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Espagne

40° 12′ N, 3° 30′ O
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(Redirigé depuisRoyaume d'Espagne)

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirEspagne (homonymie) etEspaña.

Royaume d'Espagne[1]

Reino de España[2]

Drapeau
Drapeau de l'Espagne
Blason
Armoiries de l'Espagne
Deviseenlatin : Plus ultra (« Plus loin »)
Hymneenespagnol : Marcha Real (« Marche royale »)
Fête nationale12 octobre
· Événement commémoré
Description de cette image, également commentée ci-après
Le royaume d'Espagne en Europe (l'Union européenne en vert clair et l’Europe en gris foncé)
Description de l'image Espagne carte.png.
Administration
Forme de l'ÉtatMonarchieconstitutionnelleparlementaireunitaire
RoiFelipeVI
Président du gouvernementPedro Sánchez
Président du Congrès des députésFrancina Armengol
Président du SénatPedro Rollán Ojeda
ParlementCortes Generales
Chambre haute
Chambre basse
Sénat
Congrès des députés
Langue officielleEspagnol[3]
Langues régionales officiellesCatalan 17 %,galicien 7 %,basque 2 %,occitan <1 %
CapitaleMadrid

40° 26′ N, 3° 42′ O

Géographie
Plus grande villeMadrid
Superficie totale505 911 km2
(classé52e)
Superficie en eau1,04 %
Fuseau horaireUTC +1 : (HNEC) ;
Heure d'été :UTC+2 : (HAEC)
Histoire
Entité précédente
Premier royaume et unité religieuse
Reconquista
Union des couronnes de
Castille et d'Aragon
Découverte de l'Amérique par Christophe Colomb
Monarchie des Habsbourg
Guerre de succession d'Espagne
Monarchie des Bourbon
Espagne napoléonienne
Première Restauration des Bourbon
Sexenio Democrático
Première République – 
Deuxième Restauration des Bourbon
Seconde République – 
Guerre civile espagnole – 
Espagne franquiste – 
Troisième Restauration des Bourbondepuis le
Transition démocratique
Démographie
GentiléEspagnol, Espagnole
Population totale(2025[4])49 077 984 hab.
(
classé31e)
Densité97 hab./km2
Économie
PIB nominal(2025)en augmentation 1 827,576 milliards de$
+ 5,23 %[5] (14e/62)
PIB(PPA)(2025)en augmentation 2 771,523 milliards de$
+ 3,83 % (15e/62)
PIB nominalpar hab.(2025)en augmentation 37 361,964 $
+ 4,21 % (31e/66)
PIB(PPA)par hab.(2025)en augmentation 56 659,487 $
+ 2,77 % (33e/66)
Taux de chômage(2025) 11,239 % de la pop. active
- 3,38 % (65e/66)
Dette publique brute(2025)Nominale
1 676,891 milliards de
+ 3,05 %
Relative
100,700 % du PIB
- 1,60 %
MonnaieEuro (EUR)
Développement
IDH(2022)en augmentation 0,911[6] (très élevé ;27e)
IDHI(2021)en augmentation 0,788[7] (37e)
Coefficient de Gini(2020) 34,9 %[8]
Indice d'inégalité de genre(2021) 0,057[7] (14e)
Indice de performanceenvironnementale(2022)en augmentation 56,6[9] (27e)
Divers
Code ISO 3166-1ESP, ES
Domaine Internet.es,.eu[a]
Indicatif téléphonique+34
Code sur plaque minéralogiqueE
Organisations internationalesDrapeau des Nations uniesONU :
Drapeau de l'OTANOTAN :
Drapeau de l’Union européenneUE :
COE :
ESA :
BAD :
AIIB :
OEI :
OSCE :
UPM :

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L'EspagneÉcouter, en forme longue leroyaume d'Espagne[10] (respectivement enespagnol :EspañaÉcouter etReino de España), est unÉtat souveraintranscontinental d'Europe du Sud-Ouest, qui occupe la plus grande partie de lapéninsule Ibérique. Le pays a une superficie de 504 030 km2 et une population de48 millions d'habitants.

L'Espagne est bordée au nord-est par lesPyrénées, qui constituent une frontière naturelle avec laFrance et l'Andorre ; à l'est et au sud-est par lamer Méditerranée, au sud-sud-ouest par le territoirebritannique deGibraltar et ledétroit du même nom, ce dernier séparant le continent européen de l'Afrique. LePortugal est limitrophe de l'Espagne à l'ouest tandis que l'océan Atlantique borde le pays à l'ouest-nord-ouest ; enfin legolfe de Gascogne baigne le littoral nord. Le territoire espagnol inclut également lesîles Baléares en Méditerranée, lesîles Canaries dans l'océan Atlantique au large de la côte africaine, et deuxvilles autonomes enAfrique du Nord,Ceuta etMelilla, limitrophes duMaroc.

L'Espagne en tant que pays est née de l'union dynastique auXVe siècle de deux États souverains, lesCouronnes deCastille et d'Aragon — elles-mêmes construites tout au long duMoyen Âge par l'union ou laconquête d'entités politiques, culturelles et linguistiques initialement distinctes, qui se retrouvent dans les multiplesnationalités historiques reconnues par laConstitution actuelle de l'État espagnol — et de l'absorption en 1492 duroyaume de Grenade et en 1512 de la partie ibérique duroyaume de Navarre. Cet ensemble devient unÉtat unitaire en 1715-1716 par la dissolution des deuxCouronnes en application desdécrets de Nueva Planta. Lamonarchie catholique espagnole, qui possède alors unimmense empire colonial, est, duXVe siècle au début duXIXe siècle, une grande puissancepolitique etéconomique. Elle connaît notamment un important rayonnement culturel dans toute l'Europe durant leSiècle d'or espagnol (XVIe siècle-XVIIe siècle). L'influence espagnole a décliné tout au long duXIXe siècle et au début duXXe siècle avec la perte de sescolonies, la montée desnationalismes et la multiplication des crises politiques, économiques et sociales qui culminent avec laguerre civile de 1936 à 1939 suivie d'une longue période dedictature franquiste,conservatrice,militariste etnationale catholique de 1939 à 1975.

À la suite de latransition démocratique ouverte à la mort deFrancisco Franco en 1975 et au mouvement culturel qui l'a accompagnée, laMovida, l'Espagne est devenue unemonarchie constitutionnelle au régimedémocratiqueparlementaire.

C'est unpays développé doté de laquinzième plus forte économie mondiale parPIB nominal (selon les données duFMI d')[11] et d'unniveau de vie « très élevé ». C'est également actuellement la quatrième plus grande économie de l'Union européenne. C'est un membre de l'Organisation des Nations unies, de l'Union européenne, de l'Union latine, de l'OTAN, de l'OCDE et de l'OMC.

Histoire

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Articles détaillés :Histoire de l'Espagne etChronologie de l'Espagne.

Ibères et Celtibères au contact des civilisations méditerranéennes (avant 197 av. J.-C.)

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Articles détaillés :Ibères etCeltibères.
LaDame d'Elche, considérée comme la meilleure expression de l'art ibériquesculpté (Ve siècle av. J.-C.–IVe siècle av. J.-C.).

Les populations autochtones de lapéninsule Ibérique s'appelaient lesIbères.D'après les éléments livrés par l'archéologie et les recherches les plus récentes, il semble falloir abandonner l'idée que les Ibères soient un peuple migrateur venu d'Afrique[réf. nécessaire]. Les Ibères connaissent un développement qui prend sa source au début duIer millénaire av. J.-C. et se termine avec laconquête romaine dans le courant duIIe siècle av. J.-C.[12]. Leur territoire, qui a pu selon les époques représenter l'essentiel des côtes duLevant espagnol ainsi que la partie occidentale du littoral méditerranéen de laGaule a en réalité connu des peuplements diversifiés[13]. La géographie et le climat ainsi que certaines interactions avec d'autres peuples peuvent expliquer cela[14].

Les premières populations ibériques à s'affirmer sont identifiées au sud de la péninsule. Celles-ci semblent avoir dès le début duIer millénaire av. J.-C. su exploiter lesrichesses minières de leurs sols, afin d'en faire commerce avec d'autres populations méditerranéennes, et en particulier lesPhéniciens puis lesCarthaginois[15]. C'est dans cette région qui comprend l'essentiel de l'Andalousie actuelle et qui s'articule autour du bassin duGuadalquivir que va se développer la culturetartessienne, qui utilise une langue, une écriture, une culture et une organisation sociale et politique distincte de celle des peuples voisins, avec une forte influence phénicienne. Les troubles géopolitiques qui affecteront leProche-Orient durant leVIe siècle av. J.-C. ralentiront ces échanges, et à partir de cette époque environ augmentera la visibilité des régions du nord de l'Ibérie : la région de l'Èbre. Cette région, d'un caractère plutôt agricole en regard des territoires du Sud, miniers, connaîtra un développement singulier et des relations avec les peuples du nord de lamer Méditerranée :Gaulois,Grecs, et plus tardRomains. Les peuplesibères développent différents systèmes d'écriture, dont l'écriture ibérique sud-orientale et l'écriture ibérique nord-orientale.

Bronze deBotorrita I,alphabet celtibère oriental.

À ce peuplement ibérique vont s'agréger au nord et à l'ouest des populationsceltes, qu'on appelle lesCeltibères, à partir duXIIIe siècle av. J.-C. Ils adaptent l'écriture ibérique nord-orientale à leurlangue, donnant ainsi naissance à l'écriture celtibère.

À partir duIXe siècle av. J.-C., des comptoirs sont fondés sur les rivages méditerranéens par lesPhéniciens — essentiellement sur le littoral sud,Gadès (actuelleCadix),Malakka (Malaga),Onoba (Huelva),Sexi (Almuñécar),Ibossim (Ibiza), ou encore, enAfrique du Nord,Russadir (Melilla), par exemple —, lesGrecs — surtout sur la côte orientale,Empúries (près deGérone) par lesPhocéens,Hēmeroskopeion (Dénia) par desMassaliotes, par exemple — et lesCarthaginois — avecQart Hadasht (Carthagène),Abyla (actuelleCeuta) de l'autre côté dudétroit de Gibraltar, ou encoreAkra Leuka (Alicante),Mahon (surMinorque).

Hispanie romaine (197 av. J.-C. - 476)

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Articles détaillés :Hispanie romaine,Conquête romaine de la péninsule Ibérique etRomanisation de l'Hispanie.
Théâtre romain d'Augusta Emerita (Mérida).
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LesRomains conquirent la péninsule auIIe siècle av. J.-C., conséquemment à leur victoire surCarthage lors de ladeuxième guerre punique. En, ceux-ci divisent les territoires ibériques qu'ils viennent de conquérir en deuxprovinces : l'Hispanie citérieure au nord, avec l'ancienne cité égéenne puis ibère deTarraco (Tarragone), devenue un campement et une colonie romaine, comme capitale, et l'Hispanie ultérieure au sud, avecCorduba (Cordoue), un ancien site de peuplement ibère devenu une place forte punique, pour capitale. Ils romanisent les plus importants centres urbains préexistants de la côte méditerranéenne qu'ils ont conquis, et fondent des colonies romainesex nihilo (par exemple,Italica dès pour des vétérans de ladeuxième guerre punique). LaCeltibérie est conquise à partir de, grâce à l'appui d'un peuple rival, installé plus au nord dans les régions pyrénéennes, lesVascons, mais l'avancée des Romains et de leur culture s'y révélera plus lente, en raison de la résistance et des révoltes fréquentes desCeltibères (comme en témoigne laguerre contreNumance de 153 à), ne se terminant qu'enav. J.-C. avecAuguste. La péninsule Ibérique est également l'un des terrains de bataille desguerres civiles de la fin de laRépublique romaine, notamment lors de laguerre sertorienne opposant les partisans deCaius Marius alliés auxIbères sous le commandement deQuintus Sertorius àRome désormais contrôlée parSylla, de 83 à C'est également enHispanie que se joue en partie laguerre civile entre César et Pompée, les deux provinces étant initialement fidèles à ce dernier et oùJules César mène deux campagnes victorieuses, lapremière en et la seconde après la mort dePompée, contre les derniers chefs des Républicains (le fils dePompée,Pompée le Jeune, et un ancien lieutenant deCésar,Titus Labienus), de 46 à Lors de la réorganisation de la gestion de l'empire parAuguste en, celui-ci s'attribue les trois nouvellesprovinces qu'il vient de créer enHispanie, qui deviennent ainsi desprovinces impériales, afin de parachever la conquête puis la pacification de la péninsule (ce qui est fait en après unecampagne contre les peuplesceltibères desCantabres et desAstures au nord).

