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Robert Mandrou

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Pour les articles homonymes, voirMandrou.

Robert Mandrou
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Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Robert Louis René MandrouVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Jacques-Jean RobertVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Mouvement
Directeur de thèse
Distinctions
Archives conservées par
Archives nationales (AB/XIX/4420-AB/XIX/4478)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

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Robert Mandrou est unhistorienfrançais, né le àParis et mort le dans la même ville, spécialiste de l'Histoire de France à l'époque moderne, disciple deLucien Febvre, secrétaire de la revueAnnales, Économies, Sociétés, Civilisations, de1954 à1962 et initiateur, avecGeorges Duby, de l’histoire des mentalités.

Biographie

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Jeunesse et formation

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Issu d'un milieu modeste, sa mère estcouturière, son pèrecheminot. Il passa son enfance à Belleville, quartier ouvrier de l'est de Paris puis quitta la capitale son père étant muté à Saint-Étienne.

Après ses études secondaires au lycée deSaint-Étienne, il fut admis enhypokhâgne àClermont-Ferrand en 1939 et enkhâgne aulycée du Parc àLyon. Il échoua au concours d'entrée à l'École normale supérieure.

Il fut particulièrement marqué par laSeconde Guerre mondiale qui le contraignit en 1942 à intégrer lesChantiers de jeunesse puis à partir auservice du travail obligatoire, d'abord commeouvrier, puis commebûcheron dans leHarz. Il améliora sa connaissance de la langue allemande et apprit l'italien.

Malgré ces circonstances dramatiques, il resta attaché à l'Allemagne et en devint l'un des rares spécialistes français, bons connaisseurs des sources et de l'historiographie allemandes. Sa thèse complémentaire est d'ailleurs consacrée auxFugger, propriétaires fonciers enSouabe (1969) et il est le fondateur de la Mission historique française àGöttingen (1977).

En, il fait partie des trente-quatre signataires de la déclaration rédigée parLéon Poliakov etPierre Vidal-Naquet pour démonter la rhétoriquenégationniste deRobert Faurisson[2].

Carrière universitaire

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Agrégé d'histoire en1950[3], Robert Mandrou fut professeur àSaint-Étienne,Clermont-Ferrand puis aulycée Voltaire àParis en 1954. Il fut ensuite, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (1957),professeur à l'université de Nanterre (1968), la maladie le contraignit à une retraite anticipée (1980).

Lucien Febvre le considérait comme son fils spirituel et lui permit de devenir secrétaire de la revue LesAnnales en 1954.

Querelle avec Fernand Braudel

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Une mise au point s'impose sur les tensions qu'il a avecFernand Braudel à propos de l'héritage intellectuel deLucien Febvre. D'une part, la publication d'Honneur et Patrie en1996 par Thérèse Charmasson et Brigitte Mazon met un terme à la méchante rumeur qui accusait Robert Mandrou d'avoir pris et perdu le manuscrit de Lucien Febvre, qui est retrouvé dans des archives deFernand Braudel transportées en1966 auchâteau de Tocqueville. Par ailleurs, Jean Lecuir, dans saGenèse de l'introduction à la France moderne (postface à la quatrième édition,p. 422-467), rend justice à la rigueur de Robert Mandrou, qui a voulu faire de ce livre un ultime hommage à la mémoire de Lucien Febvre et est soutenu en cela par Madame Febvre, qui lui avait communiqué les fiches et ébauches disponibles dans les papiers de son mari pouvant lui être utiles. Ce livre, qu'il rédige en totalité et nourrit de ses propres recherches, devait être, dans leur esprit, cosigné Lucien Febvre-Robert Mandrou, comme l'étaitL'apparition du livre d'Henri-Jean Martin. S'il ne l'est pas, c'est parce que Fernand Braudel s'y oppose tant auprès de Robert Mandrou que de Madame Febvre. Robert Mandrou s'incline en signant ce livre de son seul nom mais en le dédicaçant « À Lucien Febvre, en totale fidélité ». Peu après la publication du livre, Robert Mandrou se voit retirer sans ménagement le secrétariat desAnnales par Fernand Braudel.

Robert Mandrou meurt quelques semaines aprèsPhilippe Ariès avec lequel il a dirigé la collection « Civilisations et mentalités » chezPlon. Ses archives personnelles sont conservées aux Archives nationales, à Pierrefitte-sur-Seine, sous les cotes AB/XIX/4420-AB/XIX/4478 :Inventaire du fonds

Apport à l'histoire des « psychologies collectives »

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Acteur original du renouvellement de l'histoire desannées 1960-1980, il est l'un des derniers disciples deLucien Febvre qui lui confie le secrétariat de rédaction desAnnales en1954, fonction qu'il assure jusqu'à la rupture avecFernand Braudel (1962) auquel l'opposèrent tant le tempérament que l'orientation à donner auxAnnales tout en préservant l'héritage de Lucien Febvre.

