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Rhodopes

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Pour les articles homonymes, voirRhodope.

Rhodopes
Carte topographique des Rhodopes.
Carte topographique des Rhodopes.
Géographie
Altitude2 191 m,Goljam Perelik
MassifCeinture alpine
Longueur240 km
Largeur100 km
Superficie14 571 km2
Administration
PaysDrapeau de la BulgarieBulgarie
Drapeau de la GrèceGrèce
Géologie
RochesRoches métamorphiques
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LesRhodopes (enbulgareРодопи /Rodopi, en général utilisé avec l’article défini pluriel,Родопите /Rodopite, parfois également appelésРодопа /Rodopa ouРодопа планина /Rodopa planina, « montagne de Rodopa » ; engrecΡοδόπη /Rodópi — en français, on trouve aussi la forme au singulier « le Rhodope », enturcRodop dağları) sont un massif montagneux desBalkans, situé dans le Sud-Ouest de laBulgarie ne débordant qu'enMacédoine-Orientale-et-Thrace, dans le Nord-Est de laGrèce. Avec les massifs duRila et duPirin, il forme un même ensemble montagneux. Son plus haut sommet, leGoljam Perelik (2 191 m), est le septième sommet deBulgarie par son altitude. Les Rhodopes sont le massif le plus étendu de Bulgarie et occupent environ un septième de la surface totale du pays, de 220 à 240 km d’ouest en est et 100 km environ du nord au sud. Sur une surface totale de 14 571 km2, 83 % des Rhodopes se trouvent sur le territoire bulgare, le reste en territoire grec. Les importantes réserves d'eau et la douceur du climat favorisent une grande variété végétale et animale.

Siège de nombreux récitsmythologiques et lieu de culte dans l'Antiquité, le massif a successivement connu les influencesgrecque,romaine,byzantine etottomane. La présence desTurcs a laissé un héritage fait dereligion musulmane et de traditions culinaires et musicales orientales, mais également un passé tourmenté fait de soulèvements et d'exodes.

La vie économique des Rhodopes est largement dominée par le secteur agricole. Cependant, il existe aussi dans le massif un important secteur industriel et de services, et un secteur touristique dont l’importance ne cesse d’augmenter.

Étymologie

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Letoponyme Rhodopes est d’originethrace.Rod-opa peut s’interpréter comme le nom primitif d’une rivière (peut-être l’actuelle rivière deDospat[1],[2], enbulgareДоспатска река,Dospatska reka, engrecΔεσπάτης,Despátis, affluent de laMesta) signifiant « eau rouillée, rougeâtre », où*rod- provient de la même racineindo-européenne que lebulgareруда (ruda, « minerai »),ръжда (răžda, « rouille »),риж (riž, « roux »), le latinrufus (« roux ») ou l’allemandrot (« rouge »).

Géographie

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Caractéristiques morphologiques

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photographie couleurs : des stalagtites
Grotte de Snežanka près de la ville dePeštera.
photographie couleurs : un passage naturel creusé dans le calcaire
Ponts merveilleux.
photographie couleurs : un passage naturel creusé dans le calcaire
Rivière près desPonts merveilleux.

Les Rhodopes constituent la partie la plus importante du massif deMacédoine et deThrace et forment un système complexe de reliefs différents par leur altitude, leur longueur, leur largeur et leur orientation, de vallées fluviales profondes, degorges étroites et decirques naturels. À la différence d’autres chaînes de montagne de la région, les Rhodopes n’ont pas été recouvertes deglaciers pendant la dernièreglaciation.

Limites et subdivisions

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Les limites des Rhodopes avec les massifs duRila et duPirin sont matérialisées par la vallée de laJadenica (pl), la crête deJundola (bg), la crête d’Avramovo (en), la rivière deDrešenec et la vallée de laMesta. Les versants septentrionaux des Rhodopes sont nettement plus abrupts que les versants méridionaux, où le massif descend progressivement vers la plaine de laThraceégéenne.

Les Rhodopes[3] bulgares sont composées de deux parties qui se distinguent par leur relief : les Rhodopes occidentales ou hautes Rhodopes et les Rhodopes orientales ou basses Rhodopes. La limite entre ces deux parties est constituée par les rivièresKajalijka (bg) etBorovica (bg). Les Rhodopes occidentales s’étendent sur un territoire de 8 732 km2 et constituent la partie la plus haute du massif. Leur altitude moyenne est de 1 098 m, et leurs points les plus hauts sont supérieurs à 1 800-2 000 m.Sur le plan administratif, les Rhodopes bulgares relèvent desoblasti suivants :Blagoevgrad (partie orientale, à l'est de laMesta),Pazardžik (moitié sud),Smoljan,Plovdiv (partie sud),Kărdžali etHaskovo (partie sud).

Rhodopes occidentales

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Les Rhodopes occidentales[4] constituent la partie la plus étendue et la plus haute du massif (plus de 10 sommets de plus de 2 000 m), mais aussi la plus développée en termes d’infrastructures et la plus visitée[5]. On trouve dans cette partie des Rhodopes la montagne de Boženec ou Alabak (mont Černovec, 1 834 m), au nord de la ville de Velingrad (orientée NE-SO) ; la crête de Velijca (du nom d’un sommet de 1 712 m d'altitude), à Videnica (sommet de 1 652 m), enbulgareVelijško-Videniški djal, ligne de partage des eaux entre les vallées de laMarica et de laMesta, qui s’étire du lieu-dit Bel kamen au nord-ouest en direction du sud-est, passant ensuite le long de la rive gauche de la rivière et du lac de retenue deDospat, se prolonge jusqu’à la frontière grecque et culmine à 1 901 m (mont Srebren) ; la montagne de Snežanka ou Kărkarija, orientée NO-S, partant à l’ouest du village de Patalenica et se poursuivant jusqu’au sommet de Vetrovo (1 416 m) ; la montagne de Sjutkja orientée NO-S, qui commence à la rivière Banska Bistrica au sud de Velingrad et se termine à l’ouest du lac de retenue du Goljam Beglik (Goljama Sjutkja, 2 186 m) ; la montagne de Dăbraš ou Dospatska planina (montagne de Dospat, la partie la plus occidentale des Rhodopes, qui culmine à 1 938 m avec le mont Beslet), entre les vallées des rivières Dospat et Mesta ; la montagne deBatak qui forme un arc de cercle autour de la ville du même nom, allant de Velingrad à l’ouest à Kričim à l’est ; la montagne deDevin au sud-ouest de la ville du même nom ; la montagne de Černatica, orientée NE-S et allant de Javrovo à l’ouest d’Asenovgrad jusqu’au sommet du Mečkarski kamăk (1 951 m) ; le Perelik et la Bukova planina, respectivement à l’est et au nord de la ville deSmoljan ; enfin la Radjuva planina (orientée N-S) et immédiatement au sud la montagne de Prespa (Prespanski djal), entre Čepelare et le village de Manastir.

Les gorges les plus profondes des Rhodopes sont situées dans la partie occidentale du massif, ainsi que le site naturel ditles Ponts merveilleux (Čudnite mostove). Les étendues d’eau y sont nombreuses, comme les lacs de retenue de Dospat, de Batak, de Široka poljana, du Goljam Beglik au sud de Batak ou encore du Toškov čark. De nombreuses villes touristiques connues sont situées dans cette partie du massif, comme Smoljan, Velingrad, Devin ou Čepelare, ainsi que la station de ski dePamporovo, lemonastère de Bačkovo, les ruines de la citadelle d’Ivan Asen II au sud d’Asenovgrad, lagrotte des gorges du Diable (Djavolskoto gărlo) dans lesgorges de Trigrad, celle de Jagodina, celle du villagepomak de Vievo et bien d’autres encore. Le village le plus haut deBulgarie, Manastir, (situé à plus de 1 500 m), se trouve au pied du versant nord du mont Prespa (2 000 m). Nombre devillages-musées sont également situés dans cette zone :Široka lăka (au nord-est de Smoljan),Kovačevica (au nord-est deGoce Delčev), Momčilovci (au nord-est de Smoljan) ou encore Kosovo sur la route qui va d’Asenovgrad à Čepelare.

Rhodopes orientales

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À la différence des Rhodopes occidentales, la partie orientale du massif[6] présente essentiellement un relief de basse altitude ou collinaire. L’altitude moyenne y est d’à peine 320 m, même si quelques-uns des sommets les plus élevés des Rhodopes s’y trouvent. Les Rhodopes orientales sont limitées à l’ouest par les rivières deDevin (à l’est de la ville du même nom) et de Mugla (Devinska reka etMuglenska reka), à l’est par laMarica (Évros). Elles sont structurées au centre par la crête dite de Perelik et de Prespa (Perelisko-prespanski djal), qui s’étend du point culminant du massif (Goljam Perelik, 2 191 m) jusqu’au sommet dit Momin kamăk, en passant par le sommet de Prespa (2 001 m). Les quatrelignes de partage des eaux les plus importantes de cette partie du massif partent de cet axe. Au nord de la rivièreArda se trouvent les crêtes de Čukata (de Široka poljana à Pătnikovo, orientée NO-SE) et de Gorata (de Silen jusqu’à la Grèce, orientée O-E), ainsi que les collines deHaskovo au nord de la ville du même nom. Le long de la frontière bulgaro-grecque, les ensembles suivants se succèdent : montagne de l’Ardin (Ardinski djal), qui culmine au mont Ardin (1 730 m, où se trouve la source de l’Arda ; montagne de Komotiní (Gjumjurdžinski snežnik, du nom bulgare de la ville deKomotiní,Gjumjurdžina), qui comprend le point le plus méridional de Bulgarie, le sommet de Vejkata (1 463 m), ainsi que le sommet d’Orlitsa (1 483 m) du côté grec ; le Măglenik (engrecΣίλο,Silo), du bulgaremăgla (brouillard), qui culmine au mont Kodža ele ou Vetren (1 267 m). La partie de la montagne qui part du sud de la ville deKărdžali en direction du sud-ouest pour aboutir au sommet dit Dobri vrăh (1 450 m) est appeléeŽălti djal (« massif jaune »).

Le territoire des Rhodopes orientales a jadis été recouvert par la mer, tout en étant le siège d’une activitévolcanique sous-marine intense. C’est pourquoi, outre desroches sédimentaires, desroches volcaniques s’y sont également formées :andésite,rhyolite,tuf, etc. Sous l'action de ces forcesgéomorphologiques extérieures, ces roches ont donné naissance à des formes d’apparence étrange.

Rhodopes méridionales ou Rhodopes grecques

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Les Rhodopes méridionales (grec moderne :Ελληνική Ροδόπη, Rhodopes grecques) se trouvent au nord du territoire grec[7]. Elles comprennent également l’île deThásos, qui faitgéologiquement partie des Rhodopes.

photographie couleurs : une rivière dans un paysage de forêt
La rivièreNestos dans la partie grecque des Rhodopes.
Partie continentale
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Les Rhodopes grecques commencent à l’est du col de Roupel, sur leStrymon (Strymonas, Struma) et s’étendent vers l’est jusqu’à la plaine de l’Évros (Marica). Au sud, elles sont limitées par la côteégéenne de la région administrative (périphérie) deMacédoine-Orientale-et-Thrace, dont une des cinqpréfectures porte le nom deRhodope (Ροδόπη). Au nord, elles sont limitées par lafrontière gréco-bulgare. Les reliefs de l’île deThásos, malgré l’interruption par les eaux du golfe deKavála, font partie de l’ensemble géologique des Rhodopes.

Les Rhodopes grecques comprennent plusieurs massifs bien délimités. À l’ouest, sur la rive gauche de la vallée du Strymon, se trouvent du nord au sud les massifs de l’Órvilos (en bulgareSlavjanka, dont le point culminant, situé en territoire bulgare, est le Gocev vrăh, 2 112 m), du Vróndous ou Vróndos (en bulgareŠarlja, dont le point culminant est le Laïliás, 1 849 m), du Meníkio (Meníkion, en bulgareZimijnica, dont le point culminant est le Mavromáta, 1 963 m), duPangée (Pangaío, en bulgareKušnica, dont le point culminant est le Máti, 1 956 m) et du Símvolo (Símvolon, en bulgareČista gora, 694 m), qui borde la ville de Kavála au nord et s’étend vers le sud-ouest le long de la mer. Les contreforts sud du Meníkio séparent la plaine deDráma et le cours supérieur de l’Angítis de la plaine du Strymon à l’ouest. Au sud, le massif du Pangée limite la plaine de Dráma, séparée de la côte du golfe de Kavála par un massif étroit et de basse altitude situé juste au nord de la ville de Kavála. Ce petit massif relie le massif du Pangée à l’ouest au massif du Lekani (1 300 m) à l’est. Le Lekani constitue la limite sud-est de la plaine de Dráma et la limite sud-ouest du cours inférieur duNestos, qui se jette dans lamer Égée au sud de la ville de Hrisoúpoli. En direction du nord-ouest, la chaîne duFalakró (Phalakron, en bulgareBozdag, 2 231 m) fait suite au Lekáni, au nord-est de la ville de Dráma.

photographie couleurs : une ville sur une éminence au bord de la mer
La vieille ville deKavála.

À l’est et au nord du Nestos se trouve ce qui s’appelle dans l’usage grec moderne les « Rhodopes occidentales » (Δυτική Ροδόπη,Ditikí Rodópi). Leparc national de la chaîne des Rhodopes, incluant notamment deux réserves naturelles (Parthénio Dásos etDásos Fraktoú) dans lesquelles la forêt est préservée de toute intervention humaine, se trouve dans cette partie du massif. LeParthénio Dásos se trouve juste au sud du mont Ardin (en territoire bulgare), où la rivièreArda prend sa source. Sur le versant sud, l’écoulement des eaux se fait par le Nestos et son affluent, l’Arkoudórema. Dans cette partie du massif, l’un des reliefs les plus élevés est le Koúla (1 607 m), qui fait face auCigansko gradište (en grecGiftókastro, 1 827 m), qui se trouve sur le versant bulgare. La limite est des Rhodopes occidentales est la rivière Kompsátos, qui se jette dans le lac de Bistonis (Vistonída), à l’est deXánthi.

À l’est du Kompsátos se trouvent les « Rhodopes orientales », qui s’étendent jusqu’à la rive droite de l’Évros. Au sud, elles sont limitées par la plaine deKomotiní et par la plaine du lac de Bistonis. Entre Komotiní etAlexandroúpoli, les contreforts sud du massif atteignent la côte de lamer Égée, sur le golfe de Thrace. Dans cette partie du massif, les sommets importants sont lePapíkio (1 490 m) et le Virsínis (1 267 m).

Sur le plan dudécoupage administratif, si l’on considère lespériphéries de la Grèce, les Rhodopes grecques se trouvent presque exclusivement sur le territoire de laMacédoine-Orientale-et-Thrace (préfectures deKavála,Dráma,Xánthi,Rhodope etÉvros). De petites parties seulement du massif se trouvent sur le territoire de le périphérie deMacédoine-Centrale :préfecture de Serrès.

Île de Thásos
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carte noir et blanc : une côte avec une île et des lignes marquant des failles
Lehorst de Thásos et les bassins d'effondrement qui l'entourent.

L’île de Thásos est la partie la plus méridionale de l’ensemble montagneux Rila-Rhodopes, dont le relief s’élève au-dessus de lamer Égée. Elle est entourée de failles gigantesques et abruptes et de bassins cristallins profonds de plusieurs milliers de mètres. Le plus important, situé au nord-ouest de l’île, est le bassin duNestos et de Prínos. À l’ouest et au sud-ouest se trouve le bassin de Thásos-Apollonía ou bassin d’Orfanós, qui se prolonge par le bassin duStrymon et le bassin deKomotiní. La masse insulaire se dresse au milieu de ces bassins, sous forme dehorst, la profondeur sous le niveau de la mer étant de 4 000 à 6 000 m, l'altitude de 1 200 m (sommets du massif de l’Ypsário ou Ypsarion). Les bassins, qui se sont remplis de sédiments auNéogène, recèlent des gisements de pétrole et de gaz naturel, exploités depuis1981, et d’autres qui n’ont pas encore été exploités[8].

Sommets principaux des Rhodopes

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Hydrographie

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photographie couleurs : une grande étendue d'eau au pied d'une pente boisée
Lac de retenue de Dospat.

Les Rhodopes disposent d’abondantes réserves en eau, et le réseau de sources et de rivières y est très dense[9]. Parmi les principales rivières, il faut citer laMesta (Nestos), qui prend sa source dans le massif duRila mais dont une partie du cours traverse les Rhodopes, surtout en territoire grec, l’Arda) (engrec Άρδας,Ardas), qui prend sa source à la frontière gréco-bulgare, traverse les Rhodopes d’ouest en est, puis l’extrême nord de lapréfecture d’Évros et va se jeter dans leMeriç Nehri (nom turc de l’Évros, enbulgare Mesta) près de la ville d’Edirne, ainsi que de plus petits cours d’eau comme la rivière deDospat ou Rata, affluent gauche de la Mesta qui débouche dans celle-ci près de Pappades (Grèce), la Văča, qui résulte du confluent, près deDevin de deux rivières (Kričim et Širokalăška reka), la Čepinska reka ou Čepinska Bistrica (Eli dere), qui prend sa source sur le mont Srebren et va se jeter dans la Marica, la Stara reka, qui prend sa source au sud du lac deBatak et va se jeter dans la Marica, ou encore la Vărbica, le plus important affluent de l’Arda, qui résulte de la confluence près deZlatograd de deux rivières (Nedelinska et Alamovska) et va se jeter dans le lac de Studen Kladenec, lui-même formé par l’Arda.

Les lacs naturels y sont peu nombreux. Les plus connus sont les lacs deSmoljan, situés à quelques kilomètres de la ville du même nom. Quelques-uns des plus grandslacs artificiels de Bulgarie sont situés dans les Rhodopes : lac de Batak sur la Mătnica, deDospat sur la rivière du même nom, de Goljam Beglik et de Široka poljana, situés un peu au nord du lac de Dospat et alimentés par plusieurs cours d’eau dont la Černa reka, deKărdžali sur l’Arda, à l’ouest de la ville du même nom, de Studen Kladenec qui lui fait suite à l’est, après la traversée de la ville, ou encore le lac de Văča sur la rivière du même nom, situé au nord de la ville de Devin. Ces barrages sont principalement utilisés pour la production d’hydroélectricité, ainsi que pour l’irrigation. Dans la partie grecque du massif, les lacs artificiels sont moins nombreux. Quatre barrages ont été aménagés sur le cours duNestos, créant ainsi un lac artificiel sur la quasi-totalité du cours du fleuve dans lapréfecture de Drama[10]. De nombreuses sources d’eau minérales connues enBulgarie se trouvent dans les Rhodopes : Devin,Velingrad,Beden au sud-est de Devin,Mihalkovo au nord de Devin, et bien d’autres encore.

Climat

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La situation géographique des Rhodopes, dans la partie sud-est de lapéninsule balkanique, a une grande influence sur le climat du massif[11]. Deux influences climatiques s’y croisent : l’air froid provenant de lazone continentale au nord et l’air chaud provenant de lazone méditerranéenne. Dans les Rhodopes occidentales, l’altitude plus élevée a pour conséquence unclimat montagnard caractérisé. Cependant, le climat y est adouci par lesmasses d’air chaud pénétrant par le cours des rivières. Cet adoucissement est plus perceptible dans les Rhodopes orientales, parce que l’altitude y est plus basse et que les vallées fluviales permettent une pénétration aisée de l’air plus chaud venu du sud.

La température annuelle moyenne dans les Rhodopes orientales est de 12 à13 °C. Le maximum des précipitations se situe en décembre, le minimum en août. Dans les Rhodopes occidentales, la moyenne annuelle se situe entre 5 et9 °C, et les pluies d’été sont fréquentes.

Le climat doux, entre autres facteurs, constitue un encouragement à l’activité touristique et de loisirs. La principale station de ski des Rhodopes bulgares estPamporovo (1 650 m), où un microclimat assure un fort enneigement pendant une longue période de l’année. Les températures négatives sont assez fréquentes en hiver, et pour cette raison, les Rhodopes sont la région la plus méridionale desBalkans où l’on trouve certaines essences comme l’épicéa commun ou lebouleau verruqueux.

Flore et faune

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Flore

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La grande variété climatique et pédologique a pour conséquence une grande variété végétale, qui font des Rhodopes le lieu de rencontre d'influences méditerranéennes, centre-européennes et alpines[12]. On trouve plus de 2 000 espèces de plantes, dont 7 espèces sontendémiques des Rhodopes, 39 endémiques deBulgarie et 85 endémiques desBalkans. 55 d'entre elles sont des espèces fortement menacées de disparition. Cela représente environ 52 % de la flore bulgare. Parmi les espèces propres aux Rhodopes, on trouveLathraea rhodopea (Dingler) dugenreLathraea,Secale rhodopaeum (Delip.) du genreSecale, lasabline des Rhodopes (Arenaria rhodopea, Delip.), la scabieuse des Rhodopes (Scabiosa rhodopensis, Stoyanoff & Stefanoff),Haberlea rhodopensis (Friv.), lelys des Rhodopes (Lilium rhodopeum, Delip.), latulipe des Rhodopes (Tulipa rhodopea, Velen.).

Dans les parties basses des Rhodopes orientales, les forêts cèdent la place aux espèces subméditerranéennes :chêne de Virgile (Quercetum virgilianae, Ten., également appelé chêne des Apennins),chêne pubescent,frêne à fleurs,hêtre d'Orient,alisier torminal,charme,poirier sauvage,épine du Christ (Paliurus spina-christi, Mill.),genévrier cade, etc. À des altitudes supérieures à 800 m dominent les forêts dechênes rouvres, deFagus moesiaca (Malý, Czeczott), decharmes, d’érables, d’érables planes et d’autres essences. Dans l’étage montagnard, qui est surtout présent dans les Rhodopes occidentales, on rencontre l’épicéa commun, lepin sylvestre, lepin noir, lepin de Macédoine (espèce relique des Balkans), ainsi que lehêtre. À des altitudes plus élevées dominent lesarbrisseaux et lesprairies alpines.

Les Rhodopes sont une des régions des Balkans les plus riches enplantes médicinales ouherbes et aromates de cuisine[13]. Dans la partie occidentale du massif, lamyrtille est très répandue, et on trouve également lapetite centaurée, l'oseille des Alpes, l'achillée millefeuille, lemillepertuis perforé, l'aigremoine eupatoire, l'aubépine monogyne, l'airelle rouge, lagermandrée petit chêne, ainsi que lecaille-lait jaune. Dans la partie orientale du massif, au climat plus méditerranéen, on trouve des plantes comme labugrane épineuse, legéranium sanguin, lacamomille sauvage, leserpolet, lecolchique d'automne, l'angélique des bois, l'origan ou encore laconsoude officinale.

Faune

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Oiseaux
291 espèces d’oiseaux sont répertoriées dans les Rhodopes, soit 70 % de la faune aviaire deBulgarie. 115 d’entre elles nichent dans le massif et 97 y habitent toute l’année. 32 espèces y passent l’hiver, et 47 s’y arrêtent au cours de leur migration du nord vers le sud. 115 de ces espèces sont mentionnées par l’annexe II de laConvention de Berne sur la protection des espèces migratrices. Parmi celles-ci, 90 sont considérées comme prioritaires en Europe en matière de protection et 4 sont menacées dans le monde :aigle impérial,faucon crécerellette,râle des genêts,cormoran pygmée[14].
La faune des Rhodopes présente un nombre considérable derapaces : 36 espèces parmi les 38 existant en Europe vivent dans la partie orientale du massif[15], notamment au sein duparc national de Dadiá-Lefkími-Souflí en Grèce. Les Rhodopes orientales sont ainsi l’une des zones naturelles d’Europe les plus riches en rapaces. On y observe la plus grande concentration de rapaces diurnes du continent. Les oiseaux suivants peuvent y être observés :percnoptère,vautour fauve,faucon pèlerin, qui sont considérés comme « menacés » ou « rares » et sont mentionnés par l’annexe I de ladirective oiseaux de la Communauté européenne et par l’annexe II de laConvention de Bonn[14].
Mammifères
On rencontre dans les Rhodopes 27 des 36 espèces dechauves-souris d’Europe, y compris 12 des 18 espèces mentionnées dans laliste rouge de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Les deux espèces inscrites sur laliste rouge bulgare des espèces en danger sont elles aussi représentées dans les Rhodopes :murin à oreilles échancrées,murin de Capaccini. Les 27 espèces de chauves-souris installées dans les Rhodopes sont protégées au niveau national par la Loi sur la biodiversité adoptée par le parlement bulgare en 2002[16], et, sur le plan international, par les conventions de Berne et de Bonn, ainsi que par l’Accord relatif à la conservation des populations de chauves-souris d'Europe (Eurobats 1991)[17].
On rencontre également dans les Rhodopes 40 espèces de gros ou petits mammifères, dont 8 sont inscrites sur laliste rouge de l'UICN et 6 sur la liste rouge bulgare des espèces en danger. Parmi les espèces inscrites aux annexes I et III de la Convention de Berne, il y a lieu de mentionner leloup et l’ours brun, de même que laloutre d’Europe et leputois marbré, qui sont inscrits sur la liste rouge de l'UICN (2000). Il faut ajouter que les Rhodopes, qui se distinguent par un paysage façonné par l’homme depuis l’Antiquité, sont également une région où vivent des races uniques d’animaux domestiques comme la vache des Rhodopes (rodopsko kăsorogo govedo, littéralement « bovin des Rhodopes à cornes courtes »), la plus petite vache d’Europe (1,20 m de haut et environ 100 kg)[18], la brebis des Rhodopes centrales ou la brebis sarakatsani[19], parfaitement adaptées aux conditions locales mais menacées d’extinction.
Amphibiens etreptiles
13 espèces d’amphibiens (sur les 16 qui vivent dans le pays) vivent dans les Rhodopes. Deux d’entre eux, larainette verte et letriton crêté, sont protégées par les conventions internationales.
Parmi les 30 espèces dereptiles inscrites sur laliste rouge de l'UICN, on trouve dans les Rhodopes latortue mauresque, latortue d’Hermann ainsi que lacistude d’Europe.

Histoire

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Mythologie

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photographie d'une pièce de monnaie ; au centre une figure féminine assise
Monnaie romaine représentant la déesse des monts Rhodopes (Philippopolis,150apr. J.-C.).

Les textes d’Ovide et duPseudo-Plutarque nous ont transmis lemythethrace de la formation des Rhodopes et duGrand Balkan (en latinHaemus).

Pseudo-Plutarque : « Près de ce fleuve (leStrymon) sont les monts Hémus et Rhodope. Un frère et une sœur ainsi nommés s’aimaient très tendrement ; Hémus donnait le nom de Junon à sa sœur, qui, de son côté, l’appelait Jupiter. Les dieux, irrités de leur impiété, les transformèrent en deux montagnes qui prirent leur nom[20]. »

Dans un angle figurent Rhodope de Thrace et Hémus,
aujourd’hui montagnes glacées, autrefois êtres mortels,
qui s’étaient attribué les noms des dieux les plus grands.

— Ovide,Les Métamorphoses, VI[21]

Les Rhodopes sont considérées dans lamythologie grecque comme le lieu de naissance duhéros, légendaire chanteur et joueur delyreOrphée (qui, selon la légende locale, serait né dans la région deSmoljan[22]) et de sa femmeEurydice. Toujours selon la mythologie grecque, Orphée aurait été déchiré par lesménades sur le massif duPangée, aujourd'hui dans les Rhodopes grecques. Selon certains archéologues, les Rhodopes seraient effectivement le lieu d’origine duculte orphique. C'est ainsi que, près du village deTatul, environ 15 km à l’est de la ville deMomčilgrad, une tombethrace creusée dans le roc, qui fait partie d’un important complexe culturel utilisé depuis lesXIXe et XVIIIe sièclesav. J.-C. et découverte en2000, a été interprétée comme lieu de culte orphique. L’archéologue bulgareNikolaj Ovčarov suppose qu’il pourrait s’agir de la tombe d’Orphée en personne[23],[24]. Depuis, ce site figure sur toutes les cartes et tous les documents touristiques bulgares sous le nom de « sanctuaire d’Orphée » (Svetilište na Orfej). D’aucuns objectent cependant qu’il n’est pas certain que le personnage d’Orphée ait été un personnage historique. Cependant, les responsables du tourisme bulgare utilisent amplement Orphée et l’orphisme comme élément d’attraction touristique : ainsi, àTrigrad, ont lieu chaque année à la fin du mois de juillet lesMystères d’Orphée, spectacle historico-culturelnéo-païen. Legouffre dit des « gorges du Diable » (Djavolsko gărlo), dans lesgorges de Trigrad, est également appelé « grotte d’Orphée » et est considéré par une légende locale comme l’endroit où Orphée est descendu dans l’Hadès afin d’aller y chercher sa défunte épouseEurydice. De très nombreux hôtels, restaurants et ensembles musicaux de la région portent le nom d'Orphée[25].

Il existe par ailleurs dessites archéologiques dans la région qui montrent un culte voué àDionysos, comme l'ancienne citéthrace dePerperikon. Ce culte semble en effet originaire deThrace.

Chronologie

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Article détaillé :Histoire de la Bulgarie.

Comme le montrent les recherches archéologiques sur de nombreux sites, les Rhodopes sont habitées depuis laPréhistoire. Le premier peuple connu dans les Rhodopes sont lesThraces. Ils y construisirent de nombreux temples et cités, comme le sanctuaire deTatul au sud-est deKărdžali, ou la ville-sanctuaire dePerperikon, au nord-est de cette même ville.

photographie couleurs : un mur en ruines
Les ruines de la forteresse d’Ustra.
photographie couleurs : une église à toit de tuiles au sommet d'une éminence
L’église de la citadelle d’Ivan Asen II au sud d’Asenovgrad.

Dans l’Antiquité, le massif est également peuplé deGrecs et deRomains. Il est relié au réseau devoies de l’Empire romain, notamment, par des routes secondaires, à laVia Militaris (qui l’effleurait au nord) et à laVia Egnatia, qui traversait une partie des Rhodopes méridionales. Un embranchement de cette dernière, laVia Publica, traversait une bonne partie des Rhodopes. On peut en voir des vestiges importants près duGoljam Persenk, à près de 2 000 m d'altitude[26]. En294, lors de la réorganisation administrative deDioclétien, l'Empire romain crée une province deRhodope (Rhodopa). Celle-ci comprenait la majeure partie de la côte deThrace ainsi que l'ensemble du massif des Rhodopes. Elle était limitée au nord par les provinces deThrace (Thracia) et d'Haemimontus, à l'est par la province d'Europa, à l'ouest par laDardanie (Dardania) et laMacédoine (Macedonia), au sud par lamer Égée. Lors desgrandes invasions arrivèrent les autres peuples constitutifs de laBulgarie moderne :Protobulgares,Slaves et d’autres encore.

Au cours duMoyen Âge, les Rhodopes furent disputées entre l’Empire byzantin et les royaumes bulgares. Un réseau très dense de forteresses fut mis en place, destiné à surveiller les axes commerciaux et les lieux stratégiques. Les forteresses les plus importantes sont situées àLjutica près d’Ivajlovgrad (près de l’actuelle frontière grecque, à l’est deHaskovo, dans la partie la plus orientale du massif), surnommée la « cité de marbre », àUstra au nord du village d’Ustren (au sud-est deDžebel), àCepina près du village de Dorkovo, au nord-est deVelingrad, àMezek près deSvilengrad, dans l’extrême nord-est du massif, la citadelle d’Ivan Asen II (Asenova krepost) au sud d’Asenovgrad et d’autres encore[27].

Entre1371 et1375, les Rhodopes tombèrent sous le contrôle de l’Empire ottoman, à la suite de la défaite des armées chrétiennes face aubeylerbeyLala Şâhin Paşa lors de labataille de la Marica près deČernomen (aujourd’hui Orménio dans lapréfecture d'Évros, près de la frontière gréco-bulgare, au sud deSvilengrad). À la suite de la victoire ottomane, des populationsturques s’installèrent dans les Rhodopes, comme dans de nombreuses autres régions de Bulgarie, en important lareligion musulmane.

Une partie importante des populations autochtones se convertit à l’islam.Il existe un débat historiographique sur la façon dont ces conversions se sont déroulées : conversions forcées et massacres des récalcitrants (position de l’historiographie bulgare officielle jusqu’à aujourd’hui) ou conversion plus ou moins volontaire de communautés villageoises qui y voyaient un intérêt social ou économique tangible (position développée par des recherches récentes)[réf. nécessaire] ? Toujours est-il que la conversion de populations autochtones a donné naissance auxPomaks, l’une desethnies qui composent lacommunauté musulmane bulgare contemporaine. La question de l’origine des Pomaks est un enjeu à la fois politique (en particulier depuis l’époque communiste) et historiographique. Étaient-ils dès le départ desSlaves (Bulgares), qui ont été islamisés (position de l’historiographie bulgare), ou des populations d’une autre origine (ils seraient à l'origine desThraces, voire des descendants slavisés desKıpçak ou desCoumans), ou encore les descendants de mouvements chrétienshérétiques tels lesbogomiles ou lespauliciens, ce qui donnerait une dimension théologique à la conversion ? Il n’en reste pas moins qu’une vague d’islamisation eut lieu dans les Rhodopes auxXVIe et XVIIe siècles, conduisant à d’importantes destructions d’églises et de monastères. Cet épisode historique, ainsi que le débat qu'il suscite jusqu'à aujourd'hui dans la société bulgare, a été traité de façon romanesque par l'écrivainAnton Dončev, dans son romanLes cent frères de Manol (titre original :Vreme razdelno, première édition1964), dont le théâtre est une vallée des Rhodopes[28],[29],[30].

À la fin de la domination ottomane, les villes et villages des Rhodopes ont pris une part importante à l’insurrection d'avril 1876. La répression féroce qui s’abattit sur la région conduisit à de nombreux massacres, dont lemassacre de Batak, perpétré par desbachi-bouzouks manifestement incontrôlés. Les Rhodopes septentrionales furent libérées de la domination ottomane lors de laguerre russo-turque de 1877-1878, mais les Rhodopes méridionales restèrent ottomanes, même si, en vertu dutraité de San Stefano, leur partie occidentale devait passer sous souveraineté bulgare. Les Rhodopes bulgares firent partie de la province autonome deRoumélie orientale, jusqu’à son intégration en1885 à la principauté deBulgarie. Certaines localités pomaques s'efforcèrent cependant de rester indépendants dans le cadre de laRépublique de Tămrăš, qui fut cependant rendue à l'Empire ottoman après l'unification de la principauté de Bulgarie et de la Roumélie orientale. Cette rétrocession fut sanctionnée par la signature en1886 de laconvention de Tophane. La partie méridionale du massif fut annexée par la Bulgarie lors de laPremière Guerre balkanique (1912-1913), malgré une éphémère tentative de république (Gouvernement provisoire de Thrace occidentale d'août à), mais la partie occidentale fut annexée par laGrèce après laDeuxième Guerre balkanique (1913)[31].

carte en couleurs : le vert domine au nord et à l'ouest ; le rouge au sud-est
Carte ethnographique duVilayet d'Édirne vers1912 (document bulgare). Vert : Bulgares, rouge : Turcs, brun : Grecs.

LaBulgarie, alliée desEmpires centraux pendant laPremière Guerre mondiale, perdit ce qui lui restait des Rhodopes méridionales, notamment son accès à lamer Égée àAlexandroúpoli (en bulgareDedeagač), en vertu dutraité de Neuilly, qu’elle fut obligée de signer avec lesforces de l’Entente le. Entre1941 et1944, la Bulgarie, alliée de l’Allemagne nazie, occupa de nouveau la Thrace occidentale (dont la région la plus orientale des Rhodopes du sud). À la suite de tous ces conflits perdus par la Bulgarie, la population bulgare (en grande partiepomak) des Rhodopes méridionales émigra, surtout vers la Bulgarie et laTurquie. Après laguerre gréco-turque de 1919-1923 qui conduisit à un « échange de populations » avec la Turquie (en vertu dutraité de Lausanne de 1923), une grande partie de la population grecque fuyant l’Asie mineure et la Turquie d’Europe fut installée dans des régions à fort peuplement bulgare. La dernière grande vague d’émigration eut lieu au moment de laguerre civile grecque (1946-1949).

Les Rhodopes bulgares, comme le reste du pays, furent soumis aurégime communiste qui, après1944, y imposa notamment lacollectivisation de l’agriculture et des autres secteurs économiques. Il organisa également uneindustrialisation systématique, et donc le départ des villageois vers les villes[31]. Le régime procéda à d’importants aménagements industriels dans la région, notamment à la construction debarrages : Studen Kladenec (inauguré en1958) etKărdžali (1963) sur l’Arda, mais aussi deDospat,Batak,Ivajlovgrad (1964) ou Văča, dont le mur de barrage est le plus élevé de Bulgarie (144,5 m)[32]. Le régime communiste eut une politique particulièrement répressive envers les communautés musulmanes, surtout les Turcs, qui, dans la deuxième moitié des années1980, furent contraints, au cours de ce que la propagande d’État appela à l’époque le « processus de régénération nationale » (văzroditelen proces), de changer leurs noms turcs en noms bulgares ou de s’expatrier. L’oblast de Kărdžali vit ainsi partir de nombreux habitants turcophones, en particulier au cours de l’année1989, pendant laquelle plus de 300 000 Bulgaro-Turcs quittèrent laBulgarie pour émigrer enTurquie[33].

Population

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Religions et groupes ethniques

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photographie couleurs : une église blanche sur une place
Église àBatak.

Région peu peuplée, les Rhodopes sont aussi, par leur histoire, une aire de grande diversité ethnique et religieuse. Dans la partie bulgare vivent, outre les Bulgaresorthodoxes, de fortes communautésmusulmanes, dont lesPomaks qui se qualifient plus volontiers de « Musulmans bulgares »[34], surtout installés dans les localités de la partie occidentale du massif, où ils se réclament d’ailleurs parfois de l’identité turque, ainsi que lesTurcs de Bulgarie, surtout installés dans la partie orientale. Dans l’oblast deKărdžali, la majorité des habitants (61,6 %) se considéraient lors du recensement de2001 commeTurcs, soit 101 116 personnes[35] : il s’agit de la plus importante concentration de population turque en Bulgarie, environ un septième des 746 664 personnes ayant déclaré appartenir à cette ethnie en 2001. Le nombre de Pomaks de Bulgarie est évalué à 131 531 personnes par la statistique officielle, la grande majorité d’entre eux habitant dans les Rhodopes[36]. Ce chiffre est cependant considéré par certains spécialistes comme inférieur à la réalité[37]. Malgré des campagnes de christianisation menées depuis1990 par certains représentants de l'Église orthodoxe bulgare, les différentes communautés religieuses vivent en bonne entente[38].

photographie couleurs : une ville de montagne à travers des arbres
Vue de la ville deDospat, majoritairement peuplée dePomaks.

Dans les Rhodopes grecques, lesGrecs orthodoxes sont aujourd’hui majoritaires, mais une minorité musulmane importante (composée surtout deTurcs et dePomaks) demeure et rappelle l’histoire mouvementée de la région. Les musulmans sont majoritaires dans lapréfecture de Rhodope (51,77 %) et constituent une minorité importante dans lapréfecture de Xánthi (41,19 %). Dans lapréfecture d’Évros, ils représentent 4,65 % de la population[39]. Le nombre des Pomaks de Grèce est évalué à environ 36 000 personnes, 23 000 dans lapréfecture de Xánthi, 11 000 dans lapréfecture de Rhodope, 2 000 dans la préfecture d’Évros[40]. Ce chiffre semble être admis par la plupart des spécialistes. Il faut cependant souligner que les bulgaro-musulmans des Rhodopes grecques sont considérés comme une population « à risque » par les autorités grecques.Les villages bulgarophones situés près de la frontière entre les trois États (Grèce-Bulgarie-Turquie), dans la préfecture d’Évros, ont été soumis jusqu'à la fin des années1990 à une administration militaire et interdits d’accès aux personnes extérieures, sauf autorisation spéciale délivrée par le Ministère de la Défense[41]. La langue des Pomaks de Grèce, fortement influencée par leturc, a tendance à s’éloigner dubulgare standard[42]. Un troisième groupe de population musulmane des Rhodopes est constitué par lesYiftis,Roms musulmans, dont le nombre est très difficile à déterminer à cause de leur tendance marquée au syncrétisme religieux (ils seraient plus de 100 000 dans l’ensemble de la Bulgarie). Du côté grec, environ 50 000Turcs vivent en Thrace occidentale, dans les trois préfectures déjà évoquées[43]. En accord avec letraité de Lausanne de 1923, les musulmans de Thrace constituent l'unique minorité nationale reconnue parl'État grec[44].

Vie politique

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Après la fin du régime communiste, l’oblast de Kărdžali devint le plus solide bastion duMouvement des droits et libertés (Dviženie za prava i svobodi, DPS), parti qui représente sur l’échiquier politique bulgare la minorité turque et plus généralement musulmane. Lors des élections législatives de2005, le DPS a obtenu 65,32 % des voix dans l’oblast de Kărdžali et 5 mandats[45],[46], ce qui constitue de très loin son meilleur score régional. 53,99 % des Bulgares de l’étranger ont voté pour le DPS lors de cette élection, pour la plupart des Bulgaro-Turcs émigrés en Turquie[47]. Cette tendance s'est confirmée lors desélections européennes de 2007[48]. Le DPS gouverne la ville de Kărdžali depuis2003, date d’élection de l’actuel maireHasan Azis. Il gouverne aussi àDospat, ainsi que dans de nombreuses localités des Rhodopes orientales commeKrumovgrad,Ardino,Džebel ouMomčilgrad. Dans les autresoblasti des Rhodopes, ou situées partiellement sur le territoire du massif, c’est la Coalition pour la Bulgarie, alliance dominée par leParti socialiste bulgare (BSP), qui l’a nettement emporté en 2005. Le BSP contrôle à l'heure actuelle (2008) les mairies deBatak,Smoljan,Velingrad,Madan,Ivajlovgrad etČepelare. Son implantation est donc surtout centrée sur les Rhodopes occidentales. Le nouveau parti du maire deSofia,GERB, gouverne quant à lui àHaskovo,Asenovgrad etRudozem[49].

Traditions musicales

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photographie couleurs : un homme sous un porche avec un instrument de musique sous le bras gauche : une grosse poche à air et une flûte
Joueur dekaba devant l'entrée de la grotte de Trigrad.

Les Rhodopes sont connues pour leurmusique traditionnelle, vivante jusqu’à nos jours. Musiques et chants, d’une grande richesse, se distinguent notamment par de longues mélopées d’un grand lyrisme et d’une grande tristesse. L’instrument le plus utilisé est lagajda, unecornemuse à un seulbourdon jouée dans tous lesBalkans, appelée dans les Rhodopeskaba (mot turc signifiant « majestueux »), parce qu’elle est accordée plus bas. On trouve également latamboura (sorte deluth proche dubouzouki), ainsi que lekaval (flûte oblique diatonique)[50].

