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Richard II

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Pour la pièce de théâtre qu’il a inspirée, voirRichard II (Shakespeare).

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Pour les articles homonymes, voirRichard.

Richard II
Illustration.
Richard II, anonyme, huile sur panneau de bois, fin duXIVe siècle,abbaye de Westminster.
Titre
Roi d'Angleterre et seigneur d'Irlande

(22 ans, 3 mois et 9 jours)
Couronnement à l'abbaye de Westminster
PrédécesseurÉdouard III
SuccesseurHenri IV
Duc d'Aquitaine

(12 ans, 8 mois et 9 jours)
PrédécesseurÉdouard III
SuccesseurJean de Gand
Prince de Galles

(7 mois et 1 jour)
PrédécesseurÉdouard de Woodstock
SuccesseurHenri de Lancastre
Biographie
DynastiePlantagenêt
Date de naissance
Lieu de naissanceBordeaux (Aquitaine)
Date de décès (à 33 ans)
Lieu de décèsChâteau de Pontefract,Yorkshire (Angleterre)
SépultureAbbaye de Westminster
PèreÉdouard de Woodstock,
prince de Galles
MèreJeanne de Kent
ConjointAnne de Bohême
(1382 – 1394)
Isabelle de Valois
(1396 – 1400)

Signature de Richard II

Richard II
Monarques d'Angleterre
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Richard II, né le àBordeaux[Note 1] et mort le[Note 2] auchâteau de Pontefract (Angleterre), est le huitième et dernierroi d’Angleterre de la dynastie directe desPlantagenêt. Il règne de 1377 à 1399, année de sa destitution par son cousinHenri de Lancastre.

Il règne dans une période de grande instabilité à l'époque de laguerre de Cent Ans et duGrand Schisme d'Occident. Les grandes nations détournent à leur profit le financement des« croisades » par les deux papes, soutenant ainsi leurs intérêts aux Pays-Bas, en Italie ou en Espagne. Le discrédit jeté sur la papauté permet aux prédicateurslollards de diffuser les idées égalitaires et réformistes deJohn Wyclif à travers l’Angleterre. La bourgeoisie ou la paysannerie aisée n’hésitent pas à remettre en cause le pouvoir royal et à contester l’impôt au parlement et même dans la rue. L’influence de puissants princes commeJean de Gand ou le duc de BourgognePhilippe le Hardi contrebalance le pouvoir des rois, ce qui conduit les royaumes de France et d’Angleterre vers la guerre civile.

Fils d’Édouard de Woodstock (le « Prince Noir »), Richard naît sous le règne de son grand-pèreÉdouard III, initiateur de laguerre de Cent Ans. Il lui succède en 1377, âgé de seulement dix ans, sous la tutelle pendant cinq ans de différents conseils de régence. Le premier événement marquant du règne est larévolte des paysans de 1381, durant laquelle le jeune roi joue un rôle majeur pour mettre fin à la rébellion.

Dans les années qui suivent, la dépendance du roi vis-à-vis de certains courtisans crée un mécontentement qui aboutit à la prise en main du gouvernement par une faction d'opposants, lesLords Appellant. Le roi reprend le contrôle en 1389 et il s’ensuit huit années de règne sans problèmes majeurs. Mais en 1397, il s'engage dans une politique de répression : beaucoup desAppellant sont alors exécutés ou exilés et les deux années suivantes sont souvent qualifiées de « tyranniques » par les historiens.

En 1399, après la mort de son oncleJean de Gand (3 février), il déshérite le fils de ce dernier,Henri de Bolingbroke, alors en exil contraint. Mais au mois de juin suivant, Henri rentre secrètement en Angleterre avec une petite armée dans le but de s'emparer de la couronne. Ne rencontrant que peu de résistance, il réussit à capturer Richard II et à se faire couronner roi. Le Parlement le reconnaît aussitôt sous le nom de Henri IV, premier roi de laMaison de Lancastre, branche cadette de la dynastie des Plantagenêt. Richard meurt en captivité l’année suivante, peut-être assassiné.

Richard était un homme de grande taille et intelligent. Bien qu’il ne fût probablement pas fou comme certains historiens l’ont parfois cru, il semble qu’il souffrait detroubles de la personnalité, particulièrement marqués à la fin de son règne. Moins enclin à la guerre que son père ou son grand-père, il cherche à mettre un terme à laguerre de Cent Ans qu’Édouard III avait entamée. Il cultive autour de lui une cour raffinée, qui privilégie les arts et la culture, contrastant fortement avec la cour fraternelle et militaire de son grand-père. Richard doit en grande partie sa réputation posthume àWilliam Shakespeare qui, dans sa pièceRichard II, décrit les mauvais jugements du roi et sa déposition par Henri de Bolingbroke comme causes de laguerre des Deux-Roses, laquelle marque plus tard leXVe siècle. Les historiens contemporains contestent cette interprétation, sans toutefois ôter à Richard sa part de responsabilité dans sa propre destitution. La plupart des spécialistes s’accordent pour dire que même si ses manœuvres politiques n’étaient pas complètement irréalistes, la manière dont il les a menées n’était pas acceptable pour les autres responsables politiques, et que c’est ce qui l’a conduit à sa chute.

Enfance

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Naissance

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LePrince Noir s’agenouillant devant son pèreÉdouard III.

Richard est le fils d’Édouard de Woodstock, le Prince Noir, et deJeanne de Kent. Édouard,prince de Galles et héritier du trône, s’est distingué comme chef militaire au début de laguerre de Cent Ans, notamment en remportant labataille de Poitiers en 1356. Toutefois, il contracte ladysenterie enEspagne au cours d’une autre campagne en 1370. Il ne se rétablit jamais véritablement, et doit rentrer en Angleterre l’année suivante[1].

Jeanne de Kent avait fait l’objet d’une dispute entreThomas Holland etWilliam Montagu qui souhaitaient tous deux la prendre en mariage, et de laquelle Holland était sorti vainqueur. Moins d’un an après la mort de ce dernier en 1360, Jeanne épouse le prince Édouard. Ce mariage requiert l’approbation du pape, Jeanne et Édouard étant cousins, petits-enfants d’Édouard Ier[2].

Richard naît vraisemblablement le[3],[4] àBordeaux, enAquitaine, alors principauté anglaise dont Édouard est prince depuis 1362. Selon des sources d’époque, trois rois : « le roi d’Espagne, le roi de Navarre et le roi du Portugal » sont présents à sa naissance[5],[3]. Cette anecdote, associée au fait que sa naissance corresponde avec la fête de l’Épiphanie, sera reprise par la suite dans lediptyque de Wilton, dans lequel Richard est l’enfantJésus auquel les trois rois rendent hommage[6]. Richard est baptisé trois jours plus tard, le, par l’archevêque de Bordeaux[3].

