Philippe[ 1] de Hainaut , dite aujourd’huiPhilippa ouPhilippine (vers1314 [ 2] –15 août 1369 [ 2] ), fille du comteGuillaume I er de Hainaut , futreine d'Angleterre , en tant qu'épouse du roiÉdouard III d'Angleterre . Elle joua un rôle actif dans le conseil royal au début de laguerre de Cent Ans et patronna le chroniqueurJean Froissart mais ne put faire prévaloir ses droits à la succession ducomté de Hainaut .
Philippa est probablement née àValenciennes enHainaut [ 2] . Elle est la fille deGuillaume I er de Hainaut ditle Bon etJeanne de Valois , elle-même petite-fille dePhilippe III de France , fille deCharles de Valois et deMarguerite d'Anjou , nièce dePhilippe IV de France et sœur dePhilippe VI de Francedit de Valois .Édouard, duc de Guyenne , son futur époux, prit l’engagement le27 août 1326 de l'épouser dans les deux années à venir[ 3] . Elle se maria à Édouard, d'abord par procuration : ce dernier dépêchant Roger Northburgh, l'évêque de Coventry et Lichfield, pour « l'épouser en son nom » àValenciennes enoctobre 1327 [ 4] . Ensuite, le mariage fut célébré en lacathédrale d'York le24 janvier 1328 , quelques mois après l'accession d'Édouard au trône d'Angleterre. Enaoût 1328 , celui-ci fixa également ledouaire de son épouse[ 5] .
Philippa accompagne Édouard dans ses expéditions enÉcosse en 1333 et en Flandre entre 1338 et 1340, où elle est acclamée pour sa gentillesse et sa compassion. Elle est surtout connue comme une épouse compatissante qui, en 1347, intercéda auprès de son mari venu faire la guerre à son oncle,Philippe VI de Valois , pour le persuader d'épargner la vie desbourgeois de Calais , alors qu'il avait prévu de les faire exécuter pour servir d'exemple auprès de la population, à l'issue du siège deCalais .
Pendant les expéditions de son mari, elle assure des responsabilités gouvernementales importantes, participe aux réunions du conseil et à la correspondance officielle, y compris pour l'envoi de troupes. Cependant, elle n'a jamais exercé de commandement militaire et son rôle lors de labataille de Neville's Cross contre les Écossais, en 1346, est une fiction tardive[ 6] .
Elle protège plusieurs lettrés wallons dont le chroniqueurJean Froissart qui est à son service de 1361 à 1366 et peut ainsi recueillir de nombreuses informations auprès de la noblesse anglaise et écossaise[ 7] .
Son frère Guillaume II (d’Avesnes) comte de Hainaut, détenteur également des comtés de Zélande et de Hollande ainsi que de laseigneurie de Frise, était décédé en 1345 : ces héritages vacants furent dévolus après accord avec sa sœur,Marguerite comtesse de Hainaut , épouse deLouis IV de Bavière , empereur duSaint-Empire , à ladite Marguerite[ 8] . Cependant, en 1364 et 1365, Édouard III revendique à nouveau, au nom de son épouse Philippa, le Hainaut et les autres héritages passés dans les mains des ducs de Bavière-Straubing : les revendications avancées n’aboutissent pas en sa faveur, la coutume de ces provinces privilégiant la passation parprimogéniture masculine[ 9] .
Philippa et Édouard eurent douze enfants :
Édouard de Woodstock , dit lePrince Noir (1330-1376),prince de Galles . En 1361, il épouseJeanne de Kent (1328-1385). Ils sont les parents deRichard II , successeur d'Édouard III ;Isabelle , ditede Woodstock (1332-1379), épouse en 1365Enguerrand VII de Coucy (1340-1397)[ 10] ;Jeanne , ditede la Tour (1333/4-1348)[ 10] ;Guillaume de Hatfield (1337-1337)[ 10] ; Lionel d'Anvers (1338-1368),duc de Clarence . En 1352, il épouseÉlisabeth de Burgh (1332-1363). En 1368, il se remarie avecViolante Visconti (1354-1389) ;Jean de Gand (1340-1399),duc de Lancastre . En 1359, il épouseBlanche de Lancastre (1342-1368). En 1371, il se remarie avecConstance de Castille (1354-1394), fille dePierre I er de Castille . En 1396, il se remarie avecKatherine Swynford (1350-1403). Jean de Gand est le père d'Henri IV , roi d'Angleterre, et est à l'origine de laMaison de Lancastre ;Edmond de Langley (1341-1402),duc d'York . En 1372, il épouseIsabelle de Castille (1355-1392), fille de Pierre I er de Castille. En 1393, il se remarie avecJeanne Holland (1380-1434). Edmond de Langley est à l'origine de laMaison d'York ;Blanche, ditede la Tour (1342-1342)[ 10] ; Marie , ditede Waltham (1344-1361), épouse en 1361Jean IV (1339-1399),duc de Bretagne ;Marguerite , ditede Windsor (1346-1361), épouse en 1359Jean de Hastings (1347-1375),2e comte de Pembroke ;Guillaume de Windsor (1348-1348) ; Thomas de Woodstock (1355-1397),duc de Gloucester . En 1376, il épouseÉléonore de Bohun (1366-1399).Philippa meurt auchâteau de Windsor le15 août 1369 [ 2] . Elle est enterrée dans l'abbaye de Westminster (Ouestmoutiers en français de l'époque), le9 janvier de l'année suivante[ 2] .
