Vous lisez un « bon article » labellisé en 2013. Il fait partie d'un « thème de qualité ».
Puits Saint-Joseph | |||||
![]() Vue générale des installations du puits Saint-Joseph avec lepuits Notre-Dame en arrière-plan, sur la gauche. | |||||
Puits Saint-Joseph | |||||
---|---|---|---|---|---|
Coordonnées | 47° 41′ 50″ nord, 6° 38′ 47″ est[BRGM 1] | ||||
Début du fonçage | |||||
Mise en service | |||||
Profondeur | 453 mètres | ||||
Section | 3,05 × 2,15 mètres | ||||
Arrêt | 1895(extraction) | ||||
Remblaiement ouserrement | 1896 | ||||
Administration | |||||
Pays | France | ||||
Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||||
Département | Haute-Saône | ||||
Commune | Ronchamp | ||||
Caractéristiques | |||||
Compagnie | Houillères de Ronchamp | ||||
Ressources | Houille | ||||
Géolocalisation sur la carte :bassin minier de Ronchamp et Champagney Géolocalisation sur la carte :Haute-Saône Géolocalisation sur la carte :Bourgogne-Franche-Comté Géolocalisation sur la carte :France | |||||
modifier ![]() |
Lepuits Saint-Joseph est l'un des principauxpuits des houillères de Ronchamp, sur lacommune deRonchamp, dans la régionfrançaise deBourgogne-Franche-Comté. Il est l'un descharbonnages les plus productifs dubassin minier ronchampois pendant la seconde moitié duXIXe siècle. Pendant toute cette période, il est le centre d'activité de lacompagnie minière avec l’installation d'unecokerie et d'unlavoir à charbon, avant d'être remplacé par lepuits du Chanois. Le puits Saint-Joseph sera touché plusieurs fois par des catastrophes. Le, un coup degrisou fait vingt-neuf morts. Le, une nouvelle explosion détruit les galeries du fond et la toiture du bâtiment derecette en surface.
Après la fermeture du puits Saint-Joseph en1895, les bâtiments sont rasés pour être remplacés par une petitescierie, dont les bâtiments, devenus magasins pour matériaux de construction, existent toujours au début duXXIe siècle. Desterrils et le passage d'une anciennevoie ferrée subsistent.
En1830, Monsieur Thirria ingénieur des mines de l'État exerçant àVesoul, prévoit déjà la nécessité de creuser unpuits à 1 200 mètres au Sud-Ouest dupuitsno 1[1]. Lefonçage du puits est finalement entrepris à partir du avec une section de 2,15 mètres x 3,05 mètres divisée en deux sections, l'une pour l'extraction (2,15 m x 2,25 m), l'autre pour l'aérage (2,15 m x 0,8 m)[2]. L'approfondissement moyen est de sept mètres par mois[3] grâce à l'ancienne machine d'extraction dupuits Saint-Louis d'une puissance de 24 chevaux[4]. Il aurait dû recevoir la machine à taquets deM. Méhu et seconder lepuits Saint-Charles qui était alors le seul puits en exploitation dubassin houiller[5]. Sa section est rectangulaire, large de 2,15 mètres et longue de 3,05 mètres ; le puits est équipé de deux compartiments dont celui réservé à l’aérage. Uncuvelage enfonte composé de soixante anneaux cylindriques a été établi avec une base à 150 mètres de profondeur, sur une hauteur de 89 mètres. Les anneaux sont constitués de plusieurs segments, les joints horizontaux et verticaux sont faits de plomb-béton et, au fur et à mesure de la pose des anneaux, du béton de ciment est coulé entre le cuvelage et le terrain. De forts dégagements degrisou dans les couches dehouille sont remarqués[6].
Lors du fonçage du puits, de nombreuses difficultés sont rencontrées pour l'aérage des travaux du fond malgré l’utilisation d'une cheminée d'appel et d'une gaine en planches. L'aérage est amélioré en1856, lorsque le système avectoc-feu est remplacé par deux ventilateurs Duvergier[6],[7].
Le, le fonçage est terminé à 441,64 mètres de profondeur, après avoir traversé la première veine de houille épaisse de 3,30 mètres ; la seconde couche est recherchée par trois sondages entrepris au fond mais sans succès[3]. Unemachine à vapeur de120 ch[8] à deux cylindres horizontaux de 0,75 mètre de diamètre et deux mètres de course est achetée auCreusot pour l'extraction[2]. Elle est alimentée par six générateurs composés d'un cylindre de dix mètres de long et de 1,11 mètre, chauffés directement par les flammes du foyer de diamètre qui peuvent consommer jusqu'à dix-sept tonnes de houille quotidiennement[9].
En1858, le puits Saint-Joseph est relié auréseau ferré des houillères par une voie ferrée qui assure le transport du charbon via laligne de Paris-Est à Mulhouse-Ville[10].