Une accession très précoce au trône

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Richard reste à Bordeaux pendant quatre ans. Lorsque son frère aîné,Édouard d'Angoulême, meurt en 1370, le laissant héritier de son père, il est envoyé à Londres[7]. Le Prince Noir succombe finalement à sa longue maladie en 1376. Les membres de laChambre des communes auParlement craignent alors que l’oncle de Richard,Jean de Gand, veuille usurper le trône[Note 3]. C’est pour cette raison que Richard est rapidement investi des titres de son père dont, notamment, celui deprince de Galles[8]. Le de l’année suivante,Édouard III meurt à son tour, et Richard est couronnéroi d’Angleterre le à l’âge de dix ans[9]. Encore une fois, la crainte de Jean de Gand et de ses ambitions sur le pouvoir orientent les responsables politiques dans leur décision, et l’idée d’une régence dirigée par l’oncle du roi est rejetée[Note 4],[10],[11]. Plutôt que de laisser le jeune roi exercer ses pouvoirs, on choisit d’instaurer une série de « conseils continus » desquels Jean de Gand est exclu[3]. Ce dernier garde, avec son frère cadetThomas de Woodstock,comte de Buckingham, une grande influence informelle sur les décisions du gouvernement[12]. Mais ce sont les conseillers et amis du roi, et notammentSimon de Burley etAubrey de Vere, qui gagnent petit à petit le contrôle des affaires royales en gérant les pétitions soumises au roi, et éveillent ainsi la méfiance des membres de la Chambre des communes. Celle-ci tente d’abord de rapprocher le conseil et la maison royale en nommant deux conseillers, Aubrey de Vere et Richard Rous, un chevalier du roi. Les conseils sont finalement évincés en[3].

Éducation

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On a peu d'informations sur l'éducation de Richard. Parmi ses premiers mentors se trouvent des proches du Prince Noir, commeSimon de Burley ou Guichard d’Angle, qui sont tous deux nommés tuteurs de Richard, ainsi que Richard Abberbury, parfois décrit comme son « premier maître ». L’influence réelle de ces hommes sur le futur roi est difficile à juger et fait l’objet de diverses interprétations par les historiens[3]. Pour l’historienAnthony Steel, le choix de proches du Prince Noir pour l’éducation de son fils vise à assurer que celui-ci sera « formé à l’image de son père »[13], sans réellement atteindre le but escompté. De son côtéRichard H. Jones[Qui ?] suggère que Simon de Burley aurait pu influencer la vision de la monarchie de Richard vers l’absolutisme en l’initiant aux écrits deGilles de Rome.

L'alliance avortée avec la Navarre

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Le roiCharles II était constamment à la recherche d'appuis contre le roi de France, qui cherchait par tous les moyens de s'emparer de ses possessions enNormandie et à Montpellier. Il avait pu par le passé bénéficier de l'appui d'Édouard III, mais les liens s'étaient distendus dans les dernières années d'Édouard III[14]. Au décès de ce dernier, Charles II chercha à renouer les liens en proposant que Richard II épouse l'une de ses filles,Blanche de Navarre, alors âgée de cinq ans[15]. Les négociations furent relativement avancées fin 1377, mais ce rapprochement anglo-navarrais conduisit le roi de FranceCharles V à intervenir au printemps 1378 pour s'emparer des possessions françaises du roi de Navarre[16]. Le mariage n'eut finalement pas lieu.

Reprise des hostilités avec la France

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Attaques deJean de Vienne et l’amiralcastillan Fernando Sánchez de Tovar contre l’Angleterre (13741380).

À la fin de son règne, le roi Édouard III a signé une trêve avecCharles V, roi de France. Quand cette trêve arrive à son terme, Charles V ne compte aucunement la renouveler, et le début de règne de Richard II est donc marqué par la reprise des offensives des Français, quiravagent les côtes de l’Angleterre (1377). L’Angleterre jouit toujours à l’époque de possessions sur le territoire français, notammentCalais etBordeaux, et a signé un traité avec leduché de Bretagne lui permettant d’avoir des troupes dans les grands ports de Bretagne, parmi lesquelsBrest[17].

Afin de financer la défense des positions anglaises sur le continent, mais également des opérations militaires en France et pour sécuriser les frontières écossaises, le gouvernement réclame régulièrement, au grand dam du Parlement, des fonds supplémentaires qui sont prélevés sous forme de taxes. Les expéditions se révèlent particulièrement infructueuses : l’armée anglaise, arrivée non sans difficulté en Bretagne au lendemain de la mort de Charles V et voyant leduc de Bretagne se réconcilier avec la couronne de France et se soumettre au nouveau roiCharles VI, est contrainte de rentrer en Angleterre[18]. Le fardeau de plus en plus important que constituent les troispoll taxes, levées entre 1377 et 1381 pour financer ces expéditions hasardeuses, contribue au mécontentement de la population[19] et au développement d’un fort ressentiment envers la classe dirigeante au sein de la société anglaise[20].

Adolescence

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La révolte des paysans

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Richard II regardant la mort deWat Tyler et s’adressant aux paysans à l’arrière-plan. Image tirée dumanuscrit de Gruuthuse deJean Froissart dans sesChroniques (c. 1475).
Article détaillé :Révolte des paysans.

Bien que lapoll tax de 1381 soit la cause directe de larévolte des paysans, ce conflit trouve sa véritable origine dans les tensions profondes qui existent à l’époque entre propriétaires et paysans. Ces tensions sont principalement liées aux conséquences démographiques de lapeste qui a frappé le pays à plusieurs reprises[3]. À cette époque de discrédit de l’Église dû auGrand Schisme d'Occident, des prédicateurslollards sillonnent les campagnes en diffusant les idées égalitaires deJohn Wyclif qui y trouvent un large écho. Ils sont les vecteurs de la contestation au même titre que les nombreux tisserands itinérants ruinés par la crise : leur action permet une propagation très rapide de la révolte. Étant donné que depuisÉdouard II, la population est massivement entraînée au maniement de l’arc long, elle a les moyens d’entreprendre des actions militaires[21].

La rébellion commence fin mai àBrentwood enEssex, puis dans leKent. Le, des paysans s’attroupent àBlackheath près de Londres, menés parWat Tyler,John Ball etJack Straw. Ils finissent par entrer dans Londres, où certains habitants de la ville adhérent à leurs idées. L’hôtel de Savoie de Jean de Gand est réduit en cendres, et de nombreux juristes sont tués[22]. Les rebelles réclament la totale abolition de laservitude, ce qui serait une véritable révolution dans l’Angleterre médiévale[23]. Le roi se réfugie dans latour de Londres avec ses conseillers. Ils s’accordent pour avouer l’incapacité du gouvernement à maîtriser la rébellion par la force, et s’apprêtent à négocier[24].

On ne sait pas exactement à quel point Richard, âgé de seulement quatorze ans, s’est impliqué dans les délibérations, bien que certains historiens suggèrent qu’il y a contribué activement[3]. Le roi tente de quitter la tour par le fleuve le, mais la foule présente àGreenwich rend impossible toute sortie de l’eau, et il doit retourner d’où il vient[25]. Le jour suivant, vendredi, il part à cheval et rencontre les rebelles àMile End[26],[27]. Le roi accepte alors toutes les demandes des rebelles, promettant de les affranchir et même de les amnistier s’ils acceptent de rentrer chez eux, mais cela ne fait que les enhardir et ils poursuivent leur campagne de pillages et de meurtres[28],[29]. Profitant de l’absence du roi, des rebelles restés à Londres prennent d’assaut latour de Londres et tuent lelord chancelier etarchevêque de CantorbérySimon Sudbury et lelord trésorierRobert de Hales, ainsi que d’autres membres du gouvernement compromis[30]. Richard rencontre à nouveau Wat Tyler le lendemain àSmithfield, et répète que les souhaits des rebelles seront exaucés, mais le chef rebelle n’est pas convaincu de la sincérité du roi. Les hommes du roi demeurent récalcitrants à appliquer toutes les volontés des rebelles. Une altercation éclate etWilliam Walworth,lord-maire de Londres, pousse Tyler de son cheval et le tue[31]. La situation devient très tendue lorsque les rebelles réalisent ce qui s’est passé, mais le roi agit avec calme et, en disant « Je suis votre capitaine, suivez-moi ! », il écarte l’attroupement de la scène du crime[Note 5]. Pendant ce temps, Walworth réunit une force pour encercler l’armée rebelle, mais le roi demande la clémence et permet aux rebelles de se disperser et de rentrer chez eux[32].

