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Pierre Kropotkine

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Pour les articles homonymes, voirKropotkine.

Pierre Kropotkine
Pierre Kropotkine parNadar.
Titre de noblesse
Prince
jusqu'en
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
Dmitrov (gouvernement de Moscou, Russie soviétique(en))Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Пётр Алексе́евич Кропо́ткинVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Allégeance
Formation
Faculté de physique et de mathématiques de l'université de Saint-Pétersbourg(d) (-)
Corps des Pages
Premier lycée classique de MoscouVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Famille
Famille Kropotkine(en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Alekseï Kropotkine(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Iekaterina Soulima(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Sophie Kropotkine[1]
Enfant
Alexandra Kropotkine(en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Idéologie
Membre de
Mouvement
Influencé par
Œuvres principales
L'Entr'aide, un facteur de l'évolution,La Conquête du pain,Champs, usines et ateliers,La Grande Révolution(d),Mémoires d’un révolutionnaire(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de Pierre Kropotkine
Signature
Vue de la sépulture.

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Pierre Kropotkine (enrusse :Пётр Кропоткин,Piotr Kropotkine), né le ( ducalendrier julien) àMoscou et mort le àDmitrov près de Moscou, issu d'une lignéeprincièreriourikide, est ungéographe,explorateur,zoologiste,anthropologue etgéologue[2] russe, ainsi que, sur le plan politique, unanarchiste, théoricien ducommunisme libertaire[3],[4],[5],[6],[7].

Il acquiert une formation scientifique de haut niveau à l’école duCorps des Pages du tsarAlexandre II. Contre les attentes familiales, il part faire son service militaire enSibérie orientale alors que son rang lui promet une brillante carrière à Moscou. De 1862 à 1866, il accumule plusieurs expériences fondatrices.Anthropologue, il observe l’organisation sociale de petites communautés sibériennes et de peuples reculés, dont l’inventivité institutionnelle et le sens de lacoopération, à mille lieues du pouvoir central, le frappent durablement.Géographe etnaturaliste, il pratique une expédition enMandchourie[8].

À son retour de Sibérie, il se spécialise en géographie, intégrant la Société géographique impériale àSaint-Pétersbourg. En 1871, il en refuse le poste de secrétaire général. Il voyage enSuisse, notamment dans leJura, où il rencontre des membres de laFédération jurassienne, et surtoutMichel Bakounine. En 1872, il adhère à l’anarchisme :« L’exposé théorique de l’anarchie tel qu’il était présenté alors par la Fédération jurassienne […] la critique dusocialisme d'État […] et le caractère révolutionnaire de l’agitation, sollicitaient fortement mon attention. Mais les principes égalitaires que je rencontrais dans lesmontagnes du Jura, l’indépendance de pensée et de langage que je voyais se développer chez les ouvriers […] tout cela exerçait sur mes sentiments une influence de plus en plus forte ; et quand je quittai ces montagnes, après un séjour de quelques jours au milieu des horlogers, mes opinions sur le socialisme étaient faites : j’étaisanarchiste »[8],[9].

Revenu enempire russe, il prend largement sa part dans la deuxième vague de l’« aller au peuple », mouvement par lequel les jeunes intellectuels russes s’efforcent d’influencer les masses travailleuses dans le sens de larévolution sociale. Il est arrêté en 1874 pour ses menées subversives. Commence alors une vie d’exil, où Kropotkine devient l’un des théoriciens, sinon le théoricien le plus respecté du mouvement anarchiste international[8].

En 1883, arrêté àLyon, il est impliqué dans le « Procès des 66 », accusé d’être affilié à l’Association internationale des travailleurs (AIT) alors interdite. Il est condamné à cinq ans de prison mais finalement amnistié en 1886. De son expérience pénitentiaire, il tire l'ouvrageDans les prisons russes et françaises (1887).

Lors de laPremière Guerre mondiale, il est l’un des signataires duManifeste des seize rassemblant leslibertaires partisans de l'Union sacrée face à l'Allemagne.

Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont :La Conquête du pain,L'Entraide, un facteur de l'évolution,Autour d'une vie (mémoires d'un révolutionnaire)[10] etL’Éthique.

Biographie

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En 1861 au lycée à Moscou.

Famille et formation

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Vers 1870.