Philippa de Hainaut est un personnage secondaire desRois maudits deMaurice Druon . Elle apparaît très brièvement vers la fin du cinquième volume,La Louve de France et de façon un peu plus soutenue dans le volume suivant,Le Lis et le Lion . Dans les adaptations de l’œuvre de Druon à l'écran, elle est incarnée parFrançoise Burgi dans lamini-série de 1972 réalisée parClaude Barma et parMarie de Villepin danscelle de 2005 réalisée parJosée Dayan .
Ascendance de Philippa de Hainaut
↑ Philippe était la forme féminine du prénom, en France, jusqu'à la fin duXVII e siècle. L'usage de la forme anglaise « Philippa » n'est venu qu'ultérieurement, de même que celui de la forme « Philippine ».Chateaubriand , par exemple, utilise encore la forme originelle « Philippe » dans sonAnalyse raisonnée de l'histoire de France… , notamment dans son édition posthume de 1850. ↑a b c d ete Juliet Vale, « Philippa (1310x15?–1369) »,Oxford Dictionary of National Biography , Oxford University Press, 2004 ; édition en ligne,septembre 2010 . ↑ Geoffroy G. Sury,Guillaume Ier (d’Avesnes) comte de Hainaut et sa fille Philippe , in « Bayern Straubing Hennegau : la Maison de Bavière en Hainaut,XIV e -XV e s. », édit. Geoffroy G. Sury, Bruxelles, 2010 (2e éd.), p. 55 : - Un parchemin daté du 27/08/1326 à Mons, au sceau brisé, énonce qu’Edouard, duc de Guyenne (futur Edouard III roi d’Angleterre), fils aîné du roi Edouard (II ) d’Angleterre, s’engage à prendre pour épouse, endéans les deux ans, Philippa, fille du comte Guillaume (I er ) de Hainaut, etc.In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons,no d’ordre (cote) 574, Editions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 128. ↑ Sury Geoffroy G. ,Guillaume Ier (d’Avesnes) comte de Hainaut et sa fille Philippe, in « Bayern Straubing Hennegau : la Maison de Bavière en Hainaut,XIV e -XV e s. », édit. Geoffroy G. Sury, Bruxelles, © 2010 (2e éd.), p. 55 : - Un parchemin daté du 30/08/1327 à Avignon, à un sceau, énonce que le pape Jean ( XXII ) accorde les dispenses nécessaires pour le mariage du roi Edouard (III ) d’Angleterre et de Philippa, fille du comte Guillaume (I er ) de Hainaut, etc., sa parente au troisième degré.In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons,no d’ordre (cote) 583, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 130. ; - Un parchemin daté du 8/10/1327 àNottingham , au sceau disparu, énonce qu’Edouard (III ), roi d’Angleterre, donne procuration à R., évêque de Coventry, pour épouser en son nom, Philippa, fille du comte Guillaume (I er ) de Hainaut, etc., et régler la constitution de son douaire.In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons,no d’ordre (cote) 587, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 131. ↑ - Un parchemin daté du 15/08/1328 à Northampton, au sceau disparu, énonce qu’Edouard (III ), roi d’Angleterre, confirme la fixation du douaire de son épouse Philippa de Hainaut.In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons,no d’ordre (cote) 596, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 132. ↑ Lisa Benz St. John,Three Medieval Queens: Queenship and the Crown in Fourteenth-Century England , Palgrave MacMillan, 2012. ↑ Jean Froissart . In: Molinier Auguste. Les Sources de l'histoire de France - Des origines aux guerres d'Italie (1494).IV . Les Valois, 1328-1461. Paris : A. Picard et fils, 1904.pp. 5-18 [1] .↑ Geoffroy G. Sury, « Bayern Straubing Hennegau : la Maison de Bavière en Hainaut,XIV e -XV e s. », édit. Geoffroy G. Sury, Bruxelles, 2010 (2e éd.), p. 66 : - Un chirographe sur parchemin daté du 17/10/1346 à Ypres (Ieper), dont le sceau est détruit, énonce un accord conclu entre l’impératrice Marguerite II comtesse de Hainaut (épouse de Louis IV de Bavière, empereur germanique), etc., et sa sœur Philippine (Philippa de Hainaut), reine d’Angleterre (épouse du roi Edouard III ) touchant la succession de leur défunt frère, Guillaume II comte de Hainaut, etc. Philippa, renonçant à ses prétentions sur le Hainaut, la Hollande, la Zélande et la Frise.In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons,no d’ordre (cote) 869, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 190. ; - Un parchemin daté du 7/09/1346 à Francfort, dont le sceau est détruit, énonce que Louis IV de Bavière empereur du St.