De haut en bas, Vue panoramique de Porto-Novo, Grande Mosquée, Cathédrale, Pirogues sur la lagune, vue d'une entrée de la Grande mosquée, statue du roi Toffa 1er, marché de Ouando, jardin des plantes et de la nature, stade Charles de Gaulle.
Porto-Novo est située dans le sud du Bénin, à 13 kilomètres de l'Océan Atlantique, dont elle est séparée par unelagune[2]. Son altitude est d'environ 245 mètres et elle couvre 52 km2[3].
La ville connaît un climat tropical humide particulier appelé climat sous-équatorial, avec quatre saisons, deuxsèches (de novembre à mi-mars et de mi-juillet à mi-septembre) et deuxhumides (mi-mars à mi-juillet et mi-septembre à mi-novembre). L'humidité est importante (75 %), lestempératures varient entre21,9 °C et32,8 °C, la pluviométrie est en moyenne de 1 200 mm par an[3]. L'harmattan souffle de décembre à janvier un vent froid et sec.
Nommée « Hogbonu » par lesAdjas, et « Adjatchê » par lesYorubas, en 1730, le PortugaisEucaristo de Campos nomme la villePorto-Novo (« Nouvelle-Porto ») à cause de sa ressemblance avec la ville dePorto, nom gardé par les explorateurs puis les colonisateurs européens[5]. Une autre explication est avancée :Porto Novo désigne le ''nouveau port'' de traite d'esclaves fondé en 1750 par les marchands qui voulaient échapper aux taxes imposées àOuidah par le roi d'Abomey[6].
Unmythe rapporté par la tradition orale veut que la ville ait été fondée par trois chasseursyoruba venus duNigeria[5]. Cette tradition est difficile à relier à des faits historiques établis. Les historiens s'accordent à dire que la ville de Porto-Novo a été fondée dans le courant duXVIe siècle par des princesAja duroyaume Ardra dans une zone peuplée de pêcheurs tofinnu sur les rives dulac Nokoué[7]. Le royaume Ardra se sépare en deux : d'une part la grande Ardra (situé autour d'Allada), d'une autre la petite Ardra (situé dans l'actuelle Porto-Novo)[8].
Après la prise d'Allada par le royaume d'Abomey en 1724, un nouveau royaume se reconstitue autour de Porto-Novo sous le nom de « Hogbonu » ou « Xogbonu » (xɔgbonu enayizo-gbe)[9]. Porto-Novo agit comme successeur du royaume d'Allada et héberge la précédente dynastie régnante. Il est probable que la première branche dynastique qui fonde Porto-Novo à la fin duXVIIe siècle laisse place à la dynastie royale d'Allada pour gouverner Porto-Novo après la chute d'Allada en 1724. Cependant ces informations restes floues car elles reposent essentiellement sur les différentes traditions orales récoltées qu'à partir de la fin duXIXe siècle[10].
Il faut reconnaître que pour la plupart des Gouns du Bénin et du Nigeria, cette ville est souvent appelée la « Ville-Mère », celle de leur civilisation moderne même si nous ne pouvons pas oublier certaines origines d'Allada[18].
Une partie des habitants à un nom de famille d'origine portugaise, héritage de la colonisation portugaise. Cette population est difficile à estimer, car de nombreux habitants de la région, au cours de l'histoire se sont installés dans d'autres régions et villes du Bénin, comme aussi en d'autres régions des côtes du golfe de Guinée (dont le Nigeria). Les habitants descendant de ce groupe ne sont pas forcément des descendants de métis africains et portugais, mais ils sont surtout les descendants d'Africains convertis au christianisme par les Portugais, et ils sont le plus souvent catholiques. Porto-Novo est l'un des rares lieux du Golfe de Guinée (avec San Pedro en Côte d'Ivoire ou bien dans les ex colonies portugaises) qui ont conservé leurs noms portugais.
Certaines ethnies sont plus spécialisées dans certaines activités économiques, les Gun dans le transport ou l'agriculture, le commerce ; les Yoruba dans le commerce[17].
