi ait également réalisé des restaurations dans ces temples. Le petittemple d'Hathor àDeir el-Médineh a également fait l'objet d'une intervention conséquente de la part de SéthiIer : le temple est alors formé d'une succession de terrasses qui sont accessibles grâce à des escaliers à faible pente. Deux stèles mentionnent les noms de SéthiIer, et sur l'une d'elle son pèreRamsès Ier également. Des fragments de bassin à libation pourraient datés de son règne également[79].

Le roi intervient également àEl Kab, dans la chapelle d'Amenhotep III, en y apposant des formules de restauration. De nombreux tambours du complexe culturel deNekhbet ont également été remployés sous le règne de ce souverain. Dans l'enceinte de la ville, une petite statue d'Horus à tête de lion et portant une effigie du roi Séthi a été mise au jour[80]. À Éléphantine, le roi restaure les complexes culturels thoutmôside, particulièrement le temple deSatet aménagé sous le règne deThoutmôsis III et déjà restauré parToutânkhamon, ainsi que le petit temple périptère d'Amenhotep III, aujourd'hui complètement détruit[81].

Le roi est intervenu àAbousir où il a restauré un temple dédié à la déesseMout-Sekhmet-Bastet. Il est également intervenu enBasse-Égypte, mais les indices sont si rares qu'il est difficile d'évaluer l'ampleur du travail des artisans de SéthiIer dans cette région. Ses artisans sont toutefois intervenus dans le temple de Bastet construit parAmenhotep II àBubastis[82].

Le roi est également intervenu ailleurs (stèle-frontière àMédinet el-Fayoum, stèle àEdfou et fragment de statue en forme de sphinx àCoptos), mais des interventions de plus grandes ampleurs sur ces sites ne sont pas connues, bien que possibles et rien n'indique que ces interventions entrent dans le cadre de la politique de restauration de SéthiIer[83].

Le Delta oriental

[modifier |modifier le code]

À proximité d'Avaris, la résidence royale de SéthiIer est attestée par des éléments architecturaux portant ses noms. C'est sur cette aire géographique que va se développer la célèbre capitale deRamsès II :Pi-Ramsès. Les monuments de SéthiIer constituent sans aucun doute le prémice de cette capitale, qui préexistait depuis au moins l'époque desHyksôs et qui avait été considérablement agrandie et sécurisée sous le règne d'Horemheb. Séthi œuvre dans cette ville probablement parce qu'il en est originaire et qu'elle se trouve sur le chemin entreMemphis et le Proche-Orient[84].

Le développement de cette nouvelle ville entraîne également des changements dans le reste du Delta oriental : de nombreux vignobles sont plantés au début de laXIXe dynastie (région où les ancêtres de SéthiIer possédait déjà des vignobles), ainsi que la culture d'oléagineux. Le but, entre autres, étaient de devenir de moins en moins dépendants des importations, particulièrement provenant du Levant. Les jarres enterrées avec SéthiIer dans sa tombe stockaient du vin originaire de deux vignobles du Delta ; ce vin était du vin ordinaire, du vin doux mais aussi du nectar, c'est-à-dire du très bon vin[85].

Fin de règne et succession

[modifier |modifier le code]

Le roi meurt donc après une dizaine d'années de règne. C'est son fils,Ramsès II, qui hérite du trône le27e jour duIIIe mois de la saisonChémou[16],[17],[18]. Le nouveau roi fait enterrer son père dans la tombe (KV17) qu'il s'était faite préparer dans lavallée des Rois. Ce dernier, alors père de famille, continue l'œuvre de Séthi, que ce soit dans les monuments (achèvement et appropriation de certaines œuvres de son père) ou des actions militaires au Levant (où le roi combattra lesHittites àQadesh-sur-Oronte dès l'anV[28] avant de signer une paix durable quelques décennies plus tard[30]) et dans l'ouest du Delta (où le roi engage ou poursuit la construction d'une série de forteresses[86]).

Sépulture

[modifier |modifier le code]
Tête de la momie de SéthiIer.
Les hiéroglyphes du temple de Séthi Ier
(l'« hélicoptère » supposé est au haut du milieu).

SéthiIer a été enterré dans la tombeKV17 de lavallée des Rois, l'une des plus grandes de la vallée. Toutefois, elle a été pillée et la momie royale, après plusieurs déplacements, a été placée dans la cachetteDB320, en compagnie de plusieurs autres momies royales. La tombe, quant à elle, a été découverte le parGiovanni Battista Belzoni.

Le sarcophage en albâtre de SéthiIer porte une version dulivre des Portes entièrement gravée et dont leshiéroglyphes étaient jadis emplis de pâte bleue. Le texte a été publié dès 1864 parJoseph Bonomi etSamuel Sharpe[87]. Le sarcophage est conservé auSir John Soane's Museum de Londres.

