Pour les articles homonymes, voirBuisson.
Directeur général(d) Histoire TV | |
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Vice-président Fédération nationale des étudiants de France |
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Patrick Buisson, né le àParis et mort le auxSables-d'Olonne, est unessayiste,journaliste,documentariste etconseiller politiquefrançais.
Engagé à l'extrême droite dès sa jeunesse, il milite par la suite pour l'union des droites. Il est aussi spécialiste desétudes d'opinion,directeur général de lachaîne Histoire de 2007 à 2018, ainsi queconseiller duprésidentNicolas Sarkozy de 2007 à 2012.
Fils d'un ingénieur d'Électricité de France engagé d'abord à l'Action française dans lescamelots du roi avant d'adhérer auRassemblement du peuple français dugénéral de Gaulle[1], Patrick Buisson est élevé dans les idées deCharles Maurras et dans l'anticommunisme[2]. En 1956, à sept ans, les idées de ses parents l'amènent à manifester contre l'entrée des chars soviétiques à Budapest[3].
Son engagement politique débute aulycée Pasteur[4] àNeuilly-sur-Seine, où, marqué par laguerre d'Algérie, il refuse de respecter uneminute de silence après un attentat meurtrier de l'OAS[1]. Étudiant en histoire à l'université de Nanterre, appréciant notammentPhilippe Ariès etRaoul Girardet, il obtient une licence, puis rédige en 1971, sous la direction deRené Rémond, un mémoire de maîtrise surLes Courants idéologiques dans le mouvement de défense de l'Algérie française. En 1976, il prépare sous la direction de Girardet une thèse de doctorat surLe Mouvement Algérie française, les hommes et les idées[5], finalement non achevée.
Durant ses études, il devient vice-président de laFédération nationale des étudiants de France (FNEF), et s'oppose auMouvement du 22 Mars en 1968 aux côtés d'Alain Renault[2], qui est à cette époque rédacteur en chef avecFrançois Duprat desCahiers européens, publicationnationaliste révolutionnaire[6].
Analyste etmilitant politique d'extrême droite, Buisson s'éloigne cependant de la politique active dès la fin de ses études et, après avoir enseigné jusqu'en 1979[7], se tourne pour l'essentiel vers lejournalisme engagé avecMinute (1981-1987), dont il devient le correspondant à l'Assemblée nationale, puis en dirige la rédaction pendant un an.
En1984, il publie avecPascal Gauchon, ex-rédacteur en chef deDéfense de l'Occident et ancien secrétaire général duParti des forces nouvelles, le livreOAS, Histoire de la résistance française en Algérie, préfacé parPierre Sergent, l'un des dirigeants de l'organisation[1],[6]. Dans ce livre, hagiographique, il justifie son combat contre la « trahison » du général de Gaulle et compare le groupe terroriste à la résistance française pendant l'occupation allemande[8].
La même année, il publie unAlbum Le Pen,album photographique surJean-Marie Le Pen, coécrit avecAlain Renault, ancien secrétaire national duFront national et contributeur du journalMilitant, ainsi queLe Guide de l'opposition, dans lequel il recense les partis, personnes et clubs de droite et d'extrême droite des villes de France, dans la perspective d’une alliance contre la gauche[1],[6].Jean-Marie Le Pen lui propose d'être candidat en vue desélections législatives de 1986 mais il décline[6].
Il œuvre alors au rapprochement de « toutes les droites »[1], déclarant que« Le Pen, leRPR et lePR, c'est la droite. Souvent, c'est une feuille de papier à cigarettes qui sépare les électeurs des uns ou des autres »[9]. Selon son analyse,« les électeurs du FN sont pour l'essentiel d'anciens électeurs du RPR déçus par le recentrage et l'évolution pro-européenne deChirac, pour le reste d'ancienscommunistes nostalgiques du temps où lePC était conservateur, autoritaire etnationaliste »[1]. SelonLe Monde, le rôle de Patrick Buisson a été prépondérant dans l'effacement du « cordon sanitaire » séparant la droite républicaine de l’extrême droite[10].
