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Robert d'Harcourt

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Pour l’article homonyme, voirRobertIer d'Harcourt.

Robert d'Harcourt
Fonction
Fauteuil 14 de l'Académie française
-
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Gabriel Henri Marie Robert d'HarcourtVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
H. B.Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Rédacteur à
Famille
Père
Pierre d'Harcourt(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Alix Adelaide de Mun(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Ghislaine de Riquet, Princesse de Caraman-Chimay(d)(à partir de)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Louis Marc d'Harcourt(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Membre de
Grade militaire
Conflit
Distinctions
Blason
Vue de la sépulture.

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Gabriel Henri MarieRobert d'Harcourt, né le àLumigny[1] et mort le àPargny-lès-Reims, est unintellectuelcatholiquefrançais,germaniste,essayiste etrésistant.

Biographie

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Deuxième fils et quatrième enfant ducomte[2] Pierre d'Harcourt et d'Adélaïde-Alix de Mun[3]. Il est le neveu de l'homme politique catholique et académicienAlbert de Mun, demi-frère de sa mère, ainsi que celui deFrançois d'Harcourt,9e duc d'Harcourt.

Élevé dans un milieu aristocratique, il est éduqué par des précepteurs, clercs puis laïcs, jusqu'au baccalauréat. Il est étudiant à partir de 1900 à l'Institut catholique de Paris, d'où il sort licencié en lettres classiques (1902), en histoire (1903) et en allemand (1905)[4]. Il prépare ensuite une thèse de doctorat sur le poète et romancier suisseConrad Ferdinand Meyer[5], soutenue enSorbonne en 1912[6]. Une de ses tantes, Jeanne de La Tour du Pin, lui lègue une ferme dans le Nivernais en 1906 ; cet héritage lui permet de financer ses séjours en Allemagne et en Autriche[4].

Son premier engagement date de, au temps de laquerelle des inventaires qui suit laloi de séparation des Églises et de l'État de1905 ; à24 ans, ce catholique pratiquant est brièvement arrêté avec son frère aîné Joseph lors de l'inventaire de labasilique Sainte-Clotilde de Paris, puis arrêté à nouveau, inculpé de voies de fait pour avoir lancé des projectiles sur des pompiers du haut d'unconfessionnal de l'église Saint-Pierre-du-Gros-Caillou ; il est condamné à6 mois de prison avec sursis[7]. Il milite ensuite à l'Action française et préside sa section du11e arrondissement de Paris avant la Première Guerre mondiale[8].

Il épouse en la fille du princePierre de Riquet de Caraman-Chimay, la comtesse Ghislaine de Caraman-Chimay ( -)[9].

À l', alors qu'il avait été réformé en raison de sa myopie prononcée, il se met à disposition de l'état-major du général d'arméeLéon Durand avec son automobile. Une fois la guerre de mouvement terminée, il se porte volontaire pour servir dans la21e compagnie du325e régiment d'infanterie commandée par son ami JacquesCochin. Il porte le grade de sergent[10]. Il est fait prisonnier en lors d'une offensive de son régiment visant à reprendre le Xon, une hauteur qui dominePont-à-Mousson, et tente par trois fois de s'évader[11]. Il reçoit lacroix de guerre, lamédaille militaire et la Légion d'honneur[12] et conserve de cette guerre une balafre au bas de son visage, issue d'une blessure à la mâchoire en 1915, et le bras droit en écharpe, à la suite de sa troisième tentative d'évasion en 1917.

Il préside à nouveau la section d'AF du11e arrondissement après la guerre, durant l'année 1919[13]. Ses souvenirs de captivité paraissent dans les pages de laRevue universelle puis sont publiés en 1922 par laNouvelle librairie nationale, liée à l'AF[14]. La condamnation pontificale de l'AF et le refus des dirigeants royalistes et nationalistes de se plier aux pressions de la hiérarchie de l'Église catholique l'amènent à rompre avec l'AF, mais sans renier son ancien engagement, son« idéal politique » royaliste et sa fidélité auprétendant au trône de France, et en soulignant son admiration pour l'enseignement deCharles Maurras[15].

Cet aristocrate enseigne à partir de 1920 la langue et la littérature germaniques à l'Institut catholique de Paris, jusqu'à sa retraite en 1957. Il est professeur titulaire de la chaire de cet enseignement en 1925[16]. Il poursuit ses séjours en Allemagne et en Autriche.

