Article 1 : sont approuvés les alignements tracés par des lignes noires sur le plan ci-joint, dont les dispositions consistent :
1° À former autour dumonument de la Madeleine une place (laplace de la Madeleine) de forme carrée et dont les côtés seront parallèles à ceux du temple.
2° À prolonger larue Royale, conduisant de larue Saint-Honoré à la principale entrée du temple, et à donner à ce prolongement une largeur de 43 mètres.
3° À ouvrir sur l'arrière-fond de la place, dans le prolongement de l'axe du monument et sur une largeur égale à celle de la rue Royale, une rue qui sera appeléerue Tronchet, et qui se terminera à larue Neuve-des-Mathurins.
4° À former jusqu'à la rencontre de larue d'Anjou, un boulevard sous la dénomination deboulevard Malesherbes, à angle correspondant auboulevard de la Madeleine, et sur une largeur de 43 mètres, pareille à celle de ce dernier boulevard.
5° À ouvrir, dans le prolongement du côté septentrional de la place, à gauche, et dans une largeur de 10 mètres, une rue sous la dénomination derue Chauveau-Lagarde, aboutissant au nouveau boulevard, et, à droite, une seconde rue qui portera le nom derue de Sèze formera le prolongement de la première, et se terminera au boulevard de la Madeleine, à l'extrémité de larue de Caumartin.
Article 2 : les propriétaires riverains seront tenus de se conformer, pour les constructions qu'ils voudraient élever, aux alignements indiqués par le plan ci-joint, sous la réserve des indemnités dues à raison de pertes ou d'acquisitions de terrains, et qui seront réglées conformément aux lois.
Article 3 : ll ne sera accordé aux propriétaires des terrains et maisons situés sur la partie à droite du prolongement de larue Royale aucune autorisation de s'avancer sur l'alignement qu'autant que les bâtiments du côté opposé auraient reculé.
No 2 : au début duXXe siècle, cet immeuble abritait le célèbre restaurantDurand, où se réunissaient, en1848, les députés de l'opposition et qui eut son heure de gloire au moment duboulangisme : en 1889, le généralGeorges Boulanger célèbre sa victoire aux élections législatives dans le café, alors que 50 000 personnes sont réunies place de la Madeleine ; certains partisans interpellent Boulanger, lui demandant de prendre l'Élysée mais il choisit de rester dîner sur place : ses soutiens sont déçus et les craintes de ses adversaires attisées, qui désormais s'attellent à le discréditer[3]. Plus tard,Émile Zola etJean Jaurès fréquentèrent aussi le café.
le restaurantLucas-Carton. En1732, Robert Lucas ouvre uneTaverne anglaise où l'on sert de la viande froide et du pudding. Le restaurantLucas est acheté en1890 par Scaliet, qui fait créer vers1904-1905 l'extraordinaire décorArt nouveau, attribué par certains àLouis Majorelle et par d'autres àÉtienne de Gounevitch avec des bronzes deGalli[6]. En1925, le restaurant passe à Francis Carton qui le rebaptiseLucas-Carton. Sept petits salons sont créés au premier étage, accessibles par le passage de la Madeleine. En2005, le restaurant, redécoré parNoé Duchaufour-Lawrance, est rebaptiséSenderens par son propriétaire, le chefAlain Senderens, qui a repris l'établissement en1985 ;
anciennement : épicerie fineHédiard fondée en1854 parFerdinand Hédiard (1832-1898), fermée en 2013. En 2024, une enseigne de matériel informatique s'installe à sa place[9].
↑Inauguré le parJoseph Chaumié, alorsministre de l'Instruction publique ; son discours est reproduit dans le numéro du de laRevue pédagogique. La revueLes Marges ayant demandé à diverses personnalités, dans son numéro du, quel était à leur avis« le monument le plus laid de Paris », celui-ci fut cité à plusieurs reprises :« Le plus hideux monument ? Il y en a deux qui m'horripilent. L'ignoble Jules Simon qui me rappelle un imbécile, chaque fois que je passe dans ce coin charmant de la Madeleine, pour aller contempler un Cézanne, un Manguin ou un Renoir dans la vitrine des Bernheim. » (Joachim Gasquet)« Vous me demandez quelle est, selon moi, la statue la plus laide de Paris et quelles sont les œuvres d'art qu'il importe le plus vivement de soustraire aux regards ? On n'a que l'embarras du choix : le Jules Simon en sucre de la place de la Madeleine » (Léon Guillot de Saix).