Son œuvre artistique et intellectuelle, éclectique et politiquement engagée, a marqué la critique. Connu notamment pour son engagementmarxiste, mais se situant toujours en dehors des institutions et des partis, il observe en profondeur les transformations de la société italienne de l'après-guerre, et ce, jusqu'à sa mort en 1975. Son œuvre suscite parfois des procès en « obscénité » (comme pour son dernier film,Salò ou les 120 Journées de Sodome, sorti en salles l'année même de sa mort), et provoque des polémiques par la radicalité des idées qu'il y exprime[1]. Il se montre très critique, en effet, envers labourgeoisie et lasociété consumériste italiennes alors émergentes, et prend aussi très tôt ses distances avec l'esprit contestataire des étudiants en1968.
Deuxième enfant deCarlo Alberto Pasolini, militaire dans l'infanterie, et de Susanna Colussi, institutrice originaire deCasarsa della Delizia, Pier Paolo naît àBologne le, au 4 Via Borgonuovo[3]. Carlo Alberto Pasolini naît le àBologne et meurt le àRome. Né dans une famille assez aisée, il dilapide rapidement son héritage par amour pour une danseuse[α]. Il est le fils de Giulia Drudi et d'Argobasto Pasolini, ainsi que le frère d'un certain Pier Paolo Pasolini, poète. Cet Argobasto descend d'une famille noble deRavenne, les Pasolini dall'Onda (descendant d'un certain Pasolino Dall'Onda, consul de Monte Paderno auXIIIe siècle), qui possède le titre dePatricien de Ravenne. L'écrivain et réalisateur italien est donc par là un lointain cousin d'Uberto Pasolini (né en 1957), réalisateur et producteur de cinéma, et du comteGiuseppe Pasolini (1815-1876), ministre et président du Sénat italien[4].
Contrairement à la famille de son mari, celle de Susanna Colussi (dont le patronyme est originellementColùs) est assez pauvre et d'origine paysanne. Son père est propriétaire d'une distillerie et aura six enfants dont un qui émigrera auxÉtats-Unis. Parmi les sœurs de Susanna on compte notamment Enrichetta qui sera mère de l'écrivain, réalisateur et poèteDomenico Naldini, cousin de Pasolini et proche ami de celui-ci, ainsi que grand-mère de Graziella Chiarcossi, la femme de l'écrivainVincenzo Cerami[β].
Les parents de Pier Paolo Pasolini se sont mariés seulement trois mois plus tôt, en, mais étaient déjà fiancés depuis de nombreuses années. Un précédent fils, Carluccio, est d'ailleurs né en 1915 mais meurt en bas âge et Pier Paolo ne le connaîtra donc pas[α].
En 1923, alors qu'il a un an, la famille de Pasolini, qui habite la ville deParme, suivant les affectations du pèremilitaire, déménage àConegliano, puis àBelluno, où Guido son frère naît, en1925[5].
En 1927, Pasolini et sa famille reviennent à Conegliano, Pier Paolo y est inscrit à l'école primaire avant ses six ans. L'année suivante, ils déménagent dans leFrioul àCasarsa della Delizia, le village d'origine de sa mère, à cause de l'arrestation du père (pour cause de dette impayée) ; sa mère reprend alors son métier d'institutrice pour faire face aux difficultés financières que leur nouvelle situation impose. La détention du père prend fin, et les déménagements reprennent de manière annuelle[réf. nécessaire]. Pier Paolo passe ses étés à Casarsa,« vieux bourg… gris et immergé dans la plus profonde pénombre de la pluie, tout juste peuplé d'antiques figures de fermiers et rythmé par l'intemporel son de la cloche[6]. »
En 1929, la famille déménage àSacile, toujours en raison du travail du père, et cette année-là le jeune Pier Paolo se passionne pour ledessin et lapoésie[réf. nécessaire], ses sujets sont les spectacles de la nature qu'il observe à Casarsa. Après un bref séjour àIdrija, aujourd'hui enSlovénie, la famille retourne à Sacile, où Pier Paolo passe l'examen d'admission au collège, et il commence sa première année à Conegliano. Le père est muté àCrémone au milieu de l'année scolaire 1932-1933, la famille y reste jusqu'en 1935 et déménage encore àScandiano, ce qui engendre d'inévitables problèmes d'adaptation. Le jeune Pier Paolo élargit l'étendue de ses lectures poétiques, cultive sa passion pour lalittérature, et perd peu à peu son initiale ferveur religieuse (jusqu'à se définir lui-même « athée et laïc » dans un entretien en 1969[7]).
Au collège deReggio d'Émilie, il rencontre son premier véritable ami, Luciano Serra, qu'il retrouve l'année suivante au lycée Galvani deBologne :
« Bella e dolce Bologna! Vi ho passato sette anni, forse i più belli »
« Belle et douce Bologne ! J'y ai passé sept ans, peut-être les plus beaux[6]… »
Pier Paolo cultive alors de nouvelles passions, dont le football, et alimente sa passion de la lecture, en achetant aux bouquinistes duPortico della Morte des livres d'occasion deDostoïevski, deTolstoï, deShakespeare, de poètesromantiques,Coleridge ouNovalis.
Au lycée Galvani, il se fait d'autres amis, dont Ermes Parini, Franco Farolfi et Elio Meli, et crée avec eux un groupe de discussion littéraire, tout en poursuivant de brillantes études : il obtient d'excellentes notes[8], et en1939, elles sont même si bonnes qu'elles lui permettent de sauter une classe et de passer le bac enautomne de la même année. À seulement dix-sept ans, il s'inscrit à la faculté des lettres de l'université de Bologne et se découvre de nouvelles passions, laphilologie romane et surtout l'esthétique desarts figuratifs.
Il fréquente leciné-club, où un cycle des films deRené Clair le passionne, se consacre au sport et devient capitaine de l'équipe de football de la faculté des lettres, fait des balades àvélo avec ses amis, participe aux sorties estivales encamping organisées par l'université. Il rencontre souvent ses amis — le groupe se décrit« viril et guerrier »[9] — non seulement dans les salles de l'université, mais aussi dans d'autres lieux créés par le régimefasciste pour la jeunesse, dont leGruppo Universitario Fascista (ou GUF), les campings de laMilizia, et les joutes culturelles organisées dans la région. À cette période, il lit lesOccasioni d'Eugenio Montale, les œuvres d'Ungaretti et des traductions en italien despoésies lyriquesgrecques, parSalvatore Quasimodo ; outre la poésie, il lit tout ce qu'il peut trouver, traduit enitalien, deFreud.
Pier Paolo Pasolini (au centre) avec ses amis à Bologne en 1937.
Comme chaque année, la famille Pasolini passe l'été 1941 à Casarsa, Pier Paolo écrit des poèmes qu'il envoie dans ses lettres à ses amis bolonais, à son ami Serra, àFrancesco Leonetti etRoberto Roversi. Ces vers expriment un fort esprit de solidarité :
« L'unità spirituale e il nostro modo unitario di sentire sono notevolissimi, formiamo già cioè un gruppo, e quasi una poetica nuova, almeno così mi pare »
« Notre union spirituelle et notre mode de vie unitaire sont remarquables, c'est-à-dire que nous formons déjà un groupe, et presque une nouvelle poétique, du moins c'est ce qu'il me semble. »
Les quatre jeunes gens songent à fonder un magazineEredi (ou « Héritiers »), que Pasolini souhaite imprégner d'un programme social :« DevantEredi nous devrons être quatre, mais par pureté un seul. » Pourtant, le magazine ne voit jamais le jour à cause des restrictions gouvernementales sur la consommation de papier, mais l'été 1941 reste gravé pour toujours dans la mémoire des quatre amis. C'est à cette époque que Pasolini commence à écrire des dialogues enfrioulan, même si les poésies envoyées à ses amis sont tout de même écrites en italien.