Son père, le général princeAlexis Pétrovitch Kropotkine[11] (1805-1871),riourikide, issu d'une branche cadette des princes deSmolensk, est un riche propriétaire terrien ; sa mère, Catherine Nicolaïevna, fille du généralNikolaï Soulyma[12] (1777-1840), héros desguerres napoléoniennes, meurt de latuberculose à 34 ans. Pierre Alexeïévitch poursuit ses études auPremier lycée classique de Moscou, puis entre dans l’armée impériale russe à partir de 1857. Il est alors affecté comme officier deCosaques de l'Amour enSibérie[13].

Sa sympathie pour l'insurrection polonaise de 1863 l'amène à démissionner de l'armée. Il se consacre alors à des expéditions scientifiques enSibérie et enMandchourie, tout en lisantPierre-Joseph Proudhon etAlexandre Herzen[14].

De 1867 à 1871, il suit des études de mathématiques et de géographie à l'université de Saint-Pétersbourg tout en étant secrétaire de la Société de géographie[13]. Il publie plusieurs travaux sur l'Asie septentrionale et, en 1871, explore les glaciers de la péninsulescandinave.

Premiers engagements

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En 1872, il se rend enBelgique puis en Suisse où il adhère à laFédération jurassienne de laPremière Internationale[13]. Il a l'occasion de se rapprocher deJames Guillaume, sans que cela se transforme cependant en amitié solide[15].

Il repart, la même année, enRussie où il mène une activité de militant notamment en publiant des brochures révolutionnaires[13]. Il est arrêté àSaint-Pétersbourg en 1874, à la sortie d'une séance de la Société de géographie et interné en forteresse pour« propagande subversive [et] activités révolutionnaires »[14]. Il s'en évade le[13].

Il passe ensuite enGrande-Bretagne, puis revient en Suisse fin 1876, où il séjourne àNeuchâtel, et rencontreErrico Malatesta etCarlo Cafiero.

En 1877, il fonde avecPaul Brousse etJean-Louis Pindy, le journalL'Avant garde, « Organe de la Fédération française de l'Association internationale des travailleurs » avant de devenir, à partir d', l'« Organe collectiviste et anarchiste »[16]. Et en 1879, avecÉlisée Reclus, le journalLe Révolté qui devient peu aprèsLa Révolte, dont ils confient la direction àJean Grave. À cette époque, Kropotkine est un partisan de la « propagande par le fait ». Il écrit dansLe Révolté publié le :« La révolte permanente par la parole, par l'écrit, par le poignard, le fusil, la dynamite […], tout est bon pour nous, qui n'est pas la légalité. »[Note 1],[17],[18],[19],[20],[21].

En 1881, il est expulsé de Suisse[22] sur décision deGustave Ador, malgré le fait queGeorges Favon intervienne en sa faveur, probablement à la suite de pressions exercées par la diplomatie russe[23]. Après un court passage à Londres, où lors d’un congrès international, il plaide en faveur de l’action violente et de lapropagande par le fait[24], il s'installe en 1882 en France àThonon-les-Bains[13].

Trois ans de prison en France

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Pierre Kropotkine auprocès des 66 en 1883.

Il est arrêté àLyon et impliqué dans le procès dit « procès des 66 », qui s’ouvre le, à la suite des violentes manifestations des mineurs deMontceau-les-Mines d’ et des attentats à la bombe perpétrés à Lyon en. Au titre de la loi du, les « 66 », dontÉmile Gautier, sont accusés de s’être affiliés à l’Association internationale des travailleurs (AIT), censée avoir été reconstituée au congrès de Londres en :« D'avoir […] été affiliés ou fait acte d'affiliation à une société internationale, ayant pour but de provoquer à la suspension du travail, à l'abolition du droit de propriété, de la famille, de la patrie, de la religion, et d'avoir ainsi commis un attentat contre la paix publique »[25]. Le, il est condamné à 5 ans de prison et 10 ans de résidence surveillée[26],[13]. Lors de son procès, il déclare à ses juges que larévolution sociale est proche,« dans dix ans, cinq peut-être ». Et encore fait-il figure de pessimiste parmi les compagnons anarchistes[14]. Après une courte détention dans cette ville, il est transféré dans lamaison centrale de Clairvaux où il reste trois ans, bénéficiant des conditions de détention assouplies appliquées auxprisonniers politiques.

