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Rubricaire

48° 12′ 55″ nord, 0° 21′ 54″ ouest
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Rubricaire
Image illustrative de l’article Rubricaire
Vue sur le fort.
Localisation
PaysDrapeau de l'Empire romainEmpire romain
province romaineHaut-Empire :Gaule lyonnaise
Bas-Empire : Lyonnaise troisième
TypeVicus
ProtectionLogo monument historique Classé MH(1917)
Coordonnées48° 12′ 55″ nord, 0° 21′ 54″ ouest
Histoire
ÉpoqueAntiquité (Empire romain)
Géolocalisation sur la carte :Rome antique
(Voir situation sur carte : Rome antique)
Rubricaire
Rubricaire
Rubricaire
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La station romaine deRubricaire, premier noyau des agglomérations successives qui s'établirent au pied dumont Rochard, est plus connue par les vestiges qu'elle a laissés que par les textes historiques[1]. Cette station antique, appelée aussi « le château de Rubricaire », est sise commune deSainte-Gemmes-le-Robert, canton d'Évron (Mayenne), située à 11 kilomètres àvol d'oiseau et en vue deJublains enMayenne, chef-lieu desAulerciDiablintes.

L'établissement de Rubricaire possède des dépendances d'origine romaine, voie, habitations disséminées et bains. Ce monument est connu par un texte duIIe siècle de notre ère, recopié auXIe siècle, et transmis, sans altération, par la tradition et le langage populaire.

Camp gallo-romain et lebalneum de Rubricaire sont classés au titre des monuments historiques en 1917[2].

Article détaillé :Site archéologique de Jublains.

Identification

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Jublains sur la table de Peutinger

L'abbé Angot a soutenu l'identification de la station de Rubricaire située sur la voie de Jublains au Mans, avec celle deRobrica placée par laTable de Peutinger, dont la rédaction primitive date duIIe siècle, et duXIe siècle pour la copie qui nous a été conservée, sur la route d'Angers au Mans.

L'abbé Angot renouvelle son affirmation :

  1. parce qu'il suffit d'un déplacement d'un centimètre sur latable Théodosienne pour faire passer le motRobrica de la route d'Angers à celle de Jublains[3];
  2. parce qu'on n'a jamais trouvé sur la voie d'Angers au Mans une station qui, pour le nom et les distances, répondît aux données de la carte ;
  3. parce que Rubricaire, par le camp retranché qu'on y voit encore, par son nom actuel même, répond au moins à deux des données du problème et justifie l'identification que l'abbé Angot propose.

L'erreur de la part d'un des copistes qui successivement ont transcrit le texte de la carte et qui ont commis des fautes innombrables, est vraisemblable puisqu'elle consiste seulement dans le déplacement d'un nom d'une ligne à la ligne voisine, parallèle et distante d'un centimètre[4].

Époque romaine (Ier-Ve siècles)

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Le camp

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M. Antoine Margerie, curé deSainte-Gemme-le-Robert de1755 à1776 mentionne le nom de Rubricaire dans unMémoire qu'il adressa vers1770 au chanoineAndré René Le Paige, auteur duDictionnaire historique du Maine, sur sa paroisse[5]

La tradition orale avait seule conservé le nom de Rubricaire mais en l'altérant un peu, prononçantRubicaire, alors que la vraie forme consignée dans leMémoire du curé est Rubricaire, comme l'écrit aussi M. Gérault, dans saNotice surÉvron. Au courant des recherches heureuses qu'avaient faites ses confrères curés de Jublains, MM. Pierre Tessier et Lair de la Motte, dans les ruines de la capitale desDiablintes, M. Margerie avait bien compris l'origine romaine du camp de Rubricaire, ses relations avec Jublains, son importance stratégique. Le nom de « Château Rubricaire » qu'il lui donne, indique l'état de conservation relative du monument, où l'on distinguait encore non seulement l'enceinte des fortes murailles, mais la disposition des logements.