De retour de Casarsa au début de l'automne, il se rend compte à quel point le frioulan lui tient à cœur. Des derniers mois de 1941 aux premiers de 1942, il écrit des vers rassemblés dansPoesie a Casarsa, un petit livre qu'il publie à compte d'auteur et que commententGianfranco Contini,Alfonso Gatto et le critiqueAntonio Russi.
Il reprend ensuite sa vie culturelle mouvementée à Bologne, à l'université surtout, et, à la suite des bonnes critiques deFrancesco Arcangeli sur ses peintures, il envisage d'écrire une thèse sur l'art italien contemporain avecRoberto Longhi, un professeur d'histoire de l'art, qui lui fait découvrir les peintresMasolino,Masaccio,Piero della Francesca etLe Caravage[N 3], ce qu'il apparente immédiatement aucinéma. Pasolini n'écrit que les premiers chapitres de sa thèse avant de renoncer et de passer à une nouvelle, plus motivante pour lui, sur la poésie deGiovanni Pascoli. Le manuscrit de sa thèse sur l'art est perdu le.
Pasolini rejoint laGioventù Italiana del Littorio (ou GIL), une organisation de jeunesse créée par le régime, qui publieIl Setaccio, une revue d'art et de critiques dont il devient rapidement lerédacteur en chef, au côté du jeuneFabio Mauri. Mais, assez vite en conflit avec ledirecteur de la publication, Giovanni Zalcone, fidèle à la rhétorique du régime, Pier Paolo ne publie que sept numéros du magazine[10] jusqu'en.
La même année, il visite l'Allemagne nazie au cours d'un voyage organisé pour favoriser la rencontre des jeunesses universitaires des deux pays alliés. Il s'y initie alors à laculture européenne qui lui était jusqu'alors inconnue. À son retour de voyage il publie, dans la revue du GUF, l'articleCultura italiana e cultura europea a Weimar (« Culture italienne et culture européenne à Weimar ») qui échappe à lacensure. Dans leSetaccio, il trace les principes d'un programme culturel dont les piliers sont l'effort de conscience de soi, le travail intérieur, individuel et collectif, et la sensibilité critique.
À la fin de l'année 1942, la famille décide de se réfugier dans leFrioul, à Casarsa, réputé plus tranquille et sûr, pour y attendre la fin de laSeconde Guerre mondiale. C'est là qu'en 1943, le jeune Pier Paolo commence à comprendre les peurs érotiques qu'il avait auparavant essayé d'éloigner :« Un constant malaise sans images et sans paroles qui bat à mes tempes et m'aveugle ». Il maintient le contact épistolaire avec ses amis, auxquels il décide de ne plus rien cacher :« Je veux être auTagliamento, y lancer mes gestes l'un après l'autre dans la lumineuse cavité du paysage. Le Tagliamento est très large. Un énorme torrent rocheux, candide comme un squelette. Nous y sommes arrivés hier à vélo, jeune indigène, avec un indigène plus jeune prénommé Bruno… »
La veille de l'Armistice du 8 septembre, il est appelé sous les drapeaux. Contraint de s'enrôler àLivourne en 1943, le lendemain de l'armistice, il refuse de rendre ses armes aux Allemands, et part se réfugier à Casarsa déguisé en paysan[réf. nécessaire]. Là-bas, il forme, avec quelques autres jeunes passionnés de poésie, un groupe culturel qui revendique l'usage dufrioulan de Casarsa contre l'hégémonie de celui d'Udine[réf. nécessaire]. Le nouveau groupe décide de publier un magazine qui parlerait à son public tout en faisant la promotion de la poésie. Le premier numéro du magazine sort en sous le titre, en frioulan,Stroligùt di cà da l'aga (« Lunaire, de ce côté de l'eau »).
Pendant ce temps, la tranquillité de Casarsa est mise à mal par les bombardements et par les raids des fascistes qui pratiquent l'enrôlement forcé dans les nouvelles forces armées de laRépublique de Salò, ce qui provoque les premiers groupes derésistants. Pier Paolo essaie de se distraire le plus possible, se consacre à ses études et à sa poésie ; entre-temps, il ouvre un cours chez lui, pour les lycéens qui ne peuvent plus rejoindre leurs écoles àPordenone ou le collège d'Udine. En, Pasolini et sa mère déménagent àVersuta, plus tranquille et plus éloigné des cibles militaires, son jeune frère Guido rejoint les résistants de laCarnia. Les enfants du village doivent désormais parcourir plus d'un kilomètre pour aller à l'école, car il n'y en a pas dans leur village, aussi Susanna et Pier Paolo décident d'en ouvrir une, gratuite, dans leur domicile, de la même manière qu'à Casarsa.
Au cours de cette période le jeune Pasolini vit son premier véritable amour pour l'un des étudiants les plus âgés, au sujet duquel il écrit :« Dans ces membres brillait une ingénuité, une grâce… ou l'ombre d'une race perdue qui se réaffirme dans l'adolescence ». En même temps, Pina Kalč, une jeuneviolonisteslovène qui s'est réfugiée avec sa famille chez les Pasolini, tombe amoureuse de lui. L'amour de Pier Paolo pour le jeune homme et l'amour de Pina pour Pier Paolo s'entremêlent, compliquant douloureusement les derniers et longs mois de la guerre.
Le a lieu lemassacre de Porzûs, dans leFrioul oriental : une milice de partisans pro-communistes massacre la Brigade Osoppo, un groupe de partisans modérés qui s'oppose aux visées yougoslaves sur le Frioul. Et parmi les victimes se trouve le frère de Pasolini, Guido. Cette nouvelle n'arrive à Casarsa que quelques semaines après la fin de la guerre, plongeant Pier Paolo et sa mère dans le désespoir. Les cours continuent néanmoins dans la petite école à Versuta, où Pier Paolo est considéré comme un véritable professeur[réf. nécessaire].
Le de la même année, l’Academiuta di lenga furlana rassemble un petit groupe de poètes novateurs, qui, sur la base des expériences de Pasolini, fondent les principes dufélibrisme régional :« Frioulanité absolue, tradition romane, influence des littératures contemporaines, liberté, fantaisie ».
En août, le premier numéro deIl Stroligùt est publié, avec une numérotation différente pour le distinguer du précédentStroligùt di cà da l’aga. Pasolini commence en même temps la série desdiarii en vers italiens publiés à compte d'auteur dans un petit volume, et qui seront publiés en 1946[11]. La même année, il rejoint l’Associazione per l'autonomia del Friuli (L’association pour l’autonomie du Frioul), et après le retour de son père, prisonnier desAnglais, auKenya, Pasolini soutient avec succès sa thèse, l’Antologia della poesia pascoliana : introduzioni e commenti. Par ce diplôme, le rôle de Pasolini en tant que directeur-enseignant de l’école, qui était fortement contesté par le ministère de l’éducation, est reconnu officiellement.
