Il règne dans une période de grande instabilité à l'époque de laguerre de Cent Ans et duGrand Schisme d'Occident. Les grandes nations détournent à leur profit le financement des« croisades » par les deux papes, soutenant ainsi leurs intérêts aux Pays-Bas, en Italie ou en Espagne. Le discrédit jeté sur la papauté permet aux prédicateurslollards de diffuser les idées égalitaires et réformistes deJohn Wyclif à travers l’Angleterre. La bourgeoisie ou la paysannerie aisée n’hésitent pas à remettre en cause le pouvoir royal et à contester l’impôt au parlement et même dans la rue. L’influence de puissants princes commeJean de Gand ou le duc de BourgognePhilippe le Hardi contrebalance le pouvoir des rois, ce qui conduit les royaumes de France et d’Angleterre vers la guerre civile.
Fils d’Édouard de Woodstock (le « Prince Noir »), Richard naît sous le règne de son grand-pèreÉdouard III, initiateur de laguerre de Cent Ans. Il lui succède en 1377, âgé de seulement dix ans, sous la tutelle pendant cinq ans de différents conseils de régence. Le premier événement marquant du règne est larévolte des paysans de 1381, durant laquelle le jeune roi joue un rôle majeur pour mettre fin à la rébellion.
Dans les années qui suivent, la dépendance du roi vis-à-vis de certains courtisans crée un mécontentement qui aboutit à la prise en main du gouvernement par une faction d'opposants, lesLords Appellant. Le roi reprend le contrôle en 1389 et il s’ensuit huit années de règne sans problèmes majeurs. Mais en 1397, il s'engage dans une politique de répression : beaucoup desAppellant sont alors exécutés ou exilés et les deux années suivantes sont souvent qualifiées de « tyranniques » par les historiens.
Jeanne de Kent avait fait l’objet d’une dispute entreThomas Holland etWilliam Montagu qui souhaitaient tous deux la prendre en mariage, et de laquelle Holland était sorti vainqueur. Moins d’un an après la mort de ce dernier en 1360, Jeanne épouse le prince Édouard. Ce mariage requiert l’approbation du pape, Jeanne et Édouard étant cousins, petits-enfants d’Édouard Ier[2].
Richard naît vraisemblablement le[3],[4] àBordeaux, enAquitaine, alors principauté anglaise dont Édouard est prince depuis 1362. Selon des sources d’époque, trois rois : « le roi d’Espagne, le roi de Navarre et le roi du Portugal » sont présents à sa naissance[5],[3]. Cette anecdote, associée au fait que sa naissance corresponde avec la fête de l’Épiphanie, sera reprise par la suite dans lediptyque de Wilton, dans lequel Richard est l’enfantJésus auquel les trois rois rendent hommage[6]. Richard est baptisé trois jours plus tard, le, par l’archevêque de Bordeaux[3].
Richard reste à Bordeaux pendant quatre ans. Lorsque son frère aîné,Édouard d'Angoulême, meurt en 1370, le laissant héritier de son père, il est envoyé à Londres[7]. Le Prince Noir succombe finalement à sa longue maladie en 1376. Les membres de laChambre des communes auParlement craignent alors que l’oncle de Richard,Jean de Gand, veuille usurper le trône[Note 3]. C’est pour cette raison que Richard est rapidement investi des titres de son père dont, notamment, celui deprince de Galles[8]. Le de l’année suivante,Édouard III meurt à son tour, et Richard est couronnéroi d’Angleterre le à l’âge de dix ans[9]. Encore une fois, la crainte de Jean de Gand et de ses ambitions sur le pouvoir orientent les responsables politiques dans leur décision, et l’idée d’une régence dirigée par l’oncle du roi est rejetée[Note 4],[10],[11]. Plutôt que de laisser le jeune roi exercer ses pouvoirs, on choisit d’instaurer une série de « conseils continus » desquels Jean de Gand est exclu[3]. Ce dernier garde, avec son frère cadetThomas de Woodstock,comte de Buckingham, une grande influence informelle sur les décisions du gouvernement[12]. Mais ce sont les conseillers et amis du roi, et notammentSimon de Burley etAubrey de Vere, qui gagnent petit à petit le contrôle des affaires royales en gérant les pétitions soumises au roi, et éveillent ainsi la méfiance des membres de la Chambre des communes. Celle-ci tente d’abord de rapprocher le conseil et la maison royale en nommant deux conseillers, Aubrey de Vere et Richard Rous, un chevalier du roi. Les conseils sont finalement évincés en[3].
