Système |
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Nom latin | cutis |
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MeSH | A17.815 |
Nom MeSH | Skin |
TA98 | |
TA2 | |
FMA |
Page | 1325 |
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Lapeau humaine est un desorganes les plus grands ducorps, en termes de poids (5 à 10 % de lamasse corporelle totale d'un adulte moyen suivant la taille ou la corpulence, le double si l'on prend en compte letissu adipeuxsous-cutané) et desurface d'échange[1] ; chez l'adulte sa surface est d'environ 1,8 m2[2],[3], son épaisseur varie de 0,5 mm (paupières) à 4-5 mm (haut du dos notamment)[4]. Sasurface d'échange est cependant bien plus petite que celle du poumon (140 m2) ou de l'intestin (300 à 400 m2, environ deux terrains de tennis) et elle est bien moins perméable[5]. Elle est l'habitat dumicrobiote cutané humain.
La spécialité de médecine traitant de lapeau et de sesaffections est ladermatologie.
Par convention, une peau est dite épaisse ou fine suivant l’épaisseur de son épiderme : l'épiderme le plus épais (1,5 mm) est au niveau des paumes et des plantes, le plus fin (0,5 mm) au niveau des paupières[6].
Elle est composée de plusieurs couches de tissu : l’épiderme (couche superficielle, qui abrite notremicrobiote cutané), lajonction dermo-épidermique, lederme (couche intermédiaire).
Les principales fonctions de la peau sont : barrière de protection contre les agressions extérieures (chaleur, soleil, eau, infections, etc.),thermorégulation[8] (Homéostasie), excrétion (glandes sudoripares), rôle sensoriel (nerfs sensitifs, thermorécepteurs, etc.), support d'une partie de notremicrobiote, synthèse de lavitamine D[9],[7].
La fonction de protection est assurée principalement par lefilm hydrolipidique et lacouche cornée.
Le rôle sensoriel est important au regard de la surface de contact avec l'environnement. La peau contient cinq types derécepteurs :mécanorécepteurs sensibles au toucher et à la pression,nocicepteurs sensibles à la douleur, thermorécepteurs sensibles au froid ou au chaud. La peau possède en moyenne 50 capteurs/cm2, la langue 200 capteurs/cm2, la main 200 à 300 capteurs/cm2. La densité maximum est au niveau du bout des doigts qui ont 2 000 récepteurs tactiles par cm2, ce qui leur permet de détecter des reliefs de 75 nanomètres d'épaisseur[10].
Du point de vue social, elle est une caractéristique physique propre à chaque être humain (empreintes digitales etdermatoglyphes uniques…) ; une relation entre lesystème immunitaire de la peau et le psychisme est établie[réf. nécessaire].
Les travaux dudermatologue Jean Krutmann ont récemment confirmé que la peau est affectée par de nombreuxpolluants de l'air, dont liés auxgaz d'échappement tels que ledioxyde d'azote ou lesparticules en suspension, au détriment de lasanté humaine : les patients les plus exposées aux polluants de l'air courants sont aussi ceux qui présentent les taux plus élevés d'inflammation cutanée chronique et le plus detaches de vieillesse[11]. Les cultures de peau exposées à de l'air pollué voient le nombre de cellules anormales ou mourantes augmenter, de même pour les dégâts à l'ADN[11].
La peau, tant qu'elle n'est pas percée ou abrasée est une barrière efficace contre la plupart desmicrobes, mais elle est vulnérable aux polluant lipophiles et liposolubles (qui peuvent passer dans les membranes lipidiques entre les cellules). La peau est également perméable à l’humidité qui peut transporter des polluants hydrosolubles[11]. Des onguents, pommades ou timbres (patchs) adhésifs demédicaments ou denicotine, ou certaines huiles essentielles la pénètrent facilement[11].
Son vieillissement est accéléré par lesUV, directement et indirectement via lestress oxydatif induit par lesradicaux libres qu'ils contribuent à former sur la peau, sources decarcinome épidermoïde[11].Plus récemment[Quand ?], les recherches se sont considérablement élargies pour révéler les dommages graves que peuvent causer à la peau les polluants atmosphériques, les pesticides ou des produits chimiques présents dans les produits de beauté, de soins ou d'entretien susceptible d'induire des démangeaisons, de l'asthme, le cancer du sein, des perturbations endocriniennes, etc.[11]
Le cocktail des polluants aéroportés contient couramment desphtalates que l'on savait problématiques lorsqu'ils sont ingérés.
Charles Weschler (Université Rutgers, New Jersey) a montré qu'on en absorbait bien plus par la peau que via la respiration pulmonaire[12].