Les fouilles

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En1834, quand on construisit la route d'Évron àBais, les vestiges de cet édifice étaient considérables, car on en démolit une partie pour le premier encaissement[6].

En1853, laSociété française d'archéologie accorda un secours de 200 fr. pour continuer les recherches[7]. Mais comme à cette époque était posée à nouveau la question desArviens dont depuisJean-Baptiste Bourguignon d'Anville on plaçait la capitale,Vagoritum, au lieu-ditla Cité près deSaulges, on préféra consacrer l'allocation promise à des fouilles de ce côté[8]. Un plan sommaire, fait à l'aide de filets et de caractères typographiques, en1859, à l'occasion d'un projet de nouvelles fouilles, indique encore des traces des murs.

Au début duXXe siècle, il ne restait plus que deux murs parallèles au nord où se trouvaient lesprincipaux bâtiments d'habitation, l'éperon d'un contrefort à l'angle sud-est, et sur tout le pourtour, en place des murs, une levée de terre et de pierres, qui laisse libre au centre un espace d'une douzaine d'ares. L'enceinte a été acquise par acte du par laCommission archéologique de la Mayenne, qui en a fait don au département. Ce sont ces remblais et l'espace qu'ils enclosent qui se nomment Rubricaire ou, comme l'écrivait le curé Margerie, le « Château Rubricaire », n'ayant ni glèbe ni dépendance d'aucun fief. Autour se sont établis deux villages,les Buttes etles Jolivières[9]. Les déblaiements exécutés par l'abbé Angot en1903 firent apparaître que ce que la tradition qualifiait prison était unbalneum.

La voie romaine

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Rubricaire est situé à une petite distance de la voie romaine de Jublains auMans, qui dans la traversée de la commune de Sainte-Gemme est constamment en vue et comme sous la surveillance et la protection de la garnison du fort[10]. L'abbé Angot indique qu'il ne l'a pas suivie au-delà des deux points extrêmes ici indiqués ; mais comme son tracé continué en ligne droite atteindraitexactement Jublains, on a lieu de croire que cette ligne ne s'écarte pas de la voie, et passe à la chaussée de l'étang de la Maisonneuve. Le tracé de la voie se reconnaît : à quatre tronçons, dont deux ont été détruits à sa connaissance et deux en présence de témoins encore vivants au début duXXe siècle ; à une longue chaussée non aplanie complètement au passage du ruisseau de Vivoin ; au semis de granit et de grès morcelés qu'on retrouve tout le long du parcours ; à des chemins souvent coupés, mais qu'il est facile de ressouder entre eux et avec les autres vestiges. Le tout est parfaitement en ligne droite[11].

La voie avait 8 à 9 pieds de largeur et consistait en un pavage de grands blocs solidement assemblés sur la terre battue, et chargé d'une épaisse couche de granit, de grès lustré et de cailloux concassés.

Habitations rurales

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Dans le voisinage de la voie, dans les postes avantageux pour les communications avec Rubricaire et près des sources, se créèrent des établissements agricoles ou industriels. Les vestiges de plusieurs ont été reconnus et l'on y voit toujours des briques à rebords, de grandes quantités de pierres de granit importées. L'abbé Angot cite les villas qu'il a pu découvrir[12].

Les Bains, le Balneum de Rubricaire

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Article connexe :Thermes romains.
Les thermes du Rubricaire

La station de Rubricaire possédait pour l'usage de la garnison un établissement de bains comprenant les services ordinaires : bains froids, étuve et bains chauds. Ce n'est que vers1890 qu'ils ont été retrouvés et exhumés. Cet ensevelissement a été cause de leur conservation dans un état qui laisse voir tous les détails de leur aménagement primitif et dans certaines parties la fraîcheur des enduits, la disposition des conduites pour l'eau et la chaleur[13]. C'est seulement en février1903 que l'abbé Angot les entreprit avec le concours de la Commission historique de la Mayenne et la permission de M. Chapelière, propriétaire du terrain[14].