L'Hispanie romaine sousDioclétien.

L'Hispanie citérieure ouTarraconaise, du nom de sa capitaleTarraco, la plus étendue, au nord et à l'est, est celle où se concentre l'effort de conquête puis de pacification desCeltibères. Elle est dirigée par unlégat d'Auguste propréteur de rang consulaire et sixlégions y sont initialement implantées pour la conquête (laLegio II Augusta jusqu'en, laLegio I Germanica jusqu'en, laLegioIII Macedonica jusqu'en 43, laLegio VI Victrix jusqu'en 68, laLegio IX Hispana jusqu'en, laLegio X Gemina jusqu'en 63). Après la victoire d'Auguste en et la fin des campagnes, trois légions y sont laissées en garnison : laLegio III Macedonica peut-être àPisoraca (es) (Herrera de Pisuerga) ; laLegio VI Victrix àLegio (León) ; laLegio X Gemina àPetavonium (Rosinos de Vidriales (es)). Après 63 et jusqu'à la chute de l'Empire romain, il n'en reste plus qu'une, en garnison àLegio: laLegio VI Victrix vite remplacée par laLegio VII Gemina fondée en 68.Auguste a également fondé dans la province plusieurs colonies romaines pour vétérans : par exemple,Caesaraugusta (Saragosse), qui se mêle ainsi à la populationibère déjà installée dans la cité préexistante deSalduie. L'essor économique de cette province est assuré par l'exploitation de l'étain dans lesAsturies et par la production de blé, de vin et d'huile d'olive, denrées exportées versOstie depuis les ports de la côte orientale dont surtoutTarraco etCarthago Nova (Carthagène). À la suite de la réorganisation de l'empire menée parDioclétien entre les années 284 et 305, cette province d'Hispanie citérieure est la seule de la péninsule ibérique à connaître des modifications territoriales en étant divisée en trois : laTarraconaise avecTarraco au nord-est, correspondant plus ou moins aux communautés actuelles deCatalogne, d'Aragon, deNavarre et duPays basque, conservantTarraco comme capitale ; laGallaecia ou Gallécie au nord-ouest, avec les communautés autonomes actuelles deGalice, desAsturies et les provinces espagnoles actuelles deLeón et deZamora, ainsi que le nord duPortugal, avecBracara Augusta (Braga) comme capitale et qui conserve l'unique légion d'Hispanie ; laCarthaginoise, au centre et à l'est de la péninsule, sur les territoires actuels de lacommunauté valencienne, de l'est de l'Andalousie, de laMurcie et d'une grande partie de laCastille, avecCarthago Nova (Carthagène) comme capitale.

Vestiges dutemple d'Auguste deBarcino (Barcelone).

LaBétique, qui tire son nom du fleuveBetis (aujourd'hui leGuadalquivir), correspondant plus ou moins à l'actuelleAndalousie au sud, avecCorduba pour capitale. Pacifiée et déjà largement romanisée, avec un réseau dense de cités (175, dont neufcolonies, du temps dePline l'Ancien[16]), elle est rétrocédée parAuguste au « peuple romain » vers 16 ou, devenant ainsi uneprovince sénatoriale gouvernée par unpropréteur. Aucune légion n'y est jamais implantée, et cette province n'a connu que peu de troubles jusqu'auVe siècle, à l'exception d'une expédition deMaures révoltés venus d'Afrique du Nord vers 180. Elle est également riche sur le plan économique, avec l'essentiel des ports intégrés au commerce impérial, et grâce à l'exploitation minière ou encore la production et l'exportation dugarum (par exemple àBaelo Claudia).

LaLusitanie, à l'ouest, correspondant en grande partie à l'actuel Portugal et à certaines régions duLeón et de l'Estrémadure espagnol. Elle est dirigée par unlégat d'Auguste propréteur de rang prétorien, chargé à l'origine de pacifier et de contrôler lesLusitaniens, mais sans disposer d'aucune légion. La province reste pour autant paisible jusqu'à la chute de l'Empire romain d'Occident, et connaît, comme laBétique voisine, une certaine prospérité économique grâce à l'exploitation minière (notamment du cuivre et de l'argent, par exemple avec la mine deVipasca àAljustrel) ou à la production et à l'exportation dugarum. La colonie de vétérans d'Emerita Augusta (Mérida) en devient la capitale.

L'Empire romain auIIIe siècle.

L'Hispanie est, à la fin de laRépublique romaine et au début duPrincipat, l'une des régions de l'empire les plusromanisées. Ainsi, lorsque les Romains occupent lesÎles Baléares en, 3 000 hispaniques parlant latin s'y installent. Leculte impérial s'y diffuse de manière d'autant plus précoce - les plus anciens autels dédiés à un culte d'Auguste enOccident, les troisArae sestianae ouArae Augusti, sont attestés dans le nord-Ouest de laTarraconaise de son vivant, vers[17] - et d'autant plus rapidement que, comme l'a démontréRobert Étienne, les peuples de la péninsule ibérique (tout particulièrement lesCeltibères et lesLusitaniens) pratiquaient déjà un culte au chef, ce dernier, considéré comme doté d'une aura surhumaine, pouvant exiger au combat de ses hommes unedévotion allant jusqu'au don de leurs vies[18]. L'Hispanie est également l'un des maillons importants du commerce impérial, ce qui favorise les échanges avec les autres régions d'Europe et la richesse économique de la péninsule qui exporte des produits miniers (argent, plomb, or), des céréales, de l'huile, du vin et du garum.

Vespasien (69-79) a octroyé ledroit latin à l'ensemble des cités d'Hispanie, généralisant ainsi le modèle institutionnel et juridictionnel dumunicipe latin dans la péninsule et permettant l'accès à lacitoyenneté romaine des anciens magistrats de ces cités. Des familles de l'élite hispanique s'intègrent progressivement à l'élite impériale romaine : le philosophe et conseiller impérialSénèque ainsi que son neveu le poèteLucain sont issus d'une famille deCorduba ayant accédé à l'ordre équestre ; grâce à ces derniers, le poèteMartial, originaire d'une petite ville deTarraconaise, connaît une ascension sociale et devientchevalier sousDomitien ; l'empereurTrajan (98-117) est un descendant de colons italiens d'Italica ; son fils adoptif et successeur,Hadrien (117-138), est issu par son père de la mêmegens d'Italica, et par sa mère d'anciens colons puniques romanisés deGadès ;ThéodoseIer (379-395) naît dans une famille de l'aristocratie impériale installée àCauca (Coca), près deSégovie, et l'un de ses co-empereurs,Maxime (384-388), est également originaire deTarraconaise.

Lelatin est la base linguistique d'où seront issues la plupart des langues parlées aujourd'hui dans la péninsule (castillan,catalan,galicien,aragonais,portugais). Ledroit romain continue également, contrairement à d'autres régions de l'Europe occidentale, à être appliqué après la chute de l'Empire et va fortement influencer les coutumes et normes juridiques du droit wisigothique puis du droit féodal dans les royaumes chrétiens espagnols. La christianisation s'est faite relativement rapidement à partir duIIe siècle, du littoral vers l'intérieur des terres, grâce à la présence romaine, et est terminée auIVe siècle.

Invasions barbares et Royaume wisigoth (409-711)

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Articles détaillés :Chronologie des invasions barbares en Hispanie,Royaume wisigoth,Royaume suève etEspagne byzantine.
Art wisigoth : couronne votive de Suintila,VIIe siècle (Musée archéologique national de Madrid).
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Lors de la chute de l'Empire romain auVe siècle, des barbares germaniques, lesSuèves, lesVandales et lesWisigoths envahirent l'Espagne. Les Vandales, installés momentanément au sud de la péninsule passèrent rapidement en Afrique du Nord (actuelleTunisie) et les Wisigoths imposèrent leur loi jusqu'à la conquête musulmane. Ils conquièrent définitivement ce qui reste duRoyaume suève au nord-ouest en 584, puis la province byzantine deSpania (actuelles régions d'Andalousie et du Levant) en 624. Seules une bande littorale et montagnarde au nord, peuplées par lesCantabres, lesAstures et lesVascons, romanisés et christianisés, vont échapper à leur contrôle. Les traditions romaines et méditerranéennes sont conservées. À partir duVIIe siècle, si les habitants sont tous qualifiés de « Goths » (Gothi), c'est pour les distinguer des « Romains » (Romani) ou Byzantins. Jusqu'auVIIe siècle, on distingue principalement dans le royaume, lesGothi (c'est-à-dire les Wisigoths) des indigènes hispano-romains (Hispani). Avec la conversion officielle des Wisigoths au catholicisme (589), la multiplication des mariages mixtes, et l'abolition de la personnalisation des lois par la promulgation d'un corpus législatif commun (leLiber Iudiciorum en 654), ces différences s'atténuent. Le terme deGothi finit par perdre son sens ethnique pour s'appliquer à la classe dirigeante du royaume (peut-être dominée par des Goths), toutes origines confondues. Le roiChinthila (636-639) est à l'origine d'un édit stipulant que seul un « Goth » peut monter sur le trône wisigothique.

L'église wisigothique deSan Pedro de la Nave depuis le Sud-ouest.

Christianisés avant l'invasion, lesWisigoths sont initialement des adeptes de l'arianisme jusqu'auIIIe concile de Tolède en 589 lors duquel le roi wisigoth d'HispanieRécarède fait adopter à l'Église ibérique l'orthodoxienicéenne. L'Espagne wisigothique, avec des centres importants telsTolède (la capitale à partir de 554),Séville,Barcelone,Mérida,Cordoue ouSaragosse, devient un conservatoire de la culture antique et le cadre d'une importante activité intellectuelle et religieuse, tout particulièrement incarnée par l'œuvre de l'évêqueIsidore de Séville. LeIVe concile de Tolède de 633, présidé par ce dernier, unifie la liturgie dans l'ensemble du royaume, et le système politico-religieux alors établi, fondé sur une association étroite entre roi et évêques, plaçant les seconds sous l'autorité du premier tout en mettant celui-ci à la disposition et sous le contrôle des évêques, sera repris par l'Églisecarolingienne. Le pays se spécialise dans les compilations et les florilèges, tout en produisant des œuvres originales en histoire, en droit et en théologie. Les écoles fondées par les évêques, qui transmettent la culture classique, forment aussi bien des clercs et des laïcs, et de nombreux actes de vente conservés sur ardoise témoignent de la diffusion de l'écriture dans les communautés rurales. Les Hispaniques duVIIe siècle continuent à vivre dans des villas de type romain, décorées de fresques, au centre de vastes domaines agricoles ou artisanaux. Ils construisent des églises de plan basilical oucruciforme, dont seuls nous sont parvenus quelques modestes exemples ruraux. Les architectes utilisent l'arc outrepassé, tandis que les sculpteurs abandonnent la représentation de la figure humaine au profit de motifs géométriques, végétaux et animaux où se mêlent les influences romaine, byzantine et orientale. L'orfèvrerie connaît un grand essor, notamment dans l'atelier royal d'où sortent croix et couronnes votives qui, comme àByzance, sont suspendues au-dessus des autels.