En 1946 Pasolini publieI Diarii, un petit recueil de poèmes écrits en 1945, auxEdizioni dell'Accademiuta, et deux poèmes choisis et commentés par Montale dans le magazine florentinIl Mondo. Isolé à Versuta — la maison à Casarsa ayant été détruite par les bombardements[réf. nécessaire] — Pasolini essaie de reconstruire ses liens avec le monde littéraire. Il écrit à Gianfranco Contini pour lui présenter le projet de transformation deIl Stroligùt de simple folio en vrai magazine. Tout de suite après la visite à Versuta de Silvana Mauri, la sœur de son amiFabio Mauri, qui est amoureuse de lui, il la suit en août àMacugnaga, où réside la famille Mauri, et profitant de l'occasion, passe voir Contini àDomodossola.
ÀLugano où devait être décerné le prixLibera Stampa, Contini, alors membre dujury, sollicite son jeune ami afin qu'il lui envoie le texte qu'il lui avait montré,L'usignolo della Chiesa cattolica, avec la seconde partie deIl pianto della rosa[réf. nécessaire]. L'opérette ne reçoit qu'une mention spéciale, mais réussit à sortir Pasolini de son isolement, et grâce au climat plus détendu de l'après-guerre, il recommence à sortir avec les jeunes hommes de Versuta. Il se rend àRome en octobre, il fait la connaissance de quelques écrivains qui l'invitent à collaborer au journalLa Fiera Letteraria, et en mai il rédige les premières pages d'unjournal intime, lesQuaderni rossi (« Cahiers rouges »), car écrits dans des cahiers d'écoliers à la couverture rouge. Il complète le drameIl Cappellano et publie, une nouvelle fois auxEdizioni dell'Academiuta, un recueil de poésies, toujours en italien, appeléI Pianti (« Les pleurs »).
Le, Pasolini écrit une déclaration dans le journaludinoisLibertà qui fait parler de lui dans les milieuxcommunistes, qui démentent son inscription auParti communiste italien (PCI) :« Nous sommes, pour notre part, convaincus que seul le communisme est en mesure de fournir une nouvellevraie culture, une culture qui sera morale, l'interprétation de l'existence entière ». Après la guerre, Pasolini, qui hésite longtemps entre les deux camps, observe les nouvelles exigences de justice nées des rapports entre les chefs et les plus démunis et n'a plus de doute quant au côté pour lequel il doit prendre parti. Il cherche alors à consolider une première ébauche de doctrine par la lecture deKarl Marx et surtout des premiers livres d'Antonio Gramsci. Il écrit à son amie, la poétesseGiovanna Bemporad :« L'autre est toujours infiniment moins important que le moi, mais ce sont les autres qui font l'histoire ».Et c'est en pensant aux autres qu'il prend la décision d'adhérer au Parti Communiste Italien.
Pasolini souhaite prolonger sa collaboration avec le magazine de l'Academiuta et avec les littératures néo-latines ; grâce à Contini il fait la connaissance du poètecatalan enexil,Carles Cardó. C'est à Contini qu'il envoie les recueils complets de ses poésies en frioulan, encore sous le titre deCjants di un muart, peu après changés enLa meglio gioventù. Il ne réussit pourtant pas à les faire publier ; malgré cela, il se sent heureux et écrit à ses amis :« Je suis serein et même, en proie à une avide etdionysiaque allégresse ».
Vers la fin de 1948, il commence à enseigner la littérature à l'école de Valvasone, qu'il rejoint tous les matins à bicyclette. Il continue son activité au sein du PCI, participant, en janvier, à lamanifestation organisée à San Vito par laCamera del lavoro pour obtenir l'application du projet de loiLodo De Gasperi. C'est à cette occasion que, observant les conflits avec la police et parlant avec les jeunes, il imagine un projet de roman sur ce monde bouleversé. Le premier titre du roman estLa meglio gioventù. Toujours au sein du PCI, en il participe au premier congrès de laFederazione comunista dePordenone, et en mai de la même année il part pourParis assister auCongrès mondial des partisans de la paix. En octobre, il est accusé de détournement de mineur et d'actes obscènes en public ; ses adversaires politiques se réjouissent du scandale et lui reprochent sonhomosexualité, tandis que les dirigeants du PCI d'Udine décident de l'exclure du parti[réf. nécessaire]. L'exercice de l'enseignement lui est également interdit[réf. nécessaire].
S'ensuivent deux mois difficiles pour Pasolini, qui, en, se réfugie dans la banlieue de Rome avec sa mère. Il peine à trouver du travail. Pendant qu'il cherche à donner des cours privés, il s'inscrit ausyndicat deCinecittà et se propose comme relecteur d'un journal. Il réussit à placer quelques articles dans quelques journaux catholiques, et continue à écrire les romans qu'il a entamés auFrioul :Atti impuri,Amado mio,La meglio gioventù. Il commence à écrire ce qui deviendraRagazzi di vita (Les Ragazzi) ainsi que quelques œuvres romaines, dontSquarci di notte romane,Gas e Giubileo, qui sont publiées dans le recueilAlì dagli occhi azzurri. C'est grâce à son nouvel amiSandro Penna, dont il est inséparable et avec qui il se promène la nuit le long duTibre, qu'il fait la connaissance du jeune plâtrierSergio Citti, qui lui apprend l'argot et ledialecte romains, devenant, comme le dit Pasolini, son« dictionnaire vivant »[réf. nécessaire]. Il compose dans cette période les poésies qui sont réunies dans leRoma 1950 - Diario, publié en1960 parVanni Scheiwiller. Il est embauché comme enseignant à une école deCiampino encore non reconnue. Pendant l'été il publie son conteIl Ferrobedò dans la revueParagone, qui devint un chapitre deRagazzi di vita, ainsi que le court poèmeL'Appennino, qui ouvreLe cenere di Gramsci et d'autres contes romains. À cette époque il fait la connaissance deGiorgio Caproni,Carlo Emilio Gadda et retrouveAttilio Bertolucci, élève, comme lui, de Longhi à Bologne, grâce auquel il signe son premier contrat éditorial pour sonAntologia della poesia dialettale del Novecento, qui sort en décembre1952 avec un commentaire d'Eugenio Montale.
En 1953, il commence à réunir une anthologie de poésie populaire pour les éditionsGuanda de son ami Bertolucci, elle parait en 1955 sous le titreCanzoniere italiano. Entre-temps, il publie le premier volume de vers frioulans,Tal còur di un frut. En octobre de la même année, il écrit dans la revueParagone une autre anticipation du futurRagazzi di vita, que Bertolucci montre à Livio Garzanti, qui publie ensuite le roman.
Premières expériences cinématographiques et publications littéraires
Son premier travail dans le domaine ducinéma concerne l'écriture (en), avec son amiGiorgio Bassani, duscénario deLa Fille du fleuve, mis en image parMario Soldati.La meglio gioventù, son livre de poésie en frioulan, est publié en juin de la même année, dédié àGianfranco Contini[12], il gagne le prixCarducci[réf. nécessaire] à égalité avecPaolo Volponi.Vittorio Sereni lui propose de publier un recueil de poésie pour la série de livres de la maison d'édition La Meridiana dont il est l'éditeur avec Sergio Solmi. Ce recueil sort en sous le titreIl canto popolare, qui est ensuite mêlé à son œuvreLe ceneri di Gramsci.
Le, son vieil ami, Francesco Leonetti, lui écrit en lui disant qu'il est temps de créer une nouvelle revue. Il annonce ce que sera peu aprèsOfficina, magazine dans la mouvance du précédentEredi. Le projet du magazine, lancé par Leonetti et Roberto Roversi, est formulé cette année-là au cours de plusieurs rendez-vous que Pasolini ne rate jamais.
En cette même année 1955 sort son anthologie de la poésie populaire,Canzoniere italiano, avec une dédicace à son frère cadet Guido. En juillet, Pasolini se rend àOrtisei, avec Giorgio Bassani, pour travailler sur le scénario d'un film réalisé parLuis Trenker. C'est la période où commencent à se développer d'autres passions que sont le cinéma et la littérature. Pasolini écrit ainsi à Contini :« J'avance parallèlement sur deux voies, j'espère vers de nouvelles gares. Je ne suis pas horrifié comme le seraient les littéraires médiocres ici, à Rome : je ressens un peu d'héroïsme ».
Pendant ce temps, la polémique suscitée par la critique deLesRagazzi continue. Pasolini publie, dans le numéro d' d’Officina, un article contre Salinari et Trombatore, qui écrivent pour leContemporaneo.
En juillet se tient, àMilan, le procès contreLesRagazzi, qui se conclut avec un acquittement, en grande partie grâce au témoignage deCarlo Bo. Ce dernier déclare que le livre est riche en valeurs religieuses« parce qu'il encourage la piété parmi les plus pauvres et démunis » et qu'il ne contient rien d'obscène parce que« les dialogues sont des dialogues de jeunes, et l'auteur sentait la nécessité de les représenter en tant que tels ».
Le manuscritLes Cendres de Gramsci, composé de onze courts poèmes écrits entre1951 et1956, est envoyé aux éditions Garzanti en. Cette œuvre suscite, tout commeLesRagazzi, une forte critique mais reste populaire auprès du public, qui épuise la première édition en 15 jours[réf. nécessaire]. À la fin du mois, il remporte lePrix Viareggio 1957, à égalité avecPoesie deSandro Penna.
Pasolini collabore àVie Nuove (Voies neuves) en en tant qu'invité spécial et va au Festival de la jeunesse àMoscou, tandis que la maison d'éditionLonganesi publie les vers deL'usignolo della Chiesa cattolica (Le rossignol de l'Église catholique. Il travaille beaucoup surUne vie violente, il écrit son premier scénario sans collaboration,La vita brava, et collabore avec Bolognini surGiovani mariti.
Il finit d'écrireUne vie violente en et la donne à Garzanti en. Après un long travail d'autocensure rendu nécessaire surtout à cause d'une partie considérée « dangereuse » par l'éditeur[réf. nécessaire], le livre sort en. Bien qu'étant sélectionné, il n'obtient ni le prix Viareggio ni le prix Strega. Toutefois, étant apprécié et estimé par écrivains et poètes, il obtient le prix Crotone d'un jury composé d'Ungaretti,Debenedetti,Moravia,Gadda etBassani.
Pendant l'été 1959, il fait un voyage tout au long des côtes italiennes pour un reportage pour le mensuelSuccesso (Succès) ; il y écrit trois chapitres de ce qui devientLa lunga strada di sabbia (La longue route de sable). Il traduitl'Orestie d'Eschyle pour la compagnie de théâtre deVittorio Gassman et réarrange les vers deLa religione del mio tempo (La religion de mon temps).
En1960, Pasolini commence à écrire les premiers brouillons du livre d'essaisPassione e ideologia(it), arrange les vers deLa religione del mio tempo, et surtout, se consacre à son amour pour le cinéma en écrivant les scénarios deÇa s'est passé à Rome de Bolognini,Il carro armato dell'8 settembre deGianni Puccini,La lunga notte del '43 de Florestano Vancini (d'après le roman de Bassani), etLe Bel Antonio, du roman deVitaliano Brancati.
Il a en tête le projet d'écrire un film qui serait appeléLa commare secca, mais les événements de ce mois de juillet concernant la chute dugouvernement Tambroni lui font mettre ce projet de côté pour travailler surAccattone.
Son ami Bolognini lui trouve unproducteur, Alfredo Bini, auquel Pier Paolo explique comment il veut que le film soit tourné : avec beaucoup de premiers plans, la prédominance des personnages sur les paysages et, surtout, une grande simplicité[réf. nécessaire]. Le protagoniste sera Franco Citti, frère de Sergio.Federico Fellini, pour lequel il avait écrit une scène deLa dolce vita, l'aide à tourner deux séquences du film.
Le de la même année, Pasolini est attaqué en justice par la police pour complicité dans un crime[13]. Il aurait pris deux jeunes deTrastevere en voiture après une bagarre à laquelle ces jeunes auraient pris part. Il est acquitté, mais l'acharnement de la part d'autrui à l'attaquer ainsi lui laisse un goût amer :
« C'est de la méchanceté ; celui qui s'en trouve frappé est pris d'une profonde douleur ; cela lui donne l'impression d'un monde totalement incompréhensible où il est inutile de parler, de se passionner, de discuter ; cela lui donne l'impression d'une société où, pour survivre, on ne peut que devenir méchant, répondre à la méchanceté par de la méchanceté… Certes, ce que je dois payer est particulièrement lourd, parfois je me trouve désespéré, je vous le dis sincèrement. »
Toujours en 1960, deux volumes de ses vers sont publiés :Roma 1950 - Diario etSonnetto primaverile. Avant lenouvel an1961, il voyage enInde avec Moravia etElsa Morante, voyage dont il tire une série d'articles pour le journalIl Giorno, et qui forme pour partie son livreL’Odeur de l'Inde. Enmai est publié le recueilLa religione del mio tempo, très prisé de son amiFranco Fortini, qui lui écrit :« Je voudrais que tu sois là pour pouvoir te serrer dans mes bras[réf. nécessaire]. »
Le tournage d'Accattone commence au mois d'avril et le film est présenté à laMostra de Venise en septembre. Il n'est pas particulièrement apprécié par la critique italienne, mais reçoit des éloges àParis, notamment deMarcel Carné etAndré Chamson.
En automne1961, il s'installe dans lavilla d'une amie pour écrire avec Sergio Citti, le scénario deMamma Roma ; le tournage se fait au printemps1962, avecAnna Magnani dans le rôle principal.
Entre-temps, Pier Paolo termine son roman enfrioulan,Le Rêve d'une chose (Il sogno di una cosa), qui est publié en mai, et, entre avril et juin, il travaille sur le tournage deMamma Roma. Le film est présenté à laMostra de Venise, où il provoque à nouveau une campagne de dénigrement, tout en étant salué par la critique. Une nouvelle plainte pour obscénité est déposée par un colonel de carabiniers, qui sera rejetée comme infondée par le tribunal[14].
En septembre de la même année, Pasolini participe à une conférence à la citadelle d'Assise, où il a l'occasion de lire l'Évangile selon Saint Matthieu. De cette lecture naît l'idée d'un film. Il travaille, avec le producteur Bini ainsi queRoberto Rossellini,Jean-Luc Godard etUgo Gregoretti, sur un film à épisodes, et pour cette occasion il pense faire uncourt métrage sur une reconstitution cinématographique de laPassion du Christ, écrit pendant le tournage deMamma Roma sous le titre deLa Ricotta. Le film sort en salles le, accueilli par un public peu enthousiaste. Le jour même de sa sortie, il est accusé d'« insulte à la religion d'État »[réf. nécessaire].Alberto Moravia en dira :« L'accusation était celle d'insulte à la religion. Beaucoup plus juste aurait été d'accuser le réalisateur d'avoir insulté les valeurs de la petite et moyennebourgeoisie italienne ».
