Roswell Rudd est diplômé de l’université Yale. Il y a joué avec un groupedixieland, leEli's Chosen Six, au milieu des années 50. Lesextet a joué du jazz traditionnel, duragtime, dupiano stride, au goût du jour, et enregistré deux albums, dont un pourColumbia.
Roswell Rudd enseigne ensuite l'ethnomusicologie auBard College et à l'Université du Maine[2]. Durant une trentaine d'années, Roswell Rudd collabore notamment avecAlan Lomax[3]. Il participe à la mise en place d'une plateforme multimédia, appeléeThe Global Judebox, sur la musique et la chanson dans différentes cultures[4].
Dans lesannées 2000, Roswell Rudd se passionne pour la culture et lamusique africaine, et particulièrement duMali. Il enregistre avec des musiciens de ce pays. SonCD de 2001 Malicool, est une collaboration interculturelle avec le joueur dekoraToumani Diabaté et d'autres musiciens maliens[7]. Roswell Rudd introduit letrombone dans des enregistrements demusique traditionnelle malienne[8]. En 2004, il se produit, avec sa formationTrombone Shout Band à effectuer lors de la4eFestival au Désert, àEssakane, à deux heures de piste de la ville deTombouctou, au Mali.
En 2005, il s'intéresse à une musique d'une contrée encore plus lointaine, en enregistrant un CD, intitulé Blue Mongol, avec le groupeMongolian Buryat, un groupe de musique traditionnelle deMongolie et deBouriatie[9]. Il enregistre également avec des musicienslatinos deNew York.
En parallèle, il effectue desmaster classes et anime des ateliers musicaux auxÉtats-Unis et partout dans le monde[10]. Il codirige un ensemble avecArchie Shepp, ainsi que des tournées avecMalicool, et avec le groupeMongolian Buryat.
Sa proximité et son amitié pour les saxophonistesArchie Shepp etSteve Lacy ont joué un rôle important dans l'évolution musicale de Roswell Rudd, ainsi que ses nombreux enregistrements de la musique deThelonious Monk avec ce même Steve Lacy[6],[11].
Deux compositeurs et pianistes l'ont marqué, en effet, avant d'aborder le free jazz: Thelonious Monk, déjà cité, et qu'il a longuement joué ensuite en compagnie de Steve Lacy, etHerbie Nichols.« Herbie était poète autant qu'il était musicien », a-t-il déclaré,« Lorsque j'ai eu affaire à lui, j'ai réalisé que tout ce que j'avais pu apprendre auparavant ne pesait pas lourd à côté de ce qu'il était à même de m'apporter. Mais, à part le fait qu'il ait réalisé l'importance de Monk au point de le défendre en toute circonstance, il n'existait aucune corrélation entre les musiques de ces deux-là. »[12].
Et dans la façon de jouer du trombone, Roswell Rudd n'a oublié ni les sessions endiablées des étudiants du Eli's Chosen Six, à l'université Yale, ni les trombonistes qui ont précédé le free jazz et le be-bop, notammentKid Ory etJack Teagarden[13].
Serge Loupien, « Jazz. Retrouvailles des deux anciens musiciens de dixieland convertis au free. Lacy fidèle à Rudd. Steve Lacy trio invite Roswell Rudd, ce soir et demain à 20 h 30 et 22 h 30 au Duc des Lombards, 42, rue des Lombards, Paris Ier (01 42 33 22 88). »,Libération,(lire en ligne).
Serge Loupien, « Roswell Rudd and Archie Shepp »,Libération,(lire en ligne).