La lettre provient duQ de l'alphabet latin, lequel l'a héritée de l'alphabet étrusque, l'ayant lui-même empruntée aukoppagrec. Enlatin, la lettre ne se rencontre que dans ledigrammeQV, qui note une consonne complexe unique [kʷ].
Leq est le plus souvent suivi de la lettreu (sauf quelques exceptions ci-dessous) pour former ledigrammequ.Q, ou ledigraphequ, correspondent en français à uneconsonne vélaire sourde ; elle a donc la même valeur quek ouc dur. En français, ceu n'est pas prononcé sauf dans les emprunts directs au latin (ex.aquarium) ; dans le motpiqûre, l'accent circonflexe indique que leu (du suffixe-ure) est bien prononcé, bien qu'il ne puisse pas en être autrement puisqu'ici,qu n'est pas suivi d'une voyelle — expliquant la graphie simplifiéepiqure,rendue valide en 1990.
Dans certains mots français, leq se rencontre sansu dans des cas d'emprunt à des langues (principalement l'arabe, où cette graphie transcrit laconsonne uvulaire [q]). Voir laliste ci-dessous.
Il est à noter que la phonologie de la lettre q est homophone au mot "cul" en français.
Dans le passage du latin aux langues romanes,qu initial devanta est devenu [k] en français et roumain; [kw] en italien et portugais; [k] ou [kw] en provençal et en rhéto-roman. En espagnol la q jamais est suivi pour un a. Exemple: latinquale: françaisquel, roumaincare, italienquale, espagnolcual, portugaisqual, provençalqual, rhéto-romankwal.
Devante,i,qu initial est devenu [k] dans toutes les langues romanes sauf le roumain où il seprononcetch, et en portugais où il est devenu [k] ou [kw] (quinze [k] -quinquagéssimo [kw]).
Le groupephonétiquequ (=[kw]) s'est reformé en français dans les mots savants tels queéquateur ouaquarium, directement empruntés au latin. Devant un /i/, comme danséquilatéral, la syllabequi se prononce parfois[kɥi] (avec un[ɥ]labio-palatal).
Le/kʷ/indo-européen est devenu engrecπ (p),τ (t) ouκ (k) en fonction de lavoyelle qui suivait ; enlatinqu ouc ; en osque et en ombrienp ouc ; en irlandaisc ; en sanskritk ouc ; en lituanienk ; en vieux slavek,tch,c ; en germaniquehw,w,f.
Enchinois, dans les transcriptions enpinyin, le ‹ q › note la prononciation[tɕʰ], proche d'untch aspiré. Il ne peut être suivi que dui ou duu (prononcé [y]): ex.去qù [tɕʰy] ‘aller’.
En vietnamien, le q est toujours suivi de u (commeQuốc (國) signifiant un pays). Le digrammequ se prononce [kʷ] ou [w] selon les dialectes de cette langue.
Dans d’autres langues de Papouasie-Nouvelle-Guinée, des missionnaires luthériens utilisent la lettre ‹ q › comme Codrington. Enkâte,Otto Dempwolff et les missionnairesChristian Keyßer(de) et Georg Pilhofer utilisent la lettre q ‹ q › pour [k͡p] ainsi que la lettreq hameçon ‹ ɋ › pour [ɡ͡b] dans plusieurs articles sur le kate publiés de 1924 à 1928 dans leZeitschrift für Eingeborenen-Sprachen[6],[7],[8],[9],[10], dans un dictionnaire kâte en allemand de 1925[11] ou dans une grammaire kâte publiée en 1933[12]. C’est encore l’usage dans l’orthographe du kâte.
Alphabet phonétique danois de Bredsdorff en 1821 (republié en 1886).
En 1817 et 1821, le DanoisJakob Hornemann Bredsdorff(da) utilise le q ‹ q › pour noter la consonne traditionnellement écrite ‹ g › dansgade,væg, ‹ k › dansskov ou ‹ gg ›, dans ses travaux de linguistiques[13],[14].
En philologie et linguistique danoises, la lettre q ‹ q › est choisie pour noter la consonne spirante du motbager lors de la conférence de laSociété philologique-historique(da) de Copenhague du 29 avril 1886[17]. Leq à hameçon ‹ ɋ › ou un symbol similaire est utilisé la même année dans une description phonétique du danois du Jutland du Nord publiée par Peder Kristian Thorsen, et est notamment utilisé dans la transcription phonétiqueDania présentée en 1890 parOtto Jespersen.
Outre deux mots hérités du latin (cinq etcoq), certains mots de la langue française contiennent un Q non suivie de la lettreu. Leur nombre est variable, en fonction du dictionnaire de référence choisi[24]. La plupart de ces mots sont des emprunts : soit auchinois, soit auxlangues sémitiques (arabe,hébreu), par exemple. Contrairement à ce qui est souvent dit, l'usage de la lettreq n'est pas unanglicisme, mais une manière de représenter laphonologie de la langue source de chaque emprunt. Ainsi, dans le cas du chinois, leq représente, en transcriptionpinyin, le son [tɕʰ]. Dans les emprunts aux langues sémitiques ou à l'inuktitut (eskimo), cette lettreq transcrit laconsonne uvulaire (écrite [q] dans l'API), dont la prononciation est distincte de laconsonne vélaire [k]. Dans la mesure où la lettreq est prononcée, en français, comme unk, on admet également une orthographe avec lek : ainsi,Irak est fréquemment utilisé en français à la place de la transcriptionIraq plus fidèle à l'arabe.
Cas où leq représente le phonème /tɕʰ/ dumandarin (transcriptionpinyin):
Qin n.m. (translittération pinyin) Cithare chinoise à 7 cordes. - D'une dynastie chinoise (221 à 206 b.c.). Autrefoisch'in dans la transcription de l'École française d'Extrême-Orient.
Qaraïsme n.m., adj. et n. Variantes dekaraïsme,karaïte (anciennement également écritcaraïsme,caraïte, voirecharaïsme,charaïte). Secte issue du judaïsme qui ne reconnaît que la seule autorité de la Torah.
Qaddich n.m. (oukaddish). Prière juive qui marque la fin de chaque partie de l'office.
Coq n.m., représentant mâle adulte de plusieurs espèces d'oiseaux, presque exclusivement de galliformes, en particulier le coq domestique. Sa femelle est la poule.
Qajar adj. et n. (oukadjar). D'une dynastie turkmène d'Iran.
Qarmate adj. et n. (ouKarmate). D'une des branches des Ismaéliens.
Qibla n.f. (parfoiskibla,kiblat oukiblet). Terme arabe désignant, dans la religion musulmane, la direction deLa Mecque.
Tariqa n.f. Dans l'Islam, communauté mystique.
Qypi n.f. Nom rare de la darbouka (instrument de musique arabo-persan).
Autres cas:
AQMI, n. pr., (acronyme de “Al-Qaïda au Maghreb islamique”) nom d'une entreprise terroriste.
Nasdaq n.m. (acronyme de “National Association of Securities Dealers Automated Quotations”) Marché boursier américain spécialisé dans lestechniques de pointe.
UQAM n.m. (acronyme de "Université du Québec à Montréal") Établissement d'enseignement supérieur situé à Montréal.