Ces Bains sont en dehors de l'enceinte. L'ensemble de la construction a ses deux grands côtés orientés S.-O. N.-E., les angles répondent donc à peu près aux quatre points cardinaux. Elle comprend un bâtiment rectangulaire de 12,50 m sur 6,50 m, auquel est soudé à l'angle ouest une annexe aussi rectangulaire de 4,50 m sur 2 mètres, terminée enabside vers le S.-O[15].

La construction principale, aussi rectangulaire, comprenait à l'extrémité N.-O. une section de 4,50 m, et était attribuée, en commençant par le N.-E., à une salle de service au niveau du sol, à un vestibule élevé sur fourneau d'hypocauste, puis à l'étuve aussi sur hypocauste dans une abside débordant sur la côtière S.-O. On accédait au vestibule par une porte au N.-O[16].

L'eau venait du lieu-dit aujourd'huile Châtelier, où elle sourd en dix endroits, à 200 mètres de Rubricaire, et, captée à sa source au lieu d'être livrée à sa pente naturelle, pouvait alimenter le camp aussi bien que les bains[17].

Époque mérovingienne et carolingienne : La « villa Rupiacus » Rochard

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Garnison du Rubricaire

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Rubricaire, station voisine de Jublains, abritant une simple garnison dans un camp fortifié pour la protection de la voie et d'un groupe d'habitations, disparut avec la capitale desDiablintes, vers la fin duIIIe siècle. Cent ans plus tard, en tous cas avant la fin duVIe siècle, nous trouvons en sa place lavilla Rupiacus, Rochard, vaste pays, qui, de l'ancien Rubricaire, s'étendait jusqu'à l'extrémité du territoire d'Évron ouAurion, et avait été attribuée avec Jublains à l'évêché du Mans.

Possession de l'évêché du Mans

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C'est pour cela qu'auVIe siècle, au plus tard, la paroisse d'Aurion y était déjà fondée et qu'en643,Saint Hadouin, évêque du Mans, y érigeait l'abbaye du même nom, avec le concours de l'abbé de Diergé, la dotant des domaines de Jeune, Lémaré, Poilé, Baugé, Diergé, près du bourg et de la basilique, Assé, Houélé, Châtres, Commer, Aché, Froidfont. L'auteur desActes des Évêques du Mans, qui écrivait auIXe siècle, avait encore cet état de choses sous les yeux : possession deRupiacus par l'évêque du Mans, sa juridiction sur Évron et tout son territoire. Au risque de se contredire, il ajoute queRupiacus avait été donné à saint Hadouin avec douze bons domaines par un personnage nommé Alain, quoiqu'ailleurs il en attribue la fondation aux habitants du lieu en faveur deSaint Turibe, auIIe siècle.

Un autre chroniqueur nous parle aussi de lavilla Rupiacus. Il raconte queSaint Maur venu au Maine pour fonder un monastère bénédictin à la prière deSaint Innocent, n'arriva qu'après la mort du saint évêque, vers559, et dut aller enAnjou créer un autre établissement. Ses moines s'en consolèrent car, disaient-ils, le lieu deRupiacus qu'on leur destinait au Maine ne pouvait être, d'après la signification du nom, qu'un lieu triste et rocailleux,deformis et scabrosus.

Disons encore que le rédacteur desActes des Évêques du Mans parlant de choses plus rapprochées de lui, rapporte queCharlemagne, en771,796,802, fit restituer à l'évêque du Mans et à son Chapitre, puis leur confirma, lavilla Rupiacus, qu'un prélat prévaricateur avait aliénée. Nous savons aussi par lesActes authentiques desaint Aldric, évêque de832 à857, que ce saint évêque se donna la tâche de mettre en valeur son domaine deRupiacus, Rochard[18].Louis le Pieux la lui confirma ; la paroisse de Sainte-Gemme devait bientôt s'y fonder.

Le nom deRupiacus ne se trouve plus qu'une seule fois dans lesAnnales de l'Église du Mans, mais c'est pour une circonstance significative. Vers892,Gontier[Lequel ?], évêque du Mans, successeur médiat de saint Aldric, se trouva en butte aux vexations d'un personnage nomméRoger du Maine, que l'on prend justement, selon l'abbé Angot, pour l'un des premiers comtes du Maine, mais que le biographe de l'évêque qualifie de tyran, et qui était venu saccager le domaine épiscopal deRupiacus. Le Mans fut ensuite la proie de ce brigand. Gontier fuit devant lui et vint réparer le désordre de son domaine de Rochard. Il y resta jusqu'au temps de la Pâque, qu'il vint au Mans pour en célébrer les solennités. Son séjour dans son château de Rochard semble avoir été de plusieurs mois.

L'abbé Angot n'hésite pas à attribuer à Rochard de Sainte-Gemme tous les textes où il est fait mention deRupiacus. Il indique qu'on a voulu en appliquer une partie auxRoches-l'Évêque. Mais selon lui, rien n'indique ce changement, et il est certain que Rupiacus désigne Rochard dans les passages où il est question d'Évron. Ce nom est d'ailleurs très rare puisqu'on ne le rencontre pas dans d'autres passages que ceux qu'il vient de citer dans son article.

Maison de campagne

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Qu'étaient devenus Rubricaire et les établissements qui l'entouraient depuis la disparition des Romains ? Qu'était devenu tout le territoire deRupiacus ? L'abbé Angot a indiqué que tout avait été attribué à l'évêque du Mans, que celui-ci avait créé une paroisse et une abbaye dans la partie méridionale ou d'Évron, mais avait gardé la possession de la région du nord, où s'élève Rochard, où fut Rubricaire, où les Romains avaient eu leurs habitations agricoles.

Or les premiers occupants disparus, d'autres vinrent se loger dans leurs demeures. Ce furent les Francsmérovingiens et carolingiens. Rien n'est plus intéressant que de retrouver dans des constructions romaines les vestiges de l'industrie des nouveaux venus, surtout les traces des fermes de saint Aldric, de l'évêque Gontier, de leurs successeurs jusqu'auXIIe siècle.

Rubricaire était la maison de campagne de l'évêque. C'est là que Gontier était venu fuir son ennemi et relever les ruines qu'il faisait. Cette nouvelle occupation avait été si suivie qu'elle avait motivé un déplacement de la voie romaine, qui délaissa les bas-fonds des Rabries pour un nouveau tracé par Étivau, Villeneuve, Richebourg, tous noms de l'époque franque, tous lieux notables où le passage de la voie est nettement marqué[19].

Lavilla du Fourneau dont les fondations sont au bourg, sous les murs de l'école communale, a des traces de ses deux occupations successives romaine et franque[20]. L'établissement dela Bouverie, dont les ruines qu'on prenait pour celles d'un château ou d'une église, existaient en1850, était dans le même cas, plein de briques à rebords, mais de petit module et d'une autre façon que celles des monuments romains, et taillées au couteau dans le bout inférieur. Celui deRichefour, où les mêmes briques ont été relevées en même temps qu'un fragment demeule, celui deVivoin sur les bords de la voie romaine, appartiennent aussi aux deux époques romaine et franque.

Mais, outre les fondations des Romains qu'ils accaparèrent et utilisèrent pour eux, les Francs en créèrent d'autres plus éloignées de Rubricaire, qui n'appartiennent qu'à leur industrie : celle dela Butte et dela Menéteuse dans le champ du Grès, qui n'occupait pas moins de deux hectares, sur le bord de la route d'Évron, où le granit et la brique sont aussi abondants l'un que l'autre ; celle dela Civardière, où des briques mal cuites ont été trouvées, ainsi qu'une ardoise marquée de ronds concentriques et d'une petite croix ; celle dela Foucherie, signalée par de grandes dalles et des briques très morcelées ; celle dePezereul, de petites dimensions, que son nom seul fait connaître.

