Altman est né àKansas City dans le Missouri d’un père né de bonne famille,courtier enassurance et passionné de jeux d’argent, Bernard Clement Altman, et d’une descendante des pèlerins duMayflower originaire duNebraska, Helen Mathews. Les ancêtres de Robert Altman étaient allemands, anglais et irlandais. Son grand-père paternel, Frank Altmann Sr. change son nom de famille en « Altman ». Robert Altman reçoit une éducation catholique stricte. Il fréquente les lycées Rockhurst et Southwest de Kansas City avant d’être envoyé à l’Académie militaire de Wentworth près de Lexington dans le Missouri où il termine ses études secondaires. En 1943, alors âgé de dix-huit ans, Altman s’enrôle dans lesUnited States Army Air Forces (USAAF) et sert pendant laSeconde Guerre mondiale en tant que copilote de bombardiersB-24. C’est au cours de son entraînement dans l’USAAF enCalifornie qu’Altman entrevoit les lumières scintillantes d’Hollywood et se prend à en rêver. À la fin de son service en 1947, Altman s’installe àLos Angeles et s’essaye à l’art dramatique, l’écriture et la réalisation.
La carrière d’acteur d’Altman est de courte durée ; il fait une brève apparition en tant quefigurant dansLa Vie secrète de Walter Mitty (The Secret Life of Walter Mitty). Il écrit ensuite une ébauche descénario pour le filmChristmas Eve et la vend à laRKO le scénario du filmBodyguard (1948), coécrit avecRichard Fleischer. Ce succès inespéré permet à Altman de s’installer à New York et d’entamer une carrière d’écrivain. C’est là qu’il fait la connaissance de George W. George avec qui il écrit, sans toujours les publier, de nombreusespièces de théâtre,comédies musicales,romans et articles de magazines. Mais il ne rencontre pas le succès espéré et retourne s’installer à Hollywood où il ouvre un magasin pour animaux pour se faire de l’argent. Son entreprise fait faillite et, en 1950, Altman retourne auprès des siens à Kansas City, ruiné mais prêt à tout pour avoir une deuxième chance dans l’industrie du cinéma.
Cependant, Altman se lassa du format cinématographique industriel et se mit à la recherche de projets plus risqués. Il partit plusieurs fois pour Hollywood où il essaya d’écrire desscénarios mais revint à chaque fois à la Calvin Company. Selon Altman, les dirigeants de la Calvin Company baissaient un peu son salaire à chaque fois qu’il revenait. Après sa troisième tentative, à l’occasion d’une réunion de travail, ils annoncèrent qu’ils ne le reprendraient pas s’il recommençait.
En 1955, Robert Altman quitte la Calvin Company sans plus avoir l’intention d’y revenir. Il est rapidement embauché par Elmer Rhoden Jr., le directeur d’unesalle de cinéma deKansas City, pour écrire et réaliser un film desérie B à petit budget sur la criminalité adolescente intituléThe Delinquents qui deviendra son premierlong métrage. Altman écrit lescénario en une semaine et le tourne en deux avec un budget de 63 000 USD à Kansas City. Rhoden Jr. voyait dans ce film un moyen de démarrer rapidement sa carrière de producteur tandis qu’Altman y voyait son ticket d’entrée dans les hautes sphères d’Hollywood. Lecasting est composé d’acteurs et d’actrices du théâtre local qui jouaient alors dans les films de la Calvin Company, des membres de la famille Altman, et de trois acteurs en provenance de Hollywood, dontTom Laughlin qui incarnera plus tard le personnage principal deBilly Jack. L’équipe technique était, elle, composée d’anciens collègues de la Calvin Company et d’amis qu’Altman compte embarquer dans sa « grande évasion de Kansas City ». En 1956, accompagné par son assistant réalisateur Reza Badiyi, il quitte Kansas City pour de bon pour aller monterThe Delinquents àHollywood.United Artists en assura la distribution pour 150 000 USD et le film en rapporte près d’un million lors de sa sortie en 1957.
Le succès deThe Delinquents fut de courte durée, mais le film attira l’attention d’Alfred Hitchcock qui demanda à Altman de réaliser quelques épisodes de sa série téléAlfred Hitchcock présente (Alfred Hitchcock Presents). Entre 1958 et 1964, Altman réalisa de nombreux épisodes de séries télé, dontCombat !,Bonanza,Whirlybirds etRoute 66, et écrivit et réalisa en 1961 un épisode deMaverick intituléBolt From the Blue dans lequel jouaRoger Moore et qui avait pour thème un lynchage. Il réalisa également un épisode de la série téléBus Stop mais sa fin, dans laquelle un tueur échappait à la justice, était tellement sujette à controverse que la diffusion de la série s’arrêta à la fin de la saison à la suite de débats au Congrès américain.
