Cet article ne s'appuie pas, ou pas assez, sur des sourcessecondaires ou tertiaires().
Forme juridique | Organisation non gouvernementale internationale |
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But | Paix |
Zone d’influence | Monde |
Fondation | 1945 |
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Fondateur | Pierre-Marie Théas et Marthe Dortel-Claudot |
Origine | France |
Siège | Bruxelles |
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Président | Kevin Dowling, Marie Dennis |
Secrétaire général | José Henríquez |
Siège France | Paris |
Président France | Marc Stenger |
Méthode | Désarmement,Dialogue,Environnement,Plaidoyer,Développement |
Site web | paxchristi.net |
Pax Christi est un mouvementcatholique international pour lapaix. Pax Christi est organisé en sections nationales et en groupes locaux regroupés sous l’appellation de Pax Christi et avec des organisations affiliées et partenaires.
Pax Christi est né à la fin de laSeconde Guerre mondiale quand un groupe de Français et d'Allemands ont choisi de prier et d’œuvrer en faveur de la réconciliation. Les efforts de Pax Christi se concentrent autour de cinq axes :dialogue et éducation à la paix,défense de la Création et de l’environnement,désarmement, défense et sécurité,droits de l'homme etdéveloppement solidaire
« Pax Christi in regno Christi », c’est ainsi que s’intitulait la « Croisade prières pour la conversion de l’Allemagne » dont l’annonce était signée paMgr Théas, évêque de Montauban, à Pâques 1945, puis par le cardinalSaliège, archevêque de Toulouse, à la Pentecôte de la même année. Un petit bulletin allait suivre, peu après sous le titre abrégé « Croisades de prières pour l’Allemagne ».Mgr Théas fut l'un des rares évêques à protester publiquement contre ladéportation des Juifs et son rôle, comme celui deMgr Saliège, fut reconnu par la distinction deJuste parmi les nations. Arrêté en, il prêcha auprès de ses codétenus « l'amour de ses ennemis ». Pax Christi grandit vite et des évêques de France et d'Allemagne ne tardèrent pas à apporter leur soutien à cette initiative. Une section de Pax Christi fut créée en Allemagne et quelques années plus tard, dans un geste symbolique de réconciliation, elle offrit un calice à la paroisse d’Oradour-sur-Glane en réparation du massacre commis en 1944 par les S.S. qui avaient détruit le village[1].
Pax Christi œuvre pour la réconciliation par la prière mais également par des amitiés retrouvées. Les résistants à l’Allemagne hitlérienne et les déportés n’étaient pas uniquement des Français. On y comptait aussi beaucoup d’Allemands dont certains avaient pris part aux « Rencontres internationales deBierville[2] » organisées à leur intention, depuis 1923 et après, parMarc Sangnier, fondateur du « Sillon ». Précurseurs aussi de cette fraternité solidaire, le Bulletin catholique international deMaurice Vaussard[3], et les Compagnons de Saint François[4], créés et animés parJoseph Folliet[5]. Ce dernier allait, lui aussi, douze ans plus tard renouer avec ces réseaux de résistants, et en particulier avecFranz Stock, aumônier allemand des prisons dans la France occupée.
L'initiative du mouvement revenait àMme Marthe Dortel-Claudot[6], professeur de lycée d’Agen (Lot et Garonne). Durant l’hiver 1944-1945, elle ressentit intérieurement l’urgence d’une campagne de prières pour la réconciliation franco-allemande. Elle en fit part à Jules Saliège, qui accepta ; puis à Pierre-Marie Théas qui devint le président de ce « premier Pax Christi », Madame Dortel-Claudot en assurant le Secrétariat Général.
De 1945 à 1949, la création du Bulletin de plus en plus étoffé ; l’encouragement de nombreux évêques français et allemands ; des réunions en divers diocèses de France et d’Allemagne ; des célébrations religieuses à Kevelaer, des pèlerinages à Lourdes, à Oropa, Altötting, ainsi que d’autres rencontres en plusieurs pays, allaient donner des adhérents à cette « Croisade de prières pour l’Allemagne » qui s’était élargie, ensuite en « Croisade de prières pour les Nations ».