Le procès, tenu à Rome les 6 et 7 mars, condamne Pasolini à quatre mois de réclusion pour avoir été« coupable des délits dont on l'accuse », le film est confisqué jusqu'en décembre de la même année[réf. nécessaire].
Toutefois, Pasolini reste en contact avec la citadelle d'Assise et il commence, en février, les recherchesphilologiques ethistoriques pour réaliser le projet du film sur les Évangiles.
Avec l'expertbiblique donAndrea Carraro et un groupe de techniciens, il voyage enIsraël et enJordanie pour y trouver les lieux et les personnes adaptés au tournage du film. Lecinéaste est déçu par la modernité trop apparente des paysages[N 4] et renonce à y situer son film, mais les images tournées sur place deviennent, sous l’impulsion du producteur Alfredo Bini, un film à mi-chemin entre le carnet de voyage et la réflexion intérieure : « Repérages en Palestine ». Le film est ensuite tourné dans le sud de l’Italie, encore pauvre et archaïque.
L'acteur le plus difficile à trouver est celui qui doit incarner le Christ, à qui Pasolini souhaite donner une allure forte et décisive. Après avoir hésité entre quelques poètes, dontEvtusenko,Ginsberg ouGoytisolo, il trouve par hasard un étudiantespagnol à l'air fier et détaché, comme peint parGoya.
Pendant les préparations du film, Pasolini réalise un film-enquête sur la viesexuelle des Italiens,Enquête sur la sexualité. Il commence à écrireLa Divine Mimésis,Il Vantone, une réecriture romanesque desMiles gloriosus dePlaute, et, sur demande deVittorini, il présente quelques-unes de ses poésies dans la revueMenabò et laNotizia suAmelia Rosselli.
C'est sur le tournage deLa Ricotta que Pasolini fait une rencontre qui va profondément bouleverser sa vie :Ninetto Davoli, jeune acteur de seize ans dont Pasolini, à 41 ans, va tomber éperdument amoureux. Leur relation durera neuf ans et la rupture sera douloureuse pour Pasolini.
En, il publie son quatrième recueil de vers en italien,Poesia in forma di rosa, et le24 avril, il commence le tournage deL'Évangile selon saint Matthieu, qui se conclut au début de l’été. Le film, présenté à laMostra de Venise en septembre, est réprimé par les intellectuels de gauche, parmi euxSciascia et Fortini[réf. nécessaire]. Le film est présenté à Paris et y est mal accueilli par plusieurs critiques de gauche, dontJean-Paul Sartre. Mais le film, sorti dans tous les payseuropéens, est un grand succès auprès du public[réf. nécessaire] et participe à laPrima mostra internazionale del nuovo cinema, àPesaro. Pasolini y rencontreRoland Barthes.
C'est en novembre de la même année que sort le recueil narratif avec un titre suggéré parSartre,Alì agli occhi azzurri, dont le milieu contient les scénarios deLes Garçons,Accattone,Mamma Roma etLa Ricotta, tandis que les première et dernière parties sont des contes écrits dans lesannées 1950, ainsi que des ébauches des romansIl Rio della grana etLa Mortaccia.
Cette année-là, en1965, il est invité à diriger, avecMoravia et Alberto Carrocci (directeur deSolaria(it)), la nouvelle série du magazineNuovi Argomenti. À la fin de l'année, il voyage enAfrique du Nord après avoir envisagé un nouveau film avec Totò et la réalisation d'unopéra lyrique à la PiccolaScala.
Déjà atteint d'unulcère, en, il doit s'aliter à cause d'une fortehémorragie. C'est pour lui l'occasion de relire lesDialogues dePlaton, qui l'encouragent à écrire unepièce de théâtre dans un style similaire à laprose. Sa convalescence terminée, il travaille surBestemmia, un roman sous forme descénario en vers, et commence à travailler surOrgia etBestia da stile. Entre mai et juin il travaille également sur quelques drames qu'il veut présenter à l'étranger.
Entre le printemps et l'été de1966, il écrit les scénarios des filmsThéorème etŒdipe roi, ainsi que les dramesPiliade, Porcile etCaldéron. En août, il séjourne àNew York ; il songe même à tourner un film sursaint Paul dans cette ville. Il y rencontreAllen Ginsberg, qu'il retrouve l'année suivante, àMilan.
De retour au Maroc, il réalise, en seulement une semaine, le tournage du court-métrageChe cosa sono le nuvole?.
En avril il commence le tournage d'Œdipe roi dans ledésert rouge du sud duMaroc, puis, pour quelques scènes, dans la plaine deLodi et enfin àBologne. Le film, présenté à laMostra de Venise la même année, n'est pas un grand succès en Italie mais reçoit les faveurs du public et de la critique enFrance et auJapon[réf. nécessaire].
La même année, il écrit des essais de théorie et de techniques de la cinématographie, réunis dans un volume en1972 sous le titre d'Empirismo eretico(it).
En, le romanThéorème parait, il devientun film présenté à la Mostra de Venise la même année, il reçoit leprix Ocic, second prix de la carrière cinématographique de Pasolini.Jean Renoir assiste à la première et déclare à unjournaliste :« À chaque image, à chaque plan, on sent le trouble d'un artiste. »[réf. nécessaire]
De gauche à droite, Ferdinando Adornato, Pier Paolo Pasolini et Walter Veltroni.
Après labataille de Valle Giulia, point culminant d'une suite d'affrontements entre étudiants et police, à la suite de l'occupation préventive de la faculté romaine d'architecture, Pasolini écrit le poèmeIl PCI ai giovani!! (Le PCI aux jeunes !!)[15]. Destiné préalablement au magazineNuovi Argomenti, il sort sans préavis dansL'Espresso, et déclenche une violente polémique[16]. Dans ce poème, daté du 16 juin 1968 Pasolini dénonce les jeunes contestataires, en affirmant que leur révolution est fausse et insincère[17],[18], qu'ils sont de jeunes conformistes, instruments de la nouvelle bourgeoisie :
« Ho passato la vita a odiare i vecchi borghesi moralisti, e adesso, precocemente devo odiare anche i loro figli... La borghesia si schiera sulle barricate contro sé stessa, i "figli di papà" si rivoltano contro i "papà". La meta degli studenti non è più la Rivoluzione ma la guerra civile. Sono dei borghesi rimasti tali e quali come i loro padri, hanno un senso legalitario della vita, sono profondamente conformisti. Per noi nati con l'idea della Rivoluzione sarebbe dignitoso rimanere attaccati a questo ideale. »
« J'ai passé ma vie à haïr les vieux bourgeois moralistes, et maintenant je dois aussi haïr précocement leurs enfants… La bourgeoisie érige des barricades contre elle-même, lesfils à papa se révoltent contre leurspapas. L'objectif des étudiants n'est plus la Révolution mais la guerre civile. Ils restent des bourgeois, et tout comme leurs parents ils ont un sens légaliste de la vie, ils sont profondément conformistes. Pour nous, nés avec l'idée de la Révolution, il serait digne de rester fidèles à cet idéal. »
Le poème est instrumentalisé par quelques-uns à leurs fins, et peu compris par d'autres ; il est, encore aujourd'hui, abondamment cité pour souligner ou illustrer des idées différentes, même si son auteur a parfois été oublié par ceux qui le citent.
Quelques semaines après la publication du poème,L'Espresso publie une table ronde à laquelle Pasolini participe[19].