Tous ces vestiges très apparents sont ceux de fermes créées par les évêques du Mans et dont nous avons la mention expresse dans lesActes desaint Aldric. Elles sont toutes, non dans le sud de lavilla Rupiacus, occupé par la paroisse d'Évron, mais dans le territoire de la paroisse de Sainte-Gemme, non fondée encore, mais qui ne devait pas tarder à l'être.

Paroisse de Sainte-Gemme

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En résuméSainte-Gemme fut sous le nom deRobrica(ria?), Rubricaire, auIIe siècle etIIIe siècle, le poste le plus important des Romains[Information douteuse] au territoire des Diablintes, après Jublains, leur capitale, et, avec ses villas, connues et inconnues, groupées autour de la forteresse, elle représentait, après la capitale gallo-romaine, l'agglomération la plus considérable de la cité. S'il existait ailleurs des villas construites solidement en maçonnerie appareillée, elles étaient rares et non groupées, ou n'ont pas laissé de vestiges.

L'empire de Rome dans la région dure jusqu'à la fin duIIIe siècle.

Le pays prend ou plutôt retrouve alors son nom deRupiacus[Information douteuse], villa aussi vaste que la montagne qui a motivé cette appellation est élevée et importante la forteresse qui était restée son centre, comprenant dans ses limites le territoire même d'Évron. Les Mérovingiens puis les Carolingiens l'habitent ; l'évêque en est le possesseur éminent ; Évron est fondé par lui auVIe siècle, une puissante abbaye l'est auVIIe siècle ; des exploitations agricoles, de l'évêque ou des fidèles, se multiplient plus que dans toute autre région[21]

Malgré ces preuves de densité de la population à l'époque franque dans le canton de Rochard, il n'y avait pourtant pas encore de centre paroissial auVIIIe siècle et auIXe siècles. Aussi n'y trouve-t-on point comme à Jublains de sépultures mérovingiennes. Ce fut seulement auXe siècle que l'évêque du Mans, sans doute, fonda dans ce vaste territoire une église, à laquelle il l'attribua, et qu'il dédia à sainte Gemme. Telles sont donc nos étapes historiques : Rubricaire, station romaine ; Rochard, villa épiscopale ; Sainte-Gemme, paroisse. Peu de localités, selon l'abbé Angot, ont des antécédents aussi anciens, précis et suivis.