La pétition pour sa remise en liberté est signée, notamment, par le philosopheHerbert Spencer, l’astronomeCamille Flammarion, le poèteAlgernon Swinburne et l'écrivainVictor Hugo[27]. Il est amnistié en 1886.

De son expérience pénitentiaire, il tire l'ouvrageDans les prisons russes et françaises (1887), dans lequel il décrit le système de travail, profitant à des entrepreneurs privés, mis en place dans les prisons françaises. La fréquence de la récidive lui paraît être inscrite dans le principe même de la prison, notamment parce qu'elle« tue en l'homme toutes les qualités qui le rendent mieux approprié à la vie en société »[28]. Il conclut« qu'on ne peut pas améliorer une prison. Sauf quelques petites améliorations sans importance, il n'y a absolument rien à faire qu'à la démolir »[29].

Exil londonien

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À sa table de travail vers 1890.
Paroles d'un Révolté, 1885.
La Conquête du pain, 1892.

Il se réinstalle ensuite à Londres, où il participe à l'accueil des réfugiés politiques russes[13].

Il vit de ses écrits scientifiques et collabore à la rédaction de laGéographie universelle[14] d'Élisée Reclus, ainsi qu'à laChambers Encyclopædia et à l'Encyclopædia Britannica. Il refuse de devenir membre de laSociété royale britannique de géographie car elle est sous le patronage de lareine Victoria[30].

En 1885, il publieParoles d'un révolté[31], recueil d'articles parus dans la revueLe Révolté (revue socialiste non-autoritaire installée à Genève)[32].

En, il fonde avecCharlotte Wilson le journalFreedom[33].

En 1892, dansLa Conquête du pain, préfacé parÉlisée Reclus, il trace les contours de ce que pourrait être une sociétélibertaire.

Son ouvrageL'Entraide, un facteur de l'évolution, paru en 1902, expose des exemples de coopérations inter ouinfraespèces et se veut un pendant des travaux deCharles Darwin, auquel il adhère, en s'opposant à ce qu'on appellera ultérieurement ledarwinisme social[34]. Traitant de la biologie évolutive et de l'étude des sociétés, Kropotkine y pose les fondements d'une « éthique libertaire ».

En 1906, paraissent sesMémoires sous le titreAutour d´une vie.

Il commence aussi un grand ouvrage qu'il ne finira pas,L'Éthique. Ce livre, tel qu’il nous est connu, expose de manière personnelle l’histoire de la philosophie de l'Antiquité au milieu duXIXe siècle.

Kropotkine est alors considéré comme le principal théoricien du mouvement libertaire[14] et veut fonder un « anarchisme scientifique »[35].

L'échec de la« propagande par le fait » qui isole de plus en plus les anarchistes des masses ouvrières, l'oblige à réévaluer sa position sur la violence révolutionnaire minoritaire[24] : il écrit dansLe Révolté en 1890, qu'« un édifice basé sur des siècles d’histoire ne se détruit pas avec quelques kilos d’explosifs »[14].

C'est vers lesyndicalisme révolutionnaire naissant qu'il se tourne alors :« La révolution, avant tout, est un mouvement populaire. »[11]. Il préconise la création d'un syndicalisme de masse[36] :« Il faut être avec le peuple et créer des unions monstres, englobant les millions de prolétaires contre les milliers et les millions d’or des exploiteurs » (La Révolte, 27 septembre 1890).

La guerre de 1914-1918

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L'éclatement de laPremière Guerre mondiale provoque de vives tensions au sein du mouvement qui est divisé entre « défensistes » et « antimilitaristes ».

En 1916, Kropotkine corédige avecJean Grave, leManifeste des Seize[37]. Le texte est signé par, notamment,Christiaan Cornelissen,Charles-Ange Laisant,François Le Levé ouCharles Malato. Ils prennent ainsi publiquement parti pour le camp desAlliés et contre l’agression allemande. Une centaine d'autres personnalités anarchistes apportent leur soutien au Manifeste qui fonde« son analyse de la situation sur la conviction que l'Allemagne était l'agresseur et que, en outre, sa victoire dans la guerre en cours représenterait le triomphe dumilitarisme et de l'autoritarisme en Europe. Selon cette perspective, l'Allemagne était le« bastion de l'étatisme », la France — la patrie de la Révolution de 89 et de laCommune — [sic pour la syntaxe] c'est pourquoi la victoire de l'Allemagne entraverait le développement des idées libertaires et la marche vers une sociétéfédéraliste et décentralisée en Europe. »[38].

Les « antimilitaristes », majoritaires dans le mouvement, dontErrico Malatesta[39],Emma Goldman,Alexandre Berkman,Rudolf Rocker,Voline ouFerdinand Domela Nieuwenhuis s'opposent à cette prise de position[40], considérant« la guerre comme l'aboutissement inévitable du régime capitaliste et de l'existence des États en tant que tels »[38]. Certains brocardent Kropotkine du nom d'« anarchiste de gouvernement »[41],[42].

Retour en Russie

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Kropotkine en Suède en 1917.

En 1917, après larévolution de Février, il retourne enRussie et retrouve lemouvement libertaire qui, pour quelques années encore, jouit d'une certaineliberté d'expression etd'association.

Fidèle à ses convictions, il refuse un poste de ministre proposé parAlexandre Kerenski, même s'il soutient son gouvernement.

Après larévolution d'Octobre, il fait partie des anarchistes russes qui apportent un soutien critique aux bolchéviques, prenant leur parti dans laguerre civile russe. En 1918, il rencontre Lénine par l'intermédiaire deVladimir Bontch-Brouïevitch, et leur discussion est cordiale[43].

AvecEmma Goldman etAlexandre Berkman, présents à Moscou à cette époque, il critique de plus en plus ouvertement le nouveau gouvernementbolchévique, la personnalité deLénine et la dérive dictatoriale du pouvoir.

En 1919, l'insurrection menée parNestor Makhno enUkraine revendique l'application effective des principes exposés dansla Conquête du pain, lorsque paysans et ouvriers organisent un système de troc massif entre les productions manufacturières industrielles et celles agricoles[44].

Funérailles

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Emma Goldman lors des funérailles en 1921.

Le, Kropotkine meurt à l’âge de 78 ans, àDmitrov, près de Moscou. Sa famille et ses amis refusent au gouvernement bolchevique des funérailles nationales, celles-ci sont organisées par une commission composée de militants anarchistes (dont Nicolas Lébédeff, son secrétaire personnel[45]). Le, le cercueil est transféré à Moscou dans un train orné de drapeaux noirs et de banderoles arborant des slogans comme« Là où il y a autorité, il ne peut y avoir de liberté »,« Les anarchistes demandent à être libérés de la prison du socialisme » ou« La libération de la classe ouvrière, c’est la tâche des travailleurs eux-mêmes ». Le cercueil est exposé durant deux jours dans la salle des colonnes de laMaison des syndicats, au fronton de laquelle est accroché un énorme calicot portant une inscription dénonçant le gouvernement bolchevique et sa répression[46].

L’enterrement a lieu le. Bravant le froid, 20 000 Moscovites suivent le cortège qui s’arrête une première fois au muséeLéon Tolstoï où est jouée laMarche funèbre deFrédéric Chopin, puis une seconde fois au niveau de la prison de laBoutyrka où s’entassent nombre de prisonniers politiques qui manifestent en frappant sur les barreaux. Avant que le cercueil ne soit mis en terre, plusieurs orateurs interviennent dontEmma Goldman. Kropotkine avait demandé que ne soit pas chantéeL’Internationale lors de ses funérailles, tant elle ressemblait déjà« à des hurlements de chiens faméliques »[47].

L’enterrement de Kropotkine est la dernière manifestationlibertaire de masse sous un gouvernement bolchevique[48]. Dès le mois de mars, toutes les organisations anarchistes sont interdites, leurs militants persécutés. Le, l'insurrection des marins et dusoviet de larévolte de Kronstadt est écrasée par l'Armée rouge commandée parLéon Trotski.

Pensée politique

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« Pyramid of Capitalist System », début duXXe siècle.

Les premières bases théoriques de l'anarchisme ont été élaborées, quelques années auparavant, parCharles Fourier,Pierre-Joseph Proudhon,James Guillaume etMichel Bakounine. En synthèse, elles affirment la collectivisation des moyens de production gérés par des sociétés ouvrières, un salaire en fonction du travail réalisé par chacun, l'hostilité à la religion, le remplacement de l'État et du gouvernement par l'autogestion et lefédéralisme.

Le thème central des travaux de Kropotkine concerne l'abolition de toute forme de gouvernement remplacé par la libre fédération des groupes de producteurs et de consommateurs organisée sur les principes d'entraide, de libre-entente et decoopération[14].

Opposé à l'« individualisme bourgeois » auquel il oppose le concept d'« individuation »[49], et contrairement à l'individualisme anarchiste[35], Kropotkine structure la collectivisation de l'économie autour de la création de petitescommunes autosuffisantes[50].

Si sa pensée de la coopération sociale est fondée sur une interprétation naturaliste, symétrique inversé dudarwinisme social[34] (L'Entraide, un facteur de l'évolution, 1902), sa confiance envers la création de petites communes va de pair avec un espoir fondé sur leprogrès technique, et en particulier l'arrivée de l'électricité (Champs, usines et ateliers, 1910). Ces thèses seront reprises dans les années 1970 parMurray Bookchin.

La collectivisation, l'entraide et la morale

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Couverture du livreCommunisme etanarchie, de Pierre Kropotkine (1903).

La pensée de Kropotkine s'articule autour de trois axes :

  • comment organiser la production et la consommation dans une sociétélibertaire ? À travers l'expropriation puis lacollectivisation des moyens de production et des biens obtenus, ainsi qu'une rationalisation de l'économie et la création decommunes autosuffisantes (la commune supprime les différences entre les villes et la campagne, crée une décentralisation industrielle). De plus, et contrairement aucapitalisme, il écarte le principe de bénéfice individuel maximum, au détriment d’un autre plus juste et plus égalitaire :« à chacun selon ses besoins », et qui repose sur l’entraide (le second axe) ;
  • l’entraide : il s’agit d’une opposition frontale auDarwinisme social par la compétition : Kropotkine affirme que la coopération et l’aide réciproque sont des pratiques communes et essentielles dans la « nature humaine ». Si l’on renonce à la solidarité par cupidité, alors on tombe dans la hiérarchisation sociale et ledespotisme ;
  • la conception morale et éthique : seule une morale basée sur la liberté, la solidarité et la justice est à même de dépasser les instincts destructeurs qui eux aussi font partie de la nature humaine. Dans ce but, la science se doit de suivre des fondements éthiques, et non pas des principes surnaturels ou économiques. La recherche des structures sociales est la clé de la connaissance des besoins humains, base du développement de la société libre.

Selon Renaud Garcia, dans sa thèse de doctorat intituléeNature humaine et anarchie,« loin de manifester une impasse pour tout discours qui voudrait dessiner les voies d'un changement radical de société, la notion de« nature humaine » telle que l'emploie Kropotkine offre de nombreux outils pour œuvrer dans cette direction. À la fois géographe et évolutionniste, Kropotkine ouvre la nature humaine en direction de la nature globale, et plus précisément du legs coopératif de l'évolution des espèces, à l'inverse de toute crispation essentialiste. C'est sur ce legs sans cesse retravaillé en fonction des contextes dans lesquels l'humain est conduit à vivre qu'il convient de s'appuyer pour contrer les effets de réductionnismes ruineux tels que le darwinisme social ou la sociobiologie »[51].

La Morale anarchiste

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Article détaillé :La Morale anarchiste.

La Morale anarchisteest une des principales œuvres de Kropotkine. Il y développe l'idée selon laquelle le juge, le gouvernant et le prêtre ont abusé de la crédulité du peuple. La religion et la loi ne seraient que de fausses morales, la vraie morale étant naturelle, existant même chez les espèces animales à des degrés différents.

Communisme libertaire

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Symbole du communisme libertaire.

Kropotkine est le véritable fondateur ducommunisme libertaire, à savoir l'organisation économique communiste accompagnée d'une liberté totale et de l'absence de pouvoir coercitif.

Sa pensée se fonde sur le principe « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » initié parLouis Blanc. Il plaide, en outre, pour l'abolition du salariat et de l'argent remplacés par laprise au tas[35],[52].

Dans une société communiste il organise la production planifiée en fonction de la demande. Il propose de régler la question de la consommation par la formule « Prise au tas pour ce qui se trouve en abondance, rationnement pour ce qui est rare ». Chaque commune indépendante doit avoir pour objectif prioritaire l'autosuffisance et l'abondance de façon à rendre la vie agréable et à satisfaire les besoins, des plus élémentaires aux plus raffinés[53].

La Conquête du pain, publié en 1892, est sans doute le livre de Kropotkine qui aura le plus influencé la pensée libertaire dans sa mise en pratique.

Outre la description d'une société alternative, il s'attache à la démonstration de l'illégitimité et de l'inutilité de l'État (L'État[54], 1906). Il poursuit en insistant sur l'importance des communes et de la fédération de celles-ci (L'État, son rôle historique, 1906 ;La Commune[55],La Fédération comme moyen d'union[56]).

S'opposant aumutuellisme et aucoopérativisme ouvrier, il propose l'abolition du salariat (La Conquête du pain/Le salariat collectiviste[57], 1892,Le Salariat[58], 1889).

Il critique la relativité de la notion de « justice » (L'Organisation de la Vindicte appelée Justice[59], 1901) ainsi que le système carcéral et les prisons dans lesquelles il a passé plusieurs années en France et en Russie (On ne peut pas améliorer les prisons[60], 1887,Les Prisons, 1888,Dans les Prisons Russes et Françaises, 1886).

On peut opposer lecommunisme libertaire de Kropotkine aux thèsesmutuellistes deProudhon etcollectivistes deBakounine.

DansL'Esprit de révolte[61], Kropotkine s'interroge sur le moyen de faire passer un peuple d'une situation d'indignation générale à celle d'uneinsurrection, sur les moyens de déclencher ce qu'il appelait une « révolution sociale ». En effet, même si le recul historique donne le sentiment d'un soulèvement déterminé à partir de causes évidentes (pauvreté, rejet du système politique en place…), l'élan général est déclenché par un acte minoritaire et incertain. Il nomme leurs auteurs les« sentinelles perdues » :« Au milieu des plaintes, des causeries, des discussions théoriques, un acte de révolte, individuel ou collectif, se produit, résumant les aspirations dominantes ».

À propos de la violence

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Pour Kropotkine, la violence semble moins voulue que subie et inéluctable. En 1880, il prône l’appel au meurtre dansLe Révolté :« Notre action doit être la révolte permanente par la parole, par l’écrit, par le poignard, le fusil, la dynamite […] Nous sommes conséquents et nous nous servons de toute arme dès qu’il s’agit de frapper en révoltés. Tout est bon pour nous qui n’est pas la légalité »[62].

En 1905, il tempère cependant son propos dans l’Encyclopædia Britannica où il évoque la période de lapropagande par le fait :« Vers 1890, quand l’influence des anarchistes commence à se faire sentir dans les grèves, dans lesmanifestations du1er mai où ils développèrent l’idée d’unegrève générale pour lajournée de huit heures, et dans la propagandeantimilitariste dans l’armée ; ils furent violemment persécutés […]. Les anarchistes répondirent à ces persécutions par des actes de violence qui, à leur tour, furent suivis d’encore plus d’exécutions d’en haut, et de nouveaux actes de revanche d’en bas. Le public en retint l’impression que la violence est la substance de l’anarchisme, idée repoussée par ses partisans qui estiment qu’en réalité, la violence est utilisée par tout groupe selon que son action est gênée par la répression et que des lois d’exception le rendent hors-la-loi »[63].

Kropotkine souligne que la violence n’est pas l’anarchisme, au contraire, puisqu'« il n’y a qu’un seul parti qui soit conséquent et qui cherche à supprimer la violence dans les relations entre hommes, en demandant l’abolition de la peine de mort, l’abolition de toutes les bastilles, l’abolition du droit même d’un homme de punir un autre homme. C’est le parti anarchiste ». S'il prône l’insurrection violente, Kropotkine condamne l’usage de la terreur dans le processus révolutionnaire puisque« la Terreur organisée et légalisée, ne sert en réalité, qu’à forger des chaînes pour le peuple. Elle tue l’initiative individuelle, qui est l’âme des révolutions ; elle perpétue l’idée de gouvernement fort et obéi ; elle prépare la dictature de celui qui mettra la main sur le tribunal révolutionnaire et saura la manier, avec ruse et prudence, dans l’intérêt de son parti »[63].

Commentaires bibliographiques

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Portrait réalisé parAristide Delannoy pour l'hebdomadaireLes Hommes du jour publié parVictor Méric,.

Kropotkine rédige de très nombreux ouvrages et en parallèle des articles dans des journaux tels queLe Révolté ouLes Temps nouveaux. Il publie également des petites brochures de quelques dizaines de pages sur des sujets variés qui permettent d'atteindre un plus vaste public populaire[64].

  • En 1895,Paroles d'un révolté est un recueil d'articles parus dansLe Révolté dans les années 1880-1882 :« Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent ».
  • Entre 1880 et 1882, dansLa Commune, il décrit les relations qu'entretiendraient les communes entre elles, dans une société libertaire fédéraliste.
  • En 1889, dansLa Morale anarchiste, il rejette les morales traditionnelles, religieuse ou laïques, fondant la sienne sur la solidarité et l'équité.
  • La Conquête du pain en 1892 reste un de ses ouvrages majeurs, il y décrit les moyens à mettre en œuvre pour parvenir à une sociétécommuniste libertaire, ainsi que son organisation. C'est une bonne synthèse de sa pensée.
  • DansL'État, son rôle historique, il retrace l'évolution des formes de pouvoir tout au long de l'Histoire de l'humanité, il en distingue les différentes phases : tribus, commune villageoise, commune libre, État centralisé, extinction de la civilisation.
  • L'Entraide, un facteur de l'évolution en 1902, est un ouvrage scientifique qui lui vaut une reconnaissance internationale.
  • La Fédération comme moyen d'union, peut être résume par cet extrait :« La fédération a toujours mené à l’union, tandis que la méthode opposée de la centralisation a toujours entraîné la discorde et la désagrégation ».
  • DansLa Guerre, il analyse les racines des guerres et la façon qu'ont les industriels de les provoquer ainsi que les conséquences de celles-ci sur l'économie capitaliste.
  • L'Esprit de révolte, il se penche dans cet essai sur les conditions nécessaires au déclenchement d'unerévolution sociale et analyse le processus de l'étincelle qui met le feu aux poudres.

Principales œuvres

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« Carte de la moitié sud de la Sibérie orientale et des parties de la Mongolie, Mandchourie, et Sakhaline • Pour une esquisse générale de l'orographie de la Sibérie orientale », 1875.
La Morale anarchiste, 1889.

Certains textes, en français, sont numérisés à laBibliothèque royale de Belgique[65].

Correspondance

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  • Lettre sur le nationalisme, le mouvement ouvrier et les anarchistes, 11 mai 1897[81].

Voir aussi

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Bibliographie

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Ouvrages

Travaux universitaires

  • Pierre Aubery,L'anarchisme des littérateurs au temps du symbolisme,Le Mouvement social, n°69, octobre-décembre, 1969,p. 21-34,texte intégral.
  • Michael Confino,Anarchisme et internationalisme. Autour du « Manifeste des Seize ». Correspondance inédite de Pierre Kropotkine et deMarie Goldsmith, janvier-mars 1916, Cahiers du Monde russe et soviétique, vol.22,no 2/3, 1981,p. 231-249, EHESS,texte intégral.
  • Michael Confino,Pierre Kropotkine et les agents de l'Ohrana, Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 24,no 1-2, janvier-juin 1983,p. 83-149,texte intégral.
  • Gaetano Manfredonia,Lignées proudhoniennes dans l'anarchisme français, inProudhon, l'éternel retour, Mil neuf cent, n° 10, 1992,p. 30-45,texte intégral.
  • Daniel Rubinstein, Michaël Confino,Kropotkine savant, Cahiers du monde russe et soviétique, vol.33, n° 2-3, avril-septembre 1992,p. 243-301,texte intégral.
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  • Renaud Garcia,Nature humaine et anarchie : la pensée de Pierre Kropotkine, Thèse en vue de l'obtention du grade de Docteur en philosophie de l'École Normale Supérieure de Lyon, Université de Lyon, sous la direction de Michel Senellart, 7 décembre 2012,texte intégral.
  • Renaud Garcia,La Nature de l’entraide : Pierre Kropotkine et les fondements biologiques de l’anarchisme, ENS-Lyon, 2015,introduction en ligne (voircompte rendu deLectures).

En anglais

Iconographie

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Document cinématographique

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  • Film muet tourné lors des funérailles en 1921, 11 minutes,voir en ligne.

Radio

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Cinéma

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Notes et références

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Notes

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  1. L'article duRévolté n'est pas signé ; la citation a également été attribuée àCarlo Cafiero (Thierry Paquot,Dicorue : Vocabulaire ordinaire et extraordinaire des lieux urbains,CNRS,, 483 p.(ISBN 978-2-271-11730-4,lire en ligne)).

Références

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Voir aussi

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