Par la suite, Altman connut plusieurs années difficiles après s’être brouillé avecJack Warner, et c’est à cette époque qu’il forgea ses convictions « anti-hollywoodiennes » qui marquèrent une étape dans sa carrière. Il réalisa plusieurs autres longs métrages qui ne connurent aucun succès jusqu’à ce qu’en 1969 on lui présente le scénario deM*A*S*H, lequel avait déjà été rejeté par des douzaines d’autres réalisateurs. Altman réalisa le film qui rencontra un immense succès tant critique que public. Ce fut son film le plus rentable. Sa carrière relancée par le succès deM*A*S*H, Altman enchaîna les succès critiques avec des films commeJohn McCabe (McCabe & Mrs. Miller),Le Privé (The Long Goodbye) ouNashville (1975) qui fit connaître le style expérimental spécifique de Altman.
En tant que réalisateur, Altman préférait les histoires qui faisaient ressortir les relations entre les différents personnages ; il disait être plus intéressé par les motivations profondes des personnages que par les intrigues à tiroirs. Il avait ainsi pour habitude de n’écrire que les grandes lignes de l’intrigue de ses films ; il considérait sesscénarios comme n’étant que de simples armatures pour l’action et permettait à ses acteurs d’improviser des dialogues. C’est ainsi qu'Altman s’est forgé sa réputation de directeur d’acteurs qui l’a aidé à réunir des castings d’acteurs prestigieux.
Il permettait souvent à ses personnages de parler en même temps de manière qu'on ne sache plus qui disait quoi. Il fait remarquer dans les commentaires audios deJohn McCabe (McCabe & Mrs. Miller) qu’il laisse les dialogues se chevaucher et certains aspects de l’intrigue non résolus pour garder captive l’attention du spectateur. Il écoutait les dialogues avec des écouteurs pendant les prises pour s’assurer que ce qui était pertinent était audible sans pour autant détourner l'attention du spectateur. Il s’assurait aussi que ses films soient interdits aux moins de 17 ans par la Motion Picture Association of America de manière que les enfants ne puissent pas les voir ; il pensait que les enfants n’avaient pas la patience nécessaire pour les regarder. Ces exigences ont parfois été à l’origine de conflits avec les studios qui voyaient dans les enfants une source de revenus supplémentaires.
Altman a fait des films dont aucun autre réalisateur et/ou studio ne voulait. Il a hésité avant de réaliser la comédie sur laguerre de CoréeM*A*S*H à cause des pressions inhérentes au projet, mais les critiques l’acclamèrent et le jury duFestival de Cannes lui accorda leGrand Prix du meilleur film en1970. Le succès fut tel que le thème fut décliné en une série télé portant le même nom –M*A*S*H.
En 1975, Altman réalisaNashville pour laParamount, une sorte de comédie musicale qui met en parallèle le thème de la politique avec celui de lamusique country. Les acteurs du film ont écrit leurs propres chansons.Keith Carradine reçut un Oscar pour sa chanson "I'm Easy".
Le style développé par Altman eut du mal à trouver son public dans un premier temps et il chercha à acquérir une plus grande liberté artistique en fondantLions Gate Film (ne pas confondre avecLionsgate).Un mariage (A Wedding),Trois femmes (3 Women) etQuintet font partie des films qu’il réalisa pour sa maison de production.
Son style influença de nombreux autres cinéastes commePaul Thomas Anderson pour qui il avait une admiration réciproque.
En 1980, il prit part à une tentative de comédie musicale pour les studiosDisney et la Paramount en réalisant une version filmée de la bande dessinéePopeye dans laquelleRobin Williams fit ses débuts au cinéma dans le rôle-titre. Les critiques ne ménagèrent pas le film, mais il trouva tout de même un public et se classa à l’époque au deuxième rang des films les plus rentables du réalisateur (il a depuis été détrôné parGosford Park). Dans les années 1980, Altman réalisa une série de films qui furent pour certains encensés (le film dramatique surRichard NixonSecret Honor) et pour d’autres descendus en flammes par la critique (O.C. & Stiggs). Il fut par ailleurs très largement applaudi pour sa fiction documentaire satirique sur les coulisses de la campagne présidentielle américaineTanner '88 pour laquelle il reçut unEmmy Award et retrouva les bonnes grâces de la critique. Mais malgré cela, il peinait toujours à trouver son public.
