Port-Gentil est une ville duGabon, la deuxième du pays en nombre d’habitants (un peu moins de 137 000), mais sa capitale économique (et le chef-lieu de saprovince de l'Ogooué-Maritime).
En 1473, le navigateur portugaisLopo Gonçalves navigue près ducap Lopez. Avec son équipage et ses passagers, ils sont les premiers Européens connus de « l'ère moderne » à découvrir la ville[1],[2].
En 1722, des pirates dirigés parBartholomew Roberts ont mené une bataille dans la baie du cap Lopez contre laRoyal Navy. La bataille s'est terminée par la mort de Roberts.
Le 1er juin 1862, le roiDenis Rapontchombo signe le traité du Cap Lopez et de la rivière Nazaré avec la France, donnant à la France le contrôle du territoire.
Une colonie a été établie sur l'île de Mandji dans le delta de la rivière Ogooué par les Français, qui ont signé un traité avec le chef Nyanguényonandu du peupleOrungu en 1873. Nyanguényonandu négocia la cession complète de l'île Mandji qui est le site de Port-Gentil[1]. À cette époque, il n'y avait que quelques petits villages dans la région.
L'île de Mandji a servi de base aux expéditions dePierre Savorgnan de Brazza dans l'intérieur, puis en 1894 une douane poste a été créée, devenant le noyau d'un centre commercial qui comprenait Hatton & Cookson, John Holt, Woermann, la Société du Haut-Ogooué et la Compagnie d'Exploitations Forestières Africaines. Les principaux produits étaient initialement lecaoutchouc et l'ivoire, progressivement complétés par les bois, notamment l'okoumé pour le contreplaqué
À partir de 1880, les Français s'installent et établissent une base au Cap Lopez. La ville de Port-Gentil se développera à partir de cette base. Dès 1886, la colonie comptait 18 entrepôts, un poste de douane et deux magasins de produits courants[1].
En 1915, la colonie est officiellement nommée Port-Gentil en l'honneur d'Émile Gentil. Néanmoins, la colonie ne devindra une véritable ville qu'à partir desannées 1930[1].
Il n'existe pas de route reliantLibreville à Port-Gentil. Les déplacements entre les deux plus grandes villes du pays s'effectuent soit par avion, soit par voie maritime. Les denrées alimentaires et matérielles sont donc acheminées le plus souvent par bateau depuis Libreville.
Longtemps enclavée de façon terrestre à l'Est et au Sud-Est, et reliée au reste du Gabon uniquement par navigation et par les airs, l'île Mandji où se situe Port-Gentil s'est finalement désenclavée à la toute fin des années 2010, lorsqu'a été terminé un nouveau pont bâti par laChina Road and Bridge Corporation.
12 juin 1968 : inauguration de la raffinerie (timbre émis en 1968 par larépublique du Congo).
Port-Gentil est la capitale économique duGabon et produit environ les trois-quarts de la richesse du pays à travers l'activité pétrolière, mais aussi grâce à l'industrie du bois.
Après laPremière Guerre mondiale, Port Gentil est devenu un port pour le bois, il a connu une croissance rapide quand la "Société des Pétrole d'Afrique Équatoriale Française" (SPAEF) a commencé l'exploration pétrolière dans la région, où fut notamment trouvé le premier champ de pétrole gabonais près de la localité d'Ozouri. La SPAEF, renomméeElf Gabon puis Total Gabon, a ensuite été rejointe par de nouveaux acteurs pétroliers comme par exemplePerenco.Port Gentil a reçu sa première succursale bancaire lorsqueBanque de l'Afrique de l'Ouest (BAO) y a ouvert une succursale en 1928.
La seuleraffinerie de pétrole du Gabon, laSOGARA (SOciété GAbonaise de RAffinage), est située à Port-Gentil. Elle est destinée en grande partie à la consommation locale.
La principale base navale de lamarine nationale gabonaise, regroupant toutes ses unités navigantes, se situe à Port-Gentil.
Port-Gentil est considéré au Gabon comme l'un des bastions historiques de l’opposition[3].
Ainsi, en 1990, la mort suspecte de l’opposantJoseph Rendjambé, leader duParti gabonais du progrès et originaire de Port-Gentil[3], y déclenche de violentes émeutes tandis que le reste du pays demeure relativement calme[3].
En 2009, la cité pétrolière s’embrase de nouveau après l'élection d'Ali Bongo à la présidence[3]. Les échauffourées entre les opposants et l'armée font officiellement 3 morts[4].
SiméonDjembi-Koumba,Gestion de l'environnement, des risques et problèmes d'aménagement urbain de Port-Gentil au Gabon, Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3,, 336 p., thèse de doctorat de géographie tropicale.
SylvieLe Bomin et FlorenceBikoma,Musiques myéné : de Port-Gentil à Lambaréné, Gabon, Saint-Maur-des Fossés, Sépia,, 127 p., + 1 CD-ROM(ISBN2842801008).
MichelMbadinga,État, entreprises et développement au Gabon : contribution à une étude géographique, Université de Montpellier III,(lire en ligne) — Thèse de3e cycle en téléchargement PDF.