Licencié deMinute en 1987, il rejoint brièvementLe Crapouillot puis, la même année,Valeurs actuelles[2], dont il devient, en 1992, directeur de la rédaction générale pour six années[1].
Après quinze ans de presse écrite, il s'oriente vers le conseil aux hommes politiques. Il devient conseiller deJimmy Goldsmith et dePhilippe de Villiers, dont il dirige la campagne pour lesélections européennes de 1994 et l’élection présidentielle de 1995, en axant les discours vers l'aile droite duRPR par l'affirmation dusouverainisme[10]. Avec la société Publifact, qu'il a créée en[11], il vend ses services àAlain Madelin et àFrançois Bayrou[2].
Il lance en 1996 la revue hebdomadairePolitique Opinion en association avec l'ensemble des directeurs des instituts de sondages, et anime à partir de 2000 la page « Opinion » duFigaro.
Il est créateur et animateur de nombreuses émissions politiques surLCI dontLe Club de l'opinion (1997-2000),Politoscopie (1999- 2000), puis100 % Politique (à partir de 2001), en compagnie deDavid Pujadas. Il est créateur et animateur deUn livre, un débat en 2003.
En 2005, il anime l'émissionQuestions qui fâchent et coanime, jusqu'en 2007, l'émission hebdomadaire sur LCI intituléePolitiquement Show, et assure également l'émissionQuestions qui fâchent avecMichel Field.
Il dirige la chaîneHistoire (détenue à 100 % par le groupeTF1) depuis[12]. SelonLe Monde, c'est sa proximité avec le président de la RépubliqueNicolas Sarkozy qui aurait permis à la chaîne Histoire de recevoir, entre 2008 et 2009, 270 000 euros de la part duministère de la Culture[13]. À partir de cette date, il est reconduit chaque année pour un an à la tête de la chaîne Histoire par le propriétaire de la chaîne, le groupe TF1[14], mais démissionne de son mandat de directeur général en[15].
Ayant prédit la victoire du « non » à 55 % auréférendum français sur le traité constitutionnel européen, il est approché en 2005 parNicolas Sarkozy, alorsministre de l'Intérieur, qui fait de lui l'un de ses proches conseillers, équilibrant legaullisme social d'Henri Guaino, rédacteur des principaux discours de sacampagne présidentielle[2]. Il est alors considéré comme un des artisans de la ligne victorieuse de la campagne de 2007 autour d'un discours « décomplexé » sur l'autorité, la morale, l'immigration, la délinquance, l'assistanat,Mai 68, l'identité nationale[16].
Sans poste officiel à l'Élysée, à sa demande, il demeure cependant un collaborateur très écouté du nouveau président de la République, et quitte l'antenne de LCI[17]. Dès lors, Patrick Buisson guide les choix de Nicolas Sarkozy, notamment sur la création duministère de l'Identité nationale et de l'Immigration ou encore dans la conquête du voteFront national via l'élaboration d'un discours sécuritairead hoc[18].
À la suite de l'échec de Nicolas Sarkozy en à l'élection présidentielle, ses choix idéologiques et ses conseils dans la campagne sont l'objet de diverses appréciations et polémiques. Françoise Fressoz, éditorialiste du journalLe Monde, souligne son« populisme »[19], et selonStéphane Rozès, la « droitisation » à laquelle il réussit à mener l'UMP, a participé à provoquer le « dynamitage »[19] de ce parti à la suite des élections pour le renouvellement de ses dirigeants aucongrès de novembre 2012[20],[21].
Dans leur livreLe Mauvais Génie (2015),Vanessa Schneider etAriane Chemin prêtent à Patrick Buisson une proximité avecJean-Luc Mélenchon[22] que ce dernier qualifie de « pure invention »[23].
En, il publieLa Cause du peuple, dans lequel il se définit comme un « mécontemporain » et fait plusieurs révélations critiques sur l'action et le comportement de Nicolas Sarkozy[24]. PourL'Express, le livre mêle anecdotes et réflexions pour raconter et juger sévèrement le quinquennat de Nicolas Sarkozy[25]. L'essai est un succès de librairie[26].
Il apporte son soutien àFrançois Fillon entre les deux tours de laprimaire présidentielle des Républicains de 2016[27]. À partir de 2017, il est l'un des proches conseillers deNicolas Dupont-Aignan[28].
Il soutient la candidature d'Éric Zemmour à l'élection présidentielle de 2022. Selon ce dernier, Patrick Buisson est « le premier, avecPhilippe de Villiers, à envisager [s]a candidature », alors que la presse les nomme la « droite hors les murs »[10].
Séparé d'une experte-comptable à la retraite, il est le père de Georges Buisson, qui publie en 2019L'Ennemi, un essai critique à son sujet[29].
Patrick Buisson meurt le auxSables-d'Olonne, à l’âge de 74 ans[30]. Ses obsèques sont célébrées le 3 janvier 2024 parLouis-Marie de Blignières en l'église Saint-Ferdinand-des-Ternes à Paris[31] ; elles rassemblent les représentants de l'extrême droite française, de Reconquête et du Rassemblement national. Sont également présents des journalistes duFigaro et duJournal du dimanche[32],[33]. Si aucun élu Les Républicains n'était présent lors de ses obsèques, le président du partiÉric Ciotti a fait envoyer une couronne de fleurs au nom de son parti[34].
En 2008, à la tête de Publifact, Patrick Buisson envoie à l'Élysée un total de 130 factures pour des conseils, dont une quinzaine de sondages réalisés parOpinionWay et publiés parLe Figaro etLCI, pour un prix de 392 288 euros. Selon laCour des comptes, le total de ses prestations a atteint la somme de 1,5 million d'euros pour l'année 2008[35]. Le 2009, lePS demande la création d'une commission d'enquête[36].
Patrick Buisson contre-attaque et dépose une plainte le contre la ministre de la JusticeChristiane Taubira pour « prise illégale d'intérêt », celle-ci faisant partie alors du comité de parrainage d'Anticor, l'association à l'origine d'une plainte contre X dans le cadre de l'affaire des sondages. L'enquête se solde par un non lieu en 2017, les magistrats considérant qu'elle n'avait pas commis d'infraction[37].
En, il estmis en examen pour recel de favoritisme, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics dansl'affaire des sondages de l'Élysée réalisés entre2007 et2012 sous la présidence deNicolas Sarkozy, sansmise en concurrence préalable[38]. Le 21 janvier 2022, il est condamné pour abus de biens sociaux à deux ans de prison avec sursis et 150 000 euros d'amende[39].
Durant la période où il travaille à l'Élysée, Patrick Buisson enregistre des réunions à l'insu deNicolas Sarkozy et des autres conseillers présidentiels, à l'aide d'undictaphone caché[40] (dissimulation qu'il nie par l'intermédiaire de son avocatGilles-William Goldnadel[41]). L'existence de cesenregistrements est révélée par l'hebdomadaireLe Point enfévrier 2014, puis des extraits sont publiés parLe Canard enchaîné etAtlantico en mars. Le coupleBruni-Sarkozy porte plainte pour violation de lavie privée, à la fois contreAtlantico et contre Patrick Buisson[42] ; Patrick Buisson porteplainte contre X pourvol etrecel[43],[44]. En 2014, Patrick Buisson est condamné à verser 10 000 € à Nicolas Sarkozy et à Carla Bruni[45] pour atteinte à la vie privée[46].
Le, le journalisteJérôme Dupuis affirme dansL'Express[47] que Patrick Buisson aurait plagié longuement un livre deJean-Louis Harouel,Le Vrai Génie du christianisme, dans un entretien accordé auFigaro Magