Pour les articles homonymes, voirRue La Fayette.
![]() Perspective de la rue Lafayette depuis laplace Wilson. | |
Situation | |
---|---|
Coordonnées | 43° 36′ 18″ nord, 1° 26′ 43″ est |
Pays | ![]() |
Région | Occitanie |
Département | Haute-Garonne |
Métropole | Toulouse Métropole |
Ville | Toulouse |
Quartier(s) | Partie ouest :Arnaud-Bernard •Capitole Partie est :Saint-Georges |
Début | no 2rue de Charles-de-Rémusat etplace du Capitole |
Fin | no 10place du Président-Thomas-Woodrow-Wilson |
Morphologie | |
Longueur | 252 m |
Largeur | entre 9 et 11 m |
Transports | |
![]() | ![]() |
Odonymie | |
Anciens noms | Rue Villeneuveou de la Porte-Villeneuve (milieu duXIVe – XVe siècle) Rue d'Aguilhères (XVIIe – XVIIIe siècle) Rue Sainte-Catherine (XVIIe siècle) Rue du Petit-Versailles (fin duXVIIIe siècle) Rue la Révolution (1794) Rue Bonaparte (1806-1814) Rue d'Angoulême (1814-1830) Rue Lafayette (1830-1850) Rue Louis-Napoléon (1850-1870) |
Nom actuel | 1870 |
Nom occitan | Carrièra Lafaieta |
Histoire et patrimoine | |
Création | avant leXIVe siècle |
Protection | ![]() |
Notice | |
Archives | 315553766431 |
Chalande | 430 |
modifier ![]() |
Larue Lafayette (enoccitan :carrièra Lafaieta) est unevoie deToulouse, chef-lieu de larégion Occitanie, dans leMidi de laFrance.
Simple chemin au pied durempart durant l'Antiquité et lehaut Moyen Âge, la rue se forme à partir du développement dubourg Saint-Sernin auXIIe siècle. La porte Villeneuve, qui s'élève à l'est de la rue, est un des principaux points d'entrée dans la ville, et mène au quartier de laPorterie et à l'enclos de la Maison commune descapitouls – leCapitole. La rue est alors bordée de boutiques et d'échoppes, mais la fermeture de la porte,après 1562, affaiblit leur activité. AuXIXe siècle, la multiplication des travaux d'urbanisme – aménagement de laplace du Président-Thomas-Woodrow-Wilson, percement de larue d'Alsace-Lorraine, reconfiguration du Capitole et création dusquare du Capitole – lui rendent son attractivité, et la rue se borde degrands magasins. Renduepiétonne en 2013, elle reste l'une des rues commerçantes les plus fréquentées de la ville.
La rue Lafayette est unevoie publique. À l'est de larue d'Alsace-Lorraine, elle appartient auquartierSaint-Georges, tandis qu'à l'ouest, elle marque la limite entre les quartiersCapitole, au sud, etArnaud-Bernard, au nord).
Elle naît à l'angle nord-est de laplace du Capitole, au carrefour de larue Charles-de-Rémusat, qui relie la place à laplace Jeanne-d'Arc. Depuis les travaux de réalignement des façades, auXIXe siècle, la rue est parfaitement rectiligne, longue de 252 mètres, large d'environ 9 mètres et orientée est-ouest. Elle reçoit à droite larue Ernest-Roschach, puis elle est bordée, sur le même côté, par lesquare Charles-de-Gaulle. Elle est coupée en deux par larue d'Alsace-Lorraine, puis se prolonge, après avoir donné naissance à larue du Rempart-Villeneuve, jusqu'à laplace du Président-Thomas-Woodrow-Wilson. Elle est prolongée, au-delà de cette place, par larue des Trois-Journées, qui rejoint leboulevard Lazare-Carnot.
Lachaussée compte une seulevoie de circulation automobile en sens unique, de la rue du Rempart-Villeneuve vers la place du Président-Thomas-Woodrow-Wilson dans sa première partie, et de la rue du Rempart-Villeneuve vers la place du Capitole dans sa deuxième partie. Elle appartient, dans sa première partie, à unezone de rencontre, où la vitesse est limitée à 20 km/h, et, dans sa deuxième partie, à uneaire piétonne, où la circulation est réglementée et la vitesse limitée à 6 km/h. Il n'existe pas debande, ni depiste cyclable, quoiqu'elle soit àdouble-sens cyclable.
