Larelation d'aide est l'accompagnementpsychologique, professionnel ou non, le plus souvent sous forme d'entretiens en tête-à-tête, de personnes en situation de détresse morale ou en demande de soutien (parfois appelé relation « soignant-soigné »). Dans le cadre des approches de lapsychothérapie, les principes de la relation d'aide découlent principalement de travaux tels que ceux deCarl Rogers et deAbraham Maslow dans la seconde moitié duXXe siècle.
La relation d'aide, telle qu'elle est définie aujourd'hui, trouve ses prémices dans l'activité de conseil despasteurs de certaines églises protestantes auxÉtats-Unis au début duXXe siècle sur la base des premiers travaux de lapsychanalyse. En 1925, leDr Richard Cabot, publie un article dans leSurvey Graphic suggérant que les candidats à la fonction de pasteur reçoivent une formation similaire à celle offerte en école de médecine[1]. Dans les années 1930,Anton Boisen développe un programme qui va dans ce sens. En 1963, theAmerican Association of Pastoral Counselors est fondée afin de fournir une formation certifiée aux pasteurs accompagnants[2],[3].
Dans le cadre dessoins infirmiers, la relation d'entre aide est généralement définie comme « la capacité que peut avoir un soignant à amener toutes personnes en difficultés à mobiliser ses ressources pour mieux vivre une situation, c'est un soin relationnel »[4]. Depuis les travaux de Carl Rogers à partir de 1942, la notion de relation d'aide s'appuie en effet d'une façon optimiste[5] sur la possibilité d'aider la personne en difficulté, à « mobiliser ses ressources » plutôt qu'à lui imposer des solutions de l'extérieur : « Les personnes ont en elles de vastes ressources pour se comprendre et changer de manière constructive leur façon d’être et de se comporter. Ces ressources deviennent disponibles et se réalisent au mieux dans une relation définissable par certaines qualités. »[6]. L'expression « relation d'aide » est aujourd'hui principalement rattachée aux principes énoncés par Rogers.
La relation d'aide serait favorisée par quatre qualités ou attitudes, « non directives », de l'accompagnant selon Carl Rogers :
La relation d'aide selon Carl Rogers est« une relation permissive, structurée de manière précise, qui permet au client d'acquérir une compréhension de lui-même à un degré qui le rend capable de progresser à la lumière de sa nouvelle orientation. » (Rogers C., La relation d’aide et la psychothérapie, Paris, Ed. ESF, 1996,p. 33)
La relation d'aide en soins infirmiers désigne les processus par lesquels l'infirmier va pouvoir prendre le rôle d'aidant auprès d'une personne en difficulté afin de l'aider à surmonter une crise. En France, le cadre réglementaire de la relation d'aide se réfère auCode de la Santé Publique, livre III Auxiliaires médicaux - Profession d'infirmier, chapitre1er, section 1, Actes professionnels ou décretno 2004-802 du, article R. 4311-5, comprenant un « Entretien d'accueil privilégiant l'écoute de la personne avec orientation si nécessaire », « aide et soutien psychologique » et « activités à visée sociothérapeutique individuelle ou de groupe ».
La pratique de la relation d'aide par lestravailleurs sociaux est controversée, mais pour certains auteurs elle est « une compétence de type relationnel » nécessaire dans le contexte social contemporain[7]. Pour Michel Boutanquoi, la relation d'aide dépend de quatre composantes, quatrereprésentations :
Dans son ouvrage sur la relation d'aide dans le cadre du travail social, Joëlle Garbarini définit cinq typologies spécifiques au cadre social : l’aide-relais, l’aide-accompagnement, l'aide-guide, l'aide-soutien, l’aide-interprétation, tout en soulignant le recul nécessaire de l'aidant dans ce genre de démarche[8].
Chacun des grands courants principaux depsychothérapie propose ses méthodes de relation d'aide, plus ou moins éloignées des principes de Carl Rogers :
Selon les législations spécifiques de chaque pays le titre de psychothérapeute peut ou non être réglementé.
La cure d'âme est un concept dethéologie pratique.Theodor Harnack définit la cure d'âme ainsi :« exercer sur l'individu une activité et une influence spirituelle édifiante[9]. » Il s'agit d'une conversation avec unprédicateur,« d'entretiens à l'occasion d'événements heureux ou malheureux dans lesquels une exhortation personnelle est soit indispensable soit attendue[10]. » Au départ, la notion de psychologie en était absente[11]. Elle est intervenue avec les premiers travaux de la psychanalyse à la fin duXIXe siècle et au début duXXe siècle. Mais les pasteurs ont noté que la psychologie moderne était progressivement préférée à la cure d'âme par les « personnes en proie à la solitude »[11]. Le concept existe toujours, principalement sous l'appellation de « dialogue pastoral », mais avec une tendance à vouloir distinguer la démarche de la psychologie de ce dialogue considéré comme une « anthropologie biblique au service du croyant »[11].
Les méthodes dedéveloppement personnel dans la cultureNew Age font intervenir la notion de relation d'aide de diverses manières.Jacques Salomé, dans son ouvrage sur le sujet, la définit comme« une situation dans laquelle l'un des participants cherche à favoriser l'éclosion et la mise en œuvre, chez l'une ou l'autre partie, des ressources latentes internes ainsi qu'une plus grande possibilité d'expression et un meilleur usage de ces ressources[12]. » Mais le New Age a une orientation caractéristique propre, il veut « oublier les pensées analytiques de l'hémisphère cérébral gauche » et favoriser plutôt les émotions en s'exprimant par « le corps et le cri »[13]. La relation d'aide repose ainsi moins sur l'entretien et l'analyse que sur la conviction qu'il faut expérimenter des sensations nouvelles[14]. Lechamane, legourou, et les thérapeutes expérimentant les méthodes les plus diverses prennent alors l'ancienne place du pasteur et du psychologue.
Ungroupe de parole est une pratique depsychothérapie qui rassemble plusieurs personnes, patients, membres d'un personnel, généralement autour d'un thème prédéfini et afin de permettre l'expression de conflits, de souffrances et éventuellement de réflexions sur les moyens de les résoudre.
Il existe trois types d'entretien[15] dans la relation d'aide :
Il est constitué d'un dialogue précis et bref avec l'objectif d'une action rapide sur le problème évoqué. L'aidant est alors considéré comme un conseiller. L'avis du patient n'est pas réellement pris en compte.
Il se déroule sous la forme d'une discussion non contrôlée. L'aidant est à l'écoute et incite le patient à trouver ses propres réponses.
Le dialogue est plus précis, plus maîtrisé; mais le patient est invité à élargir ses réponses.