Fidèle aux intuitions et aux projets de Lucien Febvre, cet « inlassable pionnier » qui possède « la lumineuse rigueur d'un maître »[4] lance très tôt sa réflexion sur le champ peu exploré des « psychologies collectives ». Sa magistraleIntroduction à la France moderne, essai de psychologie historique 1500-1640 (1961) a fait date et se pose en exemple de démarche critique pour aborder le penser et le sentir des sociétés précédant les bouleversements de larévolution industrielle. Ce maître ouvrage pose le problème d'une histoire « des sensibilités » ou « des mentalités » abordée également, mais de façon différente, parPhilippe Ariès puisFrançois Lebrun,Jean-Louis Flandrin,Michel Vovelle etRobert Muchembled et qu'on élargit depuis une décennie en l'englobant dans une histoire « culturelle » qualifiée plus récemment encore d'histoire des « représentations ». La même démarche préside à l'analyse deLa Bibliothèque bleue de Troyes (1964) qui le conduit à se pencher sur les sensibilités populaires et la définition, hautement controversée, de « la culture populaire auxXVIIe etXVIIIe siècles ».

Sa thèse, publiée sous le titreMagistrats et sorciers en France auXVIIe siècle. Une analyse de psychologie historique (Plon,1968), prolonge cette histoire des mentalités à laquelle il donne une problématique nouvelle. Mais la poursuite d'une incursion déjà suggérée par Lucien Febvre vers l'anthropologie historique n'est pas le seul centre d'intérêt de Robert Mandrou. On lui doit également, avecGeorges Duby, uneHistoire de la civilisation française (1958, revue parJean-François Sirinelli,Pocket,1998), quatre fois rééditée en dix ans et publiée en neuf langues dont l'anglais (New York,1964 etLondres,1965), lepolonais (1965 pour la première édition), l'espagnol (Mexico,1966) et l'italien (1968).

Sa remarquable synthèseLouisXIV et son temps (1661-1715), qui succède àLa Prépondérance française dans la prestigieuse collection « Peuples et civilisations » (PUF,1973) s'impose par la rigueur et la clarté de l'écriture. Il en est de même avecDes humanistes aux hommes de sciences (Seuil,1973) qui replace le rôle des intellectuels dans le contexte socio-culturel de la création, de la diffusion et de l'audience de leurs idées. Sa réflexion s'élargit à l'Europe dans une histoire comparative des monarchies européennes avecL'Europe « absolutiste ». Raison et raison d'État, 1649-1755 (Fayard,1977) publiée d'abord enallemand l'année précédente. La maladie et le repli n'ont pas permis le total épanouissement d'une pensée riche et subtile. Si, comme le souligneRoger Chartier, « l'historien fut victime d'un injuste oubli[5] », nombreux sont aujourd'hui ceux qui le reconnaissent, avecPhilippe Ariès, comme l'un des pionniers de l'histoire des représentations.

Publications

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Sources

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La biographie par Dominique Biloghi, dans leDictionnaire biographique des historiens français et francophones deChristian Amalvi (Boutique de l'Histoire, 2004), a servi de base à cette biographie, avec l'autorisation de l'auteur et du directeur de publication.

Sur la biographie de Robert Mandrou, on pourra, pour plus de détails, lireHistoire sociale, sensibilités collectives et mentalités. Mélanges Robert Mandrou, PUF,1986 (en particulier « Robert Mandrou. L'itinéraire d'un historien européen » parPhilippe Joutard et Jean Lecuir,p. 9-20, avec la bibliographie de ses œuvres par Françoise Parent-Lardeur (p. 21-31) ; « En hommage à Robert Mandrou »,no 18-19 d'avril-, desCahiers du Centre de recherches historiques, M. Cottret, Ph. Joutard, J. Lecuir, postface à la quatrième édition de l'Introduction à la France moderne,Albin Michel, 1998,p. 421-639 ; François Lebrun, « Magistrats et sorciers de Robert Mandrou »,L'Histoire,no 273,,p. 98 ; François-Olivier Dorais, « Présence et influence de Robert Mandrou au Québec »,Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 69,no 3, hiver 2016,p. 59-82.

Notes et références

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  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-10zz92nel--1sf7lgmjsugcz »
  2. Valérie Igounet,Histoire du négationnisme en France, Paris,Le Seuil,coll. « La Librairie duXXe siècle »,, 691 p.(ISBN 2-02-035492-6),p. 237.
  3. « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 », surcnrs.fr(consulté le).
  4. R. Chartier,Le Monde,.
  5. Le Monde,.

Liens externes

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