À la fin de l'année1968, il commence le tournage dePorcherie, qui est un exemple de sa période « métahistorique », ayant comme sujet levolcanSicilien l'Etna. Il avait eu l'idée du film en1965 après avoir vuSimone nel deserto deLuis Buñuel. Les scènes se déroulant dans le présent sont tournées àVilla Pisani, dans la ville deStra.
En septembre, il commence à tourner les premières scènes duDécaméron àCasertavecchia avecSer Ciappelletto, ainsi qu'àNaples et àMerano. Pour la première fois il montre le corps nu d'un homme dans ses films :« Le corps : voici une terre pas encore colonisée par le pouvoir[réf. nécessaire]. »
« Filmées selon son instinct d’autodidacte du cinéma, sans souci de grand style solennel, ces trois collections de courts épisodes se caractérisent avant tout par leur éclatante vitalité, voire leur paillardise, odes vibrantes au désir et au sexe vus comme le sang indispensable de la vie. »
Entre-temps on lui propose de publier, sous le titreBestemmia, toutes ses poésies, du premier petit livre en frioulan publié en1942 au volume inéditTrasumanar e organizzar.
Pasolini se recueillant sur la tombe deGramsci (v. 1970).
Au début de1971, il tourne12 décembre, undocumentaire, avec la collaboration de quelques membres deLotta continua, sur l'attentat de la piazza Fontana, et devient, en mars, directeur de publication de la revue de ce mouvement d'extrême-gauche. En avril, accusé d'« instigation à commettre des délits et apologie de crime », il semble ne pas s'en préoccuper[réf. nécessaire] :
« Il m'importe peu qu'ils me mettent en prison. Cela n'a pas d'importance pour moi : pour moi cela ne fait aucune différence, même d'un point de vue économique. Si je finis en prison, je pourrai lire tous les livres que je n'ai jamais réussi à lire. »
Pendant ce temps, il écrit une critique deSatura de Montale, et publie en avril son dernier recueil de poésies,Trasumanar e organizzar, qui n'attire l'intérêt ni des lecteurs ni des critiques. Il écrit le scénario desContes de Canterbury pendant que son filmLe Décaméron gagne le28 juin le second prix à laBerlinale dans la catégorie Prix spécial du jury.
En 1972, son recueil d'essais,Empirismo eretico, est accueilli avec indifférence par les critiques[réf. nécessaire]. Il travaille sur son roman,Pétrole, pour lequel il a déjà écrit plus de cinq cents pages ; il pense y travailler« peut-être pour le reste de sa vie[réf. nécessaire]. »
Après les neuf semaines que dure le tournage desContes de Canterbury, tourné enAngleterre, et sans même attendre que le film sorte en salles, il commence le scénario du dernier film de sa trilogie. Il fait plusieurs repérages aériens enÉgypte, auYémen, enIran, enInde et enÉrythrée.
La collaboration avec les journaux et les magazines
En novembre, il commence à collaborer avec l'hebdomadaireTempo illustrato, s'occupant des critiques littéraires qui sortent plus tard en livre sous le titre deDescrizioni di descrizioni.
Au début de l'année 1973, il accepte de travailler pour leCorriere della Sera. Son premier article y paraît le. AppeléContro i capelli lunghi (« Contre les cheveux longs »), c'est le premier d'une série d'interventions dans les domaines politique et de la mode, ainsi que du comportement public et privé des italiens. Ces articles seront publiés dans le volumeScritti corsari (« Écrits corsaires »).
Entre-temps commence le tournage deLes Mille et une nuits àIspahan, enIran, qui s'exécute de manière rapide et précise. Pasolini parvient également à tourner un documentaire :Les Murs de Sanaa, qui se veut un appel à l'Unesco pour sauver l'antique villeyéménite.
En septembre sortent deux pièces de théâtre,Caldéron etAffabulazione.
Un projet qu'il a en tête depuis 1966 se précise : un nouveau film intituléPorno-Théo-Kolossal, dontEduardo De Filippo devrait être l'un des personnages centraux.
Pendant l'été, il ajoute un long post-scriptum à son drame en vers,Bestia da stile[réf. nécessaire] :« L'Italie est un pays qui devient toujours plus stupide et ignorant. On y cultive des rhétoriques toujours plus insupportables. Il n'y a pas, en plus, de pire conformisme que celui de gauche, surtout, naturellement, quand il est adopté par la droite ».
Il écrit aussi d'autres textes, dontLa nuova gioventù, et publie, après leréférendum sur ledivorce, l'articleGli italiani non sono più quelli.
S'intéressant à un projet de film sur lemarquis de Sade, il se met à étudier de manière intense le conceptkantien de « Mal radical » (Das Radicale Böse)[27], qui réduit l'humanité entière enesclaves duconsumérisme, qui corrompt en manipulant l'âme et le corps. Pour expliquer cette conception du monde, Pasolini analyse son cas personnel et décrit son angoisse :« Un homosexuel, aujourd'hui en Italie, on le fait chanter, sa vie est en danger toutes les nuits[28]. »
Le, leCorriere della Sera publie son articleSono contro l'aborto (« Je suis contre l'avortement »), qui suscite une vive polémique retracée et commentée dans un essai de l'auteur,Les Lettres luthériennes.
Puis il finit le scénario d’Il padre selvaggio, film qui ne sera jamais réalisé, dans les premiers jours de février, et, au milieu du même mois, commence à tournerSalò ou les 120 Journées de Sodome dans la région deMantoue. Pendant ce temps, il écrit quelques articles pour l'hebdomadaireIl Mondo, qui font partie du volume posthumeLettere luterane.
Dans le mois de mai, son livreÉcrits corsaires est publié, qui recueille tous les articles qu'il a écrit pour leCorriere della Sera du au, notamment le fameuxarticle des lucioles. Le livre comporte une section « Documents liés », dans laquelle sont ajoutées des critiques qu'il écrit pour l'hebdomadaireTempo du au. Il s'y montre particulièrement virulent contre lasociété de consommation : « Le centralisme fasciste n’a jamais réussi à faire ce qu’a fait le centralisme de la société de consommation ». Une culture commune fondée sur l'hédonisme est imposée à tous au moyen de la télévision et par les infrastructures, l'adhésion des classes dominées a remplacé la répression[29].
Toujours en mai, il voit la sortie de son romanLa nuova gioventù, et pendant l'été il travaille sur le tournage deSalò.
En octobre, les scénarios de laTrilogie de la vie sortent avec une introduction de quelques pagesAbiura della trilogia. Pasolini donne le manuscrit final deLa Divine Mimésis àl'éditeur Einaudi.
Il part alors àStockholm pour une rencontre à l'Institut italien de culture de la ville, puis àParis pour relire la traduction française deSalò. Le, il est de retour à Rome.
Dans la nuit du1er au, sur la plage d'Ostie, près deRome, Pasolini est tué à coups de bâton puis écrasé par sa propre voiture, uneAlfa Romeo Giulia GT[30].
Un jeune prostitué de 17 ans,Giuseppe Pelosi (dit « Pino la grenouille »), arrêté la nuit du meurtre au volant de la voiture de Pasolini, se déclare vite seul responsable de la mort du cinéaste, reconnaissant un crime pour une affaire de prestation sexuelle[31]. Le, le tribunal des mineurs de Rome déclare Pelosi « coupable du crime d'homicide volontaire avec le concours d'inconnus » et le condamne à neuf ans et sept mois de prison, la peine maximale pour un mineur. La cour d'appel de Rome confirme la condamnation pour homicide volontaire le, mais estime manquante « la preuve que le crime d'homicide ait été commis en concours avec d'autres »[32].
Le, Pelosi obtient un régime de semi-liberté puis unelibération conditionnelle le. Cependant, il est arrêté un an plus tard pour différents vols[33].
Pelosi s'est accusé du crime avant de faire volte-face le, au cours d'une entrevue à laRai. Il se proclame innocent et attribue l'homicide de Pasolini à trois autres personnes dont il ne divulgue pas l'identité, mentionnant seulement leur accentsicilien. Pelosi prétend avoir tu la vérité durant plusieurs années afin de protéger sa famille et ses proches, par crainte de représailles[34] :
« On l'a exécuté, explique Pelosi. Ils étaient cinq. Ils lui criaient : « Sale pédé, sale communiste » et ils le tabassaient dur. Moi, ils m'avaient immobilisé. Je ne l'ai même pas touché. J'ai même essayé de le défendre[35]… »
« La sua fine è stata al tempo stesso simile alla sua opera e dissimile da lui. Simile perché egli ne aveva già descritto, nella sua opera, le modalità squallide e atroci, dissimile perché egli non era uno dei suoi personaggi, bensì una figura centrale della nostra cultura, un poeta che aveva segnato un'epoca, un regista geniale, un saggista inesauribile. »
« Sa fin a été à la fois similaire à son œuvre et très différente d'elle. Similaire parce qu'il en avait décrit, dans ses œuvres, les circonstances sales et atroces, et différente parce qu'il n'était pas l'un de ses personnages mais une figure centrale de notre culture, un poète qui avait marqué une époque, un réalisateur brillant, un essayiste inépuisable. »
Le témoignage filmé d'un pêcheur présent sur les lieux du crime évoquait la présence d'une seconde voiture, d'où sont sortis quatre hommes qui ont roué Pasolini de coups avant de lui rouler sur le corps[36].
L'une des hypothèses sur la mort de Pasolini privilégie la piste de l'assassinat en relation directe avec son accusation de laDémocratie chrétienne, de groupes pétroliers, de laCIA et de laMafia dans la mort d'Enrico Mattei, responsable de l'ENI (Ente Nazionale Idrocarburi), groupe nationalisé du pétrole italien, le[37] et dont la mort aurait pu être commanditée par son successeurEugenio Cefis, dans un contexte destratégie de la tension favorisant les affrontements entre extrême-gauche et extrême-droite afin de préparer l'avènement d'une dictature (ce que Pasolini aurait raconté dans le chapitreLumières sur l'ENI du romanPétrole, chapitre qui n'a soit jamais été écrit, soit jamais été retrouvé)[36]. Un autre journaliste voulant révéler cette affaire a également été tué[38].
Le déjà, dansLe roman des massacres, une tribune duCorriere della Sera, Pasolini affirme connaître les noms de« personnes importantes qui avec l'aide de la CIA, des colonels grecs et de la Mafia » auraient pensé, planifié et mis en œuvre la « stratégie de la tension » et les vagues de terrorisme ayant secoué l'Italie, attribuées successivement à l'extrême-gauche et à l'extrême-droite (et notamment les attentats de lagare de Bologne et de Brescia en 1974) :
« Je sais tous ces noms et je sais tous les faits (attentats contre les institutions et massacres), dont ils se sont rendus coupables. »
Après la mort de Pasolini, son romanPetrolio reste inachevé. Le livre est construit autour des liens supposés entre les services secrets italiens, l'OTAN, la CIA, le pouvoir politique italien et l'ENI, dirigée alors parEugenio Cefis, également président de laMontedison, et qui apparaît dans le roman, sous le nom d'Aldo Troia (« la truie »), personnage-clé et quelque peu obscur de l'histoire politique italienne, que les enquêtes ont souvent présenté comme le principal fondateur de laloge maçonnique P2 et que Pasolini accusait d'avoir commandité l'assassinat d'Enrico Mattei[39], son prédécesseur à la tête de la compagnie pétrolière, et d'un certain nombre d'autres meurtres politiques[40]. Le livre paraîtra à titre posthume avec un chapitre manquant, « mystérieusement disparu » après la mort de l'auteur[41].
Dans leur ouvragePédé, et c’est tout, les journalistes Carla Benedetti et Giovanni Giovannetti soutiennent la thèse d’une exécution politique[42].
Pasolini, en tant qu'écrivain et que penseur, a développé un point de vue public sur la société italienne dans laquelle il vivait et qu'il voyait évoluer. Son regard embrassait la politique et les arts, mais aussi l'économie, la société de consommation, les médias, la dégradation culturelle et spirituelle selon lui à l'œuvre dans son pays, dont il dit :
« La société de consommation de masse, en recouvrant artificiellement le tissu vivant de l’Italie par un ensemble insipide et uniforme de valeurs pragmatiques propres à l’idéologie du « bien-être », a littéralement étouffé l’identité du pays, a broyé dans une même machine imbécile de normalisation tous les particularismes culturels, les « petites patries » et les mondes dialectaux de la campagne italienne, jusqu’à modifier moralement et même physiquement le paysan pauvre[43]… »
PourGilles Deleuze, la passion de Pasolini pour la forme du« discours indirect libre »[44], et plus généralement ses écrits publics, sont des indices valides de cet engagement et de cette ambition.
Poésies, 1953-1964, Gallimard, 1980 (édition bilingue, traduit par José Guidi). Réédition avec le titreLes cendres de Gramsci suivi deLa religion de notre temps suivi dePoésie en forme de rose, Gallimard, 2017
Avec les armes de la poésie..., Paris-Rome, Fonds Pasolini-Maison des Cultures du monde, 1984 (L. Bettiet al.)
Poésies, 1943-1970, Gallimard 1990 (traduit par Nathalie Castagné,René de Ceccatty, José Guidi etJean-Charles Vegliante, Préface et choix de René de Ceccatty, Biobibliographie de José Guidi)
Les droits de publications en français des six pièces de Pasolini furent obtenues en 1988 parMarc Liebens pour lesÉditions Didascalies, devenues une collection d’Actes Sud[45].
Jean Duflot,Entretiens avec Pasolini, Belfond, 1970, repris sous le titreLes Dernières Paroles d’un impie (1969-1975), 1981Testament spirituel et politique, cet entretien est réédité en 2007, avec une préface inédite de Jean Duflot :Pier Paolo Pasolini - Entretiens avec Jean Duflot, éditions Gutenberg, 2007[46].
The Ashes of Pasolini, vidéo présentée à laBiennale de Venise, par l'artiste chilienAlfredo Jaar. Il y réécrit l'histoire de la mort de Pasolini. Le titre fait référence au recueil de poèmesLes Cendres de Gramsci de Pasolini.
Dans le filmI magi randagi (1996), deSergio Citti, on voit une femme partir du lieu du meurtre de Pasolini.
Lamento per la morte de Pasolini, chanson écrite parGiovanna Marini en, une narration orale populaire, dans le style du chant religieux extra-liturgiqueabruzze,L'orazione di San Donato
Le groupe de musique industrielleCoil rend hommage à Pasolini dans le morceauOstia (The Death of Pasolini) sur l'albumHorse Rotorvator sorti en 1986.
Sur son albumTilt, sorti en 1995,Scott Walker lui rend également hommage sur le premier morceau, intituléFarmer in the City (Remembering Pasolini).Les paroles proviennent de la traduction anglaise d'un poème de Pasolini,Una tanti dialoghi.
Pasolini une rencontre (Intervista a Pasolini), interview « idéale » et fictive sous forme debande dessinée, parDavide Toffolo, Biblioteca dell'immagine, 2002 ; traduit en France par les éditions Casterman en 2004
La Passion selon Pier Paolo Pasolini deRené Kalisky, pièce publiée en 1978 aux éditions Stock et créée au Théâtre du Jardin Botanique à Bruxelles leL'auteur rend hommage à Pasolini, en le mettant en scène entouré de quelques-uns de ses comédiens, se mettant lui-même en scène. La pièce fait de nombreuses allusions aux œuvres de Pasolini.
PPP Dernier inventaire avant liquidation[53] de Stefano Ricci et Gianni Forte, 2016 ; texte original :PPP Ultimo inventarion prima di liquidazione traduit par Rossana Jemma
La vidéaste et performeuse zurichoise d'origine italienneAngela Marzullo rend hommage à Pasolini dans une vidéo de 2008 mettant en scène ses propres filles lisantLettres luthériennes.L'artiste aborde dans cette vidéo la question de la transmission de l'éducation à la jeunesse, notamment dans son angle subversif puisque le point nodal en est la lecture de la vision utopique de Pasolini. Marzullo interroge l'idée de lutte des classes et les théories de l'éducation[54],[55]. Cette vidéo donne lieu par la suite à une monographieHomeschooling reprenant le thème de l'éducation de la jeunesse, et plus spécifiquement prolétaire.
Ernest Pignon-Ernest lui consacre une œuvre, qu'il colle dans les rues de Rome et d'autres lieux où Pasolini a vécu[56].
Pierfrancesco Pasolini (†1608) x Caterina Lovatelli
comte Pasolino Pasolini (1594-1630), magistrat, chevalier, héritier des titres son oncle Niccolò. x Scolastica di Porcia (°1598), fille du comte Enea di Porcia.
Giovanni Girolamo Pasolini (1623-1641)
Enea Pio Pasolini (1626-1691), juriste, chanoine et théologue. x Faustina Rota (†1691)
comte Girolamo Pasolini (1660-1742) x baronne Costanza Gomez (1678-1744), noble dame portugaise, fille de Gabriele Gomez Homen et d'Eleonora Enriquez.
Enea Pio Pasolini (°1704)
Francesco Benedetto Pasolini (†1776), abbé. x Angiola Malocardi, noble romaine.
Antonio Pasolini (°1714)
Maria Antonia Pasolini
Maria Faustina Pasolini x comte Lorenzo Rosci da Orte
Pietro Desiderio Pasolini (°1706) x Anna Cecilia Abbati, noble romaine.
Giuseppe Pasolini Dall'Onda (†1813), patricien deRavenne. x Marianna Gangalandi x comtesse Teresa di Innocenzo Codronchi da Imola, sœur de l'archevêqueAntonio Codronchi.
comte Pier Desiderio Pasolini Dall'Onda (1782-1839), chef du Gouvernement provisoire deRavenne. x Amalia Santa Croce (†1818), fille du comte Francesco Santa Croce.
Teresa Pasolini Dall'Onda (1805-1816)
Maria Pasolini Dall'Onda (°1806) x Bernardino Partiseti
Anna Pasolini Dall'Onda (1809-1854) x comte Camillo Lovatelli dal Corno
Costanza Pasolini Dall'Onda (1811-1834) x comte Ercole Gaddi di Forli
comteGiuseppe Pasolini Dall'Onda (1815-1876), préfet, sénateur, ministre des Affaires étrangères et président du Sénat italien. x Antonia di Paolo Bassi
Amalia Pasolini Dall'Onda (1847-1848)
Enea Pasolini Dall'Onda
Pasolino Pasolini Dall'Onda
comte Pier Desiderio Pasolini Dall'Onda (1844-1920), sénateur. x Maria Ponti
comte Pasolino Pasolini Dall'Onda (1876-1933) x Camilla Altieri
comte Guido Pasolini Dall'Onda (1880-1963), patricien deRavenne, entrepreneur et sénateur. x Caterina Maria Borghese, noble romaine.
Girolamo Pasolini (1593-1619) x Taddea Renata di Porcia, fille du comte Enea di Porcia.
Pierfrancesco Carlo Pasolini († 1645) x Eleonora Annichini da Bagnacavallo
Taddea Renata Pasolini (1643-1675) x comte Pinamonte Bonacossi
ZaccariaSerafino Pasolini (1601-1622), moine.
Giovanni Battistaou Giovambattista Pasolini (1567-1649), magistrat etancêtre de Pier Paolo Pasolini. x Marina di Bernardo Rossi x Francesca di Paolo Bezzi
Piermaria Pasolini x Isabella Biancoli
Ignazio Pasolini (1640-1667), prêtre, philosophe, scientifique et mathématicien.
Pier FrancescoSerafino Pasolini (1646-1715), chanoine et historien.
Giovan Girolamo Cherubino Pasolini (1648-1728), vicaire et directeur du séminaire deRavenne.
↑Il demeure un désaccord sur la date de sa mort, dans la nuit du1er au2 novembre.Allociné déclare qu'il meurt le 2, dans la matinée : « Biographie de Pasolini », consulté le 18 janvier 2008.
↑Extrait de l'article sur Le Caravage :« Dans cette même logique de subversion mystique, un artiste beaucoup plus récent, le poète et cinéaste italien Pier Paolo Pasolini, montrera par ses œuvres, sa vie et ses idées des ressemblances étonnante avec Le Caravage — jusque dans leur destin commun puisqu'après une vie sulfureuse et mouvementée, tous deux connaîtront une mort mystérieuse et inexpliquée sur une plage des côtes italiennes ».
↑« Les lieux saints sont devenus trop modernes » dans son documentaireRepérages en Palestine pour L'Évangile selon saint Matthieu (1964)
↑Au début des années 1960, ce texte prenait place dans un ensemble plus vaste intitulé « Appunti per un pœma sul Terzo Mondo » comprenant « Nota al "Padre selvaggio" », que Pasolini songera plus tard à intégrer dans leCarnet de notes pour une Orestie africaine (in Anne-Violaine Houcke,Pasolini et la poétique du déplacement, 2009).
↑E. Kant,La Religion dans les limites de la simple raison rédigée en 1793 ; cf. aussiAlexander Gottlieb Baumgarten et son concept leibnizien delimitatio dont Kant s'inspire.
↑Rapporté par Furio Colombo, “Tuttolibri” inLa Stampa, 8 novembre 1975.
Federica Maltese,« Punir ceux qui ne veulent pas savoir. Anthologie de la punition dans l’œuvre cinématographique de Pier Paolo Pasolini », dans Philippe Audegean, Valeria Gianetti-Karsenti (dir.),Scénographies de la punition dans la culture italienne moderne et contemporaine,Presses Sorbonne Nouvelle,, 252 p.(ISBN9782878546224,lire en ligne),p. 211-229.
Christian Soleil,Pier Paolo Pasolini, l'Homme infini, Edilivre, 2015.
SilvestraMariniello, « La Résistance du corps dans l'image cinématographique. La mort, le mythe et la sexualité dans le cinéma de Pasolini »,Cinémas, Montréal,UQAM,vol. 7,,p. 89-107.
Julie Paquette et Silvestra Mariniello (dir.), « Pasolini, cinéaste civil [dossier] »,Cinémas, Montréal, UQAM,vol. 27,no 1,,p. 7-117(lire en ligne).