Le roi révoque rapidement la charte des libertés et, comme les manifestations se poursuivent dans d’autres parties du pays, il va personnellement dans l’Essex pour mettre fin à la rébellion. Le, il défait àBillericay les derniers rebelles au cours d’une brève escarmouche, mettant définitivement un terme à la révolte des paysans[23]. Malgré son jeune âge, Richard montre beaucoup de courage et de détermination dans sa prise en main de la rébellion. Il est probable que ces événements ont alerté le roi vis-à-vis des dangers de la désobéissance et de la peur à l’endroit de l’autorité royale, inspirant ainsi son règne en monarque absolu, absolutisme qui entraînera sa chute[3].

Véritables débuts politiques

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Ce n’est qu’avec la révolte des paysans que Richard commence à être mentionné significativement dans lesannales[33]. Le[3], il se marie avecAnne de Bohême, fille deCharles IV,roi de Bohême etempereur du Saint-Empire romain germanique, et d’Élisabeth de Poméranie[34],[Note 6]. Ce mariage a une signification diplomatique, puisqu’en ces temps où l’Europe est divisée par legrand schisme d’Occident, la Bohême et le Saint-Empire romain germanique sont des alliés potentiels pour l’Angleterre dans laguerre de Cent Ans face à la France[Note 7]. Toutefois, ce mariage n’est pas très populaire en Angleterre. Malgré les sommes importantes allouées au Saint-Empire, l’alliance politique ne permet aucune victoire militaire[35]. Anne meurt en 1394, sans laisser d’héritier à Richard[36].

Michael de la Pole est intervenu dans les négociations pour le mariage[3] ; il a la confiance du roi et s’implique de plus en plus à la cour et au gouvernement au fur et à mesure que Richard devient en âge de gouverner. Ce fils de commerçants ambitieux[Note 8] est faitlord chancelier par Richard en 1383, puiscomte de Suffolk deux ans plus tard, ce qui contrarie la noblesse de l’époque[37]. Un autre proche du roi estRobert de Vere,comte d'Oxford, le neveu d'Aubrey de Vere. Il apparaît comme lefavori du roi à ce moment, d'autant plus qu'il a épousé sa cousine,Philippa de Coucy, en 1376. Le lignage de De Vere, bien que très ancien, est relativement modeste au sein de la noblesse anglaise[38] et son amitié avec le roi n’est pas non plus appréciée par les autres nobles. Ce mécontentement est exacerbé par l’élévation de De Vere au nouveau rang deduc d'Irlande en 1386[39]. Le chroniqueurThomas Walsingham suggère que la relation entre le roi et De Vere était de nature homosexuelle[40].

Carte historique duGrand Schisme d'Occident.
  • États reconnaissant le pape de Rome
  • États reconnaissant le pape d'Avignon
  • États ayant changé d'obédience durant le schisme

Le conflit franco-anglais est encore vif : la flotte franco-castillane menace régulièrement les côtes anglaises. Jean de Gand y voit l’occasion de faire valoir ses prétentions royales en Espagne. Il compte sur l’aide duroi du Portugal pour monter une coalition anglo-arago-portugaise et mener une expédition enCastille. Il demande60 000 livres au parlement en soulignant que cela permettrait de mettre fin aux raids franco-castillans qui gênent le commerce en Manche[41]. Pour faire bonne figure, il obtient d’Urbain VI que cette expédition soit considérée comme une croisade contre leroi clémentiste de Castille. Le parlement refuse pour deux raisons : le départ de l’homme fort du pays juste après la révolte des paysans est jugé risqué et il semble plus judicieux d’investir dans une croisade en Flandres pour défendre les intérêts commerciaux anglais contre l’avancée française que représente le mariage dePhilippe le Hardi avecMarie de Flandre : l’homme fort du royaume de France est l’héritier du comté et prend pied enBrabant[41].

Tandis que la volonté de la cour est de négocier, Jean de Gand et Thomas de Woodstock font pression pour organiser une campagne à grande échelle pour protéger les possessions anglaises en France[3]. Une occasion se présente avec les prémices d’une révolte dans lesFlandres. L’éventualité du renversement du comteLouis de Male lors de la révolte est vue d’un bon œil en Angleterre, même si on tarde à intervenir. Il en est effet délicat pour le gouvernement anglais de soutenir une rébellion alors qu’il vient seulement de mettre un terme à celle qui touchait l’Angleterre. Le jeuneCharles VI entre lui rapidement en guerre, envoyant ses troupes vers les Flandres : il écrase les rebelles à labataille de Roosebeke mais ne s’éternise pas car il doit mettre au pas les villes rebelles françaises, à commencer par Paris, après l’exemple donné en Flandre[42]. Le Parlement, inquiet pour Calais, finit par donner son accord à cette expédition le. C’est en fait unecroisade urbaniste qui est envoyée (le contrôle deBruges est un enjeu économique majeur pour les deux papes car le produit de la fiscalité pontificale en Europe du Nord y transite[43]) menée parHenri le Despenser,évêque de Norwich et financée à grand renforts d’indulgences[3]. Les Anglais profitent du retrait de Charles VI pour prendre les villes deBourbourg,Bergues etGravelines[44]. L’expédition tourne au fiasco quand les Français montent une contre-croisade clémentiste et rassemblent une armée à Arras. L’évêque de Norwich se replie piteusement. À son retour, on lui demande des comptes et une procédure d’impeachment (mise en cause) est intentée contre lui[45].

Devant cet échec sur le continent, Richard se retourne contre l’allié de la France, l’Écosse. En 1385, le roi lui-même mène uneexpédition punitive au nord, mais sans succès, et son armée revient sans même avoir engagé le combat avec les forces écossaises[46]. Cet échec porte atteinte à son crédit, d’autant que pendant ce temps, les Écossais suppléés par une force française menée parJean de Vienne ravagent leNorthumberland[47]. Au même moment, une simple émeute àGand empêche l’invasion française au sud de l’Angleterre[48]. Les relations entre Richard et son oncle se détériorent rapidement au gré des déboires militaires. La victoire portugaise sur les castillans àAljubarrota ouvre de nouvelles perspectives à Jean de Gand et donne au roi d’Angleterre l’occasion d’éloigner son puissant oncle. Le, Richard II le reconnaît comme roi deCastille à charge pour lui de la conquérir[45]. Alors que des rumeurs de complot contre sa personne circulent, Jean de Gand quitte l’Angleterre le à la tête de 7 000 hommes[3]. Avec son départ,Thomas de Woodstock, devenuduc de Gloucester, etRichard FitzAlan,4ecomte d'Arundel, deviennent les chefs non officiels des opposants au roi et à ses courtisans[3].

Intervention desLords Appellant

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Robert de Vere s’échappant de labataille de Radcot Bridge (Froissart).