La rue Lafayette rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :
La rue porte le nom du marquis de La Fayette,Gilbert du Motier (1757-1834)[1]. Le jeune noble, né auchâteau de Chavaniac, portait le nom de la seigneurie deLa Fayette (La Faieta enoccitan), enAuvergne. Héros de laguerre d'indépendance des États-Unis, il devint une des personnalités de premier plan de laRévolution française. C'est à cette époque qu'il choisit de signer « Lafayette » en un seul mot, en réaction contre le système nobiliaire. En 1793, il est capturé par lesAutrichiens alors qu'il fuit laTerreur et il doit rester en exil jusqu'en 1800. Il se retire alors de la vie politique, quoiqu'il se montre hostile aurégime napoléonien. Revenu au premier plan en 1814, pendant lapremière Restauration, il estdéputé, mais il s'oppose au régime deLouis XVIII, soutient des conspirations et des tentatives de coup d'État, et adhère en 1821 à lacharbonnerie. Battu auxélections de 1824, il estréélu en 1827 et reprend son rôle d'opposant, cette fois àCharles X. Il soutient l'agitation qui débouche, en 1830, auxTrois journées qui renversent le roi, puis la proclamation deLouis-Philippe. Il retourne pourtant, à partir de 1832, dans l'opposition, avant de mourir deux ans plus tard[2].
Les premières mentions de la rue, au début duXIVe siècle, la désignaient comme la rue Villeneuve, parce qu'elle se trouvait à la limite de la cité romaine et du nouveau bourg Saint-Sernin. Au milieu duXIVe siècle, elle était aussi la rue de la Porte-Villeneuve car elle aboutissait àcette porte. AuXVIIe siècle, on trouve aussi le nom de rue Sainte-Catherine, car on y trouvait un important couvent des religieuses de Sainte-Catherine de Sienne. La création au début duXVIIIe siècle de la Maison du Petit-Versailles, qui accueillit des spectacles, puis l'Académie des Arts, explique qu'on la connaisse également sous ce nom. En 1794, pendant laRévolution française, elle devint la rue de la Révolution. Cette dénomination prestigieuse est à l'origine des nombreux changements de nom que la rue connut auXIXe siècle : en 1806, elle devint rueBonaparte, en l'honneur de l'empereur des Français, puis rue d'Angoulême, le, en l'honneur de la venue duduc d'Angoulême à Toulouse. Le changement de régime et de dynastie, après la Révolution de 1830, provoqua un nouveau changement de nom, et elle devint rue Lafayette. Mais lors du passage duprésident de la République,Louis-Napoléon Bonaparte, du 4 au, elle devint la rue Louis-Napoléon Bonaparte, nom qu'elle garda jusqu'à la chute duSecond Empire en 1870[3].
Au début du Moyen Âge, l'actuelle rue Lafayette n'est qu'un chemin qui longe au nord le vieuxrempart gallo-romain. Le développement du bourg Saint-Sernin, à partir duXIIe siècle, transforme profondément le visage du quartier. En 1150, un système de défense – fossé et palissade en bois – est élevé pour protéger le bourg, incluant l'actuelle rue Lafayette. Celle-ci permet de relier le quartier de laPorterie, porte nord de la cité romaine, à l'ouest, et la nouvelleporte Villeneuve, à l'est (emplacement des actuelsno 35 et 22) : elle prend d'ailleurs le nom de cette porte, puisqu'elle est connue auXIIe siècle comme la rue Villeneuve ou rue de la Porte-Villeneuve[4].
Le quartier est encore peu densément peuplé et bâti, ce qui permet aux consuls de la ville, lescapitouls, d'établir leurMaison commune sur des terrains à l'ouest de la rue Villeneuve, à la limite entre la cité et le bourg. Progressivement, l'enclos de la Maison commune s'agrandit, au gré des nouvelles constructions.
En 1562, la ville est profondément agité par lestroubles religieux, qui opposent catholiques et protestants. Après cinq jours de combat, les protestants toulousains, concentrés dans la Maison commune, sont obligés de fuir la ville en sortant par la porte Villeneuve. En commémoration de cette victoire, les catholiques font murer la porte, fermant de la même manière le débouché de la rue Villeneuve.
