Cet article est uneébauche concernant laPologne et lareligion.
Religion en Pologne (2017)[1]
Jusqu'à laSeconde Guerre mondiale, plusieursreligions étaient fortement représentées enPologne : les minorités substantiellesjuive,protestante etchrétienne orthodoxe ont coexisté durant plusieurs siècles avec la majoritécatholique. En raison de l’expulsion et la fuite des populations allemandes et ukrainiennes après la Seconde Guerre mondiale, la Pologne est devenue primordialement catholique.
Lespréhistoire et protohistoire de la Pologne restent mal connues :culture lusacienne.
Les peuplesgermains sont longtemps présents dans la région (et/ou dans laScandza) :Goths,Wisigoths,Ruges,Gépides,Vandales,Burgondes... De là, certaine présence de lamythologie germanique au moins depuis laCulture de Wielbark-Willenberg.
LesSlaves occidentaux, partie desSlaves avec deslangues balto-slaves, apparaissent en Europe lors desgrandes migrations desVe – VIe siècles et façonnent laPologne au haut Moyen Âge :Wendes (Sorabes),Antes,Vénètes de la Vistule,Polanes,Vislanes,Goplanes,Slézanes...Ils pratiquent une forme depolythéisme, qu'on dénommepaganisme slave et/oumythologie slave, mythologie biélorusse :liste des divinités slaves,folklore slave (en).Une minorité pratique également laZagovory (en), magie traditionnelle des Slaves orientaux.
Tous ces aspects germaniques puis slaves s'amenuisent et disparaissent progressivement à partir de 863 avec lesmissions chrétiennes menées sous la direction deCyrille et Méthode, qui introduisent les notions christiques et mettent par écrit l'histoire autochtone :christianisation de la Rus' de Kiev à partir de 867,christianisation de la Poméranie (en) après 948.
Vers 1030, culminent des mouvements socio-politiques deréaction païenne en Pologne (en). La destruction deGniezno par les Tchèques en 1038 en est un événement important.Une personnalité semi-légendaire marquante estBolesław l'Oublié (en) (oule Cruel).
AuXIIe siècle, s'engage un mouvement decolonisation germanique vers l'est, ouDrang nach Osten,Marche vers l'Est expansionniste et prussienne, globalement menée par l'Ordre Teutonique, qui mène à l'État monastique des chevaliers Teutoniques (1226-1525). LaHanse (XIIe – XVIIe siècles), mène son effort de commercialisation, colonisation, germanisation (Germania Slavica) et évangélisation en Mer du Nord et en Mer Baltique.
Parmi les mouvementsmillénaristes, en période de peste, la référence reste (plus au Sud) l'hussitisme :Église hussite,Jan Hus (1372-1415),Édit de Wieluń (en) (1424, mise hors-la-loi de l'hussitisme). L'histoire du christianisme en Pologne (en)[2] est riche également en ce domaine, d'autant qu'une partie de la Pologne actuelle fait partie duSaint-Empire romain germanique (962-1806).
L'arrivée des premiers Juifs en Pologne remonterait auXe siècle. En Pologne, laCharte de Kalisz (1264) fixe les libertés juives, pour une relative autonomie juive (en langue yiddish) en Pologne jusqu'en 1795.
L'histoire des Juifs en Pologne (et dans la région) est exceptionnellement
Les Tatars sont présents enLituanie depuis leXIVe siècle, lorsqueVytautas le Grand (Grand duc de Lituanie de 1392 à 1430) leur accorde des terres, près deTrakai et enBiélorussie, en échange de leur participation aux campagnes militaires. Une communauté musulmane se forme alors et essaie de maintenir ses traditions. Aujourd'hui, seul le village deKruszyniany, dernier village tatar dupowiat deSokółka, a encore une mosquée en bois duXVIIIe siècle et un cimetière musulman tatare duXVIIe siècle.
Jakub Szynkiewicz (en), né dans une famille tatar en 1884, sera le premier mufti de la nouvelle Pologne indépendante en 1925. Par la suite, la plupart des tatars émigreront, aux Etats-Unis notamment. LaPowers Street Mosque (en) fut notamment fondée par un petit groupe detatars baltiques originaire deBiałystok.
L'islam est aujourd'hui très peu présent en Pologne, les statistiques officielles font état de seulement 20 000 musulmans, essentiellement issue de population immigrée.
Les points forts de laréforme protestante en Pologne sont :
LaRéforme protestante, globalement allemande, ou du moins sur les territoires duSaint-Empire romain germanique, s'accompagne d'uneréforme radicale en lien avec des insurrections paysannes (jacqueries,révolte des croquants) tout autant préoccupées d'un christianisme plus authentique.Sur le territoire de la Pologne des différentes époques, la seule rébellion qui émerge reste lesoulèvement de Khmelnytsky (1648-1657), en Ukraine, qui met en cause (en pays plutôt orthodoxe) la noblesse polonaise et ses intermédiaireskaraïtes.