Notes et références

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  1. Mais pour l'abbé Angot,les ruines de ses monuments sont aussi plus instructives que beaucoup de documents.
  2. « Camp gallo-romain et balneum de Rubricaire », noticeno PA00109594, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Mérimée,ministère français de la Culture
  3. La station dont il s'agit, que le copiste a placée, à tort selon l'abbé Angot, sur une route d'Angers àTours où rien ne l'indique, tandis qu'elle devrait l'être entreJublains etLe Mans, se nommeRobrica (ouRobricaria) parfaitement traduit par Rubricaire. À Rubricaire, nous avons le nom et la station avec des ruines importantes ; ailleurs, nous n'avons ni l'un ni l'autre.
  4. L'examen du fragment de la carte de Peutinger reproduit ici permettra de juger de la valeur de cette hypothèse. On y lit :Juliomago (Angers) XXVIIRobrica XVIIICæsaroduno (Tours). XVII + XXVIII donnent bien, en lieues gauloises, la distance d'Angers à Tours ; mais, pour nous, le motRobrica a remplacé le nom de la station intermédiaire entre ces deux villes, nom qui se trouve ainsi omis. La vraie place deRobrica est indiquée par le trait rouge entreNoiodunum (Jublains) etSubdinum (Le Mans). L'erreur était pour l'abbé Angot, facile à commettre, la correction n'en est que plus plausible.
  5. « A mi-côte de la montagne de Rochard, écrit-il, au sud, près du hameau des Buttes, on trouve des ruines d'anciennes fortifications qu'on nomme le Château Rubricaire ; il y a apparence que ce château étoit un ouvrage des Romains ; ce poste à deux lieues de Jublains leur étoit très avantageux. Ce qui est singulier, c'est que ce Château Rubricaire n'a point de glèbe que son emplacement et qu'il ne relève d'aucun fief. »
  6. Des fouilles y avaient été exécutées en1834 sous la direction de M. l'ingénieur Magdelaine, mais elles n'avaient porté que sur l'enceinte du retranchement. M. l'abbé Gérault, dans leMémorial de la Mayenne et dans saNotice sur Évron, signale encore en1842 : les ruines de l'enceinte carrée, mesurant, dit-il, 800 mètres de tour, et d'un relief de 8 mètres avec éminences aux angles ; au sud et à l'intérieur de l'enceinte, une tourelle de 5 mètres de hauteur, couverte de pierres en petit appareil avec cordons de briques ; enfin à l'extérieur, à l'est et au sud, une muraille contre laquelle s'appuyaient des maisons et des étables. Dans une chambre pleine de cendres et de charbon, les ouvriers trouvèrent deux pointes de lance et 27 pièces ducomte du MaineHerbert Eveillechien. Un pan de mur au sud-ouest n'avait pas moins de 3 m. 50 d'épaisseur, et ses fondations reposant sur le roc étaient formées de gros blocs sans ciment.
  7. M.Louis-Julien Morin de la Beauluère, accompagné de MM. Guays des Touches et Denis, visita Rubricaire.
  8. Ces Messieurs avaient remarqué « l'ancienne construction nommée la Prison, » mais Vagoritum fut cause qu'ils n'y donnèrent qu'une médiocre attention.
  9. Les Buttes conservent deux maisons assez remarquables, l'une duXVIe siècle dont on peut voir à l'intérieur la cheminée monumentale et en dehors le couronnement fleurdelisé de l'ancienne porte plein-cintre  : l'autre avec escalier en pierre et vaste cheminée couronnant à faux la pointe du pignon, signe distinctif des constructions de cette époque.Les Jolivières sont un peu plus modernes.
  10. Tous ceux qui ont voulu retrouver cette voie ont eu la préoccupation de la faire passer par Rubricaire même, et il était d'autant plus facile de s'y tromper qu'une route fut aménagée plus tard dans cette direction. Mais la voie construite par les Romains allait en ligne droite du moulin de Crun, ou d'un peu au-dessous, au village des Rabries, soit un parcours de 4.500 mètres, n'approchant jamais de Rubricaire à plus de 3 kilomètres, mais étant toujours à portée de ses signaux.