Espagne médiévale : Al-Andalus et royaumes chrétiens de laReconquista (711-1512)

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Articles détaillés :Conquête musulmane de l'Hispanie,Al-Andalus,Reconquista etFormation territoriale de l'Espagne.
Les colonnades de la cour des Lions despalais nasrides de l'Alhambra àGrenade.
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LesArabo-Berbères, menés parTariq ibn Ziyad, conquirent le pays en 711. En 756, l'Espagne musulmane (al-Andalus) prit son indépendance, sous le règne desOmeyyades de Cordoue. En 929, le pays se transforme encalifat. AuXIe siècle, le califat s'effondre et se fragmente en micro-États, lestaïfas ; on en comptera jusqu'à 25. Une certaine unité est retrouvée avec laconquête d'al-Andalus par la dynastieberbère desAlmoravides de 1086 à 1142, puis aveccelle desAlmohades de 1147 à 1212.Al-Andalus se morcelle alors à nouveau en plusieurstaïfas.

Quoi qu'il en soit, malgré ces divisions politiques,al-Andalus est l'un des pôles de l'âge d'or de l'islam entre le milieu duVIIIe siècle et le milieu duXIIIe siècle, avec des centres au rayonnement culturel important tels queCordoue,Grenade ouSéville. UneConvivencia ou « Coexistence » s'installe entre communautés musulmanes, chrétiennes et juives, favorisant des échanges culturels et une relative tolérance religieuse à l'égard desdhimmi. Les chrétiens arabisés ouMozarabes, nombreux dans les villes deTolède,Cordoue,Séville etMérida, développent uneliturgie, uneproduction artistique et une culture mélangeant maintien des traditions et des rites ibères ou wisigoths et influence arabo-musulmane. Ils conservent, comme lesmuladi (anciens chrétiens convertis à l'islam et leurs descendants, oumétis d'origines arabo-berbères et ibéro-wisigothiques), au moins jusqu'auXe siècle (époque où s'intensifie le processus d'acculturation et desubstitution linguistique au profit de l'arabe, ainsi que de conversion à l'islam), leursdialectesromans, transcrits engraphie arabe (aljamiado) et qui sont également pratiqués par les colons arabo-berbères. La plupart de ces spécificités de la communautémozarabe vont perdurer ou influencer (et être influencées en retour) la culture et la liturgie grégorienne et clunisienne des chrétiens du Nord après laReconquista.

Unchantre lisant le récit de la Pâque dans une synagogue d'Al-Andalus — illustration d'uneHaggada deBarcelone,XIVe siècle.

Il se met également en place unâge d'or de la culture juive en Espagne, avec le développement de la cultureséfarade, la transformation de la péninsule ibérique en pôle majeur du judaïsme européen auMoyen Âge et la participation active de savants juifs au rayonnement scientifique, artistique et intellectuel d'al-Andalus et aux transferts culturels entre civilisations antiques, arabo-musulmanes, hébraïques et chrétiennes. Certains représentants de ces minorités religieuses - de manière néanmoins très exceptionnelle - sont intégrés au pouvoir politique :Hasdaï ibn Shaprut, auXe siècle, médecin juif du califeAbd al-Rahman III, exerce en réalité auprès de lui et de manière officieuse une fonction devizir ;Samuel ibn Nagrela, au siècle suivant, grammairien, poète et talmudiste juif, estvizir et chef des armées duroyaume de Grenade. Toutefois, cette « coexistence » est entrecoupée de périodes de durcissements des autorités musulmanes vis-à-vis desdhimmi : une révolte chrétienne entre 852 et 886 entraîne une répression brutale notamment àCordoue,Burgos,Urbiena etZamora ; le, un importantmassacre de la population juive a lieu àGrenade. À partir de la fin duXIe siècle, lesAlmoravides puis lesAlmohades pratiquent une politique de propagation d'un islam strict et sont donc moins tolérants à l'égard des minorités religieuses.

Les chrétiens, réfugiés dans le nord au sein duroyaume des Asturies ou dans laMarche d'Espagne de l'Empire carolingien, profitèrent de l'affaiblissement musulman lié à l'éclatement politique d'al-Andalus et entamèrent laReconquista (Reconquête en espagnol) qui prit fin en1492 avec l'élimination du dernier bastion musulman, leroyaume de Grenade, sous le règne desrois catholiques. Les campagnes des « empereurs de toute l'Hispanie » (Imperatores totius Hispaniae :SancheIII deNavarre,FerdinandIer le Grand etAlphonse VI le Brave deLeón et deCastille,AlphonseIer le Batailleur d'Aragon puisAlphonse VII l'Empereur deCastille) de 1034 à 1157, duCid Campeador dans les années 1080 et 1090, les prises deTolède en 1085 ou deSaragosse en 1118, labataille de Las Navas de Tolosa en 1212, l'expansionaragono-catalane menée parJacquesIer le Conquérant àMajorque en 1229 et àValence en 1238, les conquêtescastillanes deCordoue en 1236, deMurcie en 1243, deJaén en 1246 et deSéville en 1248, et finalement l'entrée desrois catholiques àGrenade en 1492, marquent les événements militaires les plus importants de cetteReconquista.

Lepalais royal de l'Almudaina àPalma, exemple d'art mudéjar catalano-majorquin.

Celle-ci s'accompagne d'une politique de « repeuplement » ou colonisation des terres de l'ancienal-Andalus ainsi reconquises par l'installation de populations chrétiennes venues des régions septentrionales notamment pyrénéennes, pauvres et surpeuplées, issues des communautésmozarabes s'étant réfugiées au Nord pour fuir les persécutions ou originaires du nord desPyrénées (lesFrancos). Toutefois, dans de nombreuses régions, surtout enMurcie, dans leroyaume de Valence, auxBaléares ou dans lavallée de l'Èbre, d'importantes communautés musulmanes se maintiennent. CesMudéjares, essentiellement des paysans pratiquant une culture d'irrigation mais aussi des artisans spécialisés dans la maçonnerie ou l'industrie textile de la soie, peuvent continuer à pratiquer leur religion, leurs langues et leurs coutumes avec plus ou moins d'autonomie jusqu'à la fin duXVe siècle. Il en est de même pour les communautés juivesséfarades. Des soulèvements deMudéjares, notamment àValence en 1248 puis 1275, ou enAndalousie en 1264, entraînent des expulsions ou conversions forcées et donc le dépeuplement de certaines zones telles que la vallée duGuadalquivir enAndalousie ou au sud duroyaume de Valence, dans la région d'Alicante. Les conquérants construisent ou transforment palais (Palacio de Galiana àTolède,Alcazar de Séville,Palais de l'Aljaferia àSaragosse,Palais royal de l'Almudaina àMajorque), lieux de culte (cathédraleSanta Maria deTolède,mosquée-cathédrale de Cordoue,cathédraleSanta Maria deValence,cathédrale de Palma de Majorque,cathédrale deSanta María de la Sede deSéville) et bâtiments en développant un syncrétisme architectural et artistique, l'art mudéjar.Tolède devient, à partir duXIIe siècle, un important centre de traduction d'ouvrages scientifiques (en mathématiques, médecine, astronomie, par exemple), littéraires ou philosophiques du grec, de l'arabe ou de l'hébreu au latin.Barcelone ouMurcie sont d'autres importants centres de traduction et de circulation de savoirs scientifiques et techniques.

Vue de laLoge de la soie depuis leMarché central deValence.

Les Royaumes chrétiens connaissent également une certaine prospérité économique, dans le contexte de la « Renaissance duXIIe siècle » qui touche alors l'Occident. Aux exportations traditionnelles de la péninsule ibérique durant l'Antiquité (vin, deRibadavia enGalice par exemple, ou huile), s'ajoutent celles de productions nouvelles, héritées d'al-Andalus ou de l'évolution des techniques artisanales : de la métallurgie (armes deTolède) ou de l'habillement, de la tannerie et du textile (lecuir de Cordoue, lasoie deGrenade,Tolède,Séville ouValence, laines deCastille et deLeón, draps du nord de la Catalogne notamment deBarcelone, dePerpignan ou deVillefranche-de-Conflent). L'afflux depèlerins venus de toute la chrétienté occidentale versSaint-Jacques-de-Compostelle assure également l'essor de cette ville et de laGalice.Barcelone surtout mais aussiValence sont des pôles importants du commerce méditerranéen, laCouronne d'Aragon ayant établi, entre leXIIIe siècle et leXVe siècle, une véritablethalassocratie enMéditerranée occidentale, capable de rivaliser avec lesRépubliques maritimes italiennes. La Galice, pour sa part, entretien des liens commerciaux étroits avec d'autres régions du littoral atlantique, notamment l'Aquitaine, laNormandie et l'Angleterre.

Grande Histoire Générale, de Alphonse X le Sage (Tolède, Espagne). Manuscrit de la bibliothèque de l'Escurial.

Durant cette période, parunions dynastiques etconquêtes, quatre États souverains chrétiens se sont lentement constitués en péninsule ibérique entre leIXe siècle et leXIIIe siècle : leroyaume de Navarre dès 824 ; laCouronne d'Aragon née en 1137 de l'union dynastique duroyaume d'Aragon et ducomté de Barcelone, puis par conquête, essentiellement durant le règne deJacquesIer (1213-1276), de l'ensemble des autrescomtés catalans ainsi que desroyaumes arabo-mauresques deMajorque et deValence ; leroyaume de Portugal, formé en 1139 ; laCouronne de Castille fondée essentiellement durant le règne deFerdinand III (1217-1252) avec l'union dynastique en 1230 des royaumes deCastille et deLeón, puis laReconquista desroyaumes de Cordoue, deMurcie, deJaén, deSéville et deNiebla.

C'est également lors des quatre derniers siècles duMoyen Âge que les langues ibériques modernes se fixent et se différencient des langues pré-romanes et les unes par rapport aux autres. Trois d'entre elles, lecastillan, lecatalan et leportugais, portées par les cours aristocratiques, les milieux savants et intellectuels notamment des ordres mendiants et le développement de ces États, deviennent des langues littéraires - avec la diffusion duCantar de mio Cid mis par écrit en 1207, les activités de la cour d'AlphonseX (1252-1284) ou le développement à partir duXIVe siècle desRomanceros pour le castillan, et avec les œuvres tant philosophiques, scientifiques que romanesques écrites en prose parRamon Llull (v. 1232-1315) à partir des années 1270, lesJocs florals instaurés àBarcelone en 1393 et les productions littéraires duSiècle d'or valencien auXVe siècle (Tirant le Blanc,Espill) pour lecatalan -, administratives et juridiques.