Mais, peu à peu, une évolution se manifestait chez un certain nombre de ses responsables et de ses adhérents, concernant à la fois les buts, la nature et l’organisation de cette campagne. Car la paix n’est pas seulement la paix des cœurs, ni le règne spirituel du Christ. Don de Dieu, elle est aussi l’œuvre des hommes et appelle donc une action socio-politique, en vue de la vie publique des nations. Pour exercer un impact réel sur toute la société, civile et militaire, le mouvement s'est créé des structures en rapport avec l’ampleur nouvelle des objectifs et des tâches qu’ils imposaient.
Mgr Feltin[7], qui avait encouragé dès ses débuts, en tant qu’archevêque de Bordeaux, l’initiative deMme Dortel-Claudot, et qui était devenu en 1949, archevêque de Paris, accepte la présidence de Pax Christi comme Mouvement catholique international pour la paix. Et en même temps, il priait Pierre-Marie Théas de devenir le Président de la section française du mouvement.
Avec sa propagation dans de très nombreux pays, la façon dont Pax Christi percevait son rôle se transforma. Le mouvement cherche dès lors à jouer un rôle moteur dans la recherche de solutions aux conflits armés, notamment enIrlande du Nord, enAngola, auTimor oriental, enPologne ou auMoyen-Orient. À l'heure de laGuerre froide, il se démarqua par son intense activité en faveur du désarmement.
Aujourd'hui présent dans plus de 60 pays, Pax Christi est uneorganisation non gouvernementale (ONG) auprès de l'UNESCO,desNations unies, de la Commission des Droits de l'Homme àGenève et duConseil de l'Europe.
En 1983, il a reçu le prix « Éducation à la Paix » décerné par l'UNESCO. Pax Christi International est membre de la Coordination internationale pour la décennie de la culture de paix et de non-violence.
En 2015, Pax Christi fête les 70 ans de son existence. Lepape François a adressé un message pour que cet événement « soit une occasion pour tous les membres de Pax Christi d’ouvrir de nouveau leurs cœurs au Christ et de voir leur union en lui comme leur plus grande offrande pour les communautés qu’ils servent. »[8]
1950. L’association « Croisade de prières pour les Nations » devient : « Pax Christi, Mouvement catholique international pour la paix ». Le cardinal Feltin en devient le président international et Pierre-Marie Théas, président de Pax Christi France.
1951. Première « Journée de la paix » à l’initiative de Pax Christi. Le ConcileVatican II reprendra cette initiative pour le1er janvier de chaque année. Un Message du pape pour la paix est diffusé à tous les pays du monde.
1962-1965. Participation active des Evêques-présidents de Pax Christi et des experts de Pax Christi a à la préparation du document central duConcileVatican II, « l’Eglise dans le monde de ce temps (Gaudium et spes) et aux deux encycliques : Paix sur la terre (Pacem in terris, 1963) et « le Progrès des peuples », (Populorum progressio, 1967). Les évêques qui président les sections nationales de Pax Christi demandent au papePaul VI de créer leConseil pontifical Justice et Paix.
1970. Participation à la « Conférence mondiale des religions pour la paix ».
1979. Pax Christi international obtient un statut consultatif d’ONG au sein des instances de l’ONU. 1983. Pax Christi reçoit le PrixUNESCO pour l’éducation.
Décennie 1990. Participation aux instances pour le Désarmement : munitions à fragmentation, mines anti-personnelles. Pax Christi développe une nouvelle dimension de la paix : la défense de l’environnement.
Années 2000. Pax Christi international rassemble plus de 100 organisations dans le monde.
Dès le début des années 1950, Pax Christi se définit comme un mouvement catholique au service de l’Église pour l’accomplissement de sa mission de paix, spécialement dans les relations internationales.
En lien avec les autres sections de Pax Christi International, la section française de Pax Christi travaille à la paix avec tous les hommes qui prennent leur part de responsabilité dans cet effort collectif. Le Mouvement a pour but de contribuer par la prière, l'étude et l'action à l'établissement de la paix dans l'esprit de l'Évangile. Pax Christi puise son inspiration dans la foi chrétienne et fonde l'évangélisation de la paix sur la mission reçue du Christ en son Église. Puisque la paix concerne tous les "hommes de bonne volonté" (Encyclique Paix sur la Terre,Pacem in Terris), son service s'enracine dans les requêtes de la conscience humaine comme dans celles de la foi.
À la suite de la Rencontre œcuménique européenne de Bâle en 1989, Pax Christi fait sienne la nouvelle dynamique "Paix, Justice, Gérance de la création". Il considère que l'inter-relation de ces trois éléments est un acquis important de la conscience humaine et chrétienne.
Pax Christi assume sa mission dans l'esprit de larencontre interreligieuse d'Assise en 1986, estimant que les forces spirituelles qui s'expriment de façon multiforme dans l'humanité sont un levier puissant pour la paix entre les hommes, quand elles sont accueillies dans un profond respect mutuel.
Pax Christi cherche à vivre la réconciliation dans les vies personnelles et en Mouvement, pour la promouvoir aussi entre Églises, entre groupes humains. Publiée pour la première fois en 1972, la Charte de Pax Christi est remise à jour périodiquement.
Le rôle de Pax Christi au sein du catholicisme français, au niveau international et auprès du Saint Siège[9].
Dès ses débuts, Pax Christi travaille pour le rapprochement franco-allemand, avec l'organisation de routes de la paix, de routes internationales de jeunes dès 1952, des jumelages, des veillées de prières, l'animation de centres de rencontres internationales dans des hauts lieux européens[10].
Dès 1952-1953, Pax Christi s’interroge sur les risques de racisme et travaille à la connaissance des diverses cultures[11] portées par les immigrés et aux conditions de leur accueil en France. La pauvreté dans le monde et notamment dans les pays en voie de décolonisation devient un enjeu majeur traitée sous l’angle du « sous-développement ».
Dès 1959, le lien est établi entre paix et développement. Lors d'un congrès international à Genève en 1960, le cardinalFeltin, archevêque de Paris, président de Pax Christi international, déclare : « le développement est le nouveau nom de la paix ». Cette sensibilisation préfigure l’action du Comité catholique contre la faim, qui deviendra laCCFD-Terre solidaire.
Au prix d’un véritable travail intellectuel et spirituel, Pax Christi interpelle les catholiques et leur patrimoine spirituel et théologique sur des thèmes de société[12]. Pax Christi a aidé par ses travaux à l'élaboration en 1963 de l'encycliquePacem in terris du papeJean XXIII ; et à la création d’une structure spécifique pour la paix au cœur de laCurie romaine qu’est leConseil pontifical Justice et paix, et des commissions nationales Justice et paix.
Dans l’héritage du mouvement de 1945 à aujourd'hui, la devise de Pax Christi, héritée del’Action catholique de la jeunesse française (ACJF), est : Prière, étude, action.
Prière parce que pour un chrétien, la paix est reçue ou se joue d’abord dans un mouvement spirituel ordonné vers la transcendance et pour éviter le piège de l’activisme social et politique. L’approche réformiste et le plaidoyer pour la complexité des enjeux se retrouvent à la fois dans la médiation de l’étude que dans les 5 « D » de Pax Christi : Dialogue et éducation à la paix,Désarmement, Défense de la création et de l'environnement,Droits de l'Homme, et Développement.
Pax Christi France se veut pionnier dans l’Église catholique pour sa réflexion et ses actions en faveur de l'environnement et de lasauvegarde de la Création, plus de 40 ans avant l'encycliqueLaudato si' dupape François sur l'écologie. Pax Christi France s’empare alors d’un thème qui semble à l’époque l’apanage des seuls écologistes et bien loin de la thématique de la paix. Dès 1980, fut créé un réseau œcuménique Paix environnement et modes de vie.
En 1991 est créée la Commission Sauvegarde et Gérance de la Création (CSGC) de Pax Christi, à l’initiative de René Coste, prêtre de Saint-Sulpice, professeur de théologie sociale à la Faculté de théologie de l'Institut catholique de Toulouse, Antoine Tran Van Toan, professeur de philosophie à la Faculté libre des Lettres de Lille et Jean-Pierre Ribaut, chef de la Division de l'environnement et des ressources naturelles du Conseil de l'Europe. Cette commission, qui va comporter de nombreux laïcs, se donne pour mission de mobiliser les catholiques sur laquestion écologique en mettant en application le message prophétique du1er janvier 1990 deJean-Paul II[13].
Les1er et 2 octobre 1994, la CSGC organise à Paris un colloque scientifique et pluridisciplinaire « L’influence de notre mode de vie sur l’environnement » Y sont évoquées des initiatives suisses, néerlandaises, belges, françaises, etc.[13].
En octobre 1995, face aux défis de la sauvegarde de la planète, la CSGC de Pax Christi-France organise un colloque international « Écologie, éthique, spiritualités » regroupant des scientifiques de diverses spiritualités, à l'issue duquel est lancé le l'appel de Klingenthal. Le colloque est suivi par plusieurs rencontres scientifiques, pluridisciplinaires et interreligieuses autour de l'eau, de l'air, de laterre, de laforêt et de labiodiversité[14].
Du 27 février au1er mars 1998, la CSGC organise à Chantilly un colloque pluridisciplinaire « Développement durable et nouveaux modes de vie : un défi pour nos sociétés ». Sont développés les enjeux d’undéveloppement soutenable dans les différents compartiments de la vie sociale et les moyens d’y parvenir[13].
En novembre 2000, la CSGC et le Centre de Recherche sur la Paix (CRP) de l’Institut catholique de Paris organisent à Paris un Colloque pluridisciplinaire et interconfessionnel « Ethique pour un consommateur citoyen et solidaire ? »[13].
À la suite de la déclaration surLe Respect de la Création, proclamée le, les évêques de France ont décidé la création, au sein de Pax Christi, mais rattachée à leur commission sociale, d'une antenne « environnement et modes de vie » (AEMV), confirmant par là la volonté de l'épiscopat français d'encourager les catholiques à s'engager activement en faveur de lasauvegarde de la Création, à en user sans en abuser. La CSGC est transformée en AEMV de la CEF, qui sera présidée parMgr Marc Stenger, évêque de Troyes et président de Pax Christi-France. Elle a pour mission de rédiger des fiches pour les évêques sur des sujets d’actualité touchant la question écologique ; organiser des colloques et des campagnes destinées au grand public[13].
Elles se conçoivent en trois fonctions : la prière pour la paix, l’étude et l’action personnelle et collective pour la paix. Le mouvement agit dans les domaines suivants : le Désarmement, le Développement, la Défense de la création, le Dialogue pour faire vivre les Institutions internationales et le Dialogue interreligieux.
Pax Christi International remet chaque année un prix de la paix :
En France, Pax Christi agit en partenariat avec des mouvements confessionnels ou non, qui poursuivent les mêmes objectifs : « Justice et Paix-France », service officiel de laConférence des évêques de France ; « la Coordination pour une culture de paix et de non-violence » ; leCCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement), dont Pax Christi est cofondateur ; Chrétiens de la Méditerranée pour la paix en Israël et Palestine ; Armes nucléaires Stop. Pax Christi collabore aussi avec l'Œuvre d’Orient, leSecours Catholique et l’Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT) et participe à Ensemble pour l’Europe, coordination œcuménique de mouvements et de communautés pour donner « une âme à l’Europe ».
La section française de Pax Christi est juridiquement une association française loi de 1901. Elle est incluse dans leBaromètre de transparence des ONG depuis 2010.
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