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Quadrumane

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Charles Darwin caricaturé parThe Hornet en « un vénérable orang-outang », lui donnant un statut de quadrumane.

Unquadrumane (dubas latinquadrumanus, « quatre mains »), parfois dittétrachire (du grec 'tétra, « quatre » et 'kheir, « main »), qualifie un animal dont les quatre membres sont terminés par un organe depréhension[1], tel lesinge, leparesseux ou lecaméléon.

Plus spécifiquement, un quadrumane désigne unprimate dont les quatre membres sont munis d'une main, par opposition aubimane (du bas latinbimanus, « deux mains »). Les deux termes constituaient historiquement deuxordres demammifères et servaient à séparer l'espèce humaine du reste des primates. Cette distinction, basée sur les critères de l'anatomie comparée auXVIIIe siècle (voir Contexte), a été abandonnée dans lesclassifications modernes.

Contexte

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Le terme quadrumane semble avoir été développé pour la première fois en1766 parBuffon pour préciser la distinction plus ancienne entrebipédie etquadrupédie :

« Faisons pour les mains un nom pareil à celui qu'on a fait pour les pieds , & alors nous dirons avec vérité & précision, que l'homme est le seul qui soit bimane & bipède, parce qu'il est le seul qui ait deux mains & deux pieds ; que le lamantin n'est que bimane ; que la chauve-souris n'est que bipède , & que le singe est quadrumane. [...] Les quadrumanes remplissent le grand intervalle qui se trouve entre l'homme & les quadrupèdes; [...] »

— Buffon, Histoire naturelle, générale et particulière[2]

À la même époque,Linné crée le concept deprimate avec quatre genres, lesLemur,Simia,Vespertilio etHomo, qui regroupent respectivement, les espèces connues delémuriens, singes et chauves-souris[3] ainsi que l'homme.

Bimanes et quadrumanes sont introduits en tant quetaxons en1779 dans la première éditionHandbuch der Naturgeschichte (« Manuel d'histoire naturelle ») deJohann Friedrich Blumenbach. Ces deuxordres sont repris par d'autres naturalistes, notamment en1817 parGeorges Cuvier qui les popularise[4].

Toutes les espèces desinges et delémuriens connues sont regroupées à cette époque sous le terme de quadrumane pour bien les distinguer de l'homme, singularité biologique culturellement essentielle pour les philosophes Rousseau et Diderot ou les naturalistes Cuvier ouDaubenton qui considèrent que parmi les primates seuls les hommes sont bimanes et bipèdes[5].

Taxons obsolètes

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L'usage des termes bimane et quadrumane se perpétue pendant plus d'un siècle malgré quelques tentatives de certains savants pour opérer d'autres distinctions entre l'Homme et les singes. Ainsi,Illiger propose en 1811 de souligner plutôt la station debout en plaçant l'Humain dans l'ordre desErecta, alors qu'Owen préfère en 1863 lui ériger unesous-classe particulière, lesArchencephala[6].

Les nombreuses affinités entre les humains et les autres primates – en particulier lesgrands singes – rendent néanmoins ces distinctions plus culturellement nécessaires que scientifiquement fondées.

En1863 dans son ouvrage surLa Place de l'homme dans la nature,Thomas Henry Huxley s'élève déjà très nettement contre le nom de quadrumanes et montre que les singes supérieurs pourraient à juste titre être inclus dans les bimanes. SiCharles Darwin ne voit aucun inconvénient à ce que le passage entre la quadrumanie et la bipédie se fasse progressivement, il rejoint la position d'Huxley dans son ouvrageLa Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe en1871 et propose de replacer l'humanité dans l'ordre des primates de Linné en la classant dans une famille ou unsous-ordre[6].

Actuellement, lespaléoanthropologues considèrent qu'il faut abandonner l'idée du passage graduel de laquadrupédie ou quadrumanie à la bipédie par l'intermédiaire de la position fléchie adoptée par lespongidés, la quadrumanie des singes actuels étant plutôt une spécialisation de labipédie. Enfin, les hominidés montrent aussi bien une bipédie ou quadrupédie occasionnelle ou permanente, ce qui rend les notions de quadrumanie, quadrupédie, bimanie et bipédie délicates[7].

Voir aussi

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Articles connexes

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Notes et références

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  1. Informationslexicographiques etétymologiques de « Quadrumane » dans leTrésor de la langue française informatisé, sur le site duCentre national de ressources textuelles et lexicales
  2. Buffon,Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roy,vol. 14, Paris, Imprimerie royale,, 511 p.(lire en ligne)
  3. L'intégration des chauve-souris dans les primates sera par la suite réfutée.
  4. Pietro Corsi,Lamarck. Genèse et enjeux du transformisme, 1770-1830, CNRS,,p. 180
  5. Claude Blanckaert, Michel Porret et Fabrice Brandli,L'encyclopédie méthodique (1782-1832). Des lumières au positivisme,Librairie Droz,,p. 76
  6. a etb(en) Friderun Ankel-Simons,Primate Anatomy. An Introduction,Academic Press,(lire en ligne),p. 36
  7. Françoise Audouze et Nathan Schlanger,Autour de l'homme, Éditions APDCA,,p. 225
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