Enfin, leMoyen Âge a vu s'installer la structure économique, sociale et territoriale de la péninsule qui perdurera, sous de nombreux aspects, jusqu'auXIXe siècle. Les régions septentrionales, d'où est partie la christianisation, sontvieilles chrétiennes, très denses et majoritairement rurales malgré une urbanisation plus forte enCatalogne. La population est essentiellement constituée de petits propriétaires terriens regroupés en communautés attachées à leurs privilèges (fueros oufors), bourgs castraux, villages ou hameaux. Ces propriétaires sont desalleutierscatalans,basques ounavarrais, des petits chevaliers (leshidalgos ouinfanzónes) deVieille-Castille, d'Aragon, deGalice, desAsturies ou deCantabrie. Par conséquent, la population nobiliaire y est numériquement importante, parfois majoritaire et se différencie peu des gens du commun. Dans lesAsturies, leshidalgos vont représenter pratiquement 80 % de la population, et atteignent enCantabrie 83 % auXVIe siècle puis plus de 90 % en 1740[19]. Une bourgeoisie, avec des statuts, privilèges et droits politiques particuliers (Ciutadans honrats), se développe notamment dans les villes les plus importantes de laCouronne d'Aragon (Barcelone,Valence), qui sont également les plus peuplées de la péninsule. En revanche, au centre et au sud, dans les territoires issus de laReconquista, la population est plus mélangée, avec le maintien de communautés juives ou musulmanes dans certaines régions, l'importance desNouveaux chrétiens, desMozarabes et des colons venus du nord de la péninsule ou du reste de l'Europe chrétienne (Francos). La densité de population y est plus faible (certaines régions du centre de la péninsule sont pratiquement désertées), constituée de paysans dépendants et salariés travaillant dans de grandes propriétés extensives détenues par des nobles ne résidant pas sur place mais intégrés de plus en plus aux cours royales ou princières, installant ainsi durablement unsystème latifundiaire : c'est à partir de ce groupe deRicohombres que sera créé le statut deGrand d'Espagne (Grandeza de España) en 1520.

Lesrois catholiques, portrait de mariage, 1469.
Couronne d'Aragon unifiant une partie de l'Espagne et de l'Italie en 1441.

L'unification politique de l'Espagne actuelle se dessine à partir de l'union dynastique desCouronnes deCastille et d'Aragon, par le mariage en 1469 des héritiers de ces deux États, la futureIsabelle Ire deCastille (1474-1504) et le futurFerdinand II d'Aragon (1479-1516), surnommés lesRois catholiques pour avoir mené en 1492 laconquête du royaume de Grenade. À la fin de cette même année,Christophe Colomb atteint l'Amérique pour le compte de ces derniers. Ces deux entités politiques conservèrent toutefois, jusqu'en 1715-1716, leurs organisations politiques et institutionnelles distinctes (incarnées par les assemblées représentatives, lesCortes ouCorts, de même que les systèmes de coutumes, de privilèges, de droits et de juridictions spécifiques (lesfueros oufors). En 1512, s'y ajoute la partie ibérique duroyaume de Navarre (Haute-Navarre). À cette même époque, lesconquistadors s'emparèrent pour les rois espagnols de vastes territoires pour former un immenseempire colonial.

Grande puissance européenne et mondiale (XVIe siècle-début duXVIIe siècle)

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Articles détaillés :Maison de Habsbourg (Espagne),Monarchie catholique espagnole,Empire espagnol etSiècle d'or espagnol.
Charles Quint, roi desEspagnes et empereur duSaint-Empire romain germanique.
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Discriminations des juifs et des musulmans. Pris dans l'exaltation religieuse de laReconquista, les souverains espagnols décidèrent par ledécret de l'Alhambra (1492) de contraindre lesjuifs d'Espagne à choisir entre la conversion et l'exil. La plupart d'entre eux ont trouvé refuge dans l'Empire ottoman. Les musulmans restés en Espagne, oumorisques, seront convertis de force dès le début duXVIe siècle. L'Inquisition espagnole, instaurée en 1478 pour maintenir l'orthodoxie catholique en lien avec le pouvoir royal, s'attache surtout à lutter contre les « Nouveaux chrétiens »,conversos (anciens juifs convertis de force, péjorativement appelésmarranes) etmorisques, soupçonnés de continuer à pratiquer leurs religions d'origine dans la clandestinité. Les autorités temporelles et spirituelles commencent également à relayer la violence et les pratiques d'exclusions qui se sont déjà multipliées dans la population depuis la fin duXIVe siècle : un statut deLimpieza de sangre (« pureté du sang ») s'impose ainsi dans l'ensemble des royaumes espagnols à la fin duXVIe siècle, entrainant une discrimination de fait entrevieux chrétiens etnouveaux chrétiens, empêchant l'accès à ces derniers de nombreux offices ou charges publiques, universitaires ou ecclésiastiques. Même après leur quasi-généralisation à partir de la deuxième moitié duXVIe siècle, les statuts de pureté de sang continuèrent à susciter de fortes réserves, en particulier dans laCompagnie de Jésus. Les dérives qu'engendraient ces statuts contraignirentPhilippe II à convoquer en 1596 uneJunte présidée par l'Inquisiteur général Portocarrero et chargée de définir un cadre à ces statuts. On envisagea ainsi que les enquêtes ne puissent remonter au-delà de cent ans dans le lignage, mais la mort du souverain espagnol entraîna, dès1599, l'abandon du projet. Le ministreOlivares, soucieux d'attirer les capitauxmarranes portugais, tenta lui aussi de limiter la portée des statuts en rédigeant, le, un décret « qui invalidait toute dénonciation anonyme, pénalisait lourdement la circulation des fameux livresVerdes oude Becerro contenant des listes infamantes de famille « impures » et instituait le principe des « Trois actes positifs » qui sanctionnait définitivement comme pure toute généalogie ayant par trois été prouvée »[20]. Mais les réticences de la société espagnole, laguerre de restauration du Portugal en 1640 et la disgrâce d'Olivares en 1643 firent que ce décret ne fut pas réellement appliqué. Comme on peut le voir avec ces deux tentatives de législation sur les statuts de pureté de sang, l'État espagnol fut loin de favoriser systématiquement leur développement. A fortiori, il ne donna jamais aux statuts de pureté de sang la dimension d'une loi générale s'imposant à tous. Jamais lalimpieza de sangre ne fit partie des lois du royaume. Elle resta toujours du domaine du privé, et toutes les institutions espagnoles ne l'adoptèrent pas.

Embarquement deMorisques au port duGrao àValence en 1609.

Quoi qu'il en soit, les persécutions et les discriminations entraînent des révoltes, notamment desMorisques, comme larévolte des Alpujarras entre 1568 et 1571. LesMorisques seront finalementexpulsés entre 1609 et 1614. Cela entraîne des conséquences démographiques et économiques dramatiques pour laCouronne d'Aragon et plus précisément pour leroyaume de Valence, où cette communauté était la plus représentée, restait une composante importante de la population et constituait une grande partie de la main-d’œuvre. Avant l'expulsion, il y aurait eu entre 300 000[21] et 400 000 Morisques[22] en Espagne, sur un total d'approximativement 8,5 millions d'habitants. Ils se trouvent concentrés dans lesroyaumes de la Couronne d'Aragon, où ils représentent près de 20 % de la population ; ce chiffre s'élève à près de 40 % dans lepays valencien[23],[24]. De façon générale, les terres riches (souvent proches du littoral) et les centres urbains de ces royaumes sont majoritairement chrétiens, tandis que les Morisques occupent une grande partie des terres intérieures, pauvres et montagneuses, et se concentrent dans les faubourgs urbains[24],[23]. On les trouve également en nombre important dans les zones de cultures irriguées autour deGandia etXàtiva[24]. À tout cela s'ajoute un taux de croissance démographique nettement supérieur à celui des chrétiens[23]. Les Morisques étaient des travailleurs : leur départ occasionne d'importantes pertes dans la perception des impôts et a, dans les zones les plus affectées, des effets dévastateurs sur l'artisanat, la production de toiles, le commerce et lestravaux des champs. Certainescomarques du nord de larégion d'Alicante perdent presque l'intégralité de leur population. Si, tout au long duXVIe siècle,Valence avait été le centre le plus actif de laCouronne d'Aragon, l'ordre d'expulsion massive desMorisques signifie sa ruine, en détruisant les fondements même de son économie[25],[26] : « On dit que douze mille hommes étaient morts, que soixante-dix lieux furent brûlés, que les dommages pouvaient être estimés à 70 000 ducats »[27]. Les terres abandonnées passèrent aux mains de la noblesse qui prétendit ensuite les louer aux paysans dans des conditions souvent abusives pour compenser à court terme ses pertes supposées, si bien qu'au final les nobles se trouvèrent les plus favorisés[28].

Portrait dePhilippe II d'Espagne parSofonisba Anguissola.

Grande puissance. AuXVIe siècle, l'empire desHabsbourg, dont lamonarchie espagnole est, avec leSaint-Empire romain germanique, l'élément essentiel, devient la première puissance européenne ainsi qu'un des premiers empires coloniaux et de portée mondiale qui va durer de 1516 à 1898. En Europe, outre les Couronnes espagnoles, lors du partage de l'empire deCharles Quint en 1555-1556,Philippe II hérite desterritoires aragonais en Méditerranée (laSardaigne, lesroyaumes de Sicile et deNaples), duduché de Milan, desPays-Bas espagnols (jusqu'en 1581 où la partie septentrionale veut son indépendance sous le nom deProvinces-Unies [actuelsPays-Bas], jusqu'en 1713 pour lesPays-Bas méridionaux qui deviennentPays-Bas autrichiens et qui correspondent à l'actuelleBelgique), ducomté de Bourgogne (Franche-Comté, jusqu'en 1678, date de son rattachement à la France), duCharolais (cédé pour paiement d'une dette en 1684 auGrand Condé) et de l'Artois (jusqu'à son rattachement à la France en 1640). S'y ajoute lePortugal parunion dynastique entre 1580 et 1640 (et donc également l'Empire colonial portugais durant cette période), et letitre impérial duSaint-Empire romain germanique pourCharles Quint (1519-1558). La monarchie espagnole établie également une véritablethalassocratie, grâce à sonArmada, sur l'Atlantique et laMéditerranée, incarnée par la victoire deLépante par une flotte coalisée emmenée par les Espagnols sur lesOttomans en 1571.

Conquistadors et porteurs indigènes dans leCodex Azcatitlan.

L'empire colonial, né essentiellement de l'exploration duNouveau Monde à partir de 1492, de lachute de l'Empire aztèque sous les coups des conquistadors d'Hernán Cortés entre 1519 et 1521 puis du lancement de laconquête de l'empire inca parFrancisco Pizarro etDiego de Almagro en 1532, s'étend sur la partie occidentale de l'Amérique du Sud, avec lesvice-royautés deNouvelle-Grenade duPérou, et même la totalité de ce sous-continent durant l'union avec lePortugal qui apporte dans l'empire leBrésil, mais aussi l'Amérique centrale et la moitié sud de l'Amérique du Nord actuelles (laNouvelle-Espagne), de même que lesPhilippines. L'Espagne acquit en partie sa puissance politique, économique et militaire par un afflux considérable de métaux précieux ou de denrées rares en provenance des Amériques et par l'accès à un stock demonnaie. Une partie de celui-ci transite viaAnvers, première place financière mondiale. Le port deSéville, puis à partir de 1717, celui deCadix, où arrivent les navires duNouveau Monde, sont parmi les plus riches d'Europe. Pour la mise en valeur des colonies, l'utilisation d'esclaves africains commence en 1510. L'Espagne présente alors la particularité de ne pas participer directement à la traite, confiant, à partir de 1519, le monopole de l'importation d'esclaves africains vers les colonies espagnoles d'Amérique à des puissances étrangères : ce monopole, l'Asiento, est concédé en échange du paiement d'une redevance, et c'est d'abord lePortugal qui l'obtient puis laHollande jusqu'à la fin duXVIIe siècle. Ce n'est qu'à partir de 1550 que la demande espagnole pour l'Amérique décolla[29]. Les esclaves étaient alors pêcheurs de perles à laNouvelle-Grenade, débardeurs àVeracruz, dans les mines d'argent deZacatecas, dans les mines d'or duHonduras, duVenezuela et duPérou, vachers dans la région de La Plata. D'autres étaient forgerons, tailleurs, charpentiers et domestiques. Les esclaves femmes servaient de femme de chambre, de maîtresse, de nourrice ou de prostituée. On prenait l'habitude de leur confier les tâches les plus ingrates[30]. Dans le premier quart duXVIIe siècle, le nombre total d'esclaves déportés d'Afrique devait approcher les 200 000, dont 100 000 allèrent auBrésil, plus de 75 000 en Amérique espagnole, 12 500 àSão Tomé (autre colonie portugaise) et quelques centaines en Europe[31].