Une partie d'une gravurehiéroglyphique égyptienne a été interprétée comme représentant un « hélicoptère »[88],[89].

Titulature

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Titulature royale dans l'Égypte antique.

Les éléments de la titulature ont fortement varié au cours du règne[90],[91]. En conséquence, seules quelques variantes sont présentées ci-dessous.

SéthiIer
 
G5
E2
D40
N28G17R19S29S34N17
N17
N21N21
Codage
G5[ E2:D40 N28 G17 R19 S29 S34 N17:N17:N21*N21 ]
Translittération (Unicode)
ḤrKȝ-nḫt Ḥˁ(w)-m-Wȝs.t Sˁnḫ-tȝ.wy
Translittération (ASCII)
HrkA-nxt xa(w)-m-wAs.t sanx-tA.wy
Transcription
HorKanakht Khâemouaset Séânkhtaouiy
Traduction
Horustaureau victorieux, Celui aui est apparu dans Thèbes, Celui qui fait vivre lesDeux Terres
 
G16
F25F31S29G43X1
Z2
S42Aa1Q3
O39
F23
D46
D21
D40
T10
X1Z2ss
Z2ssZ2ss
Codage
G16F25 F31 S29 G43 X1:Z2 S42 Aa1*Q3:O39 F23:D46 D21:D40 T10:X1*Z2ss:Z2ss*Z2ss
Translittération (Unicode)
Nb.tyWḥm(w)-ms.wt Sḫm-ḫpš Dr(w)-9-pḏt
Translittération (ASCII)
nb.tywHm(w)-ms.wt sxm-xpS dr(w)-9-pDt
Transcription
NebtyOuhemmésout Sékhemkhépesh Der-9-pedjet
Traduction
Les deux MaîtressesCelui qui renouvelle les naissances, Celui dont la force est puissante, Celui qui repousse les Neuf Arcs
 
G8
F25N28
Z2
F12S29D21
D44
T10
T10
T10
G17N17
N17
N17
V30
Z2
Codage
G8F25 N28:Z2 F12 S29 D21:D44 T10:T10:T10 G17 N17:N17:N17 V30:Z2
Translittération (Unicode)
Ḥr(ny)-nbwWḥm(w)-ḫˁ.w Wsr-pḏ.wt-m-tȝ.w-nb.w
Translittération (ASCII)
bik-nbwwHm(w)-ḫa.w wsr-pD.wt-m-tA.w-nb.w
Transcription
Bik-nébouOuhemkhâou Ouserpedjoutemtaounébou
Traduction
Le faucon d'orCelui qui renouvelle les apparitions, Celui dont les arcs l'emportent dans tous les pays
 
M23
X1
L2
X1
début du cartouche
ramAatmn
(Le hiéroglyphe représentant le dieu apparaît en tête par antéposition honorifique)
Codage
M23:X1 L2:X1( N5 C10 Y5 )
Translittération (Unicode)
Nsw.t-bjtyMn-Mȝˁ.t-Rˁ
Translittération (ASCII)
Nsw.t-bitymn-mAa.t-ra
Transcription
Nesout-bityMenmaâtrâ
Traduction
Roi de Haute et Basse-ÉgypteLa justice de Rê demeure
Première variante
début du cartouche
Q3
X1
V28C7M17M17U6M17M17
N35
Codage
G39 N5:Z1( Q3:X1 V28 C7 M17 M17 U6*M17*M17:N35 )
Translittération (Unicode)
Sȝ-RˁStḥy Mry-n-Ptḥ
Translittération (ASCII)
sA-rasTXy mry-n-ptH
Transcription
Sa-RâSéthy-Mérenptah
Traduction
Fils de RêNé de Seth, Aimé de Ptah
Deuxième variante
début du cartouche
C7M17M17
Codage
G39 N5:Z1( C7 M17 M17 )
Translittération (Unicode)
Sȝ-RˁStḥy
Translittération (ASCII)
sA-rasTXy
Transcription
Sa-RâSéthy
Traduction
Fils de RêNé de Seth

Postérité dans la fiction

[modifier |modifier le code]

SéthiIer apparaît dans plusieurs films d'aventure dont l'intrigue se déroule au moins en partie en Égypte antique. Il apparaît dans le film américainLes Dix Commandements deCecil B. DeMille, qui relate la vie deMoïse en s'inspirant de laBible. Séthi Ier apparaît en tant que père deRamsès II et oncle adoptif de Moïse. Il est incarné par l'acteurCedric Hardwicke. Le même sujet est traité par le film d'animation américainLe Prince d'Égypte des studiosDreamWorks, sorti en 1998, où Séthi Ier est également mis en scène, tout comme dans le filmExodus deRidley Scott, sorti en 2014, dans lequel il est interprété parJohn Turturro.

Dans le film fantastique américainLa Momie deStephen Sommers, le prêtre égyptien Imhotep, qui devient rapidement la momie du titre, vit sous le règne de Séthi Ier. Le début de l'intrigue est situé en -1290 ; Imhotep assassine Séthi Ier par amour pour sa favorite Ânkh-Soun-Amoun, et c'est pour ce crime qu'il est condamné à être momifié vivant et maudit. Le film prend cependant de grandes libertés avec la réalité historique, notamment pour le nom « Imhotep », emprunté à un personnage ayant vécu au troisième millénaire, bien avant Séthi Ier :Imhotep, l'architecte du pharaonDjéser.

Notes et références

[modifier |modifier le code]

Notes

[modifier |modifier le code]
  1. Autres dates :
    1306 à 1290 AEC (selonD. Arnold)
    1296 à 1279 AEC (selonA. D. Dodson)
    1308 à 1294 AEC (selonA. H. Gardiner)
    1294 à 1279 AEC (selonN. Grimal)
    1290 à 1279 AEC (selonH. W. Helck)
    1304 à 1290 AEC (selonE. Hornung)
    1306 à 1290 AEC (selon Kinnaer)
    1294 à 1279 AEC (selonK. A. Kitchen)
    1290 à 1279 AEC (selonR. Krauss)
    1294 à 1279 AEC (selonJ. Málek)
    1303 à 1290 AEC (selon Parker)
    1314 à 1304 AEC (selonD. B. Redford)
    1294 à 1279 AEC (selonI. Shaw)
    1290 à 1279 AEC (selonC. Vandersleyen)
    1290 à 1279/78 AEC (selonJ. von Beckerath)
    1291 à 1279 AEC (selon Wente)
  2. également écritSéthyIer ouSétiIer
  3. Texte sur le socle d'une statue deRamsès Ier au temple deMédamoud d'aprèsK. A. Kitchen.

Références

[modifier |modifier le code]
  1. a etbTalletet al. 2023,p. 421.
  2. Masquelier-Loorius 2013,p. 35-36.
  3. a etbMasquelier-Loorius 2013,p. 36-38.
  4. ab etcMasquelier-Loorius 2013,p. 38.
  5. Dodson et Hilton 2004,p. 175.
  6. Masquelier-Loorius 2013,p. 38-39.
  7. Leblanc 1999,p. 94.
  8. Demas et Agnew 2012,p. 33.
  9. Mladjov 2014,p. 59-67.
  10. a etbMasquelier-Loorius 2013,p. 18.
  11. Masquelier-Loorius 2013,p. 20.
  12. Masquelier-Loorius 2013,p. 23.
  13. Obsomer 2012,p. 27.
  14. Masquelier-Loorius 2013,p. 24.
  15. Masquelier-Loorius 2013,p. 25.
  16. a etbMasquelier-Loorius 2013,p. 28.
  17. a etbObsomer 2012,p. 62.
  18. a etbVandersleyen 1995,p. 514.
  19. Obsomer 2012,p. 61.
  20. Masquelier-Loorius 2013,p. 28-29.
  21. Vandersleyen 1995,p. 497.
  22. Masquelier-Loorius 2013,p. 334.
  23. a etbMasquelier-Loorius 2013,p. 53-54.
  24. Masquelier-Loorius 2013,p. 26-27.
  25. Masquelier-Loorius 2013,p. 43-44.
  26. Masquelier-Loorius 2013,p. 44-53.
  27. Masquelier-Loorius 2013,p. 54-55.
  28. a etbObsomer 2012,p. 127.
  29. Obsomer 2012,p. 187.
  30. a etbObsomer 2012,p. 194.
  31. Masquelier-Loorius 2013,p. 63-64.
  32. a etbMasquelier-Loorius 2013,p. 64-66.
  33. Masquelier-Loorius 2013,p. 333.
  34. a etbMasquelier-Loorius 2013,p. 64.
  35. Payraudeau 2020,p. 95-96.
  36. Masquelier-Loorius 2013,p. 96-98.
  37. Masquelier-Loorius 2013,p. 61-62.
  38. abc etdMasquelier-Loorius 2013,p. 62-63.
  39. Masquelier-Loorius 2013,p. 56.
  40. Masquelier-Loorius 2013,p. 57-58.
  41. Masquelier-Loorius 2013,p. 60-61.
  42. Masquelier-Loorius 2013,p. 58-60.
  43. Masquelier-Loorius 2013,p. 61.
  44. Masquelier-Loorius 2013,p. 67-68.
  45. Masquelier-Loorius 2013,p. 83-84.
  46. Masquelier-Loorius 2013,p. 84-86.
  47. Masquelier-Loorius 2013,p. 86-88.
  48. Masquelier-Loorius 2013,p. 88.
  49. Masquelier-Loorius 2013,p. 90.
  50. Masquelier-Loorius 2013,p. 90-91.
  51. Masquelier-Loorius 2013,p. 98-102.
  52. Masquelier-Loorius 2013,p. 91-92.
  53. Masquelier-Loorius 2013,p. 92.
  54. Masquelier-Loorius 2013,p. 92-94.
  55. Masquelier-Loorius 2013,p. 93 et 95.
  56. Masquelier-Loorius 2013,p. 95.
  57. Masquelier-Loorius 2013,p. 95-96.
  58. Masquelier-Loorius 2013,p. 68-69.
  59. Masquelier-Loorius 2013,p. 69-70.
  60. Masquelier-Loorius 2013,p. 70-72.
  61. Masquelier-Loorius 2013,p. 72.
  62. Masquelier-Loorius 2013,p. 73.
  63. Masquelier-Loorius 2013,p. 73-75.
  64. a etbMasquelier-Loorius 2013,p. 76.
  65. Masquelier-Loorius 2013,p. 77-78.
  66. a etbMasquelier-Loorius 2013,p. 78.
  67. Masquelier-Loorius 2013,p. 79-81.
  68. Masquelier-Loorius 2013,p. 81.
  69. Masquelier-Loorius 2013,p. 111-113.
  70. Masquelier-Loorius 2013,p. 114-119.
  71. Masquelier-Loorius 2013,p. 119-126.
  72. Masquelier-Loorius 2013,p. 153-155.
  73. Masquelier-Loorius 2013,p. 127-153.
  74. Masquelier-Loorius 2013,p. 175-182.
  75. Al-Ahram du 7 juin 2006.
  76. Masquelier-Loorius 2013,p. 182.
  77. Masquelier-Loorius 2013,p. 155-156.
  78. Masquelier-Loorius 2013,p. 156-163.
  79. Masquelier-Loorius 2013,p. 163-165.
  80. Masquelier-Loorius 2013,p. 165.
  81. Masquelier-Loorius 2013,p. 166.
  82. Masquelier-Loorius 2013,p. 166-167.
  83. Masquelier-Loorius 2013,p. 174-175.
  84. Masquelier-Loorius 2013,p. 169-172.
  85. Masquelier-Loorius 2013,p. 172-173.
  86. Masquelier-Loorius 2013,p. 66-68.
  87. Bonomi et Sharpe 1864.
  88. Darling 2013.
  89. « The Abydos temple "helicopter" », surfinart.be
  90. Dessoudeix 2008,p. 331-335.
  91. pharaoh.se, consulté le 12/04/2024

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Liens internes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]
v ·m
Période prédynastique
Dynastie zéro
Période thinite
Ire dynastie
IIe dynastie
Ancien Empire
IIIe dynastie
IVe dynastie
Ve dynastie
VIe dynastie
Première Période intermédiaire
VIIe etVIIIe dynasties
IXe etXe dynasties
XIe dynastiethébaine (1re partie)
Moyen Empire
XIe dynastiethébaine (2e partie)
XIIe dynastie
Deuxième Période intermédiaire
XIIIe dynastie
Rois non classés
XIVe dynastie
XVe dynastiehyksôs
XVIe dynastiethébaine
Dynastie d'Abydos (ouXVIe dynastie)
XVIIe dynastiethébaine
Nouvel Empire
XVIIIe dynastie
XIXe dynastieramesside
XXe dynastieramesside
Troisième Période intermédiaire
XXIe dynastie deTanis
Dynastie desgrands prêtres d'Amon àThèbes
(parallèle à laXXIe dynastie)
XXIIe dynastie deBubastis-Tanis
XXIIe dynastie
(branches parallèles)
Grands prêtres d'Amon àThèbes
(parallèle à laXXIIe dynastie)
XXIIIe dynastie deTanis
XXIVe dynastiesaïte
XXVe dynastiekoushite
XXVIe dynastiesaïte (1re partie)
Basse Époque
XXVIe dynastiesaïte (2de partie)
XXVIIe dynastieperse
XXVIIIe dynastie
XXIXe dynastie
XXXe dynastie
XXXIe dynastieperse
Période grecque
Dynastie macédonienne
(parfois appeléeXXXIIe dynastie)
Dynastie lagide
(parfois appeléeXXXIIIe dynastie)
Suivent les périodesromaine et byzantine de l'Égypte.
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Séthi_Ier&oldid=223915558 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp