Pour les articles homonymes, voirPaul Labbé (architecte) etLabbé.
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité | |
Activités |
Membre de | |
---|---|
Distinctions | Liste détaillée |
Paul Auguste Labbé (Arpajon, -Carolles,) est unlinguiste etethnologue français, spécialiste de laSibérie.
Orphelin, il fait ses études aulycée Michelet puis à la Faculté de droit et à l’École des langues orientales où un de ses professeurs, remarquant ses dons exceptionnels pour les langues, l'entraîne à apprendre le russe et lui obtient en 1896 une mission enRussie.
Labbé se spécialise alors sur l'étude ethnographique et religieuse des peuples non russes de Russie. En 1897-1898, il visite laBachkirie, descend laVolga jusqu'àKazan et remonte laKama puis laBielaïa jusqu'àOufa où il étudie lesBachkirs dans leurs milieux montagnards et dans lessteppes. Il traverse toute la province du nord au sud et termine son voyage àOrenbourg. Labbé examine aussi lesOstiaks dans la haute vallée de l'Ob puis lesToungouses et lesSoïotes de Sibérie centrale.
Il emprunte en 1899 et en 1901-1902 leNippon Yusen Kaisha àVladivostok pour séjourner auJapon mais n'apprécie pas la froideur de ses habitants et leur vanité qu'il attribue à la méfiance des Japonais envers les Européens et au fait que, lui, venant de Russie, est vraisemblablement perçu comme un espion.
En 1902 et en 1906, il explore laTransbaïkalie et visiteNertchinsk,Tchita,Kiakhta et une ville chinoise qu'il appelle Maïmatchou. Il étudie alors lesGoldes, lesGhiliaks, lesToungouses et lesBouriates chez lesquels il entre dans plus de trentelamaseries. Il se rend aussi à l'île Sakhaline où, en outre du centre pénitentiaire, étudie les indigènes très primitifs Ghiliaks,Oroks et Toungouses ainsi que lesAïnos du sud de l'île qui commercent avec les Japonais et pratique le culte de l'Ours.
Par letranssibérien, Labbé peut observer le développement des villes traversées par celui-ci commeOmsk,Tomsk,Irkoutsk, Vladivostok,Khabarovsk alors que des villes éloignées du rail commeTobolsk ouNikolaievsk, végètent. Des villes champignons apparaissent aussi tellesNovo-Nikolaievsk.
À son retour en France, il apporte d'importantes collections qu'il répartit entre leMuséum national d'histoire naturelle, leMusée d'ethnographie du Trocadéro et leMusée Guimet. Par ailleurs, ses études sur lechamanisme font toujours autorités.
Secrétaire-général de laSociété de géographie commerciale de Paris (1905-1919) puis de l'Alliance française (1919-1935), il fait encore régulièrement de nombreux séjours dans lesBalkans avant, et après, laPremière Guerre mondiale.
Il est élu en 1923 à l'Académie des sciences d'outre-mer[1] et est distingué officier (1913) puis Commandeur de laLégion d'honneur en 1924[2].
Il reçoit trois prix de l'Académie française[3] :