Le monastère royal de l'Escurial, près deMadrid, construit sousPhilippe II.

Plus encore, les royaumes espagnols, à partir deCharles Quint (1516-1556) puis surtout de son fils et successeurPhilippe II (1556-1598), se posent en champions de laContre-Réformetridentine et de la lutte contre lesRéformes protestantes en Europe. C'est un groupe d'étudiants essentiellement espagnols de l'université de Paris qui fondent en 1539 ce qui va devenir laCompagnie de Jésus, avec à leur tête le Basque espagnolIgnace de Loyola.

C'est également durant cette période que la domination politique, économique et culturelle de laCastille commence à s'installer sur le reste de la péninsule:Charles Quint, né et élevé enFlandre desPays-Bas bourguignons, tient sa cour àGand,Malines (Grand Conseil des Pays-Bas, cour suprême),Bruxelles (SalleAula Magna de sonPalais du Coudenberg, où ont lieu les grands événements et sonabdication en 1555[32]) et une cour itinérante un quart de son règne. Mais Philippe II, né et élevé en Espagne, fixe la cour royale à partir de 1561 àMadrid.

L'Enterrement du comte d'Orgaz parLe Greco, Tolède.

Rayonnement culturel. Lemécénat des Habsbourg contribue alors au développement de la littérature et des arts à partir de la fin duXVIe siècle, faisant rayonner la culture espagnole (désormais assimilée à la culture castillane) dans l'ensemble de l'Europe, marquant le début duSiècle d'or espagnol. L'Escurial, le grand monastère royal construit parJuan de Herrera sous les ordres dePhilippe II, attire certains des plus grands architectes et peintres européens. Aux idées de l'humanisme et de laRenaissance italienne, qui ont pénétré dans la péninsule ibérique depuis la fin duXVe siècle et l'époque duSiècle d'or valencien, s'ajoute l'esprit de laContre-Réformetridentine qui contribue à l'essor en Espagne dubaroque.Diego Vélasquez, un artiste immensément respecté de son temps et considéré comme l'un des peintres majeurs de l'histoire de l'art, cultive des liens avecPhilippe IV et son premier ministre,Gaspar de Guzmán, comte d'Olivares, et laisse plusieurs portraits montrant l'originalité de son style et l'étendue de son talent.Le Greco, autre grand peintre espagnol de la période, incorpore des éléments venant de laRenaissance italienne dans l'art espagnol et participe à la naissance d'unstyle espagnol original. Certaines des plus grandes compositions musicales espagnoles sont écrites pendant le Siècle d'or. Des compositeurs commeTomás Luis de Victoria,Luis de Milán ouAlonso Lobo participent au développement de lamusique de la Renaissance et de styles comme lecontrepoint ou lapolyphonie, gardant une grande influence tout au long de lapériode baroque. La littérature espagnole est également florissante, avec notamment l'œuvre monumentale deMiguel de Cervantes, l'auteur duQuichotte.Lope de Vega, l'auteur de théâtre le plus prolifique d'Espagne, écrit sans doute plus de mille pièces, dont quatre cents sont parvenues jusqu'à nous.

Déclin (XVIIe siècle-1975)

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Articles détaillés :Guerre de Quatre-Vingts Ans,Maison de Bourbon (Espagne),Guerre de Succession d'Espagne,Espagne des Lumières,Guerre d'indépendance espagnole,Règne de Ferdinand VII d'Espagne,Première République (Espagne),Restauration (histoire de l'Espagne),Seconde République (Espagne) etEspagne franquiste.

La puissance de l'Espagne déclina progressivement[33] non seulement en raison des guerres coûteuses qu'elle mena et des révoltes qui éclatèrent[34], mais également du fait d'une économie artificiellement prospère due aux richesses tirées du Nouveau Monde.

En 1700, à la suite de la mort sans héritier mâle dudernier souverain Habsbourg, le petit-fils deLouisXIV, dont la première épouse était une infante espagnole, devint, après une longue guerre meurtrière, roi d'Espagne sous le nom de Felipe V/Philippe V, et fonda la dynastie desBourbons d'Espagne, liée par un pacte de famille aux roisBourbons deFrance, et supprima dans le sang les autonomies politiques, judiciaires, administratives et linguistiques de la Navarre, de l'Aragon, de la Catalogne, des îles Baléares, du royaume de Valence, etc, par lesdécrets de la Nueva Planta[35].

En 1755, c'est letremblement de terre de Lisbonne. Les ports deCadix,Séville etLa Corogne sont presque entièrement détruits[36]. L'Espagne perd sa flotte militaire et marchande, et surtout son aura de pays indestructible, conquérant et gendarme du monde. La conséquence économique sera dramatique, le commerce avec les Amériques se déroutant vers les ports anglais, allemands, hollandais ou flamands. Ce qui impliquera, aussi, une ingérence de ces mêmes pays dans les affaires latino-américaines.

Tres de mayo, tableau du peintre espagnolFrancisco de Goya.

AuXVIIIe siècle, des luttes entre les prétendants au trône affaiblirent la couronne[37]. En 1808,NapoléonIerenvahit l'Espagne et y place sur le trône son frèreJoseph Bonaparte[38]. Rapidement, la résistance des civils sous forme de nombreuses révoltes et deguérilla prend de l'ampleur[39]. Celle-ci, l'intervention militaire britannique, ainsi que plusieurs autres facteurs[40] comme le redéploiement de 30 000 soldats français de l'Espagne vers l'Europe de l'Est pour renforcer laGrande Armée, qui se prépare pour laCampagne de Russie, mènent au retrait de l'armée française d'Espagne en 1814. Ce conflit est particulièrement sanglant et entraîne d'importantes pertes pour l'Espagne, qui ne put être pacifiée durablement, enchaînant avec une série de guerres civiles sur fond de querelles dynastiques au sein de la famille régnante desBourbon et du développement dans certains couches de la société espagnole d'une aspiration à la démocratie.

S'oppose ainsi durant tout leXIXe siècle un couranttraditionaliste catholique,absolutiste etlégitimiste (lecarlismo oucarlisme, ainsi nommé en référence au prétendantCarlos ouCharles de Bourbon, frère du roiFerdinand VII) et un autre pluslibéral,parlementariste etséculariste (le« parti royal » qui soutient les souverains officiels, d'abord la reineIsabelle II de 1833 à 1868 puisAmédéeIer de Savoie de 1870 à 1873 et enfin, à la suite de laRestauration bourbonienne de 1874,Alphonse XII suivi de son filsAlphonse XIII)[41],[42]. Cela aboutit aux troisguerres carlistes de1833-1840,1846-1849 puis1872-1876. S'y ajoutent des coups d'État militaires fréquents, appelésPronunciamiento, l'armée, elle-même divisée idéologiquement, intervenant ainsi régulièrement contre le gouvernement en place pour trancher les débats politiques entre absolutistes et parlementaristes, conservateurs et progressistes puis finalement monarchistes et républicains[43]. Larévolution de 1868 renverse pendant six ans la dynastie des Bourbon et offre à l'Espagne ses premières expériences démocratiques : c'est leSexennat démocratique (Sexenio Democrático) qui voit se succéder unemonarchie constitutionnelle (confiée d'abord à la régence d'ungouvernement provisoire puis au fils cadet du roi d'Italie, élu roi sous le nom d'AmédéeIer) de1868 à1873 puis l'éphémèrePremière République (d'abordfédérale avant de devenirunitaire etprésidentielle) de1873 à1874. Un nouveaupronunciamiento mené par le généralArsenio Martínez Campos en entraîne finalement laRestauration des Bourbons au profit du fils d'Isabelle II,Alphonse XII.

Du fait de ces affaiblissements et de cette instabilité, l'Espagne perdit la plupart de ses colonies auXIXe siècle, surtout à partir des années 1820. Les dernières colonies (Cuba, lesPhilippines,Porto Rico,Guam) se séparèrent de la couronne en 1898 après laguerre hispano-américaine[44],[45]. Quelque peu isolée du reste de l'Europe, l'Espagne connaît une période de stagnation économique et politique[46]. Toutefois, ce déclin doit être relativisé étant donné que l'Espagne a elle aussi eu droit à sa part du gâteau « Afrique » ; elle a ainsi pris possession du Sud Marocain en 1884, du Nord en 1912, sans oublier bien sûr laGuinée équatoriale. De plus, larévolution industrielle, bien que relativement tardive et limitée, permet à certaines métropoles (Madrid,Barcelone,Bilbao) de gagner en population grâce à un importantexode rural provenant des régions paupérisées du sud et donc de s'étendre. Un mouvement de planification urbaine aboutit à l'aménagement de nouveaux quartiers appelésensanche (« extension ») en castillan oueixample en catalan. L'évergétisme mené par la bourgeoisie d'affaire contribue également dans chacune de ces villes à un renouvellement culturel, fortement influencé par les grands courants artistiques et littéraires européens du tournant duXXe siècle (Art nouveau puisArt déco) et associé à la montée de revendications nationalistes catalanes, basques ou galiciennes qui font revivre ces langues face à la domination du castillan. Lemodernisme catalan, tout particulièrement symbolisé par l'œuvre architecturale d'Antoni Gaudí, est ainsi représentatif de ce renouveau[47].

LaSeconde République chassa la monarchie des Bourbons en 1931. Mais, après la victoire duFront populaire en 1936, les extrêmes droites (carlistes etphalangistes) organisent un soulèvement, soumettant l'Espagne, après une tragiqueguerre civile de 1936 à 1939, à ladictaturenationale-catholique dugénéral Franco. Celui-ci, bien qu'originellement monarchiste, décida de conserver le pouvoir. La monarchie, quoique restaurée en 1969, ne fut vraiment effective qu'après la mort deFrancisco Franco en 1975.

Restauration monarchique (depuis 1975)

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FelipeVI, l'actuelroi d'Espagne.
Article détaillé :Procédure d'adhésion de l'Espagne à la Communauté économique européenne.

À la mort de Franco, en 1975, la monarchie est restaurée etJuan CarlosIer, le nouveau roi, rétablit rapidement ladémocratie représentative. L'adhésion auxCommunautés européennes, qui était gelée sous la période de dictature, reprend et le pays intègre laCommunauté économique européenne avec son voisin, le Portugal, le[48]. La nouvelle Constitution, très libérale, rompt avec le centralisme très poussé de l'époque franquiste et met en place une très large décentralisation. De nombreuxpartis nationalistes locaux sont à nouveau légalisés, en particulier dans les provinces périphériques, où subsistent deslangues régionales différentes du castillan (Galice,Pays basque,Catalogne). Certains revendiquent plus d'autonomie, d'autres parlent d'indépendance (en particulier auPays basque et enCatalogne). Leparti communiste est aussi légalisé. L'indépendantisme le plus radical et le plus violent est celui de l'ETA basque, organisation terroriste prônant et pratiquant la lutte armée, l'assassinat et le racket. Cettetransition politique s'accompagne d'un important mouvement de libération des mœurs et de renouvellement culturel et artistique, laMovida, contribuant alors à la modernisation et à l'intégration de la société espagnole dans l'Europe démocratique.

La réussite économique de l'Espagne entre 1975 et 2007 fait naître l'idée d'unmiracle économique espagnol, altéré toutefois par un taux de chômage très élevé par rapport au reste de l'Europe. Le pays exprime son dynamisme par l'organisation de grandes manifestations internationales, culminant en 1992 avec lesJeux olympiques d'été deBarcelone et l'Exposition universelle deSéville. Au milieu des années 1990, les réformes s'accélèrent avec lePacte de Tolède, consensus de tous les partis politiques représentés au parlement pour garantir la viabilité économique dusystème de retraite en Espagne. Mais le pays connaît de graves difficultés économiques depuis 2008, lorsqu'il apparaît que ce miracle a reposé en grande partie sur le dynamisme du secteur de la construction, lui-même facilité par laspéculation immobilière qui a multiplié par trois la valeur des bureaux et des logements en moins de dix ans. Lemodèle touristique espagnol, autre pilier de l'économie du pays depuis la transition démocratique, commence lui-aussi à être remis en question dans les régions les plus touchées par letourisme de masse en raison d'effets sociaux, économiques et environnementaux de plus en plus perçus négativement par certains habitants, amenant à s'inspirerd'initiatives d'autres lieux touristiques dans le monde.

En 2004, lePSOE revient au pouvoir après avoir enregistré son meilleur score depuis 1989 avec 42,6 % des voix et en2008 il remporte à nouveau les élections avec 43,8 % des voix, augmentant encore son emprise sur la vie politique espagnole. Plusieurs réformes sociétales sont alors menées (légalisation du mariage homosexuel en 2005,libéralisation renforcée de l'avortement en 2010). Le contraste entre les régions les plus industrialisées et celles qui sont en retard s'est creusé après que l'Union européenne eut diminué sesfonds structurels européens, compte tenu de son extension à douze nouveaux pays, l'Espagne devenant un contributeur net de fonds après avoir été longtemps un bénéficiaire net. Lacrise économique à partir de 2008 renforce ces déséquilibres, voit le chômage augmenter fortement et s'accompagne de mesures d'austérité, surtout après le retour au pouvoir duParti populaire en 2011. Les importantes coupes budgétaires dans de nombreux domaines, conjugués à l'éclatement médiatique de plusieurs affaires politico-judiciaires, entraînent des mouvements de contestation sociales et politiques, les plus importants restant ceux desIndignés (Indignados) et desindépendantistes catalans. Dans ce contexte, le bipartisme est de plus en plus remis en question par l'émergence de nouveaux mouvements politiques critiquant les partis traditionnels (Podemos pour la gauche radicale,Ciudadanos au centre-droit,Vox à l'extrême-droite), créant une certaine instabilité politique et rendant difficile la formation de majorités parlementaires, surtout à partir desélections générales de 2015.

Politique

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Palais royal de Madrid.
Article détaillé :Politique en Espagne.

Depuis 1978, l'organisation politique de l'Espagne est régie par laconstitution de la même année qui établit un régime demonarchie constitutionnelle et un État social etdémocratique de droit et la pluralité des partis politiques.

Le monarque dispose de pouvoirs politiques et symboliques, définis par l'article 62 de la constitution : il est le chef de l'État et des armées, ratifie les lois, nomme le président du gouvernement, peut dissoudre le Parlement sur proposition de ce dernier. Par ailleurs (art. 56), il est le représentant de l'État espagnol dans les relations internationales, notamment vis-à-vis des liens avec le monde hispanique. L'actuel souverain estFelipeVI. Le pouvoir exécutif est néanmoins détenu par le président du gouvernement.

Leprésident du gouvernement (Presidente del Gobierno) (rôle comparable à celui d'unPremier ministre), est à la tête de l'exécutif pour une durée de quatre ans renouvelable. Le président du gouvernement est nommé par le roi après l'acceptation de sa candidature par leCongreso de los Diputados ; il préside le Conseil des ministres.Pedro Sánchez occupe cette fonction depuis le.

Le pouvoir législatif est dévolu auxCortes Generales, qui constitue l'organe suprême de représentation du peuple espagnol. Il est composé d'une chambre basse, leCongrès des députés (Congreso de los Diputados), et d'une chambre haute, leSénat (Senado). Le Congrès des députés compte350 membres élus pour quatre ans au suffrage universel direct. Actuellement, le Sénat est constitué de264 membres dont208 directement élus et56 désignés par les régions.

Le pouvoir judiciaire se compose du Conseil du Pouvoir judiciaire, organe d'administration et de supervision des juges et magistrats ainsi que du personnel exerçant une autorité juridique en Espagne ; le Tribunal suprême, qui chapeaute l'ordre juridique espagnol et juge en dernier appel pour les crimes et délits ainsi qu'en première instance pour certains crimes ou délits d'importance ; les tribunaux supérieurs de Justice, qui composent les hautes juridictions autonomes, font également partie de l'Ordre judiciaire espagnol et sont pour la communauté autonome de rattachement, l'équivalent du Tribunal suprême, ils demeurent toutefois soumis à ce dernier et leur rendus de jugements peuvent être pourvus en appel près du Tribunal suprême. Une spécificité espagnole réside dans l'existence de l'Audience nationale, sorte de tribunal« international » ne jugeant que les étrangers pour des crimes et délits à caractère international ou bien de thèmes particulier pouvant impliquer soit des États tierces, soit plusieurs Communautés, mais également des domaines d'actualité comme les actes terroristes, atteintes au bien de l'État et Communautés ou de ces représentants.

Le Tribunal constitutionnel n'entre pas dans l'ordre judiciaire et n'a pour rôle que la défense de l'ordre constitutionnel, l'application de la Constitution du pays, mais aussi de vérification, validation ou suspension de toutes normes de l'État ou des Communautés contraires à cette dernière. Il est aussi juge du bon déroulement des élections et des résultats, comme dans bon nombre d'autres pays.

Communautés autonomes
Habitants
(2000)
Habitants
(2023)
Andalousie7 340 0528 620 120
Aragon1 189 9091 348 918
Asturies1 076 5671 008 876
Îles Baléares845 6301 231 487
Îles Canaries1 716 2762 236 013
Cantabrie531 159591 151
Castille-La Manche1 734 2612 100 523
Castille-et-León2 479 1182 389 959
Catalogne6 261 9998 021 049
Communauté valencienne4 120 7295 316 478
Estrémadure1 069 4201 053 423
Galice2 731 9002 762 198
Madrid5 205 4087 000 621
Région de Murcie1 149 3291 569 164
Navarre543 757678 103
Pays basque2 098 5962 227 581
La Rioja264 178324 226
Villes autonomes
Ceuta75 24183 284
Melilla66 26386 056

Les élections se déroulent normalement tous les quatre ans. Les dernières élections générales eurent lieu enjuin 2016.

Depuis la transition démocratique, unbipartisme s'est mis en place entre leParti socialiste ouvrier espagnol (Partido Socialista Obrero Español) ou PSOE (centre gauche,social-démocrate), au pouvoir de1982 à1996 avecFelipe González, de2004 à2011 avecJosé Luis Rodríguez Zapatero et depuis avecPedro Sánchez ; leParti populaire (Partido Popular) ou PP (centre droit,conservateur etlibéral sur le plan économique), au pouvoir de1996 à2004 avecJosé María Aznar et de2011 à avecMariano Rajoy. Une coalition de gauche,Gauche unie (Izquierda Unida) ou IU (gauchecommuniste,anticapitaliste etécosocialiste), s'est également régulièrement imposée comme la troisième force du pays depuis sa fondation en1986.

Plusieurs partis ou coalitions autonomistes, nationalistes ou indépendantistes ont pu influer sur la scène politique espagnole en raison de leur poids régional : la fédérationConvergence et Union (Convergència i Unió encatalan) ou CiU (centre etcentre droitcatalaniste,progressiste,libéral etdémocrate chrétien), au pouvoir enCatalogne de [1980 à 2003 avecJordi Pujol et depuis 2010 avecArtur Mas ; laGauche républicaine de Catalogne (Esquerra Republicana de Catalunya) ou ERC (gaucheindépendantiste, catalaniste,sociale-démocrate etrépublicaine), la deuxième force politique deCatalogne depuis 2012 ; l'Initiative pour la Catalogne Verts (Iniciativa per Catalunya Verds encatalan) ou ICV (gauchecatalaniste,fédéraliste,néo-communiste,écosocialiste,anticapitaliste etrépublicaine), ponctuellement associé au niveau national à laGauche unie ou plus récemment àPodemos ; leParti nationaliste basque (Euzko Alderdi Jeltzalea enbasque,Partido Nacionalista Vasco enespagnol) ou EAJ-PNV (centre,abertzale,fédéraliste etdémocrate), au pouvoir auPays basque de 1980 à 2009 avecCarlos Garaikoetxea,José Antonio Ardanza puisJuan José Ibarretxe et depuis 2012 avecIñigo Urkullu ; la coalitionAmaiur (gaucheabertzale) fondée en2011 ; leBloc nationaliste galicien (Bloque Nacionalista Galego engalicien) ou BNG (gauchegalléguiste,nationaliste,socialiste démocratique etsocial-démocrate), qui a participé au gouvernement de laGalice en alliance avec leParti des socialistes de Galice-PSOE de 1987 à 1990 et de 2005 à 2009 ; laCoalition canarienne (Coalición Canaria enespagnol) ou CC (centre etcentre droit,nationaliste etlibéral), au pouvoir auxîles Canaries depuis1993 avecManuel Hermoso,Román Rodríguez Rodríguez,Adán Martín puisPaulino Rivero, allié avec lePP de 1995 à 2005 et de 2007 à 2010 puis avec lePSOE depuis 2011 ; laCoalition Compromís (Coalició Compromís encatalanvalencien) ou tout simplementCompromís (coalition degauchevalencianiste,progressiste etécologiste, qui participe au gouvernement de laCommunauté valencienne en alliance avec lePSOE depuis 2015 ; leForum des Asturies (Foro Asturias enespagnol etForu Asturies enasturien,centre etcentre droit,autonomiste,progressiste etréformiste), au pouvoir dans laPrincipauté des Asturies de2011 à2012 avecFrancisco Álvarez-Cascos ; leParti aragonais (Partido Aragonés enespagnol etPartito Aragonés enaragonais) ou PAR (centre droit,nationaliste,fédéraliste etrégionaliste), au pouvoir enAragon de 1987 à 1993 avecHipólito Gómez de las Roces puisEmilio Eiroa et en coalition avec l'Alliance populaire devenue en 1989 lePP, puis participe au gouvernement de l'Aragon en étant allié auPP de 1995 à 1999 puis avec lePSOE de 1999 à 2011 ; l'Union aragonaisiste (Chunta Aragonesista enaragonais) ou CHA (gauchenationaliste,fédéraliste,écosocialiste etsociale-démocrate), ponctuellement alliée sur le plan national avec laGauche unie ; l'Union du peuple navarrais (Unión del Pueblo Navarro enespagnol) ou UPN (centre droitrégionaliste,fédéraliste,navarriste,conservateur,démocrate chrétien etlibéral), qui était affilié nationalement auPP jusqu'en 2008, au pouvoir dans laCommunauté forale de Navarre de 1979 à 1980 puis en 1984 avecJaime Ignacio del Burgo (es), de 1991 à 1995 avecJuan Cruz Alli puis depuis 1996 avecMiguel Sanz puisYolanda Barcina, en coalition avec lePSOE depuis 2011 ; le PRC (Parti Régionaliste de Cantabrie) autonomiste de centre-gauche et majoritaire au C.A. de Cantabrie, gouvernant en coalition avec le Parti socialiste de Cantabrie-PSC, avec le président Miguel Ángel Revilla, qui gouverne depuis 2003.