  11. Les points où l'abbé Angot a relevé des traces visibles du passage de la voie entre Crun et les Rabries, sont : dans un champ duPlessis-Buret, quelques mètres de pavage, au témoignage du fermier qui commanda le travail (1900) ; sous la haie du chemin qui suit, une longueur de 40 à 50 mètres du même pavage, qui donna 6 à 7 mètres cubes de belles pierres en1907 ; le chemin est plus loin encaissé, dans lesfondrières, avec de grosses pierres de granit de même provenance, et quand il pénètre dans le champ de l'Aire, de la Grande-Métairie, il y retrouve notre voie et n'a été défoncé qu'en1904. De la Grande-Métairie à Vivoin, la voie traverse une pointe du champ de la même ferme avant de rejoindre le chemin que nous venons de quitter, et le suit ; puis se poursuit à travers plusieurs pièces de terre y compris les deux grands champs de la Cour, à la hauteur du huitième hectomètre de la route nationale, jusqu'au chemin de Vivoin, et se soude dans le champ Rajot à un nouveau tronçon de voie, dont le pavage enlevé par le propriétaire, vers1870, a été employé à la construction de sa maison au bourg. De Vivoin aux Rabries le tracé de la voie offre cette particularité intéressante que, pour passer le ruisseaude Vivoin, qui se présente en biais, à angle droit, la chaussée, toujours visible, décrit une courbe rachetée sur l'autre rive par une courbe en sens contraire, retrouve la ligne droite, et enfile le chemin de la Vallée aux Rabries qui se confond avec elle. On y remarque dans l'encaissement de nombreux blocs de granit encore étranger à ce terrain, et dans les champs, à gauche ou à droite, un cailloutage et du granit morcelé provenant de l'empierrement superficiel.
  12. La plus proche est àla Bouverie, à moins d'un kilomètre du camp, sur le flanc de la vallée qui lui fait face, dans trois pièces de terre échelonnées : l'une joignant la fontaine qui alimente toujours le village ; l'autre située en face de la porte de la ferme ; la dernière enfin au-delà du chemin, ditechamp du Seur (sureau), de l'Église ou du Château, à cause des ruines que l'on y voyait vers1840. Autre établissement près Sainte-Gemme, dans lechamp du Fourneau, où l'on construisit une école en1905. Dans l'emplacement exact où sont l'école et l'habitation, les substructions ont été mises au jour. Un pavage en béton, mélangé de cailloux, de pierrailles et de briques morcelées, a été relevé sur un tout petit espace, et devait former le dallage d'une galerie. De belles poteriessamiennes en proviennent. Dans unchamp de la Vallée, dit de Richefour, l'abbé Angot a trouvé quantité de briques, du granit dont on a encaissé les chemins, et un fragment de meule. Dans lechamp de Vivoin, dit aussi le Fourneau, avant qu'il fût mis en prairies, on trouva de nombreuses briques de différentes formes, qui faisaient croire qu'une tuilerie y avait existé. ÀRichebourg, MM. Émile Moreau etDaniel Œhlert ont vu dans une carrière des pierres arrondies qui pouvaient être des tronçons de colonnes ou des meules à froment dégrossies. Enfin dans unchamp de la Foucaudière, prèsla Maillardière une carrière d'ardoise avait donné des produits utilisés dans les bains de Rubricaire, dont il nous reste à parler.
  13. Dès1859, il fut question de faire des fouilles qui devaient être pratiquées sous la direction de MM.Louis-Julien Morin de la Beauluère etAuguste Guays des Touches autour de cette ruine nommée traditionnellementla Prison. Mais le projet fut abandonné et l'on préféra consacrer à des recherches dans les ruines de la Cité deSaulges la somme dont on disposait.
  14. Au mois de janvier1903, l'abbé Angot fut autorisé par un propriétaire à faire des fouilles dans son jardin, voisin d'une station gallo-romaine et d'où émergeait un pan de mur désigné sur le plan cadastral, d'après la tradition locale, par le motPrison. Le vieux mur était de construction romaine.
  15. L'abbé Angot décrit d'abord comment on avait obtenu le palier où l'édifice est construit sur la pente très raide de la vallée. On ouvrit une carrière sur le terrain même, on rejeta les blocs, sans terre ni sable, formant un encaissement de 3 mètres au moins dans la partie inférieure ; et sur le sol ainsi aplani, assaini, on étendit le sable et le ciment des dallages. Tout autour des murs, une couche de sable très fin offrait aux soldats un champ de jeux et d'exercices. Les bains froids occupaient la pièce annexe de l'ouest, munie dans la partie absidale d'un siège qui en suivait le contour. Cette abside était probablement percée d'une grande fenêtre sur l'horizon du sud et à ciel ouvert. Le sol des bains, garni d'un pavage en ardoise, est plus bas que celui des autres salles. L'abbé Angot n'y a pas trouvé de déversoir pour l'eau, qui était amenée par des tuyaux carrés partant de l'angle N.-E. et suivait le circuit des murs pour se jeter dans les bains par un trou oblique pratiqué dans la muraille près de la porte. Le degré en ciment pour y descendre existe encore. Ce petit édifice aconservé presque complètement la hauteur des murs sur trois côtés.
