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Nom de naissance | Robert Marie Gilbert Henri Scipion |
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Robert Scipion, né le àLa Celle-Saint-Cloud et mort le àParis9e[1],[2], est unjournaliste etverbicrucistefrançais.
Il est élevé dans une famille bourgeoise ne cachant pas ses sympathies pour lesCroix de Feu. Dès sa sortie de l’adolescence, il baigne dans le milieu surréaliste autour des créations théâtrales dugroupe Octobre et des frèresJacques etPierre Prévert. Pierre, le cinéaste, le prend comme assistant pourAdieu Léonard (1943), film où il est figurant avec son amiJacques-Laurent Bost. Intime deJean-Paul Sartre, celui-ci l’amène à fréquenter assidûment leCafé de Flore pendant l’Occupation. Il intègre alors la « bande » de Sartre tout en découvrant l'existentialisme qui soude la garde rapprochée du philosophe (Alexandre Astruc,Jean Cau,Jacques-Francis Rolland,Jean Pouillon). Il n’en partage pourtant pas le goût pour les discussions de nature philosophique ou politique et apparaît un peu comme« l'Aramis de ces Mousquetaires de l'engagement » auquel il oppose« non sans courage une morale du détachement, du droit au calembour, à la poésie, à la paresse »[3].
Lancé dans le journalisme en 1944, il fait la connaissance d’Ernest Hemingway qui, apprenant son nom lui répond lors de leur présentation :« I am not Hannibal[4] ». À cette occasion, il entre en contact avec son secrétaire,Marcel Duhamel, et un an plus tard, publiePrête-moi ta plume (Gallimard, 1945), un roman policier pastiche dont chaque chapitre est écrit à la manière d’un écrivain. Il mène ensuite une carrière de reporter à l’étranger. En 1945, il est ainsi envoyé parLibération à Berlin où il rencontreHenri de Turenne,Claude Roy etEdgar Morin. Il part aussi pour la Hongrie, puis la Yougoslavie où il passe un mois en prison pour avoir suscité la méfiance des autorités. Fin 1946, il s’embarque avec ses amis (Jacques-Francis Rolland,Jacques Gall etJean Chesneaux) pour un long voyage qui le fera aller d’Égypte en Inde avant de s’achever en Indochine.
Rentré en France, il écrit sous pseudonyme des romans policiers et en traduit pour laSérie noire, comme leRequiem des blondes (Gallimard, 1949) (Blonde's Requiem), deJames Hadley Chase[2], tout en effectuant desréécritures pour différents journaux. Il travaille aussi à l’adaptation télévisée de deux séries culte :la Poupée sanglante, deGaston Leroux, etL'Île aux trente cercueils, deMaurice Leblanc[2].
En, il signe leManifeste des 121, titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans laguerre d’Algérie ».
Il écrit ses premiersmots croisés afin de tromper son ennui lors d’un reportage dans les mers du Nord sur les baleines. Venant à les proposer à son amiSerge Lafaurie, ils sont alors publiés dansLe Nouvel Observateur dès 1967 avant de l’être àParis Match et auCanard enchaîné[2]. Innovant par un style de définitions où les astuces, l’humour et les doubles sens dominent, il acquiert une notoriété avec des définitions du genre[2] :
En 1981, il revient à l’adaptation cinématographique pour lesMémoires de deux jeunes mariées d'après l'œuvre deBalzac, réalisées parMarcel Cravenne[2]. S’il perd l’usage de la vue à la fin des années 1990, il n’en conserve pas moins la passion de bibliophile qui le lie d’amitié au dessinateurWiaz.
Georges Perec fait référence au «Du vieux avec du neuf »dans le chapitre 70 deLa Vie mode d'emploi.
«La solution était évidente, aussi évidente que le problème «Du vieux avec du neuf », en onze lettres, de Robert Scipion».