Après leConcile de Trente (1545-1563), laContre-Réforme, globalement menée par les Jésuites sur un siècle (1550-1650), se développe (dans un contexte international difficile). LaContre-Réforme en Pologne (en) vise à rééduquer la population paysanne restée catholique, et surtout à éradiquer le protestantisme de la classe dirigeante et des réfugiés (de Tchéquie et d'ailleurs), et à surveiller le judaïsme jugé trop présent.
Un âge d'or de la Pologne se situe vers 1640-1660, alors que larépublique des Deux Nations s'étend de la Baltique à la mer Noire, avec une forte population orthodoxe tolérée.
LeDéluge (déluge suédois,potop szwedzki,švedų tvanas), (1655-1666) désigne l'invasion, l'occupation et la destruction. La Pologne sort très affaiblie de ce désastre. Dès 1658, la population rejette tout ce qui est ressenti trop proche de l'envahisseur suédois protestant.
LeTumulte de Thorn (Toruń, 1724) a lieu lors d'une procession mariale organisée par les Jésuites locaux, installés contre l'avis de la municipalité majoritairement luthérienne. Une supposée incivilité tourne à l'échauffourée. Au cours du procès qui en résulte, douze protestants sont condamnés à mort, dont le maire Johann Gottfried Roesner. Voltaire, parmi d'autres, en fait la preuve de l'intolérance qui règne alors en Pologne, en lien ou non avec l'anabaptismemennonite.
L'Église vieille-catholique, ouUnion catholique internationale d'Utrecht ouÉglise catholique-chrétienne, se crée en 1723 en réaction contre l'intolérance de l'église catholique officielle de Contre-Réforme. L'Église mariavite (bien plus tard) est de cette tendance.
Lesarmatisme est une forme dereconstructionnismeprotochroniste affirmant l'originesarmate de lanoblesse polonaise (szlachta). Une part de l'identité nationale tient à cette identification avec cepeuple cavalierscythique nomade. L'idée ancienne (Maciej Miechowita (en), 1517, puis laLiberté dorée) se développe dans la seconde moitié duXVIIIe siècle. Elle s'inscrit en littérature polonaise dans lapériode baroque (1620-1740).
LeSiècle des Lumières diffuse lesLumières :rationalisme,libéralisme, réforme,tolérance,idées républicaines,anticléricalisme,franc-maçonnerie. Lespersonnalités des Lumières polonaises existent aussi dans lahaskala.La Littérature polonaise a ainsi sapériode des Lumières (1740-1822).
Après l'Insurrection de Novembre (1830-1831) et les répressions consécutives, laGrande Émigration (1831-1870) élargit énormément ladiaspora polonaise en France (Polonia).La littérature polonaise a sapériode romantique (1822-1864).LePrintemps des peuples polonais est l'Insurrection de Grande-Pologne (1848) (ou de Poznań), suivie de l'Insurrection de Janvier (1863-1864). La conséquence en est une émigration, plus intellectuelle et artistique, et pas seulement en France.Entre 1896 et 1914, commence une nouvelle diaspora polonaise, d'ouvriers agricoles, d'abord saisonniers, puis de mineurs (sans dépasser les 10 000 immigrés.
LesVieux luthériens (en), originellement luthériens allemands de Prusse, et surtout de Silésie, refusent de rejoindre l'Union prussienne des églises, dans les années 1830-1840. Ils forment l'Église évangélique luthérienne (vieille-luthérienne) (de), futureÉglise protestante luthérienne indépendante.Les tentatives de suppression des vieux luthériens ont conduit de nombreux émigrants en Australie, au Canada et aux États-Unis, entraînant la création d'importantes dénominations luthériennes dans ces pays, dont lesWends du Texas (en).Ce mouvement s'apparente auxFreikirche (de) (Églises libres allemandes).
LaDéclaration d'Utrecht (1889) est à l'origine de l'Église mariavite créée en 1887-1893, de l'Église polonaise-catholique, et en Amérique du Nord de l'Église catholique nationale polonaise, toutes troisÉglises catholiques indépendantes avec quelques différences, et les mêmes persécutions sous différents régimes politiques.
Durant les 123 ans (1795-1918) de disparition de la Pologne écartelée entre trois empires, cherchant à russifier ou à germaniser, avec un sursaut national polonais, la religion juive est plutôt « malmenée »[3].