En envoyant une expédition enCastille, l’Angleterre prend le risque de déclencher un conflit majeur avec la France. Charles VI ne manque pas cette occasion de préparer une forte armée, et la menace d’une invasion française prend de l’ampleur en 1386. Elle n’a finalement jamais lieu, sur conseil duduc de Berry, oncle du roi de France[49]. Au cours de la session parlementaire d’octobre de cette année,Michael de la Pole — en tant que lord chancelier — demande une taxation d’un niveau sans précédent pour assurer la défense du royaume[50]. Plutôt que de consentir à sa requête, le parlement demande la démission du chancelier comme condition nécessaire avant de répondre à une quelconque demande[51]. On présume que cette assemblée, qui sera connue plus tard sous le nom d’« Admirable Parlement », travaillait avec le soutien de Woodstock et FitzAlan[3],[52]. Le roi rejette dans un premier temps cette demande[53]. Ce n’est que lorsqu’il est menacé de destitution qu’il est forcé d’accepter, laissant partir de la Pole[54]. Celui-ci est jugé et condamné pour divers chefs d’accusations, parmi lesquels des mauvaises utilisations de fonds ou des fraudes[55]. Une commission est chargée de revoir et contrôler les finances royales pour un an[56].

Richard est profondément perturbé par cet affront fait à son autorité royale. De février à, il se lance dans une grande campagne dans le pays pour rassembler des soutiens autour de lui[57]. En établissant Robert de Verejuge de Chester, il pose les fondements d’un pouvoir militaire loyal dans leCheshire[58]. Il assure également la légitimité dujuge en chefRobert Tresilian, qui soutient le roi dans l’idée que le parlement a agi dans l’illégalité et avec traîtrise[59].

À son retour à Londres, le roi se retrouve confronté à Woodstock, FitzAlan etThomas de Beauchamp,12ecomte de Warwick, qui accusent de trahison[Note 9] de la Pole, de Vere, Tresilian et deux autres loyalistes : le maire de LondresNicolas Brembre, etAlexandre Neville, l’archevêque de York[60]. Ils les accusent notamment d’avoir conseillé au roi de traiter avec la France, et de lui livrerCalais. Ces accusations ne semblent pas fondées, mais elles permettent aux opposants au roi de s’assurer le soutien du peuple, qui déjà n’apprécie guère certains des favoris du roi et est enclin à croire à ces accusations[61]. Richard cherche à gagner du temps dans les négociations, espérant une arrivée de De Vere en provenance du Cheshire avec des renforts militaires[62]. Les trois comtes unissent alors leurs forces avecHenri de Bolingbroke,comte de Northampton, fils de Jean de Gand et futur roi Henri IV, etThomas de Mowbray,comte de Nottingham — ce groupe est connu sous le nom des « Lords Appellant ». Le, ils interceptent de Vere à labataille de Radcot Bridge, et le contraignent à quitter le pays[63].

Richard n’a alors plus de recours possible et doit accepter les demandes de ses opposants. Brembre et Tresilian sont condamnés et exécutés, tandis que de Vere et de la Pole — qui a désormais lui aussi quitté le pays — sont condamnés à mort par contumace lors de l’« Impitoyable Parlement » de[Note 10]. Mais lesAppellant vont encore plus loin et des chevaliers de Richard sont également exécutés, parmi lesquels Burley[64]. Ils parviennent ainsi à briser intégralement le cercle de favoris autour du roi[3].

Restauration de l’autorité royale

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Gestion du conflit avec la France

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Richard rétablit petit à petit un semblant d’autorité royale les mois suivant l’impitoyable parlement, grâce à trois facteurs. Tout d’abord, la politique étrangère agressive menée par les « Lords Appellant » échoue. En effet, leurs efforts pour construire une large coalition contre la France ne mènent à rien et le Nord de l’Angleterre est victime d’une incursion écossaise qui aboutit à ladéfaite anglaise d'Otterburn[65]. Ensuite, Richard a maintenant 21 ans passés et peut désormais réclamer avec confiance le droit de gouverner lui-même[66]. Enfin, Jean de Gand revient en Angleterre en 1389 et une fois son différend avec le roi réglé, le vieil homme d’État agit comme modérateur auprès des politiques anglais[67]. En France, le jeune Charles VI, qui lui aussi subissait la tutelle de ses oncles, vient de prendre le pouvoir. Richard s’en inspire et le, il renvoie ses tuteurs[68]. Insistant sur le fait que ses déboires passés sont uniquement liés à de mauvais conseillers, il remplace les principaux membres du gouvernement. Il veille toutefois à choisir des hommes en qui ses ennemis ont une certaine confiance pour ne pas les inquiéter[69]. Il dessine une politique bien différente de celle desAppellant, cherchant à faire la paix et à se réconcilier avec la France, et promet que cela permettra d’alléger le fardeau des taxes qui pèsent sur le peuple anglais[66]. Il gouverne paisiblement lors des huit années suivantes, s’étant réconcilié avec ses adversaires d’autrefois[3]. Les événements montrent plus tard qu’il n’a toutefois pas oublié ce qu’il a subi auparavant, notamment l’exécution de Simon de Burley qu’il lui est difficile d’oublier[70].

Même si Charles VI et ses conseillers (lesmarmousets sont liés à l’entourage du pape d’Avignon[71]) veulent aussi parvenir à la paix, des motifs de tension avec la France persistent. En 1390, Charles VI veut prendre le flambeau d’une croisade en Italie pour mettre fin auGrand Schisme en installantClément VII à Rome et pour prendreNaples pour son cousinLouis II d'Anjou en conflit avec lesAngevins de Hongrie[72]. D’une part, l’Angleterre est dans l’obédience du pape de Rome et d’autre part, cela ferait passer la Provence et le Sud de l’Italie sous contrôle des Valois. Le frère du roi de France,Louis d'Orléans, marié àValentine Visconti, qui y voit l’occasion de se tailler dans les États papaux une principauté à la mesure de ses ambitions, négocie le soutien de son beau-père dans cette expédition. Richard II y met le holà et fait dire que si l’armée française part en Italie, l’armée anglaise traversera la Manche[73]. Ceci met fin au projet de Charles VI qui accepte, le, le principe d’une rencontre au sommet[73]. Des hommes tels queLéon d'Arménie ouPhilippe de Mézières jouent de leur influence des deux côtés de la Manche pour obtenir la paix et une croisade commune contre les Turcs. L’entrevue des représentants de Clément VII et de Léon d’Arménie, qui doivent sceller la réconciliation par une croisade, doit avoir lieu à Amiens au carême 1392. Le, Jean de Gand rencontre le roi de France et il demande de conserver Calais, lecomté de Poitou et leduché de Guyenne (les Anglais ne contrôlent plus en Aquitaine que Bordeaux alors qu’ils avaient obtenu en 1360 le tiers du royaume de France) et que soit payée la rançon deJean le Bon.

Une fois la stabilité politique rétablie, Richard commence à négocier une paix durable avec la France. Une proposition faite en 1393 offre à l’Angleterre la possession de l’Aquitaine. Toutefois, elle n’est pas entérinée car la condition suivant laquelle le roi d’Angleterre devait rendre hommage au roi de France était inacceptable pour le peuple anglais[74]. Les négociations pour la paix peuvent très bien prendre fin lorsqueCharles VI présente ses premiers symptômes de folie, laissant le gouvernement français dans une situation inconfortable. Mais Richard décide finalement de ne pas tenter de profiter de ces évènements et signe une première trêve, qui devra être suivie d’autres négociations[75].

Tandis qu’il cherche à faire la paix avec la France, Richard a une approche très différente de la situation enIrlande. Les territoires sous domination anglaise en Irlande sont menacés, et les seigneursanglo-irlandais demandent au roi d’intervenir[76]. La trêve avec la France offre une très bonne occasion pour intervenir dans ce pays où la couronne anglaise n’a que très peu d’influence. Un premier départ est ajourné à cause de la mort de la reine Anne le. Cet événement touche profondément le roi[77]. Finalement, à l’automne 1394, Richard part pour l’Irlande, où il reste jusqu’en. Son armée, composée de 8 000 hommes, est alors la plus grande force à débarquer sur l’île[78]. La campagne est fructueuse et de nombreux chefs de clans irlandais se soumettent à la souveraineté anglaise[79]. Cette opération est une des plus grandes réalisations du règne de Richard, et elle contribue à renforcer la popularité du roi en Angleterre, même si la consolidation de la position anglaise en Irlande est de courte durée[3]. Dès son retour, Richard reprend les négociations avec la France. C’est finalement une trêve de 28 ans qui est signée en 1396[80],[81], les accords pour une éventuelle paix étant bloqués par les visions des deux pays sur la ville deCalais[82]. Ce traité comprend notamment le mariage de Richard avecIsabelle de Valois, fille deCharles VI de France. Certaines craintes entourent ce mariage, car la princesse n’a que six ans et ne peut donner naissance à un héritier avant de nombreuses années[Note 11].

Dernières années tyranniques

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À la fin des années 1390 commence la période du règne de Richard II que les historiens qualifient de « tyrannique »[83]. Après avoir tout au long de son règne récompensé ses ennemis, Richard réhabilite ceux qui l’avaient autrefois soutenu, notamment les juges qui avaient affirmé son droit de gouverner seul qui sont rappelés d’Irlande. La plupart des autres exilés sont morts en exil, notamment Robert de Vere dont Richard fait rapatrier le corps pour qu’il soit inhumé en Angleterre[84]. Le Parlement de 1397 s’ouvre sur la proposition du roi d’accompagner Charles VI dans sa campagne enItalie, afin de sceller l’amitié avec la France[85]. Les Communes, ne voyant pas d’un très bon œil cette campagne et les frais qui l’accompagnent, rédigent une pétition relevant notamment les fortes dépenses de la maison royale. Le roi, vexé par ce qu’il considère comme un affront à ses prérogatives, rejette le contenu de cette pétition, bafouant un des droits des Communes[86]. Le roi arrête Woodstock, FitzAlan et Beauchamp en. On connaît mal les raisons de ces arrestations : même si une chronique suggère qu’un complot était prévu contre le roi, aucun indice ne confirme cette hypothèse[87]. Il est plus probable que Richard, se sentant désormais assez fort, a décidé de se venger des événements de 1386-1388 et d’éliminer d’éventuels ennemis[88]. Lors de la session parlementaire de, FitzAlan est le premier à être mis à l’épreuve. Après une chaude querelle avec le roi, il est condamné et exécuté[89]. Quand vient le tour de Thomas Woodstock, le comte de Nottingham annonce la mort de celui-ci alors qu’il était son prisonnier à Calais. Il est probable que Richard a commandité le meurtre de Woodstock, évitant ainsi de devoir exécuter un prince de sang[90]. Thomas de Beauchamp est également condamné à mort, mais sa vie est finalement épargnée et il est emprisonné. Le frère de FitzAlan,Thomas Arundel,archevêque de Cantorbéry, est quant à lui exilé[91]. Les persécutions de Richard se portent ensuite sur la province. Tandis qu’il s’assure de nouveaux soutiens dans divers comtés, il s’en prend à différents membres des instances locales qui avaient été loyaux auxAppellant. Les amendes levées sur ces hommes amènent des revenus importants à la couronne, mais la légalité de ces procédures demeure incertaine pour les chroniqueurs[3].

Jean de Gand d'après un portrait de 1593. Au centre des politiques anglaises pendant plus de trente ans, sa mort en 1399 conduit à une insécurité.

Ces actions ont été rendues possibles par la collusion de Jean de Gand, mais également par le soutien de nombreux hommes qui doivent leur prééminence à Richard, et qui sont désobligeamment appelés « Duketti »[92].Jean etThomas Holland, le demi-frère et le neveu du roi, respectivement comtes deHuttingdon et deKent, sont promus aux rangs de ducs d’Exeter et deSurrey. Parmi les autres loyalistes on compteJean de Beaufort,comte de Somerset,Édouard d'York,comte de Rutland,John Montagu,comte de Salisbury, etThomas le Despenser[Note 12]. Le roi peut dès lors récompenser tous ces hommes avec les terres confisquées auxAppellant et leurs proches et avec les revenus correspondant à leurs nouveaux rangs[93].

Mais une menace à l’autorité de Richard persiste avec lamaison de Lancastre représentée par Jean de Gand et son filsHenri de Bollingbroke. Les Lancastre ne sont pas seulement la plus riche famille d’Angleterre, ils sont de lignée royale, et ainsi des candidats à la succession de Richard, qui n’a pas d’enfant[94]. Une querelle éclate dans le cercle très fermé de la cour en entre Henri etThomas Mowbray — qui sont devenus respectivementduc de Hereford etduc de Norfolk[93]. Selon Henri, Mowbray aurait déclaré qu’ils allaient tous deux pouvoir prétendre à la succession au trône, en tant qu’anciens « Lords Appellant ». Mowbray nie avoir tenu ces propos, qui sont assimilables à de la trahison[92]. Un comité parlementaire décide qu’ils doivent régler ce problème par un duel mais, au dernier moment, Richard choisit de les exiler, Thomas Mowbray à vie et Henri de Bollingbroke pour dix ans[95]. Le, Jean de Gand meurt. Plutôt que de faire d’Henri son héritier, Richard prolonge son exil indéfiniment et le déshérite[96]. Il se sent alors un peu plus en sécurité, Henri vivant désormais à Paris. Toutefois, il n’est pas complètement à l’abri, car les Français, qui s’intéressent à tout ce qui peut perturber Richard et sa politique de paix, n’ont pas accueilli Henri par hasard[97]. Richard quitte le pays en mai pour une nouvelle expédition en Irlande[98].

Destitution et mort

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Richard, arrêté parHenry Percy,comte de Northumberland (Froissart).

En, en France,Louis Ier d'Orléans prend le contrôle de la cour deCharles VI le Fol, lequel est la proie de crises répétées de délireparanoïaque etschizophrène. La politique de « rapprochement » avec la couronne anglaise ne convient pas aux ambitions politiques de Louis. C’est pourquoi il juge opportun de laisser Henri de Bollingbroke retourner en Angleterre[99]. Avec un petit groupe de partisans, Henri débarque àRavenspurn, dans leYorkshire, à la fin du mois de[100]. Des hommes venus des quatre coins du pays s’allient bientôt à lui. Lorsqu’il rencontreHenry Percy,comte de Northumberland, qui a ses propres désaccords avec le roi, Bollingbroke précise bien que son seul objectif est de récupérer ses biens. Percy le prend au mot et décide de ne pas se mêler de cela[101]. La plupart des chevaliers et hommes de confiance du roi l’ont suivi en Irlande, et Henri ne rencontre pas réellement de résistance lors de sa campagne vers le sud.Edmond de Langley,duc d'York, chargé de protéger le royaume en l’absence du roi, n’a guère d’autres solutions que de prendre le parti d’Henri[102]. Pendant ce temps, le retour d’Irlande de Richard est retardé et il ne débarque pas aupays de Galles avant le[103]. Il prend alors la direction deConwy où il rencontre le comte de Northumberland le pour négocier[104]. Une semaine plus tard, Richard II se rend à Henri auchâteau de Flint contre la promesse d’avoir la vie sauve[105]. Les deux hommes rentrent alors à Londres, le roi prisonnier faisant toute la route derrière Henri. À son arrivée le, il est enfermé dans latour de Londres[106],[29].

Henri est maintenant fermement résolu à monter sur le trône, mais il lui faut justifier cette action[3]. Il est souvent dit que Richard, du fait de sa tyrannie et de sa mauvaise gouvernance, s’est rendu lui-même indigne d’être roi[107]. Toutefois, Henri n’est pas le mieux placé dans l’ordre de succession au trône ; l’héritier est en faitEdmund Mortimer, qui descend du second fils d’Édouard III,Lionel d'Anvers. Le père d’Henri, Jean de Gand, n’est que le troisième fils d’Édouard III[108]. Il règle ce problème en soulignant le fait qu’il descend d’une ligne directe « mâle » tandis que Mortimer est héritier par sa grand-mère[Note 13]. Officiellement, Richard accepte volontairement de laisser sa couronne à Henri le[109]. Bien que cela soit peu probable, le Parlement réuni le accepte l'abdication de Richard. Henri est couronné Henri IV d’Angleterre le[110].

La destinée exacte de Richard après sa destitution n’est pas très claire. Il reste dans la tour de Londres avant d’être emmené auchâteau de Pontefract peu de temps avant la fin de la guerre[111]. Bien que le roi Henri lui ait, dans un premier temps, promis la vie, il change rapidement d’avis lorsque les comtes d’Huntingdon, Kent, Salisbury et Rutland, ainsi que Thomas le Despenser — tous déchus du rang que Richard leur avait offert — commencent àcomploter pour assassiner le nouveau roi et restaurer Richard au pouvoir[112]. Bien qu’il l’ait anticipé, ce complot montre les risques qu’encourt Henri s’il laisse Richard en vie. Richard meurt en captivité aux alentours du, bien que de sérieux doutes planent quant à la date exacte et la cause réelle de sa mort[3]. Le corps est emmené dans lacathédrale Saint-Paul le, avant d’être enterré dans l’église deKings Langley le. Des rumeurs selon lesquelles Richard serait toujours en vie persistent un temps, mais ne gagnent jamais vraiment de crédit en Angleterre[113]. En Écosse, un homme identifié comme Richard est logé dans lechâteau de Stirling par le duc d’AlbanyRobert Stuart et se dit être un personnage important, responsable de plusieurs intrigues lollards et contre les Lancastre en Angleterre. Le gouvernement d’Henri IV dénonce une imposture, et plusieurs sources de part et d’autre de la frontière suggèrent que l’homme en question souffre de troubles mentaux. Il est même décrit par certains comme un mendiant au moment de sa mort en 1419. Il est toutefois enterré comme un roi dans lemonastèredominicain deStirling. Pendant ce temps, en 1413,Henri V — dans l’optique d’expier la faute de son père et de faire taire les rumeurs sur Richard — décide de déplacer le corps de Richard vers sa dernière demeure à l’abbaye de Westminster. Là, Richard a lui-même préparé une tombe élaborée où se trouve déjà le corps de sa femme Anne[114].

La personnalité de Richard II

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Caractère et image

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Les historiens contemporains, même les moins favorables au roi, s’accordent pour dire que Richard est un « très beau roi », avec « une figure blanche, ronde et féminine ». Il manque d’ailleurs de virilité[115]. Il est grand et athlétique[Note 14],[116] Il est intelligent et s’exprime bien, même s’il a tendance à bégayer quand quelque chose le tourmente[117]. Le portrait de l’abbaye de Westminster semble être une représentation honnête du roi, mais le Wilton Diptych le montre bien plus jeune qu’il ne l’est à l’époque de sa réalisation[118]. Il est catholique et devient à la fin de son règne un opposant à l’hérésielollarde[119]. Il se dévoue particulièrement au culte d’Édouard le Confesseur et, aux environs de 1395, ses armoiries se voient ajouter le blason d’Édouard le Confesseur[3]. Il n’est pas un roi guerrier à l’image de son grand-père, mais apprécie néanmoins les tournois et les chasses[120].

Portrait anonyme de Richard II de la fin duXVIe siècle.

La pièceRichard II deWilliam Shakespeare contribue fortement à bâtir l’image de Richard auprès du grand public. Dans la pièce, Richard est un roi irresponsable, cruel et rancunier, qui n’accède à un semblant de splendeur qu’une fois destitué[121]. Il ne s’agit cependant que d’une fiction dans laquelle Shakespeare fait de nombreuses omissions et prend quelques libertés dans la rédaction de son œuvre. Il base sa pièce sur les travaux d’Édouard Hall etSamuel Daniel, qui s’inspirent eux-mêmes de chroniqueurs commeThomas Walsingham[122]. Hall et Daniel sont des historiens de la dynastie des Tudor, hostiles à Richard[123]. La vision des Tudor, renforcée par Shakespeare, voit une continuité dans les désordres civils s’étalant des mauvais choix de Richard jusqu’à l’accession au trône d’Henri VII en 1485[124]. L’idée suivant laquelle Richard tient une large part de responsabilité dans laguerre des Deux-Roses reste dominante jusqu’auXIXe siècle, mais est remise en cause au cours duXXe siècle[125]. Les historiens modernes préfèrent étudier la guerre des Deux-Roses indépendamment du règne de Richard II[126].

L’équilibre mental de Richard est un sujet majeur de discussion depuis que les premiers historiens académiques se sont intéressés au sujet auXIXe siècle. Un des premiers historiens modernes à travailler sur la personnalité de Richard II est l’évêqueWilliam Stubbs. Pour celui-ci, Richard souffre, à la fin de son règne, d’un certain déséquilibre mental[127]. Selon l’historienAnthony Steel, qui a écrit une biographie complète du roi, Richard souffre deschizophrénie[128]. Cette hypothèse est par la suite remise en cause parVivian Hunter Galbraith pour qui aucune base historique ne valide un tel diagnostic[129]. Il est suivi par d’autres historiens, commeAnthony Goodman etAnthony Tuck[3].Nigel Saul, qui a écrit une biographie de Richard II, concède que — même si ce n’est pas une base pour fonder un quelconque trouble mental — Richard II montre à plusieurs reprises des signes de narcissisme[130].

Une des questions fondamentales concernant le règne de Richard est la raison de son échec final. Sa façon de régner marque les prémices de la monarchie absolue, et sert plus tard d’exemple à la dynastie des Tudor[131]. Plus récemment, on a rapproché le concept de la royauté de Richard à celui de ses prédécesseurs, considérant que c’est en restant dans le cadre de la monarchie traditionnelle qu’il a pu mettre en œuvre la plupart de ses réalisations[3],[132]. Toutefois, ses agissements sont trop extrêmes. Ainsi, alors que l’absence de guerre aurait dû provoquer une réduction des taxes, afin de maintenir Richard en bons termes avec le Parlement, ce ne fut jamais réellement le cas. En effet, l’opulence de la cour et la présence d’artistes autour du roi sont des sources de dépenses égales aux guerres, sans en apporter les mêmes profits[133]. La confiance exclusive de Richard dans le comté duCheshire diminue également le soutien dont il bénéficie dans le reste du pays[134]. Ainsi, comme le conclut Simon Walker : « ce qu’il disait n’était, en termes contemporains, jamais injustifié ou inaccessible ; c’est la manière dont il cherchait à l’atteindre qui l’a trahi »[132].

La culture de la cour

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Lediptyque de Wilton : Richard vénérant la Vierge et l’Enfant, accompagné par ses saints-patrons :Edmond d'Est-Anglie,Édouard le Confesseur etJean le Baptiste (de gauche à droite).

Dans les dernières années de son règne, et particulièrement après l’élimination des « Appellant » en 1397, Richard jouit d’un véritable monopole du pouvoir dans le pays, une situation peu commune dans l’Angleterre médiévale[135]. À cette période, une culture de cour particulière émerge, plus poussée que ce que l’on a pu connaître auparavant. Alors que le roi est auparavant appelé simplement « your highness » (« votre grandeur »), on s’adresse maintenant à lui régulièrement comme « your royal majesty » (« votre majesté royale ») ou« your high majesty » (« votre haute majesté »). On dit parfois que, lors de festivals solennels, le roi s’assied sur son trône pendant des heures sans parler tandis que chaque personne qu’il regarde doit se mettre à genou devant lui[136]. Ce haut respect de la dignité et toute cette somptuosité sont importés des cours du continent ; non seulement les cours de France et de Bohême, d’où proviennent les deux femmes du roi, mais également de la cour du Prince Noir en Aquitaine[137].

L’approche de la royauté de Richard prend racine dans sa forte croyance en la prérogative royale, inspirée dans son enfance par l’affront fait à son autorité une première fois par la révolte de paysans, puis par les « Lords Appellant »[138]. Richard rejette l’approche de la noblesse qu’avait son grand-pèreÉdouard III. La cour d’Édouard était une cour militaire, fondée sur l’interdépendance entre Édouard et ses capitaines militaires de confiance[139]. Du point de vue de Richard, cela donne trop de pouvoir aux nobles. Pour éviter d’avoir à dépendre de la noblesse dans le domaine militaire, il mène une politique de paix envers la France[133]. Dans le même temps, il développe sa propre garnison, plus grande que celle de n’importe quel roi d’Angleterre avant lui, et lui donne des livrées portant son écusson et son emblème, le cerf blanc[140], également portées par les anges dans le diptyque de Wilton. Il est ensuite libre de développer une atmosphère courtoise dans laquelle le roi est une figure distante et vénérée, et les arts et la culture ont une place centrale[141].

Le mécénat et les arts

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LeWestminster Hall au début duXIXe siècle.

Toujours en vue de consolider son autorité, Richard tente de cultiver son image. Comme aucun roi d’Angleterre avant lui, son portrait est peint sur de somptueux tableaux à sa gloire[142]. Deux de ces œuvres sont parvenues jusqu’à nous : le portrait du roi grandeur nature de l’abbaye de Westminster (1390) et lediptyque de Wilton (1394 – 99), une œuvre facilement transportable qui est vraisemblablement réalisée pour accompagner le roi lors de sa campagne en Irlande[143]. Il s’agit d’un des rares exemples anglais d’art gothique, qui se développe à l’époque dans les cours du continent, notamment àPrague etParis[144]. Les dépenses de Richard en joyaux et riches textiles dépassent de loin celles consacrées aux peintures mais, comme pour lesenluminures, il paraît peu probable de retrouver de tels objets que l’on puisse clairement associer à Richard. Toutefois, on peut parler d’une couronne d’exception, « un des plus fins accomplissements de l’orfèvreriegothique » qui aurait appartenu à la reine Anne[Note 15].

Parmi les plus grands projets architecturaux de Richard, on compte leWestminster Hall, qui est reconstruit en profondeur durant son règne[145], peut-être en réponse à la réalisation, en 1391, du magnifique hall du château deKenilworth par Jean de Gand. Quinze statues de rois à taille humaine sont placées dans des niches creusées dans les murs, et lacharpente réalisée par le charpentier du roi Hugh Herland, « la plus grande création de l’architecture médiévale en bois », permet de remplacer les trois ailesromanes par un vaste espace ouvert, avec undais permettant à Richard de s’asseoir en solitaire[Note 16].

La littérature est également très importante à la cour de Richard, car c’est à cette période que l’anglais devient une langue littéraire[3]. Peu d’indices permettent de lier directement Richard à la poésie, mais c’est néanmoins au sein de sa cour que cet art devient florissant[146]. Le plus grand poète de l’époque,Geoffrey Chaucer, sert le roi comme diplomate, douanier et clerc auKing’s Works alors qu’il écrit en parallèle la plupart de ses œuvres les plus connues[147],[148]. Il est également au service de Jean de Gand et écritLe Livre de la Duchesse, éloge deBlanche de Lancastre, la femme de Jean de Gand[149]. Le collègue et ami de Chaucer,John Gower, écrit sesConfessio Amantis sur demande de Richard, bien qu’il se querelle avec lui quelques années plus tard[150].

Ascendance

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Ascendance de Richard II d'Angleterre
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
32.Henri III d'Angleterre
 
 
 
 
 
 
 
16.Édouard Ier d'Angleterre
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
33.Éléonore de Provence
 
 
 
 
 
 
 
8.Édouard II d'Angleterre
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
34.Ferdinand III de Castille
 
 
 
 
 
 
 
17.Éléonore de Castille
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
35.Jeanne de Dammartin
 
 
 
 
 
 
 
4.Édouard III d'Angleterre
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
36.Philippe III de France
 
 
 
 
 
 
 
18.Philippe IV de France
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
37.Isabelle d'Aragon
 
 
 
 
 
 
 
9.Isabelle de France
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
38.Henri Ier de Navarre
 
 
 
 
 
 
 
19.Jeanne Ire de Navarre
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
39.Blanche d'Artois
 
 
 
 
 
 
 
2.Édouard de Woodstock
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
40.Jean Ier d'Avesnes
 
 
 
 
 
 
 
20.Jean Ier de Hainaut
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
41.Adélaïde de Hollande
 
 
 
 
 
 
 
10.Guillaume Ier de Hainaut
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
42.Henri V de Luxembourg
 
 
 
 
 
 
 
21.Philippa de Luxembourg
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
43.Marguerite de Bar
 
 
 
 
 
 
 
5.Philippa de Hainaut
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
44.Philippe III de France
 
 
 
 
 
 
 
22.Charles de Valois
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
45.Isabelle d'Aragon
 
 
 
 
 
 
 
11.Jeanne de Valois
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
46.Charles II de Naples
 
 
 
 
 
 
 
23.Marguerite d'Anjou
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
47.Marie de Hongrie
 
 
 
 
 
 
 
1.Richard II d'Angleterre
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
48.Jean d'Angleterre
 
 
 
 
 
 
 
24.Henri III d'Angleterre
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
49.Isabelle d'Angoulême
 
 
 
 
 
 
 
12.Édouard Ier d'Angleterre
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
50.Raimond-Bérenger V de Provence
 
 
 
 
 
 
 
25.Éléonore de Provence
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
51.Béatrice de Savoie
 