On a peu d'informations sur l'éducation de Richard. Parmi ses premiers mentors se trouvent des proches du Prince Noir, commeSimon de Burley ou Guichard d’Angle, qui sont tous deux nommés tuteurs de Richard, ainsi que Richard Abberbury, parfois décrit comme son « premier maître ». L’influence réelle de ces hommes sur le futur roi est difficile à juger et fait l’objet de diverses interprétations par les historiens[3]. Pour l’historienAnthony Steel, le choix de proches du Prince Noir pour l’éducation de son fils vise à assurer que celui-ci sera « formé à l’image de son père »[13], sans réellement atteindre le but escompté. De son côtéRichard H. Jones[Qui ?] suggère que Simon de Burley aurait pu influencer la vision de la monarchie de Richard vers l’absolutisme en l’initiant aux écrits deGilles de Rome.
Afin de financer la défense des positions anglaises sur le continent, mais également des opérations militaires en France et pour sécuriser les frontières écossaises, le gouvernement réclame régulièrement, au grand dam du Parlement, des fonds supplémentaires qui sont prélevés sous forme de taxes. Les expéditions se révèlent particulièrement infructueuses : l’armée anglaise, arrivée non sans difficulté en Bretagne au lendemain de la mort de Charles V et voyant leduc de Bretagne se réconcilier avec la couronne de France et se soumettre au nouveau roiCharles VI, est contrainte de rentrer en Angleterre[18]. Le fardeau de plus en plus important que constituent les troispoll taxes, levées entre 1377 et 1381 pour financer ces expéditions hasardeuses, contribue au mécontentement de la population[19] et au développement d’un fort ressentiment envers la classe dirigeante au sein de la société anglaise[20].
Bien que lapoll tax de 1381 soit la cause directe de larévolte des paysans, ce conflit trouve sa véritable origine dans les tensions profondes qui existent à l’époque entre propriétaires et paysans. Ces tensions sont principalement liées aux conséquences démographiques de lapeste qui a frappé le pays à plusieurs reprises[3]. À cette époque de discrédit de l’Église dû auGrand Schisme d'Occident, des prédicateurslollards sillonnent les campagnes en diffusant les idées égalitaires deJohn Wyclif qui y trouvent un large écho. Ils sont les vecteurs de la contestation au même titre que les nombreux tisserands itinérants ruinés par la crise : leur action permet une propagation très rapide de la révolte. Étant donné que depuisÉdouard II, la population est massivement entraînée au maniement de l’arc long, elle a les moyens d’entreprendre des actions militaires[21].
La rébellion commence fin mai àBrentwood enEssex, puis dans leKent. Le, des paysans s’attroupent àBlackheath près de Londres, menés parWat Tyler,John Ball etJack Straw. Ils finissent par entrer dans Londres, où certains habitants de la ville adhérent à leurs idées. L’hôtel de Savoie de Jean de Gand est réduit en cendres, et de nombreux juristes sont tués[22]. Les rebelles réclament la totale abolition de laservitude, ce qui serait une véritable révolution dans l’Angleterre médiévale[23]. Le roi se réfugie dans latour de Londres avec ses conseillers. Ils s’accordent pour avouer l’incapacité du gouvernement à maîtriser la rébellion par la force, et s’apprêtent à négocier[24].
On ne sait pas exactement à quel point Richard, âgé de seulement quatorze ans, s’est impliqué dans les délibérations, bien que certains historiens suggèrent qu’il y a contribué activement[3]. Le roi tente de quitter la tour par le fleuve le, mais la foule présente àGreenwich rend impossible toute sortie de l’eau, et il doit retourner d’où il vient[25]. Le jour suivant, vendredi, il part à cheval et rencontre les rebelles àMile End[26],[27]. Le roi accepte alors toutes les demandes des rebelles, promettant de les affranchir et même de les amnistier s’ils acceptent de rentrer chez eux, mais cela ne fait que les enhardir et ils poursuivent leur campagne de pillages et de meurtres[28],[29]. Profitant de l’absence du roi, des rebelles restés à Londres prennent d’assaut latour de Londres et tuent lelord chancelier etarchevêque de CantorbérySimon Sudbury et lelord trésorierRobert de Hales, ainsi que d’autres membres du gouvernement compromis[30]. Richard rencontre à nouveau Wat Tyler le lendemain àSmithfield, et répète que les souhaits des rebelles seront exaucés, mais le chef rebelle n’est pas convaincu de la sincérité du roi. Les hommes du roi demeurent récalcitrants à appliquer toutes les volontés des rebelles. Une altercation éclate etWilliam Walworth,lord-maire de Londres, pousse Tyler de son cheval et le tue[31]. La situation devient très tendue lorsque les rebelles réalisent ce qui s’est passé, mais le roi agit avec calme et, en disant « Je suis votre capitaine, suivez-moi ! », il écarte l’attroupement de la scène du crime[Note 5]. Pendant ce temps, Walworth réunit une force pour encercler l’armée rebelle, mais le roi demande la clémence et permet aux rebelles de se disperser et de rentrer chez eux[32].