En 1983, Altman participa à la composition de la chanson à succèsBlack Sheep du chanteur de country John Anderson.
Sa carrière connut un second souffle après qu’il eut réaliséThe Player en 1992, une satire sur Hollywood et ses dérives qui fut en nomination trois fois aux Oscars dont une fois dans la catégorie Meilleur réalisateur. Altman remporta lePrix de la mise en scène auFestival de Cannes, fut nommé Meilleur réalisateur par laBritish Academy of Film and Television Arts (BAFTA) et par leNew York Film Critics Circle (NYFCC), ce qui permit à l’industrie hollywoodienne – qui l’avait mis au placard pendant près d’une décennie – de se rendre compte qu’il était plus créatif que jamais.
À la suite du succès deThe Player, Altman réalisaShort Cuts en 1993, l’adaptation ambitieuse de plusieurs nouvelles deRaymond Carver qui décrivait la vie de différents habitants de Los Angeles sur plusieurs jours. Le foisonnement de personnages et l’entrelacement de différentes histoires n’étaient pas sans rappeler son âge d’or des années 1970 et valurent à Altman unLion d'Or àVenise ainsi qu'une nouvelle nomination aux Oscars dans la catégorie Meilleur réalisateur. Le film fut considéré comme son meilleur film et Altman lui-même considérait qu’il représentait, avecTanner '88, son œuvre la plus originale. SuivirentThe Gingerbread Man en 1998 qui reçut de bonnes critiques mais n’eut pas le succès escompté auprès du public, etCookie’s Fortune en 1999 qui fut également bien accueilli par la critique. En 2001, son filmGosford Park se plaça pour de nombreux critiques parmi les dix meilleurs films de l’année.
Sa collaboration avec des studios indépendants tels que Fine Line, Artisan (aujourd’hui Lions Gate, société dont Altman fut cofondateur) et USA Films (aujourd’huiFocus Features), lui offrit les moyens nécessaires pour faire les films qu’il avait toujours voulu faire en dehors des pressions des studios hollywoodiens. Une version cinéma de la série radiophonique deGarrison KeillorA Prairie Home Companion sortit en juin 2006. Altman continua à travailler sur de nouveaux projets jusqu’à sa mort.
Après cinq nominations dans la catégorie Meilleur réalisateur et aucune récompense, l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences lui décerna unOscar d’honneur pour l’ensemble de son œuvre en 2006. Dans son discours qui suivit la remise de la statuette, Altman révéla qu’il avait reçu une greffe de cœur à peu près dix ans auparavant. Il plaisanta en faisant remarquer que l’Académie desOscars s’était sans doute un peu précipitée en lui remettant le prix et qu’il sentait qu’il lui restait encore facilement quarante années à vivre.
Il parlait souvent de son filmBrewster McCloud et de sa série téléTanner '88 comme de ses deux œuvres les plus marquantes.
Dans les années 1960, Altman vécut pendant neuf ans avec sa seconde épouse à Mandeville Canyon àBrentwood près deLos Angeles enCalifornie, selonPeter Biskind dans son livre "Easy Riders, Raging Bulls" (Touchstone Books, Simon and Schuster, New York, 1998).
En 2004, il déclara qu’il s’installerait enFrance siGeorge W. Bush était réélu, mais il ne le fit pas. Il déclara par la suite qu’il voulait parler de la ville deParis au Texas parce que « l'État du Texas est bien plus agréable quand [Bush] n’y est pas ». Il était membre du conseil de la NORML (National Organization for the Reform of Marijuana Laws). Il avait cinq enfants.
Altman est mort le à l'âge de 81 ans à laclinique Cedars-Sinai deLos Angeles. Selon sa maison de production new-yorkaise, Sandcastle 5 Productions, il est mort des suites d'uneleucémie.
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Robert Altman est reconnu comme le grand spécialiste dufilm choral[5],[6]. Depuis 2008, unprix porte son nom auxSpirit Awards récompensant le meilleur casting d'un film indépendant, ce prix ayant jusqu'à présent fait la part belle aux films chorals.