Depuis le déclenchement de lacrise économique et sociale en 2008, des mouvements citoyens ont remis en question l'équilibre dubipartisme. Tout particulièrement, deux nouveaux mouvements politiques ont connu une ascension électorale rapide dans les années 2010 sur la base d'un discours critique à l'égard des partis traditionnels et en appelant à renouveler la façon de faire de la politique en s'appuyant sur une démocratie dite citoyenne, participative ou directe : lesCiudadanos ou C's (centre droitconstitutionnaliste,antinationaliste,progressiste etsocial-libéral) ; le collectifPodemos, né dumouvement des Indignés (gauche radicale,populiste,eurosceptique,anticapitaliste etnon violent), qui a obtenu ou soutenu, en association avec laGauche unie et d'autres associations militantes, l'élection deManuela Carmena et d'Ada Colau aux mairies respectivement deMadrid et deBarcelone en 2015.

L'Espagne est membre de l'OTAN[49] et de l'Union européenne[50].

Géographie

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Article détaillé :Géographie de l'Espagne.

Géographie physique

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Localisation et topographie

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Relief de l'Espagne.
Frontières de l'Espagne
PaysLongueur (km)
Portugal1 214
France623
Andorre65
Maroc15,9
Gibraltar1,25

Située en Europe du Sud, l'Espagne occupe la plus grande partie de lapéninsule Ibérique, qu'elle partage avec le Portugal.

En dehors de lapéninsule, le royaume comprend aussi deux archipels (celui desîles Canaries dans l'océan Atlantique et celui desîles Baléares dans lamer Méditerranée), deux villes (Ceuta etMelilla) et quelques îles et îlots au nord duMaroc, comme lesÎles Zaffarines,Peñón de Alhucemas,Peñón de Vélez de la Gomera ou l'îlot Persil. Par ailleurs, l'Espagne revendique la souveraineté sur le rocher deGibraltar.

L'îlot d'Alborán, dans lamer du même nom, appartient également à l'Espagne.

L'Espagne est le quatrième plus grand pays d'Europe, après laRussie, l'Ukraine et la France, et le deuxième de l'Union européenne.

Les limites physiques de l'Espagne sont les suivantes : au nord-est lesPyrénées, qui constituent une frontière naturelle avec la France etAndorre ; à l'est-nord-est lamer des Baléares ; au sud-est lamer Méditerranée ; au sud lamer d'Alboran ; au sud-sud-ouest ledétroit de Gibraltar, qui la sépare de l'Afrique (Maroc) ; à l'ouest le Portugal et l'océan Atlantique ; enfin legolfe de Gascogne au nord-nord-ouest.

Les principaux systèmes montagneux sont lesPyrénées, lesystème ibérique, lacordillère Cantabrique, lesystème central et lescordillères Bétiques.

Plusieursfleuves traversent l'Espagne dont leDuero, l'Èbre, leTage, leGuadalquivir, leGuadiana, leJúcar et leSegura ; son relief en nombreux plateaux lui donne beaucoup de fleuves côtiers dont laBidassoa.

Climat

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Il existe trois grandes zones climatiques[51] :

  • leclimat méditerranéen : caractérisé par un été sec et chaud. Selon laclassification de Köppen, il est dominant dans la péninsule, avec deux grandes nuances : le climat méditerranéen type (climat Csa), présent dans la partie sud et dans le nord-ouest du pays, avec des étés moins caniculaires du fait de la proximité de l'océan ou de l'altitude (climat Csb) ;
  • leclimat semi-aride (Bsk) : il est localisé dans un quart sud-est du pays (notamment dans la région deMurcie) mais aussi autour deValladolid. Contrairement au climat méditerranéen, la saison sèche s'étend au-delà de l'été ;
  • leclimat océanique : températures d'hiver et d'été pondérées par l'océan et épisodes de sécheresse moins accentués et moins réguliers que dans le reste de la péninsule (épisodes pluvieux en automne et en hiver). Le climat océanique-type est quasi absent d'Espagne. Dans certains secteurs d'altitude en Galice et sur les côtes asturiennes et basques, on a essentiellement la nuance aquitaine, qui diffère du climat océanique type par les chaleurs d'été plus importantes et plus orageuses que dans le nord-ouest de l'Europe — température moyenne de juillet de21 °C àSantander contre16 °C àBrest ou àLiverpool.

Mis à part certains secteurs humides de montagne, les précipitations sont faibles et le manque d'eau est un problème dans une grande partie de l'Espagne. Les incendies de forêts sont un problème pour toutes les forêts de la péninsule[52].

Le, l'AEMET annonce que 2022 fut l'année la plus chaude enregistrée dans le pays depuis 1916, avec une moyenne annuelle de 15,5° C. Depuis 2011, la moyenne annuelle de 14,5° C a été dépassée cinq fois. En plus de 2022, les deux autres années les plus chaudes enregistrées auXXIe siècle sont 2017 et 2020[53].

Environnement

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Article détaillé :Environnement en Espagne.

Un rapport deGreenpeace paru en 2015 déplore le fait que les affaires de corruption « se comptent par centaines et laissent derrière elles des espaces naturels couverts de ciment (en raison des constructions), des sols contaminés par les déchets dangereux qui y sont entreposés », ajoutant que « les responsables politiques gouvernent au profit des entreprises »[54].

Lejour du dépassement (date de l'année, calculée par l'ONG Global Footprint Network, à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de l'Espagne[Note 1] est le 28 mai[55]. Les familles espagnoles aisées émettent en moyenne plus de deux fois plus dedioxyde de carbone que les familles modestes[56].

Une grande partie du pays est menacée par ladésertification en raison de certaines pratiques de l'agriculture intensive et duréchauffement climatique. Environ 20 % des sols d'Espagne sont déjà dégradés, héritage des siècles passés, dont principalement la déforestation. En décembre 2019, le conseiller spécial pour l'action climatique du Haut Commissariat desNations unies, Andrew Harper, a averti que la désertification rendrait non viables des localités espagnoles entières, forçant leur résidents à chercher un nouveau lieu où vivre[57].

Géographie humaine

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Démographie

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Article détaillé :Démographie de l'Espagne.
Distribution de la population espagnole en 2005.

L'Espagne comptait 40 499 799 habitants au et 45 116 000 habitants au1er janvier 2007. En 2024, 48 692 804 personnes peuplent l'Espagne[58]. Ladensité de population en 2014, de 87,41 hab./km2, est inférieure à celle de la majorité des autres pays de l'Europe de l'Ouest et sa distribution à travers le territoire national est très irrégulière. Les aires plus densément peuplées se concentrent sur la côte et aux alentours deMadrid, tandis que le reste de l'intérieur se trouve très faiblement occupé.

La population espagnole a augmenté fortement depuis la fin des années 1980 grâce à l'arrivée de plus de trois millions d'immigrants. Entre 2000 et 2005, l'Espagne a connu le plus grand taux d'immigration du monde, en provenance principalement d'Amérique latine, d'Europe de l'Est et duMaroc. Entre 2001 et 2006, le pays a accueilli une moyenne de 600 000 personnes par an[59]. En 2006, cinq millions de personnes, soit 11 % de la population espagnole, étaient de nationalité étrangère[59].

Langues
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Langues d'Espagne,(fr)
Article détaillé :Langues en Espagne.

L'espagnol oucastillan estlangue officielle dans toute l'Espagne. Les autres langues du pays sont officielles, mais seulement dans leurs régions respectives : c'est le cas dubasque auPays basque et enNavarre, ducatalan enCatalogne, auxÎles Baléares et dans laCommunauté valencienne, dugalicien enGalice, et de l'occitanaranais enCatalogne.

Laconstitution espagnole évoque de manière globale la question des langues à l'article 3, mais les modalités exactes varient entre chaque région selon sonstatut d'autonomie.

Administration territoriale de l'Espagne

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Article détaillé :Administration territoriale de l'Espagne.
Carte des provinces d'Espagne, avec sa subdivision territoriale en communautés autonomes et provinces, situant les différentes capitales provinciales.

L'Espagne comporte un État central et trois niveaux d'administration locale :

  • 17communautés autonomes (Comunidad autónoma) : elles ont leur propre parlement et leur propre gouvernement, avec des pouvoirs dans diverses matières.
  • 50provinces (provincia) : dirigées par unedéputation provinciale, dont les membres sont élus au suffrage indirect par les conseillers municipaux.
  • 8 112 municipalités (municipio) : équivalent aux communes des pays francophones.

Il n'existe pas de définition nationale officielle des aires métropolitaines, mais plusieurs communautés autonomes en ont créé, comme l'Aire métropolitaine de Barcelone ou l'Aire métropolitaine de Madrid.

Plusieurs communautés ont également délimité les territoires des comarques comme l'union de plusieurs municipalités en raison de leurs liens historiques ou économiques, mais sans leur propre corps dirigeant (sauf en Catalogne, où existent des conseils régionaux).

Principales agglomérations

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Municipalités les plus peuplées de l'Espagne au 1 janvier 2023
MunicipalitéCommunauté AutonomePopulation
MadridCommunauté de Madrid3 332 035
BarceloneCatalogne1 660 122
ValenceCommunauté Valencienne807 693
SévilleAndalousie684 025
SaragosseAragon682 513
MalagaAndalousie586 384
MurcieRégion de Murcie469 177
PalmaÎles Baléares423 350
Las Palmas de Gran CanariaÎles Canaries378 027
AlicanteCommunauté Valencienne349 282
BilbaoPays Basque346 096
CordoueAndalousie323 763
ValladolidCastille-et-León297 459
VigoGalice293 652
L'Hospitalet de LlobregatCatalogne274 455
GijónAsturies258 313
Vitoria-GasteizPays Basque255 886
La CorogneGalice247 376
ElcheCommunauté Valencienne238 293
GrenadeAndalousie230 595

Économie

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Grand Hôtel Bali,Benidorm, 52 niveaux sur le sol.
Cuatro Torres Business Area, centre d'affaires deMadrid.
Paseo de la Castellana, Madrid.
Articles détaillés :Crise économique espagnole,Crise économique mondiale des années 2008 et suivantes etÉconomie de l'Espagne.

Restée longtemps un paysagricole, l'Espagne a connu d'importantes mutations socio-économiques dans le dernier quart duXXe siècle. Elle possède aujourd'hui une économie diversifiée, grâce notamment à la croissance rapide de l'industrie depuis les années 1950 et à l'essor du tourisme. Entre1995 et2001, les emplois industriels ont augmenté de 38 %[réf. nécessaire]. En 2024, l'Espagne est classée en28e position pour l'indice mondial de l'innovation[60].

À partir de1964, une série de plans de développement[évasif] ont contribué à l'expansion économique du pays. Les développements des industries métallurgiques, automobiles et textiles, de la construction navale et de l'extraction minière ont été privilégiés. L'Espagne est devenue en moins de vingt ans une grande puissance industrielle, immobilière et agricole. Le tourisme est aussi très important, représentant 5 % duproduit intérieur brut[Quand ?]. Le pays reste toutefois dépendant du BTP et de la construction de logements, dont la production représente plus de 12 % du PIB[Quand ?].

L'État-providence est peu développé en Espagne[61] : le pays possède un taux deprélèvements obligatoires très bas (37 % du PIB) et les dépenses sociales parmi les plus faibles de lazone euro (20,3 % du PIB)[61]. En 2017, l'Espagne compte deux fois plus de « supers riches » qu'avant la crise de 2008[réf. nécessaire]. La concentration des richesses y est donc plus forte qu'en France ou en Europe du Nord.

