Situation | ||
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Coordonnées | 45° 46′ 03″ nord, 4° 50′ 01″ est | |
Ville | Lyon | |
Arrondissement | 1er | |
Quartier | Les Terreaux | |
Début | Rue Romarin | |
Fin | Rue Édouard-Herriot | |
Morphologie | ||
Type | Place fermée | |
Forme | Rectangulaire | |
Histoire | ||
Création | XVIIe siècle | |
Anciens noms | Place de la Liberté | |
Monuments | Hôtel de ville Fontaine de Bartholdi Musée des beaux-arts Fontaines deBuren | |
Protection | En partie inscrite et classéemonument historique Site du centre historique Site dupatrimoine mondial | |
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Laplace des Terreaux est uneplace située dans le1er arrondissement deLyon, enFrance. Place centrale au nord de laPresqu'île entre leRhône et laSaône au pied de la colline dela Croix-Rousse, elle est bordée par deux monuments emblématiques de la ville, l'hôtel de ville sur le flanc est et lemusée des Beaux-Arts sur le flanc sud. Au centre nord de cet espace se trouve lafontaine Bartholdi.
La place des Terreaux est bordée :
L’origine communément admise est que le nom « Terreaux » vient du latin « Terralia » signifiant fossé et qu'un fossé s'est trouvé ici jusqu'auXVIe siècle. Une autre origine parle de la terre ayant servi à creuser ces fossés (la "terre pleine d'eau") et c'est cette butte qui serait restée dans les mémoires.
En1206, les associations de marchands lyonnais se heurtent à l’archevêqueRenaud II de Forez qui ne respecte pas la charte signée en1195 en violant les accords pris en matière de taxe sur les marchandises. Pour protéger le bourg Saint-Nizier du pouvoir ecclésiastique, les bourgeois lyonnais décident alors d'élever une muraille au pied de la colline Saint-Sébastien (pentes de la Croix-Rousse) et une tour sur la Saône afin de contrôler le pont du Change, unique passage entreSaint-Nizier etSaint-Jean. L'archevêque intervient par les armes en1208 et la paix revient grâce à l'intervention du papeInnocent III.
Renaud de Forez et ses successeurs reprennent toutefois les travaux entrepris par les bourgeois lyonnais, afin de protéger la ville d'une potentielle attaque par laDombes. Un nouveau mur, épais de deux mètres et haut de dix mètres, est bâti entre laSaône et leRhône. Long de 500 mètres environ, cette enceinte est percée de deux portes défendues par des pont-levis (la porte de la Pêcherie sur la Saône et la porte de la Lanterne) et protégée par dix tours rondes ou carrées. Un chemin de ronde crénelé et cinq guérites de pierre permettent aux soldats de faire le guet à son sommet. La muraille principale est séparée par un large fossé de 22 mètres d'un autre mur de deux mètres de haut implanté plus au nord. AuXIVe siècle, un troisième ouvrage construit dans la pente est venu compléter ce dispositif qui fut lui-même adjoint au début duXVe siècle d'un nouvel ouvrage bâti au sommet de la colline Saint-Sébastien et constitué d'une butte de terre protégée par des tours de bois[1]. En cas de siège, le fossé, qui prend le nom deTerralia nova (fossés des Terreaux) ou de fossés de la Lanterne, peut être rempli d'eau. Celle-ci pénètre en cas de besoin dans une succession de bassins, appelée canal de Neyron, creusés latéralement au Rhône, et s'écoule jusqu'à la Saône située en contrebas.
En temps normal, lesarbalétriers, puis lescouleuvriniers utilisent les fossés comme lieu d'entraînement, d'abord côté Saône, puis à partir de1533 côté Rhône.
AuXVIe siècle, les murailles tombent en ruine. En1538, la démolition de l'enceinte est entamée. Le fossé côté Saône est comblé afin de construire la boucherie de la Lanterne. En1555, les religieuses du couvent Saint-Pierre reçoivent l'autorisation d'utiliser les pierres du mur « en telle quantité qu'il leur plairait pour les réparations du monastère ». En1578, les terrains de l'actuelle place des Terreaux sont remblayés et en1617, l'ancien fossé disparaît définitivement avec l'aménagement des jardins de l'hôtel de ville sur lesquels s'élève aujourd'hui l'Opéra.
Les terrains sont lotis. La place est créée avec plusieurs rues lui donnant accès :
Le marché aux pourceaux qui se déroulait sur la place est transféré sur laplace Saint-Just en 1646[2]. Le marché est lieu des exécutions publiques[2]. Le sont décapités sur cette place le marquis deCinq-Mars, conspirateur contreRichelieu, et son compliceFrançois-Auguste de Thou.
Entre1646 et1651,Simon Maupin bâtit sur la partie orientale de la place l'hôtel de ville de Lyon, reconstruit parJules Hardouin-Mansart, à la suite de l'incendie de1674. AuXVIIe siècle également, les moniales de Saint-Pierre font reconstruire leur couvent qui devient en 1803 lemusée des beaux-arts de Lyon.
Entre 1659 et 1687, l'abbaye de Saint-Pierre-les-Nonnains (actuel musée des Beaux-arts) est reconstruite au sud de la place.
AuXVIIIe siècle, les Terreaux accueillent une première fontaine connue. En bronze, en forme de dragon, elle n'a jamais fonctionné correctement malgré les tentatives d'Ambroise Piot, son fondeur. En 1711, la ville la remplace par un modèle plus simple avec un seul jet qui disparait durant laRévolution française.
Pendant la Révolution française, laguillotine y est installée et fonctionne à plein régime pendant le mandat deMarie Joseph Chalier. L'exécution de ce dernier sur la place marque lesoulèvement de Lyon contre la Convention nationale. Après le siège de la ville, la « Commission de justice populaire » y fait décapiter 79 personnes, la deuxième vague de répression ayant lieu dans la plaine desBrotteaux.
Dans la deuxième partie duXIXe siècle, les accès à la place sont élargis afin de les intégrer au plan de restructuration de laPresqu'île mené par lePréfet Vaïsse. Tous les immeubles à l'ouest de la place sont détruits et le passage des Terreaux[3] est ouvert en 1855 entre la place et larue Lanterne. Côté sud-est, la rue de Clermont est incorporée à la nouvelle rue de l'Impératrice (actuellerue du Président-Édouard-Herriot) qui relie la place des Terreaux à laplace Bellecour. Le préfet envisage également de percer une nouvelle rue au nord dans l'axe du palais Saint-Pierre, mais ce projet n'a jamais été réalisé.
Une nouvelle fontaine, ditefontaine de Tourny, est inaugurée au centre de la place le 15 août 1857. En 1892, elle est déplacée sur laplace Guichard, alors récemment créée, afin de laisser la place à lafontaine Bartholdi. La fontaine est alors situé du côté ouest de la place, face à l'hôtel de ville. Les édiles l'inaugurent le[4]. Il s'agit d'unefontaine allégorique de laGaronne réalisée parBartholdi. Commandé dans un premier temps par le conseil municipal de Bordeaux en 1857[5], le groupe sculpté dénommé « Char triomphal de la Garonne » représentait laGaronne et ses 4 affluents se jetant dans l'océan ; le tout étant symbolisé par une femme menant un Quadrige. À la suite de l'Exposition Universelle de 1889, le monument, devenu trop cher pour Bordeaux, fut racheté en 1890 par le maire de Lyon,Antoine Gailleton.
Durant la première moitié duXIXe siècle, la place des Terreaux est le lieu théorique des exécutions à mort à Lyon. Le bourreau officiel est alors Claude-Antoine Chrétien, jusqu'en 1842. Toutefois, certaines condamnations ont lieu à d'autres endroits[6].
La place est réaménagée en 1994 parChristian Drevet,architecte-urbaniste, Laurent Fachard, éclairagiste, etDaniel Buren,artiste, avec notamment une alternance orthogonale de 68 mini-fontaines composées de jets d'eau à hauteur variable, éclairés, sur des dalles de granit, bordés de 14 piliers de rayures Buren noires et blanches, ainsi qu'un quadrillage de mêmes rayures sur l'ensemble de la place. Cette trame est rythmée par la façade du palais Saint-Pierre. La nuit, un jeu de lumière se crée avec les mini-fontaines, les façades, les piliers et les abords de la place. Les Terreaux sont alors élevés au rang « d'œuvre d'art », par Michel Noir, maire de l'époque[réf. nécessaire].
Afin de construire le parc de stationnement souterrain des Terreaux, la fontaine Bartholdi, initialement située en face de l'hôtel de ville, est alors déplacée à son emplacement actuel dans l'axe du palais Saint-Pierre. Le, elle est classéemonument historique[7].
À la suite de la diffusion de cartes postales de la place qui reproduisaient en partie l'œuvre de Buren et Drevet, ces derniers ont intenté une action en contrefaçon contre les éditeurs des cartes. En se fondant sur la théorie de l'accessoire, laCour de cassation constate que l’œuvre de Buren et de Drevet ne constitue qu'un « simple élément » de la place. Par conséquent, elle ne constitue pas le sujet principal des prises de vue, mais simplement un « accessoire du sujet traité ». Ainsi, les photographes ont pu librement commercialiser les photographies de la place des Terreaux sans que cela constitue une « communication » de l’œuvre litigieuse au public[8].
En 2018, la fontaine Bartholdi, qui a été préalablement restaurée à Paris, est remontée à son emplacement. Le, le projet de rénovation de la place, dégradée et usée par le temps, est lancé. Il prévoit une réfection du dallage, de l'éclairage tout en conservant la réalisation de Daniel Buren, l'ajout de cubes et de piliers Buren, la restructuration et l'unification des terrasses, mais surtout la création de 15 nouvelles mini-fontaines rondes, en linéaire central, à hauteur variable, jusqu'à 1,50 mètre de haut, éclairées, et par la même occasion la suppression des 68 anciennes, qui avaient largement dysfonctionné et qui ne marchaient plus depuis une dizaine d'années. Cette même année, des travaux de réaménagement, dont le coût est estimé à plus de 6 millions d'euros, sont engagés en concertation avec Christian Drevet et Daniel Buren[9]. Le projet est achevé en novembre-, pour laFête des Lumières.
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