Sa connaissance de l'Allemagne le conduit à dénoncer dès 1933 le caractère néfaste durégime nazi dans de nombreux articles, de revues (Études,Revue des Deux Mondes) et de journaux, commeLa Croix[17],L'Écho de Paris,Le Correspondant, ouLe Figaro[18]. En, il donne àLa Revue des Deux mondes un article sur « la terreur hitlérienne ». En1936, il publieL'Évangile de la force, son ouvrage le plus célèbre, dans lequel il s'élève notamment contre l'embrigadement des jeunes Allemands au sein des mouvements nazis et il souligne l'incompatibilité radicale entre l'idéologie raciste nazie et le christianisme[19]. Il donne également des conférences sur l'Allemagne d'Hitler[20]. Il dénonce le catholiqueFranz von Papen et le cardinal archevêque de VienneTheodor Innitzer qui accueillit favorablement l'Anschluss[21]. Il collabore à la fin desannées 1930 au quotidienL'Époque d'Henri de Kérillis et soutient ce dernier dans sa croisade contre le danger hitlérien et lesaccords de Munich de 1938 :

« Je tenais à vous dire mon admiration sans réserve pour vos magnifiques et généreux articles, pleins de flamme et de vérité vengeresses, réconfort quotidien pour quiconque sent encore « français » … Au milieu de toute la presse conservatrice,L’Époque aura été le seul journal fidèle à la ligne de l’honneur (qui coïncidait de si éclatante manière avec l’intérêt français)[22]. »

Il a écrit dans ce journal après ces accords :

« La faute la plus grave de beaucoup d'hommes de droite : ils paraissent se résigner à laisser le patriotisme, ou du moins l'expression du patriotisme, glisser à gauche. (…) La position de la paix à tout prix, si elle nous vaut des bulletins, nous fait perdre le seul titre que l'on pouvait difficilement contester aux partis conservateurs : la fierté patriotique et la générosité devant la perspective du sacrifice[23]. »

Durant l'Occupation, Robert d'Harcourt devient une des figures de larésistance intellectuelle en s'engageant dans la presse clandestine,Témoignage chrétien etDéfense de la France[24], et en publiant tracts et brochures, telles sesLettres à la jeunesse française, à partir de 1941, imprimées à ses frais et publiées sous le pseudonyme H. B. (Harcourt-Beuvron)[25],[26]. Son fils aîné, Pierre, est arrêté et emprisonné en 1941, son deuxième fils, Charles, en 1943 et ces deux résistants sont déportés au camp de concentration deBuchenwald[27]. Son frère ainé, Joseph, est quant à lui mort en 1940 durant lacampagne de France.

Carte de visite manuscrite de Robert d’Harcourt (1881–1965), intellectuel catholique français.

AvecErnest Seillière,Jean Tharaud,René Grousset etOctave Aubry, il est une des cinq personnes élues le à l'Académie française lors de la première élection groupée de cette année visant à combler les très nombreuses places vacantes laissées par la période de l'Occupation. Il est reçu le parGeorges Grente, archevêque du Mans et académicien, aufauteuil 14, celui du maréchalLouis Franchet d’Espèrey.

Il collabore au quotidien démocrate-chrétienL'Aube, à laRevue de Paris[28], à l'hebdomadaireCarrefour, en tant que spécialiste de l'Allemagne.

Il préconise très tôt laréconciliation franco-allemande[6]. Il est membre du conseil d'administration d’un club de réflexion international, conservateur et chrétien, fondé à Munich en 1951, laAbendländische Akademie (Académie occidentale) aux côtés de personnalités surtout allemandes liées à laCDU/CSU, et de quelques autres personnalités françaises, catholiques (Paul Lesourd, également professeur à l’Institut catholique,Gabriel Marcel) ou protestantes (René Gillouin)[29].

Il est aussi membre du comité national de l'Amitié judéo-chrétienne, présidé parJacques Madaule, et cosigne un de ses textes en 1953, déplorant« certains procédés qui ont été employés pour éviter de rendre des enfants à leur famille », à l'occasion de l'affaire Finaly[30].

Il cosigne en 1954 une déclaration en faveur de laCommunauté européenne de défense (CED)[31]. Dans le contexte de laguerre d'Algérie, il cosigne en 1960 leManifeste des intellectuels français pour la résistance à l'abandon[32].

Le comte Robert d'Harcourt, mort le peu de temps après sa femme, repose au cimetière dePargny-lès-Reims.

Distinctions

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Hommage

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Publications

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  • Traducteur deL'Esprit de la liturgie, de Romano Guardini, Paris, Plon, 1930, original allemand en 1918.