En 1603, le couvent des religieuses de Sainte-Catherine de Sienne, ou Catherinettes, est installé dans la rue Villeneuve. L'ordre de Sainte-Catherine de Sienne avait été fondé la même année par le conseiller auparlement Arnaud de Bourret et sa deuxième épouse, Marie de Costa, et acheté une maison et un jardin, rue Villeneuve (ancienno 23)[N 1]. Ils y font construire une chapelle et un dortoir. En 1605, Marie de Costa prend le voile et entre au couvent – son mari entrera en 1614 au noviciat des Jésuites – où elle meurt en 1616. Progressivement, le couvent s'étend, par l'achat de plusieurs maisons voisines, s'étendant sur presque la totalité du côté nord de la rue Villeneuve (emplacement des actuelsno 15 à 29). À partir de 1622, il accueille également l'hôpital des Orphelines, fondé par Gabrielle de Vézian, supérieure des religieuses de Sainte-Catherine, et destiné à des orphelines pauvres[5]
En 1739, la Maison du Petit-Versailles s'installe à l'angle de la rue Villeneuve et de la rue de la Porte-Nove (emplacement de l'actuelno 30 rue d'Alsace-Lorraine). En 1769, cette Maison du Petit-Versailles est aménagée pour accueillir l'Académie des Arts, installée auparavant au Logis de l’Écu[4].
LaRévolution française bouleverse la vie de la rue Villeneuve. En 1790, le couvent des religieuses de Sainte-Catherine de Sienne est fermé, les religieuses dispersées et les immeubles deviennentbiens nationaux. Les bâtiments servent même de prison pour lesprêtres réfractaires. En 1797, les orphelines sont transférées à l'hôpital de la Grave, pour ne revenir qu'en 1811[6],[7].
Ce sont les travaux d'urbanisme successifs qui ont donné à la rue sa configuration moderne. En 1825, le rempart médiéval et la porte Villeneuve sont démolis, afin de favoriser l'aménagement et le développement de la place d'Angoulême (actuelleplace du Président-Thomas-Wilson). La rue, qui est devenue rue d'Angoulême, est ainsi prolongée depuis larue du Rempart-Villeneuve jusqu'à la nouvelle place, tandis que de nouveaux immeubles, à l'angle de la place, sont élevés (actuelsno 10 et 39)[8].
Sous leSecond Empire, on installe le Conservatoire de musique dans la Maison du Petit-Versailles[4].
La rue Lafayette est profondément bouleversée, dans la deuxième moitié duXIXe siècle, par le percement de larue d'Alsace-Lorraine. Une partie des bâtiments de l'orphelinat devant être démolie, il est déplacé en 1880 dans un nouvel établissement, construit par l'architecte Delor, rue des Récollets (emplacement de l'actuelno 42rue Achille-Viadieu)[6]. En 1860, ces travaux s'accompagnent de la démolition des vastes dépendances de l'enclos de la Maison commune, à l'emplacement desquels est aménagé unsquare. Seul le portail de l'Arsenal (ou de la Commutation) est épargné, mais il est démonté en 1886 dans leJardin des Plantes[8].
PatrimoineXXe siècle(2017)[9].
Le premierhôtel des Postes est construit entre 1886 et 1890 parJoseph Thillet sur larue John-Fitzgerald-Kennedy (actuelsno 6-6 ter), mais après l'acquisition de quatre immeubles de la rue Lafayette (anciensno 9 à 15), un nouveau bâtimentArt déco destyle « paquebot » est élevé entre 1939 et 1946 parPierre Thuriès, architecte régional desPTT. Le chantier, retardé par laSeconde Guerre mondiale, connaît un drame en 1946, lorsque Pierre Thuriès meurt en chutant accidentellement d'unetrémie.
La façade est enbéton couvert d'un plaquage debrique. L'architecte joue sur des rythmes de symétrie/asymétrie. Au rez-de-chaussée, resté en béton, la grande porte centrale est en ferronnerie, avec les initiales PTT. Aux étages, l'élévation, prise dans un grand cadre en brique, se compose de trois larges travées, séparées par des bandeaux verticaux en pavés de verre. Les étages sont séparés par des bandeaux horizontaux animés par uncalepinage de brique en losange. Sur le côté gauche une avancée en pavés de verre est surmontée du blason de Toulouse et d'unhublot. Le dernier étage est en léger recul par rapport à la façade.
L'intérieur est traité avec soin. Au rez-de-chaussée, la grande salle de réception du public, qui est alors la plus grande et la plus moderne de France, est aménagée sur 650 m2. Elle est couverte de pavés de verre, qui permettent un éclairage zénithal. La salle était équipée de tout le confort moderne. Les usagers étaient dirigés vers 37 guichets enfer à cheval, disposés au centre. On trouvait sur les côtés dix cabines téléphoniques et les boîtes des commerces et des abonnés, tandis que de grandes tables de marbre des Pyrénées permettaient de travailler[10],[11].
Sur les autres projets Wikimedia :