Porto-Novo est une des capitales au patrimoine le mieux préservé[12]. L'architecture y présente un style original avec des influences portugaise et française (notamment lepalais des gouverneurs de Porto-Novo). Lesarbres sacrés sont aussi un élément important de ce patrimoine.
La région autour de Porto-Novo produit de l'huile de palme, ducoton et duCeiba pentandra. La ville se reconnaît également par le marché Ouando , l'un des grands marchés du pays et de l'Afrique de l'Ouest.
↑Emma-Christiane Leite, « Dynamique des écosystèmes aquatiques au Bénin : le cas du complexelac Nokoué-lagune de Porto-Novo », in Koffi Atta, Tanga Pierre Zoungrana et al.,Logiques paysannes et espaces agraires en Afrique, Karthala, 2010,p. 273-290(ISBN9782811103699).
↑Saskia COUSIN et Christine MENGIN,« Ce qui reste de Porto-Novo », dans Pierre SiNGARAVELOU,Colonisations, notre histoire, Paris, Seuil,, 954 p.(ISBN9782021494150),p. 45
↑ Britannica,Porto-Novo, britannica.com, USA, consulté le 4 août 2019
↑ J. Gordon Melton, Martin Baumann, ‘‘Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices’’, ABC-CLIO, USA, 2010, p. 338
↑Colette Gounou, « Le Musée ethnographique Alexandre-Sènou-Adandé », in Hélène Joubert et Christophe Vital,Dieux, rois et peuples du Bénin : arts anciens du littoral aux savanes, Paris, 2008,p. 147-149(ISBN978-2-7572-0185-5).
↑Urbain H. Hdonou, « Le musée Honmè de Porto-Novo », inDieux, rois et peuples du Bénin,op. cit.,p. 144-146.
↑Calixte da Silva, « Le musée da Silva des Arts et de la Culture afro-brésilienne de Porto-Novo », inDieux, rois et peuples du Bénin,op. cit.,p. 150-151.
J. Geay,Origine, formation et histoire du royaume de Porto-Novo, dansBulletin du Comité d'études historiques et scientifiques de l'Afrique occidentale française, 1924,p. 619-634(lire en ligne)
Basile Marius Gandonou,Monographie de la ville de Porto-Novo, Afrique Conseil,, 67 p.(lire en ligne)
Adolphe Kindélé et Cyrille Aguessy,Contribution à l'étude de l'histoire de l'ancien royaume de Porto-Novo (préface deThéodore Monod), Institut d'Afrique noire, Dakar, 1953, 168 p.
Paule Brasseur-Marion et Gérard Brasseur,Porto-Novo et sa palmeraie, Institut français d'Afrique noire, Dakar, 1953, 132 p.
Moussiliou Mamadou,Islam à Porto-Novo : Des origines à 1930, Université Paris 1, 1980 (mémoire de maîtrise d'Histoire)
Christine Mengin et Alain Godonou (dir.),Porto-Novo : patrimoine et développement, Éditions de la Sorbonne / École du patrimoine africain, 2013, 137 p.(ISBN978-2-85944-757-1),[lire en ligne]
Benoit N'Bessa,Porto-Novo et Cotonou (Bénin) : origine et évolution d'un doublet urbain, Université Bordeaux 3, 1997, 456 p. (thèse d'État de Géographie)
Alain Sinou et Bachir Oloudé,Porto-Novo, ville d'Afrique noire, Orstom, Paris; Parenthèses, Marseille, 1989, 175 p.(ISBN2-86364-051-8),[lire en ligne]
B. Volkoff et P. Willaime,Carte pédologique de reconnaissance de la République populaire du Bénin à 1/200.000. Feuille de Porto-Novo, ORSTOM, Paris, 1976, 47 p.[lire en ligne]
Porto Novo : ballet de cour des femmes du roi, film de Gilbert Rouget (avec des images filmées parJean Rouch en 1969), CNRS audiovisuel, Meudon, 1996, 30 min (VHS)