Il s'essaie à la poésie et publie son premier recueil,Poèmes saturniens, à22 ans. Sa vie est bouleversée quand il rencontreArthur Rimbaud en. Leur vie amoureuse tumultueuse et errante enAngleterre et enBelgique débouche sur la scène violente où, àBruxelles, Verlaine, d'un coup de revolver, blesse au poignet celui qu'il appelle son« époux infernal ». Jugé et condamné, il passe deux années en prison, renouant avec le catholicisme de son enfance et écrivant les poèmes des recueilsSagesse (1880),Jadis et Naguère (1884) etParallèlement (1889). Usé par l'alcool et la maladie, Verlaine meurt à51 ans, le, d'unepneumonie aiguë.
Archétype dupoète maudit (notion qu'il a lui-même forgée), Verlaine est reconnu comme un maître par la génération suivante. Son style — fait de musicalité et de fluidité jouant avec les rythmes impairs — et la tonalité de nombre de ses poèmes — associant mélancolie et clairs-obscurs — révèlent, au-delà de l'apparente simplicité formelle, une profonde sensibilité, en résonance avec l'inspiration de certains artistes contemporains, des peintresimpressionnistes ou des compositeurs (telsReynaldo Hahn,Gabriel Fauré,Charles Koechlin etClaude Debussy, qui mettront d'ailleurs en musique plusieurs de ses poèmes).
Après treize ans de mariage, Nicolas-Auguste Verlaine et son épouse Élisa-Stéphanie Dehée donnent naissance, le, au 2 rue de la Haute-Pierre, àMetz, à un fils qu'ils prénomment Paul-Marie en reconnaissance à laVierge Marie pour cette naissance tardive, Élisa ayant fait auparavant troisfausses couches[6],[7]. Catholiques, ils le font baptiser en l'église Notre-Dame de Metz. Paul restera le fils unique de cette famille de petite-bourgeoisie assez aisée qui élève aussi, depuis 1836, une cousine orpheline prénommée Élisa.
Son père, né àBertrix (Belgique), militaire de carrière, atteint le grade de capitaine avant de démissionner de l'armée en 1851 : la famille Verlaine quitte alors Metz pourParis[8], d’abord rue des Petites-Écuries, puis dans lequartier des Batignolles[9]. Enfant aimé et plutôt appliqué, il est mis en pension à l'institution Landry, 32rue Chaptal, les enfants pensionnaires à Landry suivent leurs cours aulycée Condorcet[10]. Paul Verlaine devient un adolescent difficile, et obtient finalement sonbaccalauréat en 1862.
Entrée dans la vie adulte
Frédéric Bazille,Paul Verlaine (1867), huile sur toile, annotée« à mon cher ami le poète Paul Verlaine » », localisation inconnue[11].Photographies de Paul Verlaine jeune, entre 1860 et 1870.
C'est durant sa jeunesse qu'il s'essaie à la poésie. En effet, en 1860, la pension est pour lui source d'ennui et de dépaysement. Bachelier, il s'inscrit en faculté de droit, mais abandonne ses études, leur préférant la fréquentation des cafés et des cercles littéraires parisiens. Admirateur deBaudelaire, il se veut poète et, en, une revue publie son premier poème :Monsieur Prudhomme, portrait satirique du bourgeois qu'il reprendra dans son premier recueil. Il collabore au premierParnasse contemporain et publie à22 ans en 1866 lesPoèmes saturniens qui traduisent l'influence de Baudelaire, mais aussi une musique personnelle orientée vers « la Sensation rendue »[12]. En 1869, paraît le petit recueilFêtes galantes, fantaisies inspirées par les toiles des peintres duXVIIIe siècle que le Louvre vient d'exposer dans de nouvelles salles[13]. De 1869 à 1872, il se réunit régulièrement avec d’autres artistes adeptes dumouvement parnassien au sein du groupe nommé lesVilains Bonshommes[14].
Dans la même période, son père, inquiet de son avenir, le fait entrer en 1864 comme employé dans une compagnie d'assurance, puis, quelques mois plus tard, à lamairie du9e arrondissement, puis à l'hôtel de ville de Paris. Il vit toujours chez ses parents et, après le décès du père en, chez sa mère avec laquelle il entretiendra une relation de proximité et de violence toute sa vie. Paul Verlaine est aussi très proche de sa chère cousine Élisa, orpheline recueillie dès 1836[15] et élevée par les Verlaine avec leur fils : il souhaitait secrètement l'épouser, mais elle se marie en 1861 avec un entrepreneur aisé (il possède une sucrerie dans le Nord) ce qui permettra à Élisa de l'aider à faire paraître son premier recueil (Poèmes saturniens, 1866). La mort en couches en 1867 de celle dont il restait amoureux le fait basculer un peu plus dans l'excès d'alcool qui le rend violent : il tente même plusieurs fois de tuer sa mère.
Celle-ci l'encourage à épouserMathilde Sophie Marie Mauté (1853-1914) qu'un ami lui a fait rencontrer : il lui adresse des poèmes apaisés et affectueux qu'il reprendra en partie dansLa Bonne Chanson, recueil publié le, mais mis en vente seulement l'année suivante, après la guerre et la Commune. Le mariage a lieu le (Paul a26 ans et Mathilde 17) ; un enfant,Georges, naît le[16].