Traditions culinaires

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Les Rhodopes sont connues pour leurs produits naturels et leur cuisine roborative. Le plat festif le plus connu des Rhodopes bulgares est lečeverme (duturcçevirme, « mouvement tournant »), agneau cuit à la broche comparable au méchoui d’Afrique du nord, qui ne manque à aucun festin. Dans les grandes occasions, on sert également lekurban, soupe à la viande d’agneau ou de bœuf préparée à la maison et proposée à la famille et au voisinage. Lekačamak est un autre plat très populaire, sorte depolenta servie sous forme de pain rond, ou en boule, accompagnée de beurre fondu, de fromage, de viande ou de lard. Lepatatnik est un plat typique des Rhodopes, sorte de gratin de pommes de terre, d’œufs et d’oignons, préparé avec de lamenthe verte ou d’autres épices. Lessarmi (duturcsarma dolma) sont préparées dans les Rhodopes avec des feuilles dechou farcies auxbetteraves. Leklin est unebanica (prononcerbanitsa) farcie au riz mêlé de légumes, en général desépinards, de l’oseille ou dupotiron. Les Rhodopes sont riches en produits alimentaires qui ont fait leur réputation. Outre les pommes de terre (on y trouve des variétés anciennes pratiquement disparues dans le reste de l’Europe), la région est connue pour ses haricots, en particulier ceux de Smiljan (village proche deSmoljan), d’une taille imposante[51].

Économie

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Agriculture

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photographie couleurs : charrette à cheval derrière un panneau au logo européen
Charrette à cheval et panneau de financement européen près de Devin. Les Rhodopes bénéficient depuis de nombreuses années des programmes d'infrastructure de l'Union européenne.

Le mondeagricole des Rhodopes bulgares, déjà malmené par la politique d’industrialisation forcée du régime communiste, a été touché de plein fouet par la politique de privatisation et de restitution des terres conduite par les gouvernements bulgares après le tournant de1989-1990. Les restitutions systématiques ayant très souvent été faites au profit de descendants des communautés villageoises habitant depuis longtemps dans les villes et n’ayant pas l’intention de cultiver la terre, les friches se multiplièrent. La taille restreinte des exploitations ne suffisant pas à faire vivre des familles, le monde rural de la région, comme ailleurs dans la campagne bulgare, connut une nouvelle crise. De nombreuses familles émigrèrent dans les villes ou à l’étranger, et ceux qui demeurèrent sur place se remirent à pratiquer une agriculture de subsistance. Cela explique la forte présence de latraction hippomobile (charrettes tirées par desânes, deschevaux ou desmulets) que l’on observe dans les Rhodopes comme dans d’autres régions de Bulgarie.

Les activités agricoles principales sont l’élevage, l’exploitation forestière et la culture dutabac. L’élevage bovin est surtout présent dans les Rhodopes occidentales. Dans les Rhodopes orientales, à forte population musulmane, l’élevage porcin est assez rare et l’élevage ovin, caractéristique de la région, domine. Au milieu duXVIe siècle, sous l'Empire ottoman, la région deDžebel dans les Rhodopes est le premier lieu de production de tabac en Bulgarie, avant qu'elle ne se répande dans le reste du pays[52]. À l'époque, les musulmans le cultivaient uniquement pour eux-mêmes, et c'est après l'indépendance de la Bulgarie que débuta l'exportation, tout d'abord à destination de l'Égypte, en 1893[52]. On exploite dans les Rhodopes des tabacs orientaux très aromatiques, surtout dans les régions deDžebel,Madan,Ardino,Haskovo, et dans une moindre mesure dans celles deKărdžali,Smoljan etDevin. Le tabac est un enjeu politique important enBulgarie, car le parti de la minorité musulmane (DPS) protège les producteurs qui constituent pour lui une importante manne électorale. C’est pourquoi il a, jusqu’à présent, empêché laprivatisation de laholding d’ÉtatBulgartabak[53].

Industrie

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Le secteurindustriel, dont l’activité la plus importante est l’extraction minière, est également assez important dans la région. Il y a dans les Rhodopes environ 80mines, surtout deplomb etzinc, dont les gisements sont parmi les plus riches d’Europe. Elles sont principalement situées dans les régions centrales du massif, et le long de la frontière gréco-bulgare, ainsi que dans la partie orientale. L’oblast de Kărdžali est riche enminéraux non métallifères et enor (par exemple,Ada Tepe). On trouve également dans les Rhodopes de petitsgisements dechromite,fer et d’importantes traces demétaux rares dans lesminerais de plomb et de zinc.Kărdžali etPlovdiv abritent des usines de transformation des minerais. Lesconstructions mécaniques sont notamment présentes àSmoljan,Kărdžali,Devin,Bracigovo,Ivajlovgrad. L’industrie pharmaceutique est présente dans la ville dePeštera, l’industrie textile àZlatograd,Smoljan,Madan etLăki. L’industrie du bois est surtout implantée dans les Rhodopes occidentales, où se trouvent aussi les plus importantes forêts desBalkans. Les Rhodopes sont d’autre part une région majeure de production d’hydroélectricité, grâce aux nombreuxbarrages déjà évoqués[32].

Tourisme

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photographie couleurs : une voûte naturelle dans les arbres
Le plus grand desPonts merveilleux, l’une des plus importantes attractions touristiques des Rhodopes.
photographie couleurs : un pont à trois arches se reflétant dans une rivière ; couleurs d'automne
Le pont du Diable près d’Ardino (XVe siècle).

Le poids économique dutourisme n’a cessé de s’accroître depuis1989.Pamporovo etČepelare sont les principaux centres desports d’hiver, et pendant l’été, un grand nombre d’implantations touristiques proposent des refuges et terrains de camping près des lacs ou dans les vallées. De nombreusesgrottes constituent des attractions touristiques populaires, dont beaucoup se trouvent le long de la frontière gréco-bulgare : Jagodina, Uhlovica près du village de Mogilica, gorges du Diable près deTrigrad, Snežanka près dePeštera, et d’autres lieux bien connus desspéléologues, proposant des formes spectaculaires, ainsi que des rivières et lacs souterrains. Les sites historiques tels que les ruines des châteaux ou les sitesthraces commePerperikon ouTatul, ainsi que les villages dans le style de laRenaissance bulgare (XVIIIe etXIXe siècles) commeLeshten,Kovachevitsa, et les monastères sont également visités par de nombreux touristes bulgares et étrangers[54].

Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. (en) Ivan Duridanov,The Language of the Thracians/IV. The Thracian onomastics/A. Geographical names (O-Z), articleRhodópe (consulté le 24 juillet 2008)
  2. (de) Harald Haarmann,Lexikon der untergegangenen Sprachen, Munich, Beck, 2002,p. 197(ISBN 3406475965).
  3. Une carte de la partie centrale des Rhodopes se trouve à l'adresse :[1] (consulté le 28 août 2008).
  4. Cf. la carte des Rhodopes occidentales :Родопи – западна част, туристическа карта 1:100 000 (Rodopi – zapadna čast, turističeska karta, Rhodopes – partie occidentale, carte touristique), Sofia, Kartografija EOOD, 2008(ISBN 9789544580087).
  5. (bg)Западен Тракийско-Родопски регион - Записки.инфо (consulté le 3 décembre 2008).
  6. Cf. la carteРодопи – източна част, туристическа карта 1:100 000 (Rodopi – izjtočna čast, turističeska karta, Rhodopes – partie orientale, carte touristique), Sofia, Kartografija EOOD, 2005(ISBN 9789544580513) et leBgglobe.net (consulté le 4 décembre 2008).
  7. Une carte d'une partie des Rhodopes grecques se trouve à l'adresse
  8. (en)Hellenic Petroleum -Company Profile, Information, Business Description, History, Background Information (consulté le 2 décembre 2008).
  9. Sur l'hydrologie des Rhodopes, cf.(bg + en) la description très complète dusiteZelen Pojas Bălgarija (consulté le 5 décembre 2008).
  10. (de + en)Nestos (consulté le 25 août 2008).
  11. Sur le climat dans les Rhodopes, cf. le(bg + en)siteZelen Pojas Bălgarija (consulté le 5 décembre 2008).
  12. Sur la flore dans les Rhodopes, cf.(bg + en)le siteRhodopi.info (consulté le 4 décembre 2008).
  13. Cf. la carteБилките в България. Къде, кога и как да берем билки. М 600 000. София, Картография ЕООД, без дата (Bilkite v Bălgarija. Kăde, koga i kak da berem bilki. M. 600 000. Sofija, Kartografija EOOD, bez data) :Les herbes médicinales en Bulgarie. Où, quand et comment cueillir des herbes, échelle 600 000e, Sofia, Kartografija EOOD, sans date(ISBN 9789544580421).
  14. a etb(en)GEF Rhodope Project, UNDP, MAF (consulté le 2 décembre 2008).
  15. (en)Rhodopes - Birdwatching in Bulgaria (consulté le 2 décembre 2008)
  16. (bg)Texte de la loi (consulté le 28 août 2008).
  17. (fr)Texte de l’accord (consulté le 28 août 2008).
  18. (bg + en)Родопско Късорого Говедо, Association pour l’élevage de races locales et autochtones en Bulgarie (consulté le 28 août 2008).
  19. (bg + en)Каракачанска Овца, Association pour l’élevage de races locales et autochtones en Bulgarie (consulté le 28 août 2008).
  20. (fr)Pseudo-Plutarque,Des noms des fleuves et des montagnes et des choses remarquables qui s’y trouvent, in :Œuvres morales de Plutarque, traduites du grec par Ricard, tome cinquième. XI.Le Strymon. Paris, Lefèvre, 1844 (consulté le 24 juillet 2008).
  21. (fr)Ovide,Les Métamorphoses, VI, 87-89. Traduction nouvelle annotée par Anne-Marie Boxus et Jacques Poucet (2005-) (consulté le 25 juillet 2008).
  22. La ville de Smoljan organise chaque année en juin un festival « jeunesse » de musique et danse traditionnelles qui porte le nom defêtes d'Orphée.
  23. (bg)Article du magazine en ligne "actualno" sur la découverte, 19 juin 2005 (consulté le 29 août 2008).
  24. (fr)« Le sanctuaire d’Orphée près de Tatoul est plus ancien que les pyramides d’Égypte »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), radio nationale bulgare (consulté le 29 août 2008).
  25. Un film semi-documentaire du metteur en scène et producteur Silijan Ivanov,La vérité sur Orphée (Istinata na Orfej), présenté au public bulgare le 4 juillet 2008, semble participer de cet engouement bulgare pour le légendaire chanteur - cf.(bg + en)Société de production Dodofilms etclip de présentation sur You Tube (sites consultés le 30 août 2008).
  26. (de + en)« Via Militaris/ Via Publica »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), société de production Telepool, 2005 - Descriptif du film (consulté le 9 novembre 2008).
  27. Sur l'histoire médiévale des Rhodopes avant la conquête ottomane, cf.(fr) Catherine Asdracha,La région des Rhodopes auxXIIIe et XIVe siècles : étude de géographie historique. Préface de Nicolas G. Svoronos.Texte und Forschungen zur Byzantinisch-Neugriechischen Philologie ; Nr. 49. Athènes : Verlag der Byzantinisch-Neugriechischen Jahrbücher, 1976, 294 p.
  28. (fr) Anton Dontchev,Les cent frères de Manol. Traduit du bulgare par Ivan Estatiev Obbov, Arles, Actes Sud, 1995, 480 p.(ISBN 2742739661).
  29. Sur l'analyse de la légende noire de l'islamisation des Rhodopes et le débat historiographique sur cette question, cf.(bg + en)Maria Todorova,Conversion to Islam as a trope in Bulgarian historiography, fiction and film (original en anglais), inEurozine 2003-11-04 (consulté le 4 décembre 2008).
  30. (fr) Kemal Gözler,Les villages pomaks de Lofça auxXIVe et XVe siècles d'après les Tahrir Defters ottomans, Ankara, Société turque d'histoire, 2001, en particulierp. 7-28 et (sur les origines des Pomaks), les notes 14 (avec bibliographie sur la question) et 32. Texte disponible en ligne :Les villages pomaks de Lofça sur le site de Kemal Gözler (consulté le 4 décembre 2008).
  31. a etb(en)Rhodopes - History (consulté le 3 décembre 2008).
  32. a etb(bg)Баташкият водносилов път (consulté le 3 décembre 2008).
  33. Sur le« processus de régénération nationale » et la « grande excursion » de 1989, cf. Михаил Груев, Алексей Кальонски,Възродителният процес. Мюсюлманските общности и комунистическият режим, София, Институт за изследване на близкото минало, Фондация „Отворено общество“, Сиела, 2008. (Mihail Gruev, Aleksej Kaljonski,Văzroditelinijat proces. Mjusjulmanskite obštnosti i komuničeskijat režim, Sofija, Institut za izsledvane na blizkoto minalo, Fondacija „Otvoreno obštestvo“, Siela, 2008 :Le processus de régénération. Les communautés musulmanes et le régime communiste., Sofia, Institut d'histoire du temps présent, FondationOpen Society, Siela, 2008)(ISBN 978-954-280-291-4). Présentation en anglais de l'ouvrage surВъзродителният процес, site de l'Institut d'histoire du temps présent (consulté le 4 décembre 2008).
  34. UNHCR Bulgaria : Bulgarian-speaking Muslims (Pomaks) (sitepomak.eu, consulté le 19 août 2010).
  35. (bg)Chiffres de l’appartenance ethnique par oblast, Institut National de la Statistique de Bulgarie (consulté le 2 septembre 2008).
  36. (bg)Chiffres officiels de l’appartenance religieuse en Bulgarie, Institut National de la Statistique de Bulgarie (consulté le 2 septembre 2008).
  37. (en)Encyclopedia of Islam, vol. VIII, Leyde-Boston, 1995(ISBN 9789004098343), articlePomaks, propose un chiffre situé entre 150 et 200 000 habitants.
  38. Cf.(it) Tanya Mangalakova,Nazionalismo e conversioni, sur le siteOsservatorio sui Balcani (consulté le 8 janvier 2009), traduction française « Nationalisme et conversions chez les Pomaks de Bulgarie », in :Les Islams des Balkans,Les Cahiers du Courrier des Balkansno 5, Arcueil, 2007,p. 159-163.
  39. Chiffres officiels grecs du recensement de 1991, reproduits par le siteHR-NET, Hellenic Ressources Network :(el)Υπουργείο Εξωτερικών, Υπηρεσία Ενημέρωσης:Μουσουλμάνικη μειονότητα Θράκης
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