Ruelle des Chats | ||||
![]() La ruelle des Chats. | ||||
Situation | ||||
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Coordonnées | 48° 17′ 49″ nord, 4° 04′ 20″ est | |||
Pays | ![]() | |||
Région | Grand Est | |||
Province | ![]() | |||
Ville | Troyes | |||
Quartier(s) | Centre historique | |||
Début | rue Champeaux | |||
Fin | rue Charbonnet | |||
Morphologie | ||||
Type | Ruelle | |||
Géolocalisation sur la carte :Aube Géolocalisation sur la carte :France Géolocalisation sur la carte :Champagne-Ardenne | ||||
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Laruelle des Chats est unevoie de lacommune deTroyes, dans ledépartement français de l'Aube qui va de larue Champeaux à larue Charbonnet dans le « Bouchon de Champagne « cœur historique de la ville. Ruelle reconstruite après legrand incendie de 1524, elle est dite de nos jours et romantiquement « médiévale » car elle en a l'allant par sonpavement et les façades qui se rejoignent en hauteur.
Le pavement avec rigole centrale témoigne de celui des rues de Troyes auXIIIe siècle[1]
Lesmaisons à pans de bois et enencorbellement s'élargissent en hauteur. Ce sont desconstructions en saillie du plan vertical d’unmur, sur le prolongement dessolives duplancher intérieur ou dessommiers. L'encorbellement est également un moyen de protéger duruissellement deseaux de pluie le ou les niveaux inférieurs de lafaçade, cause principale de la dégradation dubois et dutorchis[2]
Par sonarchitecture singulière donc, la ruelle doit son nom au fait qu'unchat peut passer d'un côté à l'autre de la rue, en passant par lestoits[3],[4]. Lesfaçades se touchent par le sommet, et sont maintenues par desétais[5].
Gabriel Groley a dressé ce constat : « Les charpentiers troyens savaient tout de même bien calculer l'équilibre de leurs pièces de bois pourqu'une déviation [la ruelle] de cette importance ne cause aucune crainte justifiée »[6].
La ruelle est reconstruite après legrand incendie de 1524 qui détruit un tiers de la ville[7]. Très étroite, elle donne une idée des rues médiévales pavées ayant une rigole centrale pour l'écoulement des eaux. Reconstruites, les maisons à pans de bois et au pignon-façade en encorbellement s'élargissent en hauteur.
À l'entrée de la ruelle du côté de la rue Champeaux se trouvait lebailli duprieuré de Saint-Jean-en-Châtel, appartenant à l'abbaye Saint-Pierre de Montiéramey[8]. Auxnos 32 et 36 de l'actuelle ruelle des Chats se trouvait un hôtel pour les voyageurs et les gens de passage appartenant à lafamille Lesguisé[9],[10]. Elle est nommée ruelle Maillard depuis leXVe siècle, dès1460[11]. Après l'incendie de 1524 toutes les maisons de la ruelle Maillard furent reconstruites. En1783, elle devient la « rue des Chats »[12].
À cause du libertinage qui s'y déroulait, en1789 un arrêté deFrançois-Nicolas Sourdat, lieutenant général de police, enjoint de fermer la ruelle à ses extrémités. Voici le texte de l'arrêté : « Il doit être posé à chaque extrémité de la ruelle, 2 grilles en fer, ouvertes de jour, mais fermées de nuit. La ruelle sera fermée la nuit et ouverte le jour. il est interdit de conduire ou de sortir de cette ruelle aucuns butins, décombres, charognes, tels que des chiens, chats et volailles morts, sous peine d'amende. Faites attention, ce passage donne lieu à des rendez-vous et occasionne des désordres de libertinage[10]. »
Encore sous laRévolution, M. Cousin, notaire apostolique et royal, cache plusieursprêtres dans sa maison située rue des Quinze Vingts, et dont une porte sur la ruelle des Chats favorisait les entrées et les sorties[13],[14].
Gustave Leheutre en fait une estampe vers 1907,Eau-forte et pointe sèche[15].
Dans lesannées 1960, la ruelle des Chats fut menacée de disparition, etAndré Malraux s'en alarma[16]. Laloi qui porte le nom de Malraux pour la sauvegarde du patrimoine ancien est adoptée le Le même jour la rue des Chats devient officiellement la ruelle des Chats[17]. Un an auparavant,Gabriel Groley, historien régional, faisait paraitre son livreOù en es tu, pauvre vieux Troyes ?, où il alertait entre autres lieux, sur l'état de la ruelle.
À l'angle de la ruelle des Chats, au niveau de l'élargissement de la ruelle, se trouve laCour du mortier d'Or.
À la place de l'ancienne clinique Juvénal, aujourd'hui démolie, il était prévu en 2006 de reconstruire un ensemble de maisons dans l'esprit duXVIe siècle[18] et la construction de deux maisons à pans de bois commence en[19]. À l'angle de la ruelle, un jardin de 500 m2 est prévu pour l'été 2016[20].
Dans la ruelle, une librairie accueille aussi le premier Café des Droits de l'Homme ouvert par laLigue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen.
L'office du tourisme de Troyes propose Le Parcours des Chats, un circuit touristique de 3,5 kilomètres à travers la ville qui passe par la ruelle des Chats[21].
La ville de Troyes est éclairée depuis1534, date à laquelle le conseil de ville décide d’éclairer durant les périodes desfoires de Champagne, par des chandelles de suif dans des lanternes ; en1766, la ville dispose 150 lanternes publiques allumées en hiver dans les rues principales. Lesuif donne sa place à l’huile aux alentours de1800 (sous le Consulat) les lampes à bec de gaz en 1842 (une usine à gaz est terminée la même année)[22] et l’électricité au début duXXe siècle[23].
La vie deRachi de Troyes est remplie de légendes et de « miracles ». Un jour que la femme d’Isaac (future mère de Rachi), enceinte de Salomon Rachi, passe ruelle des Chats, une voiture approche et va l’écraser. Elle se raidit alors contre le mur et celui-ci s’enfonce par miracle pour lui faire de la place[26].
Il y a également une ruelle dite « des Chats », dans la commune deQuincy-Voisins dans ledépartement français deSeine-et-Marne, et dans la ville deLa Roche-en-Ardenne située enRégion wallonne, enBelgique.
En 2019, la chanteuse AMBRE évoque la ruelle des Chats dans un single intitulé « à Troyes »[27],[28],[29].
La Ruelle des Chats a toujours été lacarte postale la plus vendue de Troyes[30].
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