Le tumulte Rimbaud, puis le retour à la foi (1872-1875)
Il fuit Paris pour échapper à la répression versaillaise et est radié de l'administration.
Sa vie sans horizon devient tumultueuse après la rencontre en septembre1871 d'Arthur Rimbaud — alors âgé de 16 ans — avec lequel il va vivre une relation amoureuse conflictuelle jusqu'en 1873[18], ruinant son mariage avecMathilde qu'il frappe à plusieurs occasions après s'être saoulé à l'absinthe[7],[19]. Mi-janvier 1872, c'est cette fois à son enfant, qu'il délaisse au demeurant totalement, qu'il s'en prend, l'arrachant des bras de sa mère pour le jeter au mur. Mathilde pousse alors un cri déchirant qui interpelle ses parents qui débarquent immédiatement dans la chambre. Paul est à genoux sur Mathilde et lui enserre le cou de toutes ses forces. Monsieur Mauté se saisit de lui et le remet d'un geste sur ses pieds. Sans demander son reste, Verlaine quitte alors la maison et ne reparaît pas, préférant aller loger chez sa mère[20]. Mathilde demande la séparation et obtient gain de cause par jugement du Tribunal civil de la Seine rendu le (le divorce sera prononcé le[21] : laloi Naquet qui le rétablit date du[22]).
Paul Verlaine vit par intermittence avec Arthur Rimbaud : leur relation affichée fait scandale et la violence de Rimbaud crée aussi le tumulte dans leCercle des poètes zutiques où Verlaine l'a introduit. Finalement, « le pauvre Lelian » (anagramme de Paul Verlaine), comme il se nomme lui-même, part pourLondres avec « l'époux infernal » en, sa femme rompant de fait définitivement avec lui[15].Victor Hugo, apprenant la nouvelle, s'apitoie : « Effroyable histoire de Paul Verlaine. Pauvre jeune femme ! Pauvre petit enfant ! Et lui-même, qu'il est à plaindre ! »[23].
Durant des mois de vie errante enAngleterre et enBelgique qui nourriront le recueilRomances sans paroles se succèdent séparation et retrouvailles avec Rimbaud et de tentatives de retour à sa famille où sa mère ne l'abandonne pas. L'épisode Rimbaud s'achève au cours d'une dispute le à Bruxelles, par les coups de revolver de pocheLefaucheux de Paul Verlaine qui, craignant de voir s'éloigner son amant, le blesse superficiellement au poignet gauche. Incarcéré le jour même dans un centre de détention provisoire, il est inculpé pour son geste et stigmatisé pour son homosexualité. Il est condamné à deux ans deprison le, même si Rimbaud a retiré sa plainte, lapédérastie étant un élément aggravant[7]. La sentence est confirmée en appel le et Verlaine est incarcéré à la prison de Bruxelles[24].
À la prison deMons où il est transféré en, Verlaine — influencé par la vie deBenoît Labre,béatifié en 1860 — retrouve la foicatholique et écrit des poèmes qui prendront place dans ses derniers recueilsSagesse (1880),Jadis et Naguère (1884),Parallèlement (1889) etInvectives (1896), puis dans lesŒuvres posthumes. La composition en prison de trente-deux poèmes (poésie naïve et savante teintée de lyrisme romantique, elle évoque sa crise d'identité), insérés dans ces recueils, est issue d'un manuscrit autographe datant de 1873-1875, intituléCellulairement, entré aumusée des lettres et manuscrits depuis 2004 et classétrésor national depuis le[25].
Libéré le avec une remise de peine de presque une année pour bonne conduite, Verlaine tente en vain une réconciliation avec Mathilde qui obtiendra finalement le divorce et la garde de son enfant en[22]. Il passe deux jours et demi avecRimbaud àStuttgart « reniant son dieu » : c'est leur dernière rencontre et Rimbaud remet à Verlaine le texte desIlluminations que Verlaine fera publier en 1886[15].
Lemusée Verlaine àJuniville, ancienne auberge du Lion d'Or que fréquentaient Verlaine et Létinois de 1880 à 1882.
En, Verlaine s'installe à Londres comme professeur degrec,latin,français etdessin. Il passe ses vacances avec sa mère. Il rencontreGermain Nouveau, un ancien ami de Rimbaud, et enseigne ensuite dans différentes villes anglaises.
