Pour les articles homonymes, voirFabius Pictor.
Sénateur romain |
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Activités | Historien romain de l'antiquité,annaliste,homme politique de la Rome antique ![]() |
Famille | Fabii Pictores(d) ![]() |
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Enfant | Quintus Fabius Pictor(d) ![]() |
Gens | |
Statut |
Quintus Fabius Pictor (v.254 – v.201 av. J.-C.) est un homme d’État de laRépublique romaine et un historien delangue grecque.
Il est membre de la très célèbrefamille romaine desFabii. Son surnomPictor est uncognomen familial qui remonte à son aïeulCaius Fabius Pictor (en), qui fit orner de peinture le sanctuaire de la déesseSalus àRome en304 av. J.-C.
Petit-fils duconsulCaius Fabius Pictor, il est également un parent deQuintus Fabius Maximus Verrucosus.Sénateur[1], il prend part en225 av. J.-C. à la guerre contre lesGaulois[2], puis à ladeuxième guerre punique et combat àTrasimène. Après ladéfaite de Cannes, il est envoyé, alors qu'il a la charge depréteur, auprès de l’oracle de Delphes pour demander au dieuApollon d’apaiser sa colère[3].Plutarque raconte que l’on découvre alors la faute de deuxvestales s’étant laissées séduire : l’une se suicide, tandis que l’autre est enterrée vivante[4].
On ignore la date de son décès, on suppose qu'il vécut au moins jusqu'à la fin de la deuxième guerre punique soit 201 av. J.-C., puisque Polybe le présente comme un historien de cette guerre[5].
Il compose desAnnales depuisles origines jusqu’à son époque (Tite-Live évoque son récit de labataille de Trasimène[6]), dans le but de défendre la politique romaine. Selon le témoignage deDenys d'Halicarnasse, il a écrit engrec. Soit que ce choix soit dû au statut de langue de culture du grec, soit parce qu'il voulait réaliser une œuvre de propagande destinée aux notables de grande Grèce ou des monarchies hellénistiques. Cette seconde hypothèse est aujourd'hui privilégiée par les historiens (par exemple Thierry Piel et Bernard Mineo dans "Et Rome devint une République"). Il entame sa rédaction sans doute vers216 avant J-C, après le desastre de Cannes, à une époque oùRome a besoin d'un sursaut patriotique pour lutter contreHannibal, qui menace l'Italie elle-même et pourrait rompre l'alliance des cités grecques avec Rome. Il est nécessaire également de répondre aux histoires hostiles aux Romains qui circulent chez les Grecs depuis la guerre de Pyrrhus.
Pictor serait le premier des historiens romains, etTite-Live le salue, de ce fait, du nom de « scriptorum antiquissimus » (« le plus ancien des auteurs »)[7].Plutarque remarque qu’il s’appuie beaucoup surDioclès de Péparéthos — auteurgrec obscur, dont nous savons seulement qu’il a été le premier à relater la légende deRhéa Silvia et des jumeauxRomulus et Rémus[8]. De par sa famille, très influente à Rome, il a dû pouvoir consulter les archives familiales dessénateurs romains. Mais les traditions orales conservées dans lesgentes patriciennes (discours prononcés lors des cérémonies funèbres, par exemple), ainsi que lesAnnales maximi (ou dites « annales des grands pontifes ») ou les tragédies romaines sont autant de sources possibles.
Polybe l’accuse d’être partial enversRome, et le place en miroir dePhilinos d'Agrigente, qu’il juge quant à lui un peu trop pro-carthaginois[9].Diodore de Sicile le juge peu fiable.
Mais cela n'empêche pas de nombreux écrivains antiques de puiser dans son travail, telsDenys d'Halicarnasse,Plutarque,Tite-Live, ouPline l'Ancien pour diverses anecdotes[10].
Seuls des fragments de son œuvre ont été conservés. Laliste des sept rois qu'il a établie pour lamonarchie romaine est la seule liste connue, et fait autorité.