Le roi révoque rapidement la charte des libertés et, comme les manifestations se poursuivent dans d’autres parties du pays, il va personnellement dans l’Essex pour mettre fin à la rébellion. Le, il défait àBillericay les derniers rebelles au cours d’une brève escarmouche, mettant définitivement un terme à la révolte des paysans[23]. Malgré son jeune âge, Richard montre beaucoup de courage et de détermination dans sa prise en main de la rébellion. Il est probable que ces événements ont alerté le roi vis-à-vis des dangers de la désobéissance et de la peur à l’endroit de l’autorité royale, inspirant ainsi son règne en monarque absolu, absolutisme qui entraînera sa chute[3].
Ce n’est qu’avec la révolte des paysans que Richard commence à être mentionné significativement dans lesannales[33]. Le[3], il se marie avecAnne de Bohême, fille deCharles IV,roi de Bohême etempereur du Saint-Empire romain germanique, et d’Élisabeth de Poméranie[34],[Note 6]. Ce mariage a une signification diplomatique, puisqu’en ces temps où l’Europe est divisée par legrand schisme d’Occident, la Bohême et le Saint-Empire romain germanique sont des alliés potentiels pour l’Angleterre dans laguerre de Cent Ans face à la France[Note 7]. Toutefois, ce mariage n’est pas très populaire en Angleterre. Malgré les sommes importantes allouées au Saint-Empire, l’alliance politique ne permet aucune victoire militaire[35]. Anne meurt en 1394, sans laisser d’héritier à Richard[36].
Michael de la Pole est intervenu dans les négociations pour le mariage[3] ; il a la confiance du roi et s’implique de plus en plus à la cour et au gouvernement au fur et à mesure que Richard devient en âge de gouverner. Ce fils de commerçants ambitieux[Note 8] est faitlord chancelier par Richard en 1383, puiscomte de Suffolk deux ans plus tard, ce qui contrarie la noblesse de l’époque[37]. Un autre proche du roi estRobert de Vere,comte d'Oxford, le neveu d'Aubrey de Vere. Il apparaît comme lefavori du roi à ce moment, d'autant plus qu'il a épousé sa cousine,Philippa de Coucy, en 1376. Le lignage de De Vere, bien que très ancien, est relativement modeste au sein de la noblesse anglaise[38] et son amitié avec le roi n’est pas non plus appréciée par les autres nobles. Ce mécontentement est exacerbé par l’élévation de De Vere au nouveau rang deduc d'Irlande en 1386[39]. Le chroniqueurThomas Walsingham suggère que la relation entre le roi et De Vere était de nature homosexuelle[40].
Le conflit franco-anglais est encore vif : la flotte franco-castillane menace régulièrement les côtes anglaises. Jean de Gand y voit l’occasion de faire valoir ses prétentions royales en Espagne. Il compte sur l’aide duroi du Portugal pour monter une coalition anglo-arago-portugaise et mener une expédition enCastille. Il demande60 000 livres au parlement en soulignant que cela permettrait de mettre fin aux raids franco-castillans qui gênent le commerce en Manche[41]. Pour faire bonne figure, il obtient d’Urbain VI que cette expédition soit considérée comme une croisade contre leroi clémentiste de Castille. Le parlement refuse pour deux raisons : le départ de l’homme fort du pays juste après la révolte des paysans est jugé risqué et il semble plus judicieux d’investir dans une croisade en Flandres pour défendre les intérêts commerciaux anglais contre l’avancée française que représente le mariage dePhilippe le Hardi avecMarie de Flandre : l’homme fort du royaume de France est l’héritier du comté et prend pied enBrabant[41].
Tandis que la volonté de la cour est de négocier, Jean de Gand et Thomas de Woodstock font pression pour organiser une campagne à grande échelle pour protéger les possessions anglaises en France[3]. Une occasion se présente avec les prémices d’une révolte dans lesFlandres. L’éventualité du renversement du comteLouis de Male lors de la révolte est vue d’un bon œil en Angleterre, même si on tarde à intervenir. Il en est effet délicat pour le gouvernement anglais de soutenir une rébellion alors qu’il vient seulement de mettre un terme à celle qui touchait l’Angleterre. Le jeuneCharles VI entre lui rapidement en guerre, envoyant ses troupes vers les Flandres : il écrase les rebelles à labataille de Roosebeke mais ne s’éternise pas car il doit mettre au pas les villes rebelles françaises, à commencer par Paris, après l’exemple donné en Flandre[42]. Le Parlement, inquiet pour Calais, finit par donner son accord à cette expédition le. C’est en fait unecroisade urbaniste qui est envoyée (le contrôle deBruges est un enjeu économique majeur pour les deux papes car le produit de la fiscalité pontificale en Europe du Nord y transite[43]) menée parHenri le Despenser,évêque de Norwich et financée à grand renforts d’indulgences[3]. Les Anglais profitent du retrait de Charles VI pour prendre les villes deBourbourg,Bergues etGravelines[44]. L’expédition tourne au fiasco quand les Français montent une contre-croisade clémentiste et rassemblent une armée à Arras. L’évêque de Norwich se replie piteusement. À son retour, on lui demande des comptes et une procédure d’impeachment (mise en cause) est intentée contre lui[45].