Notes et références

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  1. Archives de la Seine-et-Marne, commune de Lumigny, acte de naissanceno 20,année 1881 (vue 114 et 115/177) (sans mention marginale de décès)
  2. Ce titre est ditde courtoisie car il n'a pas d'existence légale.
  3. « Charles-Pierre, comte d'Harcourt », surpagedhistoire.com(consulté le)
  4. a etbNouvelles de l'Institut catholique de Paris, [texte intégral (page consultée le)] 
  5. Bruno Permezel,Résistants à Lyon : 1 144 noms, Éditions BGA Permezel,,p. 244
  6. a etbJean de La Rochefoucauld, « Robert d’Harcourt, témoin exigeant du couple franco-allemand »,Revue des Deux Mondes,‎
  7. « L'assaut de Sainte-Clotilde : Les arrestations »,La Croix,‎(lire en ligne),« Le sac de l'église Saint-Pierre du Gros-Caillou : Les arrestations »,La Croix,‎(lire en ligne),« Les manifestants dans les églises »,Le Matin,‎(lire en ligne),« La Séparation : Les poursuites »,La Justice,‎(lire en ligne),« Les tribunaux : Les émeutes dans les églises »,Le Rappel,‎(lire en ligne),Nouvelles de l'Institut catholique de Paris 1981,p. 28.
  8. L'Action française,,Ibid.,,Ibid.,,Ibid.,
  9. Le Gaulois,,Ibid.,
  10. Henri, vicomte d'Argent de Deux-Fontaines,Mémoires de guerre, Tours,
  11. Robert d'Harcourt,Souvenirs de captivité et d'évasions 1915-1918, Paris,Payot,
  12. « Bulletin de l'Institut catholique de Paris », surGallica,(consulté le)
  13. L'Action française,,Ibid.,,Ibid.,,Ibid.,,Ibid.,,Ibid.,
  14. « L'Action française », surGallica,(consulté le)
  15. L'Action française, (Lettre de Robert d'Harcourt),Ibid., (Lettre de R. d'Harcourt),L'Écho de Paris,1er avril 1927 (Lettre de R. d'Harcourt), Jacques Prévotat,Les milieux catholiques d’Action française, dans Michel Leymarie,Jacques Prévotat (dir.),L’Action française: culture, société, politique, Presses universitaires du Septentrion, 2008 (Lire en ligne)
  16. Nouvelles de l'Institut catholique de Paris, 1982,op. cit.,pp. 33-40,Nouvelles de l'Institut catholique de Paris, 1965
  17. R. d'Harcourt, « Hitleriana ou l'épuration du calendrier »,La Croix,,
  18. « Figaro : journal non politique », surGallica,(consulté le)
  19. Michel Grunewald, « Un témoin engagé de la renaissance de l'Allemagne : Robert d'Harcourt et les Allemands (1945-1958) » Dans : Patricia Oster/Hans-Jürgen Lüsebrink,Am Wendepunkt : Deutschland und Frankreich um 1945 : zur Dynamik eines transnationalen kulturellen Feldes, Transcript Verlag, 2008,p. 64.
  20. « La Croix », surGallica,(consulté le)
  21. Jean Chaunu,La chrétienté paradoxale, Francois-Xavier de Guibert, 2017
  22. L'Époque,
  23. R. d'Harcourt, « L'heure de l'humiliation »,L'Époque,
  24. Harry Roderick Kedward (en),Naissance de la Résistance dans la France de Vichy : 1940-1942 ; idées et motivations, Éditions Champ Vallon, 1989,p. 211.
  25. Nouvelles de l'Institut catholique de Paris, 1982,op. cit.p. 47 etp. 70-100, Bernard Comte,L'honneur et la conscience: catholiques français en résistance (1940-1944), Éditions de l'Atelier, 1998,p. 193-195
  26. Jean de La Rochefoucauld, « Robert d’Harcourt, témoin exigeant du couple franco-allemand », dans laRevue des deux mondes, 25 octobre 2016. Harcourt-Beuvron : du nom de la branche de sa famille.
  27. « Musée de la résistance en ligne », surmuseedelaresistanceenligne.org(consulté le)
  28. « Discours de réception de Jean Mistler », suracademie-francaise.fr(consulté le)
  29. Guido Müller, Vanessa Plichta, « Zwischen Rhein und Donau. Abendländisches Denken zwischen deutsch-französischen Verständigungsinitiativen und konservativ-katholischen Integrationsmodellen 1923-1957 », inRevue d’histoire de l’intégration européenne, 1999,vol. 5,no 2,p. 35-36 (en ligne sur ceru.public.lu)
  30. Paris-presse, L’Intransigeant,,p. 5
  31. « Le général Béthouart le cardinal Saliège et douze personnalités signent une déclaration pour la C.E.D. »,Le Monde,
  32. Jean-Pierre Rioux, Jean-François Sirinelli (dir.),La Guerre d'Algérie et les intellectuels français, Complexe, 1991,p. 112, « Un manifeste d'intellectuels français s'élève contre " un certain nombre de déclarations scandaleuses " »,Le Monde,
  33. ab etc« Cote 19800035/644/74392 »,base Léonore,ministère français de la Culture

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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Louis Franchet d'Esperey
Robert d'Harcourt
1946-1965
Jean Mistler
v ·m
Composition de l'Académie française au jour de son élection(14 février 1946)
Par numéro
de fauteuil

11.fauteuil vacant
12.fauteuil vacant
13.fauteuil vacant
14.Robert d'Harcourt
15.Ernest Seillière
16.fauteuil vacant
17.Georges Lecomte
18.fauteuil vacant
19.fauteuil vacant
20.Henry Bordeaux

Par date
d'élection
v ·m
Composition de l'Académie française au jour de sa mort(18 juin 1965)
Par numéro
de fauteuil
Par date
d'élection
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