![]() La rue des Filatiers vue depuis laplace de la Trinité. | |
Situation | |
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Coordonnées | 43° 35′ 57″ nord, 1° 26′ 39″ est |
Pays | ![]() |
Région | Occitanie |
Département | Haute-Garonne |
Métropole | Toulouse Métropole |
Ville | Toulouse |
Secteur(s) | 1 - Centre |
Quartier(s) | Carmes |
Début | no 35rue des Polinaires etno 16place des Carmes |
Fin | no 42rue des Marchands etno 1place de la Trinité |
Morphologie | |
Longueur | 225 m |
Largeur | ente 4 et 10 m |
Transports | |
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![]() | 44Ville(à proximité) |
Odonymie | |
Anciens noms | Grand-rue (XIIe – XVIIe siècle) Partie sud :Rue de Pélardit-de-Jouglars (XIIIe – XIVe siècle) ; rue Pélardit (XVe – XVIIIe siècle) ; rue Pech-Lardit (XVIIe siècle) Partie nord : Rue des Filatiers (XIIIe siècle) Rue de la Liberté (1794) |
Nom actuel | 1806 |
Nom occitan | Carrièra dels Filatièrs |
Histoire et patrimoine | |
Création | avant leXIIe siècle |
Protection | Site patrimonial remarquable(1986) |
Notice | |
Archives | 315552800001 |
Chalande | 110 |
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Larue des Filatiers (enoccitan :carrièra dels Filatièrs) est unevoie deToulouse, chef-lieu de larégion Occitanie, dans leMidi de laFrance. Relativement rectiligne et orientée nord-sud, elle correspond à l'anciencardo maximus de lacité romaine. Elle est, au Moyen Âge, une partie de la Grand-rue, axe structurant de la ville médiévale : les artisans du textile (filatiers, boutonniers, chaussetiers, couturiers, gantiers, perruquiers ou encore brodeurs) y sont nombreux. À partir duXVIe siècle, les orfèvres y deviennent aussi plus nombreux. Renduepiétonne en 1975, bordée de nombreux magasins, elle reste une des principales artères commerçantes de la ville et un de ses lieux les plus animés.
La rue des Filatiers est unevoie publique. Elle se trouve au cœur duquartier desCarmes, dans lesecteur1 - Centre. Rectiligne, orientée nord-sud et longue de 225 mètres, sa largeur est très variable, entre 4 mètres, largeur qu'elle avait à la fin du Moyen Âge, 6 mètres, après les travaux d'alignement des façades auXVIIIe siècle, et 10 mètres, après les travaux d'élargissement auXIXe siècle.
La rue des Filatiers naît de laplace des Carmes, à l'angle de larue des Polinaires. Elle reçoit sur son côté droit larue Maletache et à gauche larue Joutx-Aigues, puis donne naissance à larue des Quatre-Billards. Elle débouche sur laplace de la Trinité qu'elle délimite sur son côté ouest, tout en recevant larue du Coq-d'Inde. Elle se termine à l'angle nord de la place, en donnant naissance à larue des Changes et en recevant larue des Marchands. Elle est prolongée au nord par larue des Changes et par larue Saint-Rome, qui aboutit à laplace du Capitole.
Lachaussée compte unevoie de circulation automobile àsens unique, de la rue des Marchands à la place des Carmes. La rue des Filatiers appartient à unezone piétonne, où la circulation automobile est réservée aux riverains et la vitesse limitée à 6 km/h.
La rue des Filatiers rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :
La rue des Filatiers n'est pas directement desservie par lestransports en communTisséo. Elle se trouve cependant à proximité immédiate, au nord, de laplace Étienne-Esquirol, où se trouve la station demétrodu même nom, sur la ligne, et où marquent l'arrêt la ligne debus44. Au sud, elle débouche sur laplace des Carmes, où se trouve la stationdu même nom, sur la ligne
, et où se trouvent les arrêts de la navetteVille.
Les stations devélos en libre-serviceVélôToulouse les plus proches sont les stationsno 10 (15 place Étienne-Esquirol),no 46 (1 place des Carmes) etno 288 (28rue des Marchands).
La rue des Filatiers tire son nom des nombreuxtisserands etfileurs delin (filatièrs enoccitan) qui étaient établis dans cette rue au Moyen Âge[1].
La partie de la rue entre laplace des Carmes et larue Joutx-Aigues était appelée, auxXIIIe et XIVe siècles, rue de Pélardit-de-Jouglars, puis, auxXVe et XVIe siècles, simplement rue Pélardit et, auxXVIIe et XVIIIe siècles, par déformation, rue Pech-Lardit. Ce nom de Pélardit est d'origine obscure : il vient peut-être d'un habitant du quartier. La partie de la rue entre la rue Joutx-Aigues et laplace de la Trinité a quant à elle toujours porté le nom de rue des Filatiers[2].
En 1794, pendant laRévolution française, la rue Pech-Lardit et la rue des Filatiers sont renommées, comme toutes les rues entre laplace du Salin et laplace du Capitole, rue de la Liberté. Elles prennent finalement le nom, en 1796, de rue des Orfèvres, en référence aux nombreuxorfèvres qui ont peu à peu remplacé les fileurs, particulièrement dans la partie sud de la rue. Finalement, elle reprend en 1806 son nom de rue des Filatiers[3].