Devant cet échec sur le continent, Richard se retourne contre l’allié de la France, l’Écosse. En 1385, le roi lui-même mène uneexpédition punitive au nord, mais sans succès, et son armée revient sans même avoir engagé le combat avec les forces écossaises[46]. Cet échec porte atteinte à son crédit, d’autant que pendant ce temps, les Écossais suppléés par une force française menée parJean de Vienne ravagent leNorthumberland[47]. Au même moment, une simple émeute àGand empêche l’invasion française au sud de l’Angleterre[48]. Les relations entre Richard et son oncle se détériorent rapidement au gré des déboires militaires. La victoire portugaise sur les castillans àAljubarrota ouvre de nouvelles perspectives à Jean de Gand et donne au roi d’Angleterre l’occasion d’éloigner son puissant oncle. Le, Richard II le reconnaît comme roi deCastille à charge pour lui de la conquérir[45]. Alors que des rumeurs de complot contre sa personne circulent, Jean de Gand quitte l’Angleterre le à la tête de 7 000 hommes[3]. Avec son départ,Thomas de Woodstock, devenuduc de Gloucester, etRichard FitzAlan,4ecomte d'Arundel, deviennent les chefs non officiels des opposants au roi et à ses courtisans[3].
En envoyant une expédition enCastille, l’Angleterre prend le risque de déclencher un conflit majeur avec la France. Charles VI ne manque pas cette occasion de préparer une forte armée, et la menace d’une invasion française prend de l’ampleur en 1386. Elle n’a finalement jamais lieu, sur conseil duduc de Berry, oncle du roi de France[49]. Au cours de la session parlementaire d’octobre de cette année,Michael de la Pole — en tant que lord chancelier — demande une taxation d’un niveau sans précédent pour assurer la défense du royaume[50]. Plutôt que de consentir à sa requête, le parlement demande la démission du chancelier comme condition nécessaire avant de répondre à une quelconque demande[51]. On présume que cette assemblée, qui sera connue plus tard sous le nom d’« Admirable Parlement », travaillait avec le soutien de Woodstock et FitzAlan[3],[52]. Le roi rejette dans un premier temps cette demande[53]. Ce n’est que lorsqu’il est menacé de destitution qu’il est forcé d’accepter, laissant partir de la Pole[54]. Celui-ci est jugé et condamné pour divers chefs d’accusations, parmi lesquels des mauvaises utilisations de fonds ou des fraudes[55]. Une commission est chargée de revoir et contrôler les finances royales pour un an[56].
Richard est profondément perturbé par cet affront fait à son autorité royale. De février à, il se lance dans une grande campagne dans le pays pour rassembler des soutiens autour de lui[57]. En établissant Robert de Verejuge de Chester, il pose les fondements d’un pouvoir militaire loyal dans leCheshire[58]. Il assure également la légitimité dujuge en chefRobert Tresilian, qui soutient le roi dans l’idée que le parlement a agi dans l’illégalité et avec traîtrise[59].
À son retour à Londres, le roi se retrouve confronté à Woodstock, FitzAlan etThomas de Beauchamp,12ecomte de Warwick, qui accusent de trahison[Note 9] de la Pole, de Vere, Tresilian et deux autres loyalistes : le maire de LondresNicolas Brembre, etAlexandre Neville, l’archevêque de York[60]. Ils les accusent notamment d’avoir conseillé au roi de traiter avec la France, et de lui livrerCalais. Ces accusations ne semblent pas fondées, mais elles permettent aux opposants au roi de s’assurer le soutien du peuple, qui déjà n’apprécie guère certains des favoris du roi et est enclin à croire à ces accusations[61]. Richard cherche à gagner du temps dans les négociations, espérant une arrivée de De Vere en provenance du Cheshire avec des renforts militaires[62]. Les trois comtes unissent alors leurs forces avecHenri de Bolingbroke,comte de Northampton, fils de Jean de Gand et futur roi Henri IV, etThomas de Mowbray,comte de Nottingham — ce groupe est connu sous le nom des « Lords Appellant ». Le, ils interceptent de Vere à labataille de Radcot Bridge, et le contraignent à quitter le pays[63].
Richard n’a alors plus de recours possible et doit accepter les demandes de ses opposants. Brembre et Tresilian sont condamnés et exécutés, tandis que de Vere et de la Pole — qui a désormais lui aussi quitté le pays — sont condamnés à mort par contumace lors de l’« Impitoyable Parlement » de[Note 10]. Mais lesAppellant vont encore plus loin et des chevaliers de Richard sont également exécutés, parmi lesquels Burley[64]. Ils parviennent ainsi à briser intégralement le cercle de favoris autour du roi[3].
Richard rétablit petit à petit un semblant d’autorité royale les mois suivant l’impitoyable parlement, grâce à trois facteurs. Tout d’abord, la politique étrangère agressive menée par les « Lords Appellant » échoue. En effet, leurs efforts pour construire une large coalition contre la France ne mènent à rien et le Nord de l’Angleterre est victime d’une incursion écossaise qui aboutit à ladéfaite anglaise d'Otterburn[65]. Ensuite, Richard a maintenant 21 ans passés et peut désormais réclamer avec confiance le droit de gouverner lui-même[66]. Enfin, Jean de Gand revient en Angleterre en 1389 et une fois son différend avec le roi réglé, le vieil homme d’État agit comme modérateur auprès des politiques anglais[67]. En France, le jeune Charles VI, qui lui aussi subissait la tutelle de ses oncles, vient de prendre le pouvoir. Richard s’en inspire et le, il renvoie ses tuteurs[68]. Insistant sur le fait que ses déboires passés sont uniquement liés à de mauvais conseillers, il remplace les principaux membres du gouvernement. Il veille toutefois à choisir des hommes en qui ses ennemis ont une certaine confiance pour ne pas les inquiéter[69]. Il dessine une politique bien différente de celle desAppellant, cherchant à faire la paix et à se réconcilier avec la France, et promet que cela permettra d’alléger le fardeau des taxes qui pèsent sur le peuple anglais[66]. Il gouverne paisiblement lors des huit années suivantes, s’étant réconcilié avec ses adversaires d’autrefois[3]. Les événements montrent plus tard qu’il n’a toutefois pas oublié ce qu’il a subi auparavant, notamment l’exécution de Simon de Burley qu’il lui est difficile d’oublier[70].
Une fois la stabilité politique rétablie, Richard commence à négocier une paix durable avec la France. Une proposition faite en 1393 offre à l’Angleterre la possession de l’Aquitaine. Toutefois, elle n’est pas entérinée car la condition suivant laquelle le roi d’Angleterre devait rendre hommage au roi de France était inacceptable pour le peuple anglais[74]. Les négociations pour la paix peuvent très bien prendre fin lorsqueCharles VI présente ses premiers symptômes de folie, laissant le gouvernement français dans une situation inconfortable. Mais Richard décide finalement de ne pas tenter de profiter de ces évènements et signe une première trêve, qui devra être suivie d’autres négociations[75].
Tandis qu’il cherche à faire la paix avec la France, Richard a une approche très différente de la situation enIrlande. Les territoires sous domination anglaise en Irlande sont menacés, et les seigneursanglo-irlandais demandent au roi d’intervenir[76]. La trêve avec la France offre une très bonne occasion pour intervenir dans ce pays où la couronne anglaise n’a que très peu d’influence. Un premier départ est ajourné à cause de la mort de la reine Anne le. Cet événement touche profondément le roi[77]. Finalement, à l’automne 1394, Richard part pour l’Irlande, où il reste jusqu’en. Son armée, composée de 8 000 hommes, est alors la plus grande force à débarquer sur l’île[78]. La campagne est fructueuse et de nombreux chefs de clans irlandais se soumettent à la souveraineté anglaise[79]. Cette opération est une des plus grandes réalisations du règne de Richard, et elle contribue à renforcer la popularité du roi en Angleterre, même si la consolidation de la position anglaise en Irlande est de courte durée[3]. Dès son retour, Richard reprend les négociations avec la France. C’est finalement une trêve de 28 ans qui est signée en 1396[80],[81], les accords pour une éventuelle paix étant bloqués par les visions des deux pays sur la ville deCalais[82]. Ce traité comprend notamment le mariage de Richard avecIsabelle de Valois, fille deCharles VI de France. Certaines craintes entourent ce mariage, car la princesse n’a que six ans et ne peut donner naissance à un héritier avant de nombreuses années[Note 11].
À la fin des années 1390 commence la période du règne de Richard II que les historiens qualifient de « tyrannique »[83]. Après avoir tout au long de son règne récompensé ses ennemis, Richard réhabilite ceux qui l’avaient autrefois soutenu, notamment les juges qui avaient affirmé son droit de gouverner seul qui sont rappelés d’Irlande. La plupart des autres exilés sont morts en exil, notamment Robert de Vere dont Richard fait rapatrier le corps pour qu’il soit inhumé en Angleterre[84]. Le Parlement de 1397 s’ouvre sur la proposition du roi d’accompagner Charles VI dans sa campagne enItalie, afin de sceller l’amitié avec la France[85]. Les Communes, ne voyant pas d’un très bon œil cette campagne et les frais qui l’accompagnent, rédigent une pétition relevant notamment les fortes dépenses de la maison royale. Le roi, vexé par ce qu’il considère comme un affront à ses prérogatives, rejette le contenu de cette pétition, bafouant un des droits des Communes[86]. Le roi arrête Woodstock, FitzAlan et Beauchamp en. On connaît mal les raisons de ces arrestations : même si une chronique suggère qu’un complot était prévu contre le roi, aucun indice ne confirme cette hypothèse[87]. Il est plus probable que Richard, se sentant désormais assez fort, a décidé de se venger des événements de 1386-1388 et d’éliminer d’éventuels ennemis[88]. Lors de la session parlementaire de, FitzAlan est le premier à être mis à l’épreuve. Après une chaude querelle avec le roi, il est condamné et exécuté[89]. Quand vient le tour de Thomas Woodstock, le comte de Nottingham annonce la mort de celui-ci alors qu’il était son prisonnier à Calais. Il est probable que Richard a commandité le meurtre de Woodstock, évitant ainsi de devoir exécuter un prince de sang[90]. Thomas de Beauchamp est également condamné à mort, mais sa vie est finalement épargnée et il est emprisonné. Le frère de FitzAlan,Thomas Arundel,archevêque de Cantorbéry, est quant à lui exilé[91]. Les persécutions de Richard se portent ensuite sur la province. Tandis qu’il s’assure de nouveaux soutiens dans divers comtés, il s’en prend à différents membres des instances locales qui avaient été loyaux auxAppellant. Les amendes levées sur ces hommes amènent des revenus importants à la couronne, mais la légalité de ces procédures demeure incertaine pour les chroniqueurs[3].
Jean de Gand d'après un portrait de 1593. Au centre des politiques anglaises pendant plus de trente ans, sa mort en 1399 conduit à une insécurité.
Ces actions ont été rendues possibles par la collusion de Jean de Gand, mais également par le soutien de nombreux hommes qui doivent leur prééminence à Richard, et qui sont désobligeamment appelés « Duketti »[92].Jean etThomas Holland, le demi-frère et le neveu du roi, respectivement comtes deHuttingdon et deKent, sont promus aux rangs de ducs d’Exeter et deSurrey. Parmi les autres loyalistes on compteJean de Beaufort,comte de Somerset,Édouard d'York,comte de Rutland,John Montagu,comte de Salisbury, etThomas le Despenser[Note 12]. Le roi peut dès lors récompenser tous ces hommes avec les terres confisquées auxAppellant et leurs proches et avec les revenus correspondant à leurs nouveaux rangs[93].
Mais une menace à l’autorité de Richard persiste avec lamaison de Lancastre représentée par Jean de Gand et son filsHenri de Bollingbroke. Les Lancastre ne sont pas seulement la plus riche famille d’Angleterre, ils sont de lignée royale, et ainsi des candidats à la succession de Richard, qui n’a pas d’enfant[94]. Une querelle éclate dans le cercle très fermé de la cour en entre Henri etThomas Mowbray — qui sont devenus respectivementduc de Hereford etduc de Norfolk[93]. Selon Henri, Mowbray aurait déclaré qu’ils allaient tous deux pouvoir prétendre à la succession au trône, en tant qu’anciens « Lords Appellant ». Mowbray nie avoir tenu ces propos, qui sont assimilables à de la trahison[92]. Un comité parlementaire décide qu’ils doivent régler ce problème par un duel mais, au dernier moment, Richard choisit de les exiler, Thomas Mowbray à vie et Henri de Bollingbroke pour dix ans[95]. Le, Jean de Gand meurt. Plutôt que de faire d’Henri son héritier, Richard prolonge son exil indéfiniment et le déshérite[96]. Il se sent alors un peu plus en sécurité, Henri vivant désormais à Paris. Toutefois, il n’est pas complètement à l’abri, car les Français, qui s’intéressent à tout ce qui peut perturber Richard et sa politique de paix, n’ont pas accueilli Henri par hasard[97]. Richard quitte le pays en mai pour une nouvelle expédition en Irlande[98].
En, en France,Louis Ier d'Orléans prend le contrôle de la cour deCharles VI le Fol, lequel est la proie de crises répétées de délireparanoïaque etschizophrène. La politique de « rapprochement » avec la couronne anglaise ne convient pas aux ambitions politiques de Louis. C’est pourquoi il juge opportun de laisser Henri de Bollingbroke retourner en Angleterre[99]. Avec un petit groupe de partisans, Henri débarque àRavenspurn, dans leYorkshire, à la fin du mois de[100]. Des hommes venus des quatre coins du pays s’allient bientôt à lui. Lorsqu’il rencontreHenry Percy,comte de Northumberland, qui a ses propres désaccords avec le roi, Bollingbroke précise bien que son seul objectif est de récupérer ses biens. Percy le prend au mot et décide de ne pas se mêler de cela[101]. La plupart des chevaliers et hommes de confiance du roi l’ont suivi en Irlande, et Henri ne rencontre pas réellement de résistance lors de sa campagne vers le sud.Edmond de Langley,duc d'York, chargé de protéger le royaume en l’absence du roi, n’a guère d’autres solutions que de prendre le parti d’Henri[102]. Pendant ce temps, le retour d’Irlande de Richard est retardé et il ne débarque pas aupays de Galles avant le[103]. Il prend alors la direction deConwy où il rencontre le comte de Northumberland le pour négocier[104]. Une semaine plus tard, Richard II se rend à Henri auchâteau de Flint contre la promesse d’avoir la vie sauve[105]. Les deux hommes rentrent alors à Londres, le roi prisonnier faisant toute la route derrière Henri. À son arrivée le, il est enfermé dans latour de Londres[106],[29].