-Empire Romain Germanique s’engage pour lui-même et ses héritiers, et au nom de son épouse, l’impératrice Marguerite, à ne jamais céder, diviser ni engager les comtés de Hainaut, de Hollande, de Zélande et de la seigneurie de Frise, qui appartiennent à la dite Marguerite (Marguerite II (d’Avesnes) comtesse de Hainaut) et à ses héritiers, sauf les droits de ses sœurs, et, après le décès de cette dernière, à leur deuxième fils, Guillaume (futur Guillaume III comte de Hainaut) duc (I ) de Bavière, et, celui-ci décédé, à Albert (futur Albert Ier comte de Hainaut), duc ( I ) de Bavière, leur troisième fils.In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons,no d’ordre (cote) 868, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 190. (Or. sur pch. ; dét. (Francfort, 7/09/1346.) ;- Un autre parchemin daté du 8/09/1346 à Geertruidenberg, d’après une traduction latine de l’allemand datée du 16/03/1347 (date nouv. st.), énonce que Marguerite II comtesse de Hainaut (épouse de Louis IV de Bavière, empereur germanique), etc., commet son fils Guillaume (futur Guillaume III comte de Hainaut) au gouvernement des comtés de Hainaut, de Hollande, de Zélande, et de la seigneurie de Frise durant son absence.In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons,no d’ordre (cote) 868, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 190. ↑ Geoffroy G. Sury, « Bayern Straubing Hennegau,XIV e -XV e s. : la Maison de Bavière en Hainaut », édit. Geoffroy G. Sury, Bruxelles, 2010 (2e éd.), p. 128 : - Les12 -18 mai 1364 , Albert de Bavière, bail et gouverneur des comtés de Hainaut, etc., sollicita les États généraux de Hainaut, de Hollande, de Zélande et de Frise, de donner leurs avis sur les prétentions du roi Edouard ( III ) d’Angleterre, du chef de son épouse Philippa de Hainaut, à la succession des dits pays de Hainaut, de Hollande, de Zélande et de Frise. Ces quatre États déclarèrent que la coutume de ceux-ci réservait cette succession aux hoirs mâles, par primogéniture, et s’opposait au dénombrement desdits pays.In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons,no d’ordre (cote) 1052, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 223. (Or. sur pch. ; 8 sc. ébréchés et brisés, 16 sc. disp.) ; - Réponse opposée, (en 1364) après consultation des États des pays concernés, par le duc de Bavière (Albert Ier ), bail et gouverneur des comtés de Hainaut, etc., aux prétentions du roi d’Angleterre évoquées précédemment.In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons,no d’ordre (cote) 1053, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 224. (Minute sur parchemin, (Sans date (mai 1364 .) ; - A Westminster, le6 décembre 1365 , le roi Edouard ( III ) d’Angleterre accorde un sauf-conduit au duc Albert de Bavière et à 120 suivants pour venir traiter à la Cour d’Angleterre du différend relatif au douaire de la reine Philippa (de Hainaut), son épouse, à la condition qu’il soit accompagné de membres des États de Hainaut, de Hollande, de Zélande, et de Frise, et muni de lettres de pleins pouvoirs délivrés par ces mêmes États pour parvenir à un accord définitif.In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons,no d’ordre (cote) 1061, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 225. (Or. sur pch. ; sc. disp.) ↑a b c etd histoire d'Angleterre, d’Écosse et d'Irlande et André Du Chesne 1666 .Lisa Benz St. John,Three Medieval Queens: Queenship and the Crown in Fourteenth-Century England , Palgrave MacMillan, 2012[2] . Geoffroy G. Sury, « Guillaume Ier (d’Avesnes) comte de Hainaut et sa fille Philippe », inBayern Straubing Hennegau : la Maison de Bavière en Hainaut,XIV e -XV e s. , édit. Geoffroy G. Sury, Bruxelles, 2010 ( 2e éd.). G. Wymans,Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut , aux A.E. Mons,no d’ordre (cote) 1061, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985.