Après des études de littérature dans sa ville natale, il est parti en exil en 1978, d'abord auBrésil, puis enFrance. Il a soutenu sa thèse à l'Université de la Sorbonne Nouvelle surLaville et lemythe dans l'œuvre deCarlos Fuentes, Leopoldo Marechal etJuan Carlos Onetti en 1986 puis a enseigné en tant que maître de conférences la littérature et la civilisation hispano-américaine à l'École Polytechnique de Paris et à l'Université d'Angers. Il est actuellement professeur des universités à l'Université Rennes-II.
Il a également travaillé comme journaliste (Afrique-Asie,Jeune Afrique,Crisis,Ko'Eyú,Cambio 16,Le Monde Diplomatique, etc.) et traducteur. Il a été correspondant à Paris de l'agence de presse IPS (Interpress Service). Il a dirigé le LIRA (Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche sur les Amériques; 2004-2014) et fut le responsable de l'ERIMIT (Équipe Interdisciplinaire: Mémoires, Identités, Territoires) à Rennes 2 entre 2008 et 2014.
Il est directeur de la revue électroniqueAmerika et a remporté plusieurs prix littéraires :
El desarraigo (roman, Municipalité de Mercedes, Argentine, 1975) ;
La espera (nouvelle, Sociedad de Escritores de la Provincia de Buenos Aires, 1975) ;
El intérprete (roman, Fondo Nacional de las Artes, Argentina, 1997) ;
Una vaca ya pronto serás (Prix international de roman, Siglo XXI editores, Mexique, 2005).
La bestia de las diagonales a été finaliste du Prix Planeta, Argentine, 1999 etToda la ceguera del mundo premier finaliste du prix de romanMedellín Negro (Colombie, 2013). En 2013, il est nommé chevalier des Arts et des Lettres de la République française[1]. En 2014, le Ministère de l'Éducation Nationale de l'Argentine a sélectionné le livre de poèmesDesapariencia no engaña pour qu'il soit distribué dans toutes les écoles publiques du pays.
L'œuvre de Néstor Ponce est marquée par un travail sur le langage et la structure des textes[2] , par la rupture des canons génériques. Dans la préface àCulinarias, Económicas, Médicas, Deportivas, María Paula Salerno souligne l'importance de la mémoire et de sa relation avec le langage :« Toma (l'auteur) de sus recuerdos y experiencias la materia para los poemas y, sobre todo, para la construcción de un saber que se erige y busca fijarse como legítimo à partir de la enunciación, mostrándose como alternativa al saber tradicional »[3]. En abondant dans ce sens, Colette Le Goff écrit en 2002 à propos deLa Bête des diagonales :« La structure fictionnelle se déconstruit: Néstor Ponce brouille les pistes. Les points de vue narratifs se multiplient. Tel narrateur est l'enquêteur, tel narrateur est l'assassin. Mais qui est ce dernier ? Le lecteur scrute le texte, à la recherche des indices qui lui sont malicieusement fournis »[4]. Maryse Renaud, l'une des spécialistes de l'œuvre de N. Ponce souligne:« Ses fictions accordent en effet à la mémoire, tant individuelle que collective, un rôle de tout premier plan: ses nouvelles et ses romans fourmillent de mille anecdotes, souvenirs et récits faussement sécondaires. Marqué au sceau d'une oralité que l'exil de l'auteur rend particulièrement précieuse et chargée de connotations émotionnelles, restituant les multiples inflexions de la langue populaire de l'argot de Buenos Aires (le lunfardo), ouvert aux rythmes saccadés propres aux toutes nouvelles générations »[5].
Spécialiste du roman policier (ancien directeur de la collection Negra Polar aux éditions Caribéennes de Paris), N. Ponce a écrit également des romans noirs qui jouent sur les codes du genre:La bête des diagonales,Toda la ceguera del mundo (dont l'action se déroule entre le Mexique et l'Argentine),El lado bestia de la vida (dont l'action se déroule entre l'Argentine, la France et les Îles Canaries). À travers la diversité des espaces, l'auteur travaille sur la diversité des registres de l'espagnol de l'Argentine, du Mexique, des Îles Canaries[6] et dans un bref article de la revueLIRICO[7]
El intérprete, 1998[18],[19] ; prix Fondo Nacional de las Artes; traduction en allemand par Tobias Wildner,Der Dolmetscher, 2010[20]. Réedition chez Editorial Universitaria de Buenos Aires, Eudeba, 2024. Préface de Fabio Espósito. Collection dirigée par Sylvia Saítta et José Luis de Diego.[1]
La Bestia de las diagonales (1999, finaliste prix Planeta)[4],[21] ;
Le Néo Baroque Cubain: Guillermo Cabrera Infante et Severo Sarduy (1997).
Écrire le Mexique. Autour de Carlos Fuentes et Paco Ignacio Taibo II (1998),La ciudad y los perros de Mario Vargas Llosa (1999).
Pablo Neruda: Residencia en la tierra, Canto General (2000).
Diagonales del género: lecturas del policial argentino (2001; 2013, édition revue et corrigée publié au Mexique par le Colegio de San Luis Potosí-Colsan).
L'Argentine: Crise et utopies (2001).
La représentation de l’espace dans le roman hispano-américain.Los pasos perdidos de Alejo Carpentier,La Vorágine de José Eustasio Rivera (2002),Écrire la domination en Amérique latine. Arguedas, Castellanos e Icaza (2004).
Lectures du récit policier hispano-américain (2005).
La révolution cubaine (1959-1992) (2006).
Le discours autoritaire en Amérique latine de 1970 à nos jours (2007).
Memorias y cicatrices. Estudios de literatura latinoamericana contemporánea (2010).
Leonardo Padura: La novela de mi vida: pasado perfecto (2020) (Paris: Belin-CNED).
↑Jean-Marie Lassus, « Néstor Ponce :La palabra sin límites »,Amerika,(lire en ligne).
↑Jean-Marie Lassus, « Néstor Ponce,Sous la pierre mouvante »,Amerika,no 3,(lire en ligne).
↑Gabrielle Le Tallec-Llorent,« La collocation de l'adjectif éphithéte dansEl intérprete de Néstor Ponce : vision du locuteur et traduction », dans Solange Hibbs, Monique Martinez (dir.),Traduction, adaptation, réécriture dans le monde hispanique contemporain, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail,.
↑Maud Gaultier, « La bestia de las diagonales de Néstor Ponce, ou l’obsession faite écriture »,Cahiers d’études romanes,no 15,,p. 31-44(lire en ligne).
Monique Blacquière-Roumette, « Le Géneral Videla les avait fait disparaître, Néstor Ponce redonne vie aux milliers d'opposants victimes de la dictature »,L'Humanité,