 
 
 
 
 
 
6.Edmond de Kent
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
52.Louis IX de France
 
 
 
 
 
 
 
26.Philippe III de France
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
53.Marguerite de Provence
 
 
 
 
 
 
 
13.Marguerite de France
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
54.Henri III de Brabant
 
 
 
 
 
 
 
27.Marie de Brabant
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
55.Adélaïde de Bourgogne
 
 
 
 
 
 
 
3.Jeanne de Kent
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
56. Hugues Wake
 
 
 
 
 
 
 
28. Baldwin Wake
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
57. Jeanne d'Estouteville
 
 
 
 
 
 
 
14.John Wake
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
58. Robert de Quincy
 
 
 
 
 
 
 
29. Hawise de Quincy
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
59. Elen ferch Llywelyn
 
 
 
 
 
 
 
7.Marguerite Wake
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
60. Enguerrand II de Fiennes
 
 
 
 
 
 
 
30. Guillaume II de Fiennes
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
61. Isabelle de Condé
 
 
 
 
 
 
 
15. Jeanne de Fiennes
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
62. Jean II de Brienne
 
 
 
 
 
 
 
31.Blanche de Brienne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
63.Jeanne de Châteaudun
 
 
 
 
 
 
 

Armoiries

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Les armoiries de Richard II connaissent trois évolutions. À l’origine, il porte une brisure des armes de son père.
Cela donne :écartelé en 1 et 4 d’azur semé de fleurs de lys d’or et en 2 et 3 de gueules aux trois léopards d’or armés et lampassés d'azur, à un lambel d’argent brochant sur le tout, le pendant central chargé d’une croix de gueules.

Quand son père meurt en 1376, il hérite de la principauté de Galles et du blason paternel. La croix disparait du pendant central.
Cela donne :écartelé en 1 et 4 d’azur semé de fleurs de lys d’or et en 2 et 3 de gueules aux trois léopards d’or armés et lampassés d'azur, à un lambel d’argent brochant sur le tout.

Quand son grand-père Édouard III meurt en 1377, il hérite du royaume d’Angleterre et du blason de ses rois. Le lambel d’argent disparaît. Les fleurs de lys sont plus petites et plus nombreuses.
Cela donne :écartelé en 1 et 4 d’azur semé de fleurs de lys d’or et en 2 et 3 de gueules aux trois léopards d’or armés et lampassés d'azur.

Peu après, il associe ses armes avec celles — mythiques — du roiÉdouard le Confesseur. Une croix d’or s’ajoute.
Cela donne :parti en 1 d’azur, à la croix fleuronnée d’or, accompagnée de cinq merlettes du même, et en 2 écartelé en 1 et 4 d’azur semé de fleurs de lys d’or et en 2 et 3 de gueules aux trois léopards d’or armés et lampassés d'azur.

  • avant 1376
    avant 1376
  • de 1376 à 1377
    de 1376 à 1377
  • de 1377 à 1395
    de 1377 à 1395
  • de 1395 à 1399
    de 1395 à 1399

Bibliographie

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Chroniques

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Sources secondaires

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Notes et références

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Notes

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  1. Les sources citent souvent l'abbaye Saint-André comme lieu de naissance de Richard, mais certains considèrent qu'il est né au palais archiépiscopal (il se trouvait devant la mairie actuelle et derrière la cathédrale). Dans l'ouvrageMémoire en images,éditions Alan Sutton, 2002, Jacques Clément et Patrice Gaudin précisent que Richard II d'Angleterre est né à Lormont, commune proche de Bordeaux, au château de Lormont, dit « du Prince Noir ». Ainsi, de nombreuses incertitudes demeurent autour du lieu, voire de la date de naissance et de décès de Richard.
  2. Il s'agit de la date retenue officiellement, mais une déclaration du roi de France Charles VI déplore sa mort le 26 janvier 1400, tandis que certains le pensent toujours en vie bien après cette date.
  3. Le frère de Jean de Gand,Edmond de Langley, avait seulement un an de moins, mais il était considéré comme « limité », et n’intervint pas autant que Jean dans le gouvernement.
  4. Les précédents du jeuneHenri III d'Angleterre dontGuillaume le Maréchal assura la régence en 1216 et deLouis IX de France dont la régence fut assurée par la reine douairièreBlanche de Castille n’ont donc pas été suivis cette fois.
  5. Certains historiens pensent que l’incident conduisant à la mort de Wat Tyler avait été planifié à l’avance par le conseil, de manière à donner un terme à la rébellion.
  6. Le mariage a été accepté le 2 mai 1381.Saul 1997,p. 87.
  7. L’Angleterre et le Saint-Empire romain germanique reconnaissent le papeUrbain VI à Rome tandis que les Français traitent avecClément VII à Avignon.
  8. On dit de lui au Parlement qu’il a été « élevé de petit propriétaire au rang de comte ».
  9. Le motappeal à l’origine des « Lords Appellant », désignait en loi médiévale une charge criminelle, souvent une trahison.
  10. Neville, en tant qu’homme d’Église, est privé de ses biens temporels, également par contumace,Saul 1997,p. 192–193
  11. Elle ne donne en fait jamais d’héritier, car Richard meurt quatre ans plus tard,McKisack 1959,p. 476.
  12. Beaufort est le plus âgé des enfants que Jean de Gand eut avecKatherine Swynford ; enfants illégitimes auxquels Richard donne une légitimité en 1390. Il est nommémarquis de Dorset ;marquis étant un titre relativement nouveau en Angleterre à cette époque. Rutland, héritier d’Edmond de Langley, est nomméduc d’Aumale. Montacute succède à son oncleWilliam Montacute commecomte de Salisbury un peu plus tôt la même année. Despenser, arrière-petit-fils deHugues le Despenser le jeune, favori d’Édouard II d'Angleterre et exécuté pour trahison en 1326, se voit offrir lecomté de Gloucester.
  13. Bien que la tradition soit de transmettre les comtés par lignée masculine, aucune tradition n’existe pour la succession au trône d’Angleterre. Un précédent existe un France où les prétentions pour le trône de France par le roi d’Angleterre ont été invalidées car passant par la lignée féminine, ce qui est à l’origine de laguerre de Cent Ans.
  14. Quand sa tombe est ouverte en 1871, on s’aperçoit qu’il mesurait 1,83 mètre.
  15. Alexander and Binski,pp. 202-3 et 506. Elle est mentionnée dans la collection royale de 1399 et accompagne Blanche, la fille d’Henri IV, lors de son mariage en Bavière. Elle est toujours à Munich à l’heure actuelle.image Voir égalementRichard's Treasure roll, The Institute of Historical Research and Royal Holloway. Consulté le 12 octobre 2008.
  16. Alexander and Binski,pp. 506-7 et 515. Seulement six des statues, bien dégradées, persistent aujourd’hui, et le dais a été remodelé, mais dans l’ensemble le hall demeure tel que Richard et son architecteHenri Yevele l’avaient laissé.

Références

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Liens externes

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Précédé parSuivi par
Édouard III
Roi d’Angleterre
Seigneur d’Irlande
1377 – 1399
Henri IV
v ·m
Wessex etJelling
(924-1066)
Normands etBlois
(1066-1154)
Plantagenêt
(1154-1485)
Tudor
(1485-1603)
Stuart
(1603-1707)
En 1707, Anne devient la premièrereine de Grande-Bretagne.
v ·m
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