Henri est maintenant fermement résolu à monter sur le trône, mais il lui faut justifier cette action[3]. Il est souvent dit que Richard, du fait de sa tyrannie et de sa mauvaise gouvernance, s’est rendu lui-même indigne d’être roi[107]. Toutefois, Henri n’est pas le mieux placé dans l’ordre de succession au trône ; l’héritier est en faitEdmund Mortimer, qui descend du second fils d’Édouard III,Lionel d'Anvers. Le père d’Henri, Jean de Gand, n’est que le troisième fils d’Édouard III[108]. Il règle ce problème en soulignant le fait qu’il descend d’une ligne directe « mâle » tandis que Mortimer est héritier par sa grand-mère[Note 13]. Officiellement, Richard accepte volontairement de laisser sa couronne à Henri le[109]. Bien que cela soit peu probable, le Parlement réuni le accepte l'abdication de Richard. Henri est couronné Henri IV d’Angleterre le[110].
Les historiens contemporains, même les moins favorables au roi, s’accordent pour dire que Richard est un « très beau roi », avec « une figure blanche, ronde et féminine ». Il manque d’ailleurs de virilité[115]. Il est grand et athlétique[Note 14],[116] Il est intelligent et s’exprime bien, même s’il a tendance à bégayer quand quelque chose le tourmente[117]. Le portrait de l’abbaye de Westminster semble être une représentation honnête du roi, mais le Wilton Diptych le montre bien plus jeune qu’il ne l’est à l’époque de sa réalisation[118]. Il est catholique et devient à la fin de son règne un opposant à l’hérésielollarde[119]. Il se dévoue particulièrement au culte d’Édouard le Confesseur et, aux environs de 1395, ses armoiries se voient ajouter le blason d’Édouard le Confesseur[3]. Il n’est pas un roi guerrier à l’image de son grand-père, mais apprécie néanmoins les tournois et les chasses[120].
La pièceRichard II deWilliam Shakespeare contribue fortement à bâtir l’image de Richard auprès du grand public. Dans la pièce, Richard est un roi irresponsable, cruel et rancunier, qui n’accède à un semblant de splendeur qu’une fois destitué[121]. Il ne s’agit cependant que d’une fiction dans laquelle Shakespeare fait de nombreuses omissions et prend quelques libertés dans la rédaction de son œuvre. Il base sa pièce sur les travaux d’Édouard Hall etSamuel Daniel, qui s’inspirent eux-mêmes de chroniqueurs commeThomas Walsingham[122]. Hall et Daniel sont des historiens de la dynastie des Tudor, hostiles à Richard[123]. La vision des Tudor, renforcée par Shakespeare, voit une continuité dans les désordres civils s’étalant des mauvais choix de Richard jusqu’à l’accession au trône d’Henri VII en 1485[124]. L’idée suivant laquelle Richard tient une large part de responsabilité dans laguerre des Deux-Roses reste dominante jusqu’auXIXe siècle, mais est remise en cause au cours duXXe siècle[125]. Les historiens modernes préfèrent étudier la guerre des Deux-Roses indépendamment du règne de Richard II[126].
Une des questions fondamentales concernant le règne de Richard est la raison de son échec final. Sa façon de régner marque les prémices de la monarchie absolue, et sert plus tard d’exemple à la dynastie des Tudor[131]. Plus récemment, on a rapproché le concept de la royauté de Richard à celui de ses prédécesseurs, considérant que c’est en restant dans le cadre de la monarchie traditionnelle qu’il a pu mettre en œuvre la plupart de ses réalisations[3],[132]. Toutefois, ses agissements sont trop extrêmes. Ainsi, alors que l’absence de guerre aurait dû provoquer une réduction des taxes, afin de maintenir Richard en bons termes avec le Parlement, ce ne fut jamais réellement le cas. En effet, l’opulence de la cour et la présence d’artistes autour du roi sont des sources de dépenses égales aux guerres, sans en apporter les mêmes profits[133]. La confiance exclusive de Richard dans le comté duCheshire diminue également le soutien dont il bénéficie dans le reste du pays[134]. Ainsi, comme le conclut Simon Walker : « ce qu’il disait n’était, en termes contemporains, jamais injustifié ou inaccessible ; c’est la manière dont il cherchait à l’atteindre qui l’a trahi »[132].