En1859, les chaudières de la machine à vapeur sont remplacées par six générateurs deMulhouse avec une surface de chauffe plus importante permettant une économie de cinq tonnes de charbon par jour grâce à leur surface de chauffe de 50 m2 (les anciennes n'ayant que 17 m2)[9]. Des cages en fer à deux étages (correspondant à deux niveaux de recettes au fond et au jour) munies du parachute Duvergier puisFontaine (à la suite d'accidents) sont utilisées pour transporter des chariots de 800 kilogrammes. Unchevalement de quatorze mètres de haut ensapin et enchêne supporte desmolettes de 3,50 mètres de diamètre par lesquelles passent des câbles enaloès[11].
La même année, des câbles enfer sont testés à Saint-Joseph dans des conditions défavorables (fortes infiltrations d'eau), de ce fait les résultats ne sont pas satisfaisants[12]. En, 200 tonnes de houille extraites du puits Saint-Joseph sont expédiées à la gare deDornach pour être testées par laSociété industrielle de Mulhouse (test du pouvoir calorifique et de la composition)[13].
Le, une explosion degrisou fait vingt-neuf morts dans les travaux ducouchant. La reprise du travail, dans ce secteur d'exploitation, ne se fit qu'en 1874[6]. Le, à 11 heures, un jet enflammé de grisou se forme à cause d'un tamis percé. Le puits est fermé jusqu’au pour des raisons de sécurité mais cela ne suffit pas puisque le à 3 heures se produit une violente détonation. Puis une autre à 9 h 30, si violente qu'elle enlève le barrage composé de terre et de plateaux ainsi que toute la toiture du bâtiment. La décision est prise de noyer les chantiers du puits pour éteindre l’incendie. Quelques jours plus tard, débute l’épuisement des eaux dont le volume excède les 90 000 m3[6].
Le, une galerie de liaison est creusée avec le puits Saint-Charles qui assure l'aérage[6]. En, le puits Saint-Joseph est le plus productif du bassin minier avec 6 258 tonnes de houille extraite au cours du mois contre 2 585 tonnes pour le puits Saint-Charles, 2 622 tonnes pour lepuits Sainte-Barbe et 502 tonnes pour lepuits Sainte-Pauline[14]. La production s'élève à 75 774,7 tonnes en 1861, 67 567,1 tonnes en 1862 et 34 460,8 tonnes en 1863[15].
En1862, une cage à trois étages est installée. La même année sont construits desfours Appolt (verticaux) de grand volume puis des fours àcoke belges horizontaux. Par la suite, ils sont remplacés par desfours plus perfectionnés à côté de l’atelier de lavage[6].
Au cours de l'année 1868, 50 000 tonnes de houille sont extraites à Saint-Joseph, l'année suivante la production passe à 66 000 tonnes, il reste donc le puits le plus productif de la compagnie[16]. En 1878, les ingénieurs constatent que l’eau duRahin envahit le puits[17]. En 1895, l’extraction cesse définitivement au puits Saint-Joseph[6]. La cokerie est remplacée en 1898 parcelle du Chanois[18].
Les installations du puits Saint-Joseph sont rasées pour être remplacées, au début duXXe siècle, par lascierie de l'Union Industrielle qui emploie une vingtaine de personnes en 1918. Elle produit 6 000 tonnes de pièces decharpente en 1938. À cette époque, l'usine fonctionne grâce à un moteur électrique de 120 cv[19]. Uneébénisterie et un atelier decarrosserie font également partie des installations. L'ensemble devient par la suite un magasin de vente dematériaux de construction[19],[20].
Au début duXXIe siècle, les bâtiments industriels ayant accueilli une scierie puis le magasin existent toujours. Ils sont classés le à l'inventaire général du patrimoine culturel. Le puits se situe sous un des bâtiments du site industriel, entre laRN 19 et la départementale 4[19],[21].
Le puits Saint-Joseph possédait de nombreuxterrils qui sont exploités après la fermeture des mines en 1958 et ont presque disparu à la fin duXXe siècle. Ils sont traversés par une ancienne voie dechemin de fer construite en 1858 et utilisée jusqu'à la reconversion de la scierie de l'Union. Elle appartient auréseau ferré des houillères de Ronchamp est passe sur un pont en bois qui n'existe plus au début duXXIe siècle[22],[23].
LeBRGM est l'organisme public français référent dans le domaine des sciences de la Terre pour la gestion des ressources et des risques du sol et du sous-sol.
Sur les autres projets Wikimedia :
Les coordonnées de cet article : |
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
![]() ![]() |
| ![]() | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Annexes | ||||||||
Transport | ||||||||
Catastrophes | ||||||||
Personnalités | ||||||||
Bassin minier | ||||||||
Culture | ||||||||
![]() 13 articles ![]() | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Ces articles composent un thème reconnuthème de qualité.Pour toute information complémentaire, consulter la boîte déroulante.
|