Pour les articles homonymes, voirDelpire.
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité | |
Activité | |
Conjoint |
Site web |
---|
Robert Delpire, né le et mort le àParis, est unéditeur,galeriste,producteur de cinéma,publicitaire etcommissaire d'exposition français, spécialisé dans le domaine de laphotographie. Il est le fondateur duCentre national de la photographie.
Né d'un père ouvrier[1], Robert Delpire[2] entreprend des études de médecine, joue aubasket dans l'équipe universitaire et fréquente la Maison de la médecine, qui regroupe les activités culturelles et sportives des étudiants[3].
En 1950, âgé de 23 ans, il se voit confier la responsabilité du journal de la Maison de la médecine[3],[4] : il transforme ce journal en une« luxueuse revue »[5] culturelle d'avant-garde qu'il rebaptiseNeuf[3],[4],[6],[1],[7] et qu'il finance grâce aux laboratoires pharmaceutiques[3],[4]. Il réunit dans cette revue littérature, photographie et dessin : sans être introduit dans les milieux culturels de l'époque, il entre en contact avec des écrivains commeGeorges Duhamel,André Breton,Claude Roy,Henry Miller,Jacques Prévert, avec des photographes commeHenri Cartier-Bresson,Robert Doisneau,Brassaï ouRobert Frank et avec des dessinateurs[5] commeAndré François,Saul Steinberg qu'il publie dans sa revue[3],[6]. De ses rencontres avec ces artistes naissent des amitiés artistiques et Robert Delpire abandonne ses études de médecine[3].
Dans la continuité de la revueNeuf qu'il animait, il fonde en 1955 une maison d'édition à son nom, les éditions Delpire[5], à laquelle il associe comme directeur artistiquePierre Faucheux et fait collaborer le plasticienJacques Monory et l'écrivainAlain Bosquet[3]. Puis il devient directeur artistique de la revueL'Œil[8] dont il invente la forme visuelle[7],[9] ; il reste huit ans à la direction artistique deL'Œil[9].
Aux éditions Delpire, il publie Brassaï, Cartier-Bresson etJosef Koudelka[3], il découvreRobert Frank dont il décide d'éditer un livre de photographies sur son prochain voyage auxÉtats-Unis[4]. Ce livre,Les Américains, publié en 1958 dans le cadre de la collection « Encyclopédie essentielle », est un échec commercial[3],[7] mais deviendra un livre culte sur l'histoire de la photographie[3],[4],[7]. Robert Delpire publie également des dessinateurs[5] comme son ami André François (Les Larmes de crocodile, 1956)[3] ouMaurice Sendak (Max et les maximonstres, 1967)[6].
En 1963, il ouvre unegalerie àSaint-Germain-des-Prés où il expose photographes, illustrateurs et graphistes[4],[7]. Ilproduit également des films, en particulierQui êtes-vous, Polly Maggoo ? (1966) etCassius le grand deWilliam Klein[6],[7],[9].
En 1964, Delpire publieLa Tour Eiffel, un album conçu à partir d'un texte deRoland Barthes.
Les activités éditoriales et artistiques de Robert Delpire sont rendues possibles, financièrement, grâce à l'agence de publicité[3],[7] qu'il crée au début des années 1960[9]. Cette agence emploie jusqu'à 140 personnes et pour les publicités, Delpire fait travailler ses photographes favoris telsMarc Riboud,William Klein ouSarah Moon, qui deviendra son épouse[3]. Les portraits de femmes romantiques réalisés par Sarah Moon pourCacharel sont remarqués[4].
L'amitié entre Pierre Bercot, président de Citroën, et Robert Delpire, vaut à ce dernier de voir son agence chargée pendant près de quinze ans de la communication et de la publicité de la société AutomobilesCitroën[10],[3], pour qui elle réalise de nombreux catalogues, marquant par leur esthétique en matière de graphisme et de photographie. Elle travaille aussi pourBNP etL'Oréal[3].
En 1976, l'agence de publicité Delpire est vendue à lasociété RSCG, dont l'un des associés,Jacques Séguéla, avait collaboré, quelques années auparavant, à l'agence Delpire.
En 1982,Jack Lang confie à Robert Delpire la création duCentre national de la photographie (CNP)[3],[4]. Directeur du CNP jusqu'en 1996[6],[7], il y organise plus de 150 expositions dans les 2 000 mètres carrés duPalais de Tokyo[4], qui devient le premier grand musée de France consacré à la photographie[1]. Par le choix des expositions, il manifeste son goût pour la photographie classique et narrative qu'il préfère à une photographie conceptuelle se rapprochant de l'art contemporain[3].
Comme directeur du CNP, Delpire crée et dirige la collection « Photo Poche », collection de livres de petit format, à la couverture noire, à prix modéré et présentant des monographies de photographes[3]. Certains numéros de la collection sont de véritables succès de librairie, se vendant à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires, comme celui consacré àRobert Doisneau ou celui surHenri Cartier-Bresson[3],[1]. Delpire conservera la direction de la collection « Photo Poche » lorsque celle-ci sera reprise parNathan puis parActes Sud[7],[11].
Robert Delpire est mort à Paris14e, à l'âge de 91 ans[3],[7].
En 1995, Robert Depire reçoit la médaille du centenaire de laRoyal Photographic Society[12], il est lauréat duprix pour l'œuvre d'une vie en 1997 et duprix culturel de la Société allemande de photographie en 2007.
En 2009, lesRencontres d'Arles et laMaison européenne de la photographie lui consacrent une exposition, « Delpire & Cie » ; cette exposition est présentée à Arles puis à Paris[9],[13].
Sur les autres projets Wikimedia :