La Pologne obtient son indépendance effective le, lors du retrait des unités d'occupation allemande etaustro-hongroise. S'ensuit une guerre avec l'Ukraine indépendante et unsoulèvement en Grande-Pologne, sous domination allemande. Les premières années de ladeuxième république de Pologne sont difficiles, avec combats militaires pour redéfinir un territoire sur les trois grands empires voisins :Insurrection de Grande-Pologne (1918-1919), Silésie, Ruthénie, Ukraine, Russie. Le catholicisme qui a accompagné la renaissance polonaise peut à nouveau s'épanouir.
L'exode des Allemands de l'Europe de l'Est, à la suite duPacte germano-soviétique (1939), concerne en Pologne, lesVolksdeutsche que sont lesAllemands de Pologne (notamment dePosnanie et de « Prusse-Occidentale ») et lesGermano-Baltes.Leur retour partiel (Heim ins Reich) se définit en projets de colonisation, comme leReichsgau Wartheland, et s'accompagne de l'expulsion des Polonais par l'Allemagne nazie (1939-1944).
L'expulsion des Allemands d'Europe de l'Est (1944-1948) concerne7 000 000 de personnes pour la Pologne, avec quoi disparaissent quelques millions de protestants, de toute obédience.Parmi les protestants allemands, dès le début du nazisme (1933), s'est livré un combat d'églises,Kirchenkampf, entre unchristianisme positif de l'Église protestante du Reich desChrétiens allemands et l'Église confessante.Les actuelsAllemands de Pologne (nvoïvodie d'Opole etvoïvodie de Silésie principalement), généralement catholiques, intégrés, sont estimés à 150 000, mais ils pourraient être le triple, et ne cherchent pas à se distinguer des Polonais.
LaShoah en Pologne signifie l'extermination de 3 000 000 de Juifs (90 % de la population juive du pays).La guerre signifie aussi la mort d'environ 3 000 000 de Polonais non juifs.
L'échange de population entre la Pologne et l'Ukraine soviétique (1944-1946), puis lesexpulsions collectives des Polonais de Russie, puis l'Opération Vistule (1947), entraînent la disparition rapide de l'ancienne communauté orthodoxe de Pologne.
Suivent à partir de 1945 lespersécutions anti-chrétiennes dans le bloc de l'Est (1917-1990) (en), plus précisément lacampagne anti-religieuse en Pologne (1944-1990) (en).
Malgré les guerres, larussification, l'athéisme d'État, le pays connaît lerenouveau charismatique, lesyndicalisme chrétien avecSolidarność, et de grandes figures chrétiennes catholiques, dontStefan Wyszyński,Jerzy Popiełuszko,Jean-Paul II (ou les plus controversésMaximilien Kolbe ouTadeusz Rydzyk (Radio Maryja)).
Les aveux de l'archevêqueStanisław Wielgus en 2011 sur sa fourniture de renseignements à la police politique à l'époque communiste (1973) tempèrent l'image d'une Pologne catholique positive, du moins dans la hiérarchie ecclésiastique.
Des esprits libres interrogent lemythe de la Pologne catholique.Pourtant, ladéchristianisation de la société polonaise ne semble pas d'actualité, pas plus que lepost-christianisme (en).En chiffres, le catholicisme romain représente 30 820 prêtres, 20 000 religieuses, 10 204 églises,500 sanctuaires[4].
En 2011, 87,0 % (à 92 %) de la population se déclarentcatholiques, contre 1,3 % d'orthodoxes, 0,4 % deprotestants, avec 0,3 % deTémoins de Jéhovah[5]. Le taux d'observance religieuse, 40 %[6], fait de la Pologne l'un des pays les plus religieux en Europe.
Depuis 1990 et la dislocation du bloc soviétique, les pays qui en sont issus connaissent une renaissance de l'unitarisme et de l'antitrinitarisme, à travers l'universalisme unitarien, mais aussi l'évangélisme ou lerestaurationnisme chrétien, qui paraissent ne pas vraiment encore émerger en Pologne.
Lenéopaganisme vise à revivifier et réinventer une partie des pratiques et traditions slaves occidentales et/ou nationales tchèques, au risque de retomber dans des dérives anciennes (1870-1940).Il existe aussi quelques traces d'unnéopaganisme européen de langue allemande (en), plutôt déplacé dans la région.
Le néopaganisme est un phénomène déjà ancien en Pologne, comme en Russie :
Parmi les quelquesnouveaux mouvements religieux (NMR) visibles en Pologne contemporaine (2020) : les courants mondiaux duNew Age, et des résurgences d'anthroposophie,théosophie,géomancie,ésotérisme.
Pour une population d'approximativement 38 000 000 Polonais en 2020[8], selon les chiffres à comparer avec la dernière version polonaise de Wikipedia, en particulier pour toutes les dénominations religieuses ultra-minoritaires déclarées :
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