  16. La seconde section du quadrilatère, séparée de la précédente par un mur percé de deux petites portes, renfermait une grande salle de service de 7 mètres sur 6,50 m ; à l'angle S., un fourneau d'hypocauste un peu plus bas que les autres pièces, sous les bains qu'il chauffait, avec baignoir oulabrum appliqué à la côtière S.-O. Cette pièce se terminait aussi en abside, avait un trou d'égout, et communiquait avec un vestibule placé à l'angle E., chauffé par le même fourneau, grâce à un petit passage et à un appel d'air entretenu par une sorte de cheminée. Un escalier donnait accès de l'extérieur à ce vestibule. Toutes les pièces chauffées sont munies de conduites de chaleur en briques, dans l'épaisseur des murs. La côtière S.-O. est soutenue aux extrémités et dans l'intervalle par des contreforts. L'étuve. les bains chauds et les vestibules qui les précèdent étaient voûtés. Les deux salles de service n'avaient pas d'ouverture sur le dehors. Les colonnes, faites de briques arrondies, étaient stuquées.
  17. L'abbé Angot indique qu'au début duXXe siècle, cette source descend à la route nationale sous laquelle elle passe, forme au pied du poteau indicateur de Rubricaire un premier réservoir et se rend sur le côté du vieux chemin à l'abord du village des Jolivières, y alimente un nouveau réservoir, puis se perd dans la prairie où on lâche son flot, pour jaillir de nouveau en une belle source.
  18. Il y créa trois établissements agricoles pourvus de troupeaux de bœufs et de chevaux, de porcs, de chèvres, et du personnel voulu pour cette exploitation. Il légua par testament les troupeaux à l'un de ses neveux, mais le domaine resta la propriété de l'Église du Mans.
  19. Ce qui prouve bien l'habitation de Rubricaire après les Romains, c'est la disparition des objets de leur art et leur remplacement par ceux de l'industrie inférieure des mérovingiens et des carolingiens, les briques, la poterie, les foyers établis çà et là en dehors des hypocaustes. Les monnaies qu'on a trouvées sont d'Herbert Eveillechien ou de ses successeurs qui, pendant deux cents ans, gardèrent son type monétaire. Enfin dans le petit édifice des bains froids, un modeste habitant du dernier âge s'était logé, avait vécu, avait fait une murette pour préserver sa demeure de l'envahissement des décombres, était mort et avait été enterré au pied de son mur dans une sorte de cercueil fait des dalles qui pavaient les bains, avec son couteau au manche en corne de cerf. Un autre petit couteau, décoré de ronds ponctués comme les poteries de cet âge, était caché dans un trou boulinier.
  20. De beaux tessons de poteries samiennes et de grandes pièces de béton pour la première ; des briques et, mieux encore, un petit canal en terre à peine cuite, moulé grossièrement sur un morceau de bois, avec empreintes des mains, des poteries noires, pour la seconde
  21. Comme en témoignent les noms de :Montecler, Montabay, Mondésert, Pierre-Fontaine, Pierre-Aigüe, Pierrefitte, Courtaugis, Courmontais, Villeneuve, Champfleury, Bréon, Villiers, Vivoin, le Breil, le Bourgchevereau, Richebourg, le Châtelier, la Menéteuse, l'Onglaine, Remmes, etc., dans le nord ; dans le pays d'Évron, où les noms gallo-romains sont plus nombreux, on trouve de l'époque carolingienne ceux de : Condreuil, Villeneuve, Verdelles, Montoire, Coulonges, Maubuart, Champeaux, Dinard, Courpierre.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Abbé Angot,Le balneum de Rubricaire. Goupil.1903, dans Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne,1903,p. 310-315.[1]Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Abbé Angot,La station romaine de Rubricaire. Le camp, la voie, les bains, les villas,1909.[2]Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Joëlle Napoli, « La forteresse du Rubricaire en Mayenne », La Mayenne, 15, 1992,p. 5-35.

Articles connexes

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