Dans les dernières années de son règne, et particulièrement après l’élimination des « Appellant » en 1397, Richard jouit d’un véritable monopole du pouvoir dans le pays, une situation peu commune dans l’Angleterre médiévale[135]. À cette période, une culture de cour particulière émerge, plus poussée que ce que l’on a pu connaître auparavant. Alors que le roi est auparavant appelé simplement « your highness » (« votre grandeur »), on s’adresse maintenant à lui régulièrement comme « your royal majesty » (« votre majesté royale ») ou« your high majesty » (« votre haute majesté »). On dit parfois que, lors de festivals solennels, le roi s’assied sur son trône pendant des heures sans parler tandis que chaque personne qu’il regarde doit se mettre à genou devant lui[136]. Ce haut respect de la dignité et toute cette somptuosité sont importés des cours du continent ; non seulement les cours de France et de Bohême, d’où proviennent les deux femmes du roi, mais également de la cour du Prince Noir en Aquitaine[137].
L’approche de la royauté de Richard prend racine dans sa forte croyance en la prérogative royale, inspirée dans son enfance par l’affront fait à son autorité une première fois par la révolte de paysans, puis par les « Lords Appellant »[138]. Richard rejette l’approche de la noblesse qu’avait son grand-pèreÉdouard III. La cour d’Édouard était une cour militaire, fondée sur l’interdépendance entre Édouard et ses capitaines militaires de confiance[139]. Du point de vue de Richard, cela donne trop de pouvoir aux nobles. Pour éviter d’avoir à dépendre de la noblesse dans le domaine militaire, il mène une politique de paix envers la France[133]. Dans le même temps, il développe sa propre garnison, plus grande que celle de n’importe quel roi d’Angleterre avant lui, et lui donne des livrées portant son écusson et son emblème, le cerf blanc[140], également portées par les anges dans le diptyque de Wilton. Il est ensuite libre de développer une atmosphère courtoise dans laquelle le roi est une figure distante et vénérée, et les arts et la culture ont une place centrale[141].
Parmi les plus grands projets architecturaux de Richard, on compte leWestminster Hall, qui est reconstruit en profondeur durant son règne[145], peut-être en réponse à la réalisation, en 1391, du magnifique hall du château deKenilworth par Jean de Gand. Quinze statues de rois à taille humaine sont placées dans des niches creusées dans les murs, et lacharpente réalisée par le charpentier du roi Hugh Herland, « la plus grande création de l’architecture médiévale en bois », permet de remplacer les trois ailesromanes par un vaste espace ouvert, avec undais permettant à Richard de s’asseoir en solitaire[Note 16].
La littérature est également très importante à la cour de Richard, car c’est à cette période que l’anglais devient une langue littéraire[3]. Peu d’indices permettent de lier directement Richard à la poésie, mais c’est néanmoins au sein de sa cour que cet art devient florissant[146]. Le plus grand poète de l’époque,Geoffrey Chaucer, sert le roi comme diplomate, douanier et clerc auKing’s Works alors qu’il écrit en parallèle la plupart de ses œuvres les plus connues[147],[148]. Il est également au service de Jean de Gand et écritLe Livre de la Duchesse, éloge deBlanche de Lancastre, la femme de Jean de Gand[149]. Le collègue et ami de Chaucer,John Gower, écrit sesConfessio Amantis sur demande de Richard, bien qu’il se querelle avec lui quelques années plus tard[150].
Peu après, il associe ses armes avec celles — mythiques — du roiÉdouard le Confesseur. Une croix d’or s’ajoute. Cela donne :parti en 1 d’azur, à la croix fleuronnée d’or, accompagnée de cinq merlettes du même, et en 2 écartelé en 1 et 4 d’azur semé de fleurs de lys d’or et en 2 et 3 de gueules aux trois léopards d’or armés et lampassés d'azur.
↑Le frère de Jean de Gand,Edmond de Langley, avait seulement un an de moins, mais il était considéré comme « limité », et n’intervint pas autant que Jean dans le gouvernement.
↑Certains historiens pensent que l’incident conduisant à la mort de Wat Tyler avait été planifié à l’avance par le conseil, de manière à donner un terme à la rébellion.
↑Bien que la tradition soit de transmettre les comtés par lignée masculine, aucune tradition n’existe pour la succession au trône d’Angleterre. Un précédent existe un France où les prétentions pour le trône de France par le roi d’Angleterre ont été invalidées car passant par la lignée féminine, ce qui est à l’origine de laguerre de Cent Ans.
↑Quand sa tombe est ouverte en 1871, on s’aperçoit qu’il mesurait 1,83 mètre.
↑RichardBarber, « Edward, prince of Wales and of Aquitaine (1330–1376) »,Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press,.
↑RichardBarber, « Joan, suo jure countess of Kent, and princess of Wales and of Aquitaine [called the Fair Maid of Kent] (c. 1328–1385) »,Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press,.
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