La rue des Filatiers correspond aucardo maximus de la ville romaine deTolosa, et donc à l'axe principal nord-sud qui traversait la ville.
Au Moyen Âge, la rue des Filatiers appartient, à l'ouest, aucapitoulat de la Dalbade et, à l'est, aucapitoulat de Saint-Barthélémy. Elle est une des parties de la Grand-rue de Toulouse, qui relie la porte principale de la ville, laporte Narbonnaise, et laplace du Salin au cœur de l'ancienne ville romaine, l'actuelleplace Esquirol, et au-delà au bourg qui se constitue après l'ancienne Porterie, sur l'actuelleplace du Capitole, autour de laabbaye Saint-Sernin[4]. C'est alors une des principales artères commerçantes, bordée de boutiques, dans laquelle vivent de nombreux artisans, en particulier les filatiers, c'est-à-dire les fileurs de lin. On trouve d'autres artisans de l'industrie textile, tels que desboutonniers (fabricants de boutons), des chaussetiers (fabricants de bas et de chausses), des couturiers, des gantiers (fabricants de gants), des perruquiers (fabricants de perruques) ou encore des brodeurs (artisan qui fait de la broderie). La population de la rue est d'ailleurs assez homogène, et rares sont lescapitouls et lesparlementaires qui y résident : ceux-ci, quand ils y possèdent des maisons, les louent le plus souvent ou ne font qu'y tenir boutique[1], comme le marchand Géraud Comère, propriétaire dans larue des Changes (emplacement de l'actuelno 27), qui y a une boutique (actuelno 35)[5].
La rue des Filatiers est régulièrement touchée par les incendies, en particulier le Grand incendie du, parti d'une boulangerie dans une rue voisine, larue Maletache, particulièrement destructeur. Ainsi, en 1478, seules quelques maisons sont reconstruites seulement. En 1539, un nouvel incendie touche plusieurs maisons, sans avoir la même ampleur. Pourtant, malgré les risques destructions et les interdictions des capitouls, on continue à construire encorondage[1],[3] auXVIe siècle (actuelsno 7 et 9 ;no 8, 30 à 34, 38 et 54) et auXVIIe siècle (actuelsno 21 à 31 ;no 10 à 16, 40 et 44 à 50).
Au cours duXVIe siècle, le nombre d'orfèvres se fait plus important, en particulier dans le haut de la rue, du côtécouvent des Carmes, où se trouve la chapelle de leur corporation[1]. Au milieu du siècle, l'un des personnages les plus renommés est le protestant Élie Géraud, orfèvre et graveur de la Monnaie, qui se fait construire une belle maison encorondage destyle Renaissance en 1577 (actuelno 9)[6],[7].
En 1730, le marchand lingier (fabricant de tissu pour les vêtements)Jean Calas s'installe dans une maison de la rue (actuelno 50), qu'il loue au négociant et ancien capitoul Pierre Rambaud. C'est dans l'arrière-boutique qui donne sur la cour derrière le corridor que, dans la nuit du 13 au, est trouvé le cadavre pendu de son fils aîné, Marc-Antoine. Jean Calas, jugé pour le meurtre de son fils, est condamné et exécuté le[8],[9].
Au cours duXIXe siècle, la municipalité se préoccupe d'améliorer l'hygiène et la circulation dans les rues de la ville. Un plan d'alignement des façades est dessiné et des travaux d'élargissement de la rue sont entrepris. Il s'agit en particulier d'aligner les façades et d'agrandir le gabarit de la rue, alors que les projets de grandes percées haussmanniennes n'ont pas encore vu le jour[N 1]. Ces travaux amènent la destruction de plusieurs façades, sur les côtés ouest et est de la rue, mais ils sont inachevés, ce qui donne l'allure actuelle avec de nombreux décrochements entre les façades duXIXe siècle et les autres[3].
Dans la première moitié duXXe siècle, la rue des Filatiers conserve une activité industrielle, principalement liée à la confection de vêtements, telle que la filature Dallas[10] et le magasin de matériel de confection Rey[11]. Les commerces de la confection et du vêtement y sont également nombreux : la bonneterie Chez Hélène (actuelno 10)[12], la chemiserie Aux Travailleurs (actuelno 23)[13], les corsets Andrée (actuelno 36)[14], les fourrures À la Panthère (actuelno 41)[15], la lingerie Filatex (actuelno 36)[16], les tailleurs Les Artisans du Nord (actuelno 34)[17], À la Tentation (actuelno 38)[18] et l'Étoile du Nord (actuelno 7)[19], la maroquinerie À la fabrique parisienne (actuelno 34)[17], ou encore la blanchisserie Laveclair (actuelno 17)[20].
En 1975, la rue profite de travaux de réaménagement du centre historique et elle est renduesemi-piétonne, malgré l'opposition d'une association de commerçants, la Commission inter-quartier d'action économique et culturelle. Le pavage de la rue est cependant enlevé dans les années 1980[3] et il faut attendre la fin des années 1990 pour que la rue soit de nouveau pavée. Dans les années 2000, le visage de la rue change : plusieurs épiceries fines se créent, tandis que la rue devient complètement piétonne[21].
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