Laura Vandenberg (Université du Massachusetts d'Amherst) a testé le passage percutané dubisphénol A à partir depapier thermique d'impression[13], concluant que des acteurs tels que des régulateurs tels que l’Autorité européenne de sécurité des aliments, ont sous-estimé notre degré de contamination de l'organisme humain par ce type de produits[11].
De nombreux pesticides sont également toxique en passage percutané ; ainsi lechlorpyrifos fréquemment utilisé dans les rizières au Ghana passe des vêtements des travailleurs à leur sang, via la peau en quantités supérieures à celles connues pour avoir un effet sur la santé (confusion et détresse intestinale dans ce cas[14]). Les pesticides en contact avec la peau déclenchent souvent unedermatite de contact, l’acné voire desmélanomes[11].
Bien évaluer les niveaux d’exposition de la peau aux polluants tout au long de la vie reste difficile, notamment car dans un même emploi, des comportements différents peuvent moduler le niveau d'exposition percutanée à des polluants au travail ou à la maison. De plus, des prédispositions génétiques existent probablement[11].
Lesdermatoglyphes sont les figures de la face palmaire desmains, de laplante despieds, desdoigts (empreintes digitales) et desorteils humains, dessinées par les plis et les crêtes épidermiques. Présents dès la naissance, ils ne changent jamais de forme et sont propres à chaque individu.
Les crêtes augmentent la capacité de friction des surfaces des mains et des pieds et, par conséquent, raffermissent la prise. En effet, chez les mammifères, les pelotes palmaires et plantaires, surtout marquées chez les formes marcheuses, s'aplatissent avec l'arboricolisme et le développement des fonctions de préhension et de tact. Chez lesHominoïdes, la surface de la main est devenue presque plane et les formations dermatoglyphiques n'indiquent parfois même plus l'emplacement primitif des pelotes[15].
Elles semblent aussi jouer un rôle dans la sensibilité, partout où la peau est en situation de frottement ou de pression. Par exemple, le coussinet externe desphalanges des chimpanzés et des gorilles en est garni, alors qu'il n'a pas de fonction dans la préhension[16].
Levieillissement cutané (de) est un processus complexe qui n’est pas complètement élucidé à ce jour. Il résulte de nombreuses interactions biologiques, biochimiques et physiques qui induisent des dommages qui vont altérer les fonctions cutanées. L’épiderme est affiné, le renouvellement cellulaire est diminué : la prolifération kératinocytaire est ralentie. Les jonctions dermo-épidermiques sont fragilisées. Lederme s’atrophie, avec une diminution de la cellularité, de la vascularisation et de la matrice extracellulaire (MEC) (désorganisation, fragmentation et réduction des fibres de collagène). Letissu adipeux sous-cutané s’atrophie également (par des mécanismes de sénescence, de lipolyse, et de redistribution viscérale), tout comme les masses musculaires qui s’amyotrophient. Ces phénomènes induisent un amincissement global de la peau et un affaiblissement de son support adipo-musculaire, conduisant au relâchement cutané[17].
Sous l'effet de la disparition progressive ducollagène et de l'élastine, le derme se relâche et se parchemine et se plisse, formant les premièresrides qui apparaissent vers 30 ans[18].
Malgré le travail du gèneTP53 (aussi dénommé « gardien du génome ») qui répare la plupart des dommages causés à l’ADN, plus lecorps humain vieillit, plus il se présente en réalité comme une mosaïque complexe de « grappes de cellules » dont les génomes diffèrent légèrement[19].
Ceci est du aux mutations génétiques issues d'erreurs de duplication de l'ADN, ou accumulée, à la suite notamment de l'exposition auxUV solaires, à des polluants, aliments et produits cancérigènes (fumées…) qui induisent dans certaines cellules des mutations, ensuite transmissibles aux cellules filles[19].
Une étude récente (2019) basée sur 29 types de tissus humains différents a montré que la mosaïcité génétique des organes est plus élevée pour ceux dont les cellules doivent se reproduire fréquemment. Et la peau compte parmi les organes les plus concernés[19],[20].
Le sébum protège la peau de la déshydratation et de brefs séjours dans l'eau.
Lorsque les doigts ou pieds sont immergés pendant plus de cinq minutes dans de l'eau, leur peau devient fripée[21]. Ce phénomène est commandé par lesystème nerveux sympathique[21]. La peau fripée aurait un rôle évolutif : à l'instar des sillons des pneus qui aident à évacuer l'eau, les doigts ridés auraient permis aux ancêtres préhistoriques de récolter de la nourriture dans des cours d'eau ou des végétaux humides. Le plissement de la plante de leurs pieds aurait favorisé une marche plus stable sous la pluie[21].
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