L'Espagne a connu une gravecrise en 2008, en lien avec la crise économique mondiale. Celle-ci a d'abord commencé avec une crise de laconstruction[62] due à l'effondrement des prix, puis lacrise économique mondiale de 2008 a encore aggravé la situation. Cette crise s'est caractérisée par une très forte montée duchômage, qui touchait plus de 26 % de la population active au deuxième trimestre 2012, contre environ 8 % un an auparavant[réf. nécessaire]. En 2016, le taux de chômage espagnol est le plus élevé de l'Union européenne après celui de laGrèce, bien qu'il ait baissé[63]. Les jeunes (16-24 ans) sont les plus affectés, avec un pic de 55,9 % en août 2013 et une moyenne de 40 % de chômage en 2020[64]. La précarisation de l'emploi (contrats temporaires, facilités de licenciement…) en est une autre caractéristique[65]. Cette crise crée une fracture sociale en Espagne qui s'est propagée dans le reste du monde avec entre autres lemouvement des Indignés.

Les inégalités connaissent une forte augmentation. Selon le Rapporteur spécial de l'ONU sur l'extrême pauvreté : « il y a deux Espagnes très différentes […]. De 2007 à 2017, les revenus des 1 % les plus riches ont augmenté de 24 % tandis que ceux de 90 % des Espagnols ont crû de moins de 2 % »[66]. En 2022, 10 % de la population espagnole détiennent 54 % de la richesse du pays, tandis que les 50 % d'Espagnols les plus pauvres n'en détiennent que 7,8 %[67].

Pauvreté

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Selon l'UNICEF, l'Espagne est l'un des pays développés où la pauvreté infantile est la plus élevée[réf. nécessaire]. En 2017, plus de 1 400 000 enfants vivent dans un état de grande pauvreté[68]. En 2018, l'Institut national des statistiques (INE) indique que 21,6 % de la population espagnole vit dans la pauvreté[69] Les régions les plus affectées par la pauvreté sont l'Estrémadure (38,9 %), l'Andalousie (31 %) et lesîles Canaries (30,5 %). Toujours d'après cette étude, les ménages pauvres sont contraints de consacrer près de 40 % de leur revenu au logement[70].

La commission de l'Organisation des Nations unies sur la pauvreté et les droits de l'homme indique dans son rapport consacré à l'Espagne que 26,1 % de la population (et même 29,5 % pour les enfants) vivent dans la pauvreté en 2019. Le rapport relève également la « quasi inexistence » de logements sociaux à bas prix, le manque de services publics pour les personnes vivant dans la pauvreté en milieu rural, et la précarité dans laquelle vivent des centaines de milliers de personnes disposant pourtant d'un emploi[66].

Philip Alston, le rapporteur spécial de la commission, a déclaré avoir vu des zones que « de nombreux Espagnols ne reconnaîtraient pas comme faisant partie de leur pays », tels qu'un bidonville aux « conditions bien pires qu'un camp de réfugiés », des quartiers pauvres « où les familles élèvent leurs enfants avec un manque de services publics, de cliniques, de centres d'emploi, de sécurité, de routes goudronnées et même d'électricité ». Selon lui, la reprise économique du pays a profité essentiellement aux plus riches et la persistance d'un tel niveau de pauvreté dans un pays développé semble être le résultat d'un choix politique[66].

En 2022, un foyer espagnol sur sept est en situation d'insécurité alimentaire. Beaucoup de personnes dépendent des associations d'aides alimentaires[71].

Agriculture

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Article détaillé :Agriculture en Espagne.

Les vestiges de l'absolutisme sont persistants dans l'agriculture. Le roi, l'Église et les détenteurs de titres de noblesse demeurent les principaux propriétaires terriens du pays, et à ce titre bénéficient des aides européennes au développement des régions (1,85 million d'euros de subvention en 2003 pour la duchesse d'Albe)[72].

Les conditions de travail des travailleurs immigrés sont souvent déplorables : rémunération inférieure au salaire minimum et heures supplémentaires pas toujours payées, manque de protections sanitaires, logements surpeuplés, etc.[73].

Tourisme

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Article détaillé :Tourisme en Espagne.

La situation géographique de l'Espagne, son littoral, ses paysages diversifiés, son héritage historique, sa culture vibrante et ses excellentes infrastructures ont fait de l'industrie touristique internationale du pays l'un des plus importants au monde. L'Espagne dispose d'un ensemble de magnifiques plages attirant un très grand nombre de touristes :Plage de la Granadella,Plage de la Concha,Plage de la Malva-Rosa,Plage de Mónsul,ou les plages de Majorque, …

En 2019, le pays a pour la sixième année consécutive battu un record d’arrivée de touristes étrangers, mais 56 % des Espagnols s'inquiètent de voir monter localement les prix du logement, àBarcelone,Séville,Valence,Bilbao,Malaga,Saragosse,Murcie etMadrid[74] selon une enquête Ipsos pour l’OMT. Le tourisme international en Espagne est devenu le deuxième marché mondial en termes de dépenses, représentant environ40 milliards d'euros, soit environ 5 % du PIB en 2006[75],[76]. Le siège de l'Organisation mondiale du tourisme est situé à Madrid[77].

En 2017, l'Espagne était le deuxième pays le plus visité au monde, avec82 millions de touristes, ce qui représente une cinquième année consécutive de chiffres record[78]. Après la pandémie de Covid-19, l'Espagne retrouve une haute fréquentation touristique, avec un PIB touristique de 159 milliards d'euros en 2022, soit 12,2% du PIB espagnol[79].

Le tourisme y pèse 12,8 % du PIB et 12,6 % des emplois, accueillant un record de 85,1 millions de visiteurs étrangers, mais des mouvements anti-touristes se multiplient auxCanaries, àBarcelone,Malaga,Saint-Sébastien ou encoreSéville, pour dénoncer la pression immobilière et les nuisances sonores et environnementales[80]. En dénonçant un « développement suicide », ils réclament l’arrêt de la construction de deux complexes hôteliers à Tenerife, principale île de l’archipel des Canaries.

Castille-et-León est le leader espagnol dutourisme rural lié à son patrimoine environnemental et architectural[réf. nécessaire].

Culture

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Articles détaillés :Culture de l'Espagne etReligion en Espagne.

Environ 66,3% desEspagnols se disent catholiques et 29,1% se disent non croyant[12]. Cependant, seules 22,7 % des personnes se déclarant catholiques se reconnaissent comme pratiquants réguliers, et le nombre de mariage religieux et de baptême sont en hausse[13]. L’Église espagnole détient plus de 110 000 biens immobiliers et est exemptée de l’impôt foncier, ce qui représenterait une perte annuelle de 2,5 milliards d’euros pour l’État. Ce privilège est contesté par 80 % de la population selon un sondage publié en 2012 dans le quotidienEl Pais[81].

L’Église exerce une influence politique qui parait d'après ses opposants « démesurée par rapport à son poids culturel et sociologique actuel »[81]. En 2013, au moins quatre ministres (Affaires extérieures, Défense, Intérieur, Santé) appartiennent ou sont proches de l’Opus Dei ou de laLégion du Christ[81]. LeParti Populaire (PP) s'est constamment opposé à l'abolition ou à la révision des privilèges économiques dont l’Église bénéficie et entend conforter la place de l’Église au sein des institutions publiques. Le ministre de l’Éducation,José Ignacio Wert, défend notamment en 2013 une proposition de loi qui redonnerait aux cours de religion un caractère obligatoire qu’ils avaient perdu sous le mandat deJosé Luis Rodríguez Zapatero (PSOE). Il propose également d’accorder des subventions supplémentaires aux écoles privées prônant la non-mixité. Le Concordat passé en 1978 entre l’État espagnol et leVatican reconnait à l’Église espagnole le droit de nommer les professeurs de religion, qui sont rémunérés par l’État[81].

Parmi les éléments les plus connus de la culture populaire espagnole, on peut citer, notamment, leflamenco, danse traditionnelle typique du sud du pays et plus particulièrement de l'Andalousie, et une pratique parfois controversée, latauromachie.

Lefrançais fut pendant une longue période la première langue étrangère parlée en Espagne[82]. D'après une étude d'Eurostat de 2013, l'anglais est la langue étrangère la plus maîtrisée par les Espagnols, le français étant en deuxième position[83].

Fêtes et jours fériés
DateNom françaisNom localRemarque
Jour de l'anAño NuevoFête de la nouvelle année
6 janvierÉpiphanieEpifaníaFête desRois mages
19 marsSaint JosephSan JoséSauf enAndalousie,îles Baléares,îles Canaries,Communauté valencienne,Catalogne etLa Rioja
Jeudi saintJueves SantoSauf en Catalogne et dans la Communauté valencienne
Vendredi saintViernes Santo
Fête du TravailDía del Trabajo
2 maiDeux maiDos de mayoSoulèvement contre l'occupation française àMadrid (ne se fête qu'àMadrid)
25 juilletJacques le MajeurSantiago ApóstolSauf en Andalousie, Aragon, Catalogne,Ceuta,Melilla etNavarre.
15 aoûtAssomption de MarieAsunción
12 octobreJour de l'hispanitéDía de laHispanidadFête nationale
ToussaintDía de Todos los Santos
6 décembreJour de laConstitutionDía de la Constitución
8 décembreImmaculée ConceptionInmaculada Concepción
25 décembreNoëlNavidad
Article détaillé :Langues en Espagne.

La langue officielle de l'Espagne est lecastillan. Cependant, cette langue n'est pas la seule qui soit usitée, certaines communautés autonomes ont leur propre langue officielle à côté de l'espagnol ; en voici la liste :

Éducation

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Article détaillé :Système éducatif en Espagne.

Le système éducatif espagnol se caractérise par deux spécificités majeures : sa forte décentralisation, due à l'organisation administrative du pays, et la part importante de l'enseignement privé confessionnel.

Près de 29 % des élèves espagnols redoublent une classe au cours de leur scolarité, l'un des taux les plus élevés parmi les pays de l'OCDE. Une étude de l'ONGSave the Children relève que les élèves issus d'un milieu social défavorisé sont quatre fois plus exposés au redoublement que les élèves issus d'un milieu privilégié[84].

Santé

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La santé publique est une compétence des gouvernements régionaux[85].

Le système de santé publique espagnol traverse une crise profonde depuis plusieurs années, étant durement atteint par les coupes budgétaires au profit d’une santé privée qui tend à se développer pour les classes moyennes élevées. Le manque de personnel est de plus en plus criant : on dénombre, en 2023, une infirmière pour 2 500 habitants, contre une pour 1 000 dans le reste de l’Europe[85].

Depuis le début des années 2000, le système de santé publique est progressivement privatisé[85].

Sport

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Article détaillé :Sport en Espagne.

Le sport en Espagne a été dominé par le football dans la seconde moitié duXXe siècle. Les autres activités sportives populaires sont lapelote basque, lebasket-ball, letennis, lepadel (un dérivé du tennis), lecyclisme, lehandball, lacourse de motos, laFormule 1, lanatation, legolf et leski. L'Espagne a aussi organisé de nombreux événements internationaux comme lesJeux olympiques d'été de 1992 àBarcelone et laCoupe du monde de football 1982.

Notes et références

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Notes

  1. Le jour du dépassement calculé par pays est le jour où le dépassement mondial se produirait si toute la population mondiale consommait comme la population du pays en question

Alpha

  1. .eu, partagé avec les autres pays de l’Union européenne.

Références

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  2. Dans les autres langues officielles, mais que de manière régionale, le nom du pays est
  3. Outre le castillan (ou espagnol), certaines langues sont coofficielles dans leurcommunauté autonome ; à savoir : lecatalan enCatalogne, auxBaléares et dans laCommunauté valencienne, lebasque, auPays basque et dans le quart septentrional de laNavarre,galicien enGalice. L'aranais (dialecte de l'occitan parlé dans laval d'Aran) est coofficiel enCatalogne avec le catalan et le castillan.
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Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Unecatégorie est consacrée à ce sujet :Espagne.

Liens externes

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