Il revient en France en. À la rentrée d'octobre, il occupe un poste de répétiteur enlittérature,histoire,géographie etanglais au collège Notre-Dame deRethel, tenu par desjésuites[26]. Il se prend d'une vive affection pour l'un de ses élèves âgé de17 ans,Lucien Létinois[27], fils d'un couple d'agriculteurs. Mais en, son contrat n'est pas renouvelé sous prétexte d'économies de gestion[28]. En septembre, Paul et Lucien partent pour l'Angleterre, où ils enseignent séparément dans des villes différentes. Verlaine rejoint Lucien àLondres. La nature de leur relation reste l'objet de conjectures. La pièce VIII (Ô l'odieuse obscurité) de la sectionLucien Létinois du recueilAmour semble désigner un lien charnel, nié par certains biographes[29]. En tout état de cause, l'attachement de Paul Verlaine pour Lucien Létinois semble avoir été sincère et partagé. Verlaine reporte sur Lucien, dont il aime la douceur et admire la prestance, son amour paternel frustré[30]. Lucien, plus docile et prévenant queRimbaud, paraît avoir accepté de bonne grâce les sentiments protecteurs du poète.
Ils reviennent en France et vont vivre chez les parents de Lucien àCoulommes-et-Marqueny, au lieuditMalval. En, ils s'installent àJuniville, dans le sud du département desArdennes. Avec l'argent de sa mère, Verlaine achète la ferme ditede la petite Paroisse, qu'il fait enregistrer au nom du père de Lucien (en plein divorce, il craint que sa femme fasse saisir la ferme)[31]. Mais l'affaire, mal gérée, périclite vite. En, Verlaine doit revendre la propriété à perte[32]. Paul rentre à Paris. Lucien et ses parents s'installent àIvry-sur-Seine.
Le, Lucien meurt subitement de lafièvre typhoïde à l'hôpital de la Pitié. Il n'a que23 ans. Profondément désespéré par la perte de son « fils adoptif », Verlaine lui consacrera 25 poèmes, placés à la fin du recueilAmour (1888)[33].
Rentré à Paris en 1882, Verlaine essaie en vain de réintégrer l'administration. Il renoue avec les milieux littéraires. En 1884, il publie un essai remarqué sur lesPoètes maudits et le recueilJadis et naguère, qui rassemble des poèmes écrits une décennie plus tôt et que couronne le célèbreArt poétique, publié en revue dès 1882, qui revendique un art « sans rien en lui qui pèse ou qui pose ». Il est alors reconnu comme un maître et un précurseur par les poètes partisans dusymbolisme ou dudécadentisme. Dans son romanÀ rebours paru en 1884,J.-K. Huysmans lui réserve une place prééminente au sein du Panthéon littéraire de Des Esseintes. À partir de 1887, sa célébrité dépasse même les cercles littéraires : le jeune compositeurReynaldo Hahn chante dans le salon d'Alphonse Daudet, devant le poète, son premier cycle de mélodies, lesChansons grises, qui regroupe sept poèmes de l'auteur[35]. En 1894, malgré sa négligence physique et l'opprobre attaché à son nom, il est désigné comme « Prince des Poètes ».
Sonalcoolisme entraîne des crises de violence répétées. Il est emprisonné àVouziers, du au, pour avoir tenté une nouvelle fois d'étrangler sa mère, avec laquelle il vit toujours (elle mourra le). Longue déchéance, sa fin de vie est quasiment celle d'un clochard, hantant cafés et hôpitaux et condamné à des amours « misérables »[36]. Soutenu par de rares subsides publics ou privés, il donne quelques conférences. Il ne produit plus guère que des textes d'occasion, dont les poèmesérotiques, voirepornographiques, d'Hombres. Souffrant dediabète, d'ulcères et desyphilis[37], il meurt d'unepneumonie aiguë le, à51 ans, au39 rue Descartes, dans leVe arrondissement de Paris[38].
En totale rupture avec lamorale de son temps, Paul Verlaine apparaît comme une figure emblématique du poète maudit, aux côtés d'Arthur Rimbaud qu'il a fait connaître malgré leur rupture.
L'œuvre de Paul Verlaine
Paul Verlaine est avant tout un poète : son œuvre offre moins d'une dizaine de courts recueils publiés entre 1866 et 1890, mais les poèmes ont été écrits pour l'essentiel avant 1880, c'est-à-dire entre 22 et35 ans. Ses textes ultérieurs sont très inégaux et souvent de caractère alimentaire. En raison notamment de la musicalité de ses vers, Verlaine a été décrit parPaul Valéry comme un poète de la voix[43].
La carrière poétique de Paul Verlaine s'ouvre avec lesPoèmes saturniens de 1866, bref recueil de25 poèmes qui rencontre peu d'écho[44] mais Verlaine s'annonce comme un poète à la voix particulière, jouant subtilement sur les mètres pairs et impairs, les rythmes rompus et les formes courtes dont le sonnet. Se plaçant sous la sombre égide de Saturne, il cultive une tonalitémélancolique qui fait de certains poèmes des incontournables de la poésielyrique (« Mon rêve familier », « Soleils couchants », « Promenade sentimentale », « Chanson d'automne »[45]).Fêtes galantes de 1869, composé de22 poèmes aux mètres rapides et aux strophes peu nombreuses et courtes, se présente au premier abord comme un recueil de fantaisies à la manière deWatteau dans lesquelles Verlaine multiplie les jeux de prosodie, mais le sentiment de l'échec et de la vanité des jeux amoureux des petits marquis et des Colombines colore peu à peu le recueil, jusqu'au poème final, le célèbre « Colloque sentimental » où « Dans le vieux parc solitaire et glacé […] / L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir »[46].
La Bonne Chanson paraît en 1872, mais l'édition était prête dès 1870[47]. Il s'agit de21 poèmes dédiés à sa fiancée Mathilde et écrits pendant l'hiver 1869 et au printemps 1870 qui constituent « une chanson ingénue », plutôt convenue et sans doute un peu mièvre[48]. Citons en exemple une strophe du poème XIX : « Donc, ce sera par un clair jour d'été : /Le grand soleil, complice de ma joie, /Fera, parmi le satin et la soie, /Plus belle encor votre chère beauté ».
Il n'en va pas de même des poèmes écrits dans les années du tumulte qu'apporteArthur Rimbaud dans la vie de Paul Verlaine : une part de ceux-ci est regroupée dansRomances sans paroles, bref recueil de 21 courts poèmes, qui est publié en 1874 pendant son séjour en prison en Belgique. Une touche nouvelle apparaît, plus dynamique avec des instantanés nourris des souvenirs amoureux et des impressions reçues lors de la vie errante avec « l'homme aux semelles de vent » en Belgique et en Angleterre (« Quoi donc se sent ? /L'avoine siffle. /Un buisson gifle /L'œil au passant. » « Charleroi »). Les sous-titres comme « Ariettesoubliées » ou « Aquarelles » renvoient à des mélodies légères (« Il pleure dans mon cœur /Comme il pleut sur la ville », « Ariettes oubliées », III) et à des « choses vues », Verlaine notant comme un peintreimpressionniste la correspondance entre les états d'âme et les paysages[49] : « L'ombre des arbres dans la rivière embrumée /Meurt comme de la fumée, /Tandis qu'en l'air, parmi les ramures réelles, /Se plaignent les tourterelles. / Combien, ô voyageur, ce paysage blême /Te mira blême toi-même, /Et que tristes pleuraient dans les hautes feuillées /Tes espérances noyées ! »Romances sans paroles, « Ariettes oubliées », IX.
Sagesse (1880) comporte un plus grand nombre de poèmes plus amples (47) et montre une autre voie. Verlaine revient sur son parcours douloureux avant de montrer sa transformation mystique[50] quand il retrouve la foicatholique (« Ô mon Dieu vous m'avez blessé d'amour », II, 1) sans faire disparaître son mal de vivre (« Je ne sais pourquoi/Mon esprit amer /D'une aile inquiète et folle vole sur la mer. »Sagesse, III, 7, qui associe des vers impairs de 5, 9 et 13 syllabes et la fonction du refrain) avec une grande force suggestive (« Et l'air a l'air d'être un soupir d'automne, / Tant il fait doux par ce soir monotone / Où se dorlote un paysage lent »[51].
Jadis et Naguère de 1884 (42 pièces) est un recueil assez disparate qui reprend pour l'essentiel des poèmes écrits plus de dix ans plus tôt. Il comporte le célèbre « Art poétique » qui proclame dès le premier vers les choix de Verlaine : « De la musique avant toute chose / Et pour cela préfère l'impair / Plus vague et plus soluble dans l'air, / Sans rien en lui qui pèse ou qui pose ». Selon le critique Alain Baudot, l'« attention à la musique du vers est toujours restée primordiale chez Verlaine, presque obsédante »[52]. On trouve aussi dansJadis et Naguère le poème « Langueur »[53] et ses fameux premiers vers : « Je suis l'Empire à la fin de la décadence/Qui regarde passer les grands barbares blancs / En composant des acrostiches indolents, / D'un style d'or où la langueur du soleil danse » qui furent reconnus comme fondateurs par lesdécadentistes.
Poète de la confidence, de la musicalité et de la suggestion, Verlaine a pu se voir reprocher[54] sa complaisance pour la mélancolie d'homme malheureux (Pauvre Lelian, dit-il en parlant de lui-même ;J'ai perdu ma vie, écrit-il dansParallèlement, « Révérence parler », I), sa langueur décadente, et on a pu aussi critiquer sa « fadeur »[55]. Néanmoins cette voix dont on retient les murmures constitue une des formes importantes du renouveau poétique dans le dernier tiers duXIXe siècle[56] et son influence sera grande, à travers les symbolistes commeJean Moréas et les décadentistes, et le poète aura de nombreux héritiers commeGuillaume Apollinaire qui selonMichel Décaudin « tend une main à Verlaine » avant de s'ouvrir à d'autres modernités[57].
LesŒuvres complètes de Paul Verlaine éditées dans laBibliothèque de la Pléiade sous la direction deJacques Borel, composées desŒuvres poétiques complètes (1938 puis 1962, un volume), et desŒuvres en prose complètes (1972, un volume) forment l'édition de référence du corpus verlainien, suivie ici pour dresser la liste exhaustive des œuvres de Verlaine.
Œuvres poétiques
Recueils en vers
Chanson d'automne sur un mur d'immeuble àLeyde (Pays-Bas).
Premiers vers (1858-1866) :La Mort [fragment d'une imitation desPetites Vieilles de Baudelaire],Crépitus,Imité de Catulle,Imité de Cicéron,Aspiration,Fadaises,Les Dieux,Charles le fou (fragment),Des Morts,À Don Quichotte,Un soir d'octobre,Torquato Tasso,L'Apollon de Pont-Audemer,Vers dorés.
Poèmes contemporains desPoèmes saturniens et desFêtes galantes (1866-1869) : « D'ailleurs en ce temps léthargique » (quatrain)[62],L'Enterrement,Chanson du pal (fragments),La Machine à coudre et le cerf-volant (1868),L'Ami de la nature (1868), poème sur l'air deLa Femme à barbe (1868),Sur le calvaire,Le Monstre,Au pas de charge,Étant né très naïf (1869).
Appendice àLa Bonne Chanson (1869-1870) :Vieilles « bonnes chansons » :Vœu final,L'Écolière,À propos d'un mot naïf d'elle.
Contribution àL'Album zutique (vers 1871-1872) :À Madame ***,Sur un poète moderne,VieuxCoppées (« Souvenir d'une enfance … » ; « Le sous-chef est absent … » ; « Bien souvent dédaigneux … »),Bouillons-Duval, « Offrant àJésus-Christ… »
Poèmes contemporains deLa Bonne Chanson et desRomances sans paroles (1870-1873) :Les Renards (1870),Retour de Naples (1871)[63],Après lesmassacres de 1871 (1871 ?),Le Bon Disciple (), « Vive notre grand Monarquô » (quatrain,).
Reliquat deCellulairement et poèmes contemporains deSagesse (1873-1878) :ΙΗΣΟΥΣ ΧΡΙΣΤΟΣ ΘΕΟΥ ΥΙΟΣ ΣΩΤΗΡ (1873),Faut hurler avec les loups ! (chansonnette écrite sous le pseudonyme de Pablo de Herlañes, chantée parEdmond Lepelletier au théâtre des Folies-Hainaut) ; « Les écrevisses ont mangé mon cœur » (Vieux Coppées, été 1873) ;Sur Jules Claretie (1874) ; « Dites, n'avez-vous pas », « Pour charmer tes ennuis », « Endiguons les ruisseaux » (Vieux Coppées, 1874) ; AutresVieux Coppées : « Épris d'absinthe pure » (), « La sale bête ! » (hiver 1875-1876), « C'est pas injuss' de s'voir » (1876), « Je renonce à Satan », « N. DE D. ! J'ai rien voyagé » (fin 1876), « Ah merde alors, j'aim' mieux » (1877) ;SurRimbaud(Londres, 1876 ?),La Tentation deSaint-Antoine (1878).
Poèmes contemporains deParallèlement (1889) :En 17… (),Écrit entreChambéry etAix (1889), « Ça, c'est un richard qu'on emporte » (quatrain), « On m'a massé comme un jeune homme » (quatrain),SurRaoul Ponchon (1889),Écrit en marge de « Wilhelm Meister » ().
Poèmes divers (1890-1896) :Éventail Directoire, « Vos yeux sont deux flambeaux » (),ÀEugène Carrière (),Dédicace manuscrite àVanier (1891),À Mademoiselle Sarah,Rotterdam (),Le Rouge,À Madame ***, « Plus d'infirmière », « J'fus un bel enfant bleu »,Je suis un poète entre deux,Triolets (1893 ?),Le Charme du Vendredi Saint : « La Cathédrale est grise admirablement » (Paris,) et « Le soleil fou de mars » (),Voyages (),Impression de printemps (),Demi-teintes (),Ex Imo (,hôpital Broussais),À Ph…,À ma femme (, Broussais),Cordialités : « Dans ce Paris] où l'on est voisin et si loin », « Deux colibris parisiens, deux cancaniers »,Pour une fête,Pour les gens enterrés auPanthéon, « La Croix sans or du Panthéon » (1893),À Monsieur et Madame Tarlé (, Broussais),Contre la jalousie (, Broussais) : « La jalousie est multiforme », « D'ailleurs, la jalousie est bête », « Bah ! confiance ou jalousie ! », « Et pourquoi cet amour dont plus d'un sot s'étonne »,Craintes (, Broussais),Visites (),Retraite (),Paris,À Mademoiselle Marthe (, Broussais),Conquistador (Londres,),Souvenir du (Dieppe-Newhaven),Paul Verlaine's Lecture at Barnad's Inn (Londres,),Oxford (),Traversée (Douvres-Calais,),In the refreshment room (novembre ou ?),Bergerades,Morale,Hôpital,Lamento,Toast (),Féroce (),Tristia,Meloria,Optima,Pâques,Assomption,Prière,À Fernand Crance (),Pour une affiche du salon des « Cent » (),À Madame Marie M… (),Écrit sur un lvre de notes intimes (,hôpital Bichat),Quand même (, Bichat),Pour le Nouvel An,Acte de foi,À Célimène (),Pour E… (« Ô la femme éternellement »),Pour E… (« J'aime ton sourire »),Pour E… (« Quelle colère injuste et folle »),À Eugénie : « Ô toi, seule bonne entre toutes ces femmes », « Mais il te faut m'être si douce »,Épilogue en manière d'adieux à la poésie « personnelle » (),Ægri Somnia (),Anniversaire (),Conseil (),Début d'un récit diabolique ( ?),Souvenirs d'hôpital : « La vie est si sotte vraiment », « D'ailleurs, l'hôpital est sain »,Intermittences,Sites urbains,Clochi-clocha,En septembre (),Reçu (Mardi gras 1895), Distiques : « Bloy,Tailhade etJean Moréas », « Ces faux chauves qui sont les plus beaux trios », « Richepin,Péladan etCatulle Mendès »,Qui est beau,Impromptu,Monna Rosa,Mort ! () ;Vive le Roy ! () ; poèmes d'Arthur Symons traduits par Verlaine :Prélude aux « London Nights », Aux Ambassadeurs, Prière àsaint Antoine de Padoue, Dans la vallée deLlangollen.
Le Livre posthume (1893-1894).
Œuvres oubliées (1926-1929).
Recueils abandonnés ou inachevés
Les Vaincus : recueil exaltant l'héroïsme des « vaincus » de laCommune de Paris.
Cellulairement : recueil de poèmes composés, comme son titre l'indique, en prison, entre et. Ce recueil a été reconstruit et publié en 1992 par Jean-Luc Steinmetz chez Le Castor Astral, puis par Olivier Bivort en 2003 chez Le Livre de Poche (seconde édition revue sur le manuscrit original en 2010), puis par Pierre Brunel en 2013 chez Gallimard (édition comportant le facsimilé du manuscrit original conservé dans le Musée de Lettres et Manuscrits de Paris). En 2020, le recueil est publié en espagnol — traduit par Pedro José Vizoso, sous le titreCelulariamente: Poemas y cartas de la cárcel — avec une étude et des notes (l'édition comportant en outre les lettres de prison de Verlaine et le texte en français du manuscrit original)[64].
Varia : recueil projeté vers 1893, très probablement alimentaire, composé de57 poèmes tous récupérés dans lesPoèmes divers[65].
Œuvres en prose
Œuvres de fiction
Les Mémoires d'un veuf (1886).
Louise Leclercq (recueil de nouvelles comprenant : "Louise Leclercq", "Le Poteau", "Madame Aubin" et "Pierre Duchatelet[66]" -1886).
[Conférences] (1892-1894) : conférence àLa Haye ; deuxième conférence à La Haye ; notes sur la poésie contemporaine : fragments de conférences faites àBruxelles et àCharleroi ; conférence sur les poètes contemporains ; conférence àAnvers ; conférence àNancy etLunéville ; conférence surLes Poètes du Nord[69] (Marceline Desbordes-Valmore, Sainte-Beuve, Charles Lamy et Alexandre Desrousseaux) donnée au Café Procope à Paris.
Voyage en France par un Français (1880) : ouvrage très composite à portée polémique consacré entre autres à la triple défense de la langue française, de l'idée de nation et des vertus qui en découleraient[70].
Vieille Ville (1889) : texte a priori inachevé consacré àArras[71]. Verlaine séjourna en effet à Arras pour visiter sa mère. Ses parents s'y étaient mariés en 1831, sa mère étant originaire d'un village voisin,Fampoux. Après la mort de son mari, la veuve revient vivre à Arras, impasse d'Elbronne, où son fils vient régulièrement la voir, s'y réfugiant même après laCommune de Paris. Verlaine y écrit, prisant le café Sanpeur, place du Théâtre. Il décrit Arras dans le texteVieille Ville, tandis qu'un crucifix de l'église Saint-Géry lui inspire le poèmeLe Crucifix. Une plaque lui rend hommage 55 rue d'Amiens, au croisement avec l'impasse d'Elbronne, devant laquelle un panneau historique est aussi installé[72],[73].
Victor Hugo félicite Verlaine pour sesPoèmes saturniens, qui illustrent ce qu’il appelle« une jeune aube de vraie poésie ». Il invite Verlaine chez lui en 1868, et lui écrit à l’occasion desFêtes Galantes publiées en 1869 :« Que de choses délicates et ingénieuses dans ce joli petit livre ! »
Leconte de Lisle reconnaît immédiatement dans lesPoèmes saturniens l’œuvre« d’un vrai poète, [artiste] très habile et bientôt maître de l’expression ».
Mallarmé lui écrit que les vers desPoèmes saturniens ont été« forg[és dans] un métal vierge et neuf » et qu’il en a appris un certain nombre par cœur. D’ailleurs, Mallarmé apporte son concours afin d’obtenir une pension pour Verlaine et prononce un discours sur sa tombe.
Anatole France également décèle dans lesPoèmes saturniens des« richesses pour l’avenir, [une] promesse de science et d’originalité ».
Théodore de Banville lui affirme que sesPoèmes saturniens, qu’il a lus dix fois de suite, lui assurent« parmi les poètes contemporains une des places les plus solides et meilleures ».
Maurice Barrès lut un discours aux obsèques de Verlaine, et dans un article duFigaro présenta l’œuvre de celui-ci comme« une terre de liberté » pour les gens de sa génération qui dédaignaient la réussite et la reconnaissance de l’Académie[74].
Huysmans exprime dansÀ rebours toute l’admiration qu’il éprouve pour le poète, dont le talent original résidait dans sa maîtrise incomparable de la métrique, et surtout dans sa capacité à« exprimer de vagues et délicieuses confidences, à mi-voix, au crépuscule […] en des vers charmants où passait l’accent doux et transi deVillon »[75].
Léon Bloy fut d’abord assez sévère à l’égard de Verlaine puis évolua pour voir en lui« véritablement le plus haut poète contemporain »,« un ange qui se noie dans la boue » et il se souvenait de sa poésie comme de« l’un des beaux étonnements de [sa] vie », mais il n’apprécia pasMes Prisons, recueil de souvenirs daté de 1893 – « littérature de pochard », qui le fit s’exclamer :« Pauvre grand Verlaine ! »[76],[77].
En revanche,Barbey d’Aurevilly ne voyait en lui qu’« un Baudelaire puritain », le talent en moins, qui tirait une partie de son inspiration de Victor Hugo et d’Alfred de Musset.
Le jour des funérailles de Verlaine,François Coppée prononce un discours :« Saluons respectueusement la tombe d’un vrai poète, inclinons-nous sur le cercueil d’un enfant », ce qui fait dire àAlphonse Daudet dont les propos nous sont rapportés parEdmond de Goncourt :« Un enfant ! […] Un homme qui donnait des coups de couteau à ses amants, qui, dans un accès de priapisme de bête sauvage, ses vêtements jetés à terre, se mettait à courir tout nu après un berger des Ardennes… ».
L’opinion deEdmond de Goncourt peut se résumer à ces lignes au vitriol tirées de sonJournal :« Malédiction sur ce Verlaine, sur ce soulard, sur ce pédéraste, sur cet assassin, sur ce couard traversé de temps en temps par des peurs de l’enfer qui le font chier dans ses culottes, malédiction sur ce grand pervertisseur qui, par son talent, a fait école, dans la jeunesse lettrée, de tous les mauvais appétits, de tous les goûts antinaturels, de tout ce qui est dégoût et horreur ! »[78].
Frédéric-Auguste Cazals,Paul Verlaine. Hommage de l'artiste qui cite le vers « Il pleure dans mon cœur » (Romances sans paroles) à l'occasion de la mort du poète. Paru dansLa Plume en 1896.
Fable ou histoire daté du et publié dans le recueilInvectives en 1896. Manuscrit paru dansLa Plume en 1896. Porte aussi le titre alternatifAnecdote.
[Désappointement] publié en 1913 dansBiblio-sonnets, ce sonnet serait le dernier écrit par Verlaine avant sa mort. Manuscrit paru dansLa Plume en 1896.
Œuvres en prose complètes, texte établi, présenté et annoté par Jacques Borel, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1972.
Œuvres complètes, présentation chronologique d'après manuscrits, textes originaux et variantes, parJacques Borel etSamuel Silvestre de Sacy, 2 vol., Paris, Le Club Du Meilleur Livre, 1959.
Œuvres poétiques, textes établis avec chronologie, introductions, notes, choix de variantes et bibliographie par Jacques Robichez,Garnier, 1969.
Verlaine et les siens, heures retrouvées : poèmes et documents inédits, André Vial, Nizet, 1975.
Paul Verlaine,Nos murailles littéraires ; textes retrouvés, présentés et annotés par Michael Pakenham, Paris, l'Échoppe, 1997.
Romances sans paroles, suivi deCellulairement ; éd. critique établie, annotée et présentée par Olivier Bivort,Livre de poche, 2002.
Paul Verlaine,Correspondance générale : I, 1857-1885, collationné, présenté et annoté parMichael Pakenham, Paris,Fayard, 2005.
Paul Verlaine, Hombres/Chair Manuscrits, édition critique établie par Pierre-Marc de Biasi, Deborah Boltz et Seth Widden, Paris, Textuel, coll. « L'Or du Temps », 2009.
Paul Verlaine-Arthur Rimbaud,Un concert d'enfers. Vies et poésies, édition établie et présentée par Solenn Dupas, Yann Frémy et Henri Scepi, Gallimard, coll. « Quarto », 2017, 1856 p. + 135 documents.
Études
Alain Baudot, « Poésie et musique chez Verlaine »,Études françaises, vol. 4, n° 1, 1968, p. 31-54 (lire en ligne).
Fernand Clerget,Paul Verlaine et ses contemporains par un témoin impartial, portrait par Gustave Bonnet, Bibliothèque de l'Association, 1897.
Ernest Raynaud, "Paul Verlaine" suivi de "L'Art poétique de Paul Verlaine" et "Les Portraits de Paul Verlaine",En marge de La Mêlée Symboliste, Mercure de France, 1936, p. 57-111.
Nicolas Pinon,Alcool, drogues et création artistique ? Essai de mise en perspective à travers la figure paradigmatique de Paul Verlaine, Louvain-la-Neuve,Presses Universitaires de Louvain, 2013(ISBN978-2-87558-243-0).
Verlaine, Oeuvres méchoisies, 2011, Nouvelle librairie du Peuple (par Jean Louir, pseudonyme de l'historienJean-Louis Robert). Tirage limité à 100 exemplaires.
Revues consacrées à Verlaine
Revue Verlaine, Paris, Classiques Garnier, dir. Arnaud Bernadet,Bertrand Degott et Solenn Dupas, 18 numéros (revue annuelle).
L'Actualité Verlaine, Metz, Les Amis de Verlaine, dir. Bérangère Thomas, 11 numéros (revue annuelle).
1996 :Hommage à Verlaine, spectacle pyromélodique deJacques Couturier
dans les années 2000,Michel Hermon crèe plusieurs spectacles surLéo Ferré et sur les poètes que celui-ci a mis en musique (Verlaine, Rimbaud,Baudelaire).
2009 :Un poète nommé Verlaine, de l'enfance messine aux salons parisiens, mise en scène poétique et musicale de Bérangère Thomas.
2011 :Verlaine, spectacle de Xavier Dumont etPhilippe Derlet composé de textes du poète (poèmes, lettres, extraits de roman…) illustrés par sa biographie.
↑a etbPseudonyme utilisé lors de la publication desAmies en1867. Pablo de Herlagnez est le pseudonyme de la première édition alors que Pablo-Maria de Herlañes est celui de la seconde.
↑Le père a alors46 ans et la mère 35 ; cette dernière a gardé longtemps sur la cheminée familiale les bocaux renfermant les fœtus de ses fausses-couches.Cf. Michel Malherbe,L'Euphonie des « Romances sans paroles » de Paul Verlaine, Rodopi, 1994,p. 187.
↑Une lettre de remerciements pour son travail lui est adressée par l'abbé Léon Denis, directeur de l'Institution.
↑Tels Antoine Adam (pour qui Verlaine évoquerait la brève aventure de Lucien avec une jeune fille précédemment rencontrée àBoston) et Edmond Lepelletier.
↑AntoineBertrand,« « Pauvre Lelian » et « Grotesquiou » », dans Pierre Brunel et André Guyau (dirs.),Paul Verlaine : Colloques de la Sorbonne, Presses de l'université Paris-Sorbonne,(ISBN2-84050-365-4),p. 23
↑a etbRobert de Montesquiou,Altesses Sérénissimes, Librairie Félix Juven, 1907,p. 216-217
↑EdmondLepelletier,Paul Verlaine : Sa vie, son œuvre, Société du Mercure de France,(lire en ligne),chap. XVII
↑« Les audaces en tous genres qui émaillent lesPoèmes saturniens feront l'objet de nombreuses railleries dans la presse ». Olivier Bivort, « Autocritique desPoèmes saturniens »,Fabula 29 décembre 2007.
↑« Ces vers, entre plusieurs autres, témoignaient dès lors d'une certaine pente à une mélancolie tour à tour sensuelle et rêveusement mystique »,ibid.
↑« L'achevé d'imprimer est du 12 juin 1870 ». Louis Aguettant,Verlaine, éd. du Cerf, 1978,p. 57.
↑« Verlaine a perdu une grande partie de son énergie poétique ». Gilles Vannier,op. cit.,p. 60.
↑« Si Verlaine a le goût des vers bien travaillés et des formes savantes, il accorde trop de prix aux impressions vagues et aux nuances de l'âme, à la fugitivité du sentiment et au charme de la mélodie pour jamais se faire un dogme de l'impassibilité. » Jean-Michel Maulpoix, « Un passant peu considérable ? »,La Poésie malgré tout, Mercure de France, 1996 (extrait en ligne).
↑« Sagesse n'est pas séparable de la métamorphose que Verlaine a connue au mois de juin 1874, lorsqu'il s'est converti dans la prison où il avait été conduit pour avoir, à Bruxelles, tiré sur Rimbaud ». Oliver Bivort,Prière d'insérer, Le Livre de poche.
↑« Le son du cor s'afflige vers les bois », III, 9.
↑Alain Baudot, « Poésie et musique chez Verlaine. Forme et signification »,Études françaises,,p. 32(lire en ligne)
« Apollinaire n'est pas le poète des provocations, mais bien celui d'une chanson ; dans le sillage de Nerval et de Verlaine dont il est l'héritier direct »
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↑C'est la date sur la page de titre, mais l'ouvrage est paru à la fin de 1867 — octobre, novembre ou décembre, selon la source.
↑Publié en épigraphe à la nouvelleClaire Lenoir deVilliers de l'Isle-Adam, parue dans laRevue des Lettres et des Arts le 13 octobre 1867.
↑Sonnet signé « J.-M. de Heredia » car composé à la manière deJosé-Maria de Heredia.Cf. lettre de l'auteur àÉmile Blémont le 13 juillet 1871 dans lequel le poème est inséré.
↑Paru sous le titre « Types du quartier: la mère Souris »,L'Étudiant, n° 58, 17-24 juin 1893, cité dans Pierre Moulinier,La Naissance de l'étudiant moderne (XIXe siècle), Belin, 2002, p. 313