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Famille | Famille Buonarroti(d) ![]() |
Enfant | Cosimo Buonarotti(d) ![]() |
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Filippo Giuseppe Maria Ludovico Buonarroti, plus couramment appeléPhilippe Buonarroti, né le àPise (Toscane) et mort le[1] àParis, est unrévolutionnairefrançais d'origineitalienne.
Né àPise dans une famille de patricienstoscans, descendant du frère du grand artisteMichel-Ange[2] (Michelangelo Buonarroti), il entame à dix-sept ans des études de droit, obtient son titre d'avocat (1782) mais suit surtout les enseignements des philosophes Sarti et Lampredi, qui l'initient aux écrits deRousseau,Locke,Mably,Helvétius etMorelly. Partageant son temps entre les discussions philosophiques, la collaboration à des sociétés secrètes, l'assistance aux réunions maçonniques et la rédaction de pamphlets, il s'oppose vite au régime dugrand-duc de ToscaneLéopold. Rousseauiste, il publie, en1787, uneGazetta Universale progressiste et favorable aux troubles révolutionnaires de Hollande, ce qui lui vaut d'être surveillé par la police.
En1789, il s'enthousiasme pour laRévolution française et se rend en France, avant de passer enCorse, en novembre, pour y propager les idées révolutionnaires. Considérant l'île comme un conservatoire des formes primitives de communautarisme et d'égalitarismes agraires, il s'intéresse au régime de la propriété, notamment des propriétés communales. Il rédige en italien un journal intituléGiornale Patriottico di Corsica et devient bientôt l'un des administrateurs des biens nationalisés du clergé. En juin1791, profitant de l'attachement de la population auclergé réfractaire, les paolistes se soulèvent et l'expulsent versLivourne, où il est emprisonné. Grâce à l'intervention de l'Assemblée constituante auprès deLéopold II, il est libéré et rentre en Corse, où il demande la nationalité française. En mars, le grand-duc de Toscane saisit ses biens.
Nommé commissaire national auprès du tribunal du district deCorte le, il se lie avec lesBonaparte et s'oppose àPascal Paoli. Obligé de passer sur le continent après la victoire des paolistes en mai1793, il se rend auprès de laConvention pour dénoncer l'esprit « fédéraliste » du département. Il présente également la demande de rattachement à la France des habitants de l'île de Saint-Pierre. Grâce à l'intervention deRobespierre, qui l'apprécie et dont il est devenu un proche, il obtient la citoyenneté française puis est envoyé en Corse comme commissaire du pouvoir exécutif. Cependant, lesinsurrections fédéralistes dans le sud-est l'empêchent de remplir sa mission (juin-octobre1793). Il accomplit alors diverses missions dans le Midi. En avril1794, il est nommé agent national général pour les territoires conquis sur le royaume duPiémont, à l’est deMenton. Durant onze mois, du au, il tente de faire de l'ancienne principauté d'Oneille, petit port piémontais sur laRiviera ligure, un refuge pour les patriotes italiens et un modèle de république. Il est chargé de les former aupropagandisme révolutionnaire.
Arrêté à Menton comme « robespierriste » en mars1795, il est enfermé à laprison du Plessis, àParis, où il fait la connaissance deFrançois-Noël Babeuf. Tous deux élaborent une doctrinecommuniste. Libéré, Buonarroti est parmi les fondateurs duclub du Panthéon, dont il est un temps président, et y introduit les écrits et analyses de Babeuf.
La fermeture du club par leDirectoire détourne Buonarroti de suivre les troupes françaises en Italie ; il rejoint le « Directoire Secret de Salut Public » constitué par Babeuf le et devient avec lui le principal théoricien de laconjuration des Égaux. Dénoncés, ils sont arrêtés le. Jugés devant la Haute-Cour deVendôme, François-Noël Babeuf est condamné à mort le, Philippe Buonarotti à la déportation.
Sa peine est commuée en détention, et il passe de longues années en prison, àCherbourg jusqu'en avril1800, puis, grâce à l'indulgence deLucien Bonaparte à l'île d'Oléron (où il exerce les fonctions de maître d'école) et, enfin, àSospel, dans lesAlpes-Maritimes (1803-1806). C'est là qu'il a des contacts avecPierre-Joseph Briot, révolutionnaire et membre desBons cousins charbonniers durite du Grand Alexandre de la Confiance qui est exporté en Italie et sert à la constitution de lacarbonaria italienne.
En1806,Fouché, qui protège les anciens babouvistes, obtient pour lui le droit de s'installer àGenève. Avec l’aide du frère deMarat, Buonarroti reprend alors une activité révolutionnaire clandestine.Franc-maçon, membre de laloge maçonniquegenevoiseLes Amis sincères, en1808, il participe à la fondation de la logeLes Sublimes Maîtres Parfaits, dans laquelle il réunit sa garde rapprochée de révolutionnaires. En1812, il participe à la conspiration dugénéral Malet. Son rôle dans des sociétés secrètes lui vaut d'être expulsé de la ville une première fois, entre1813 et1814.
C'est à Genève qu'il fait la connaissance du jeuneAlexandre Andryane, qu'il intègre à sa société secrète et qui sera arrêté àMilan en possession de documents que Buonarroti destinait auxcarbonari italiens. Expulsé une nouvelle fois de Genève en 1823, Buonarroti s'installe àBruxelles, où il renoue avec d'anciensconventionnels, commeVadier ouBarère. À Paris après1830, il fonde plusieurs loges maçonniques, devient un membre actif de laCharbonnerie et écrit de nombreux textes. Il publie notamment en1828 à Bruxelles, uneHistoire de la Conspiration pour l'égalité, dite de Babeuf qui le rend célèbre et le fait apparaître comme l'ancêtre des révolutionnaires « professionnels » de l'Europe.
L'un des principaux instigateurs des mouvements révolutionnaires desannées 1830, il intervient à laSociété des Droits de l'Homme. Il joue également un grand rôle dans la formation politique deRaspail, deLouis Blanc ou d'Auguste Blanqui. Arrêté une dernière fois à 72 ans, en octobre1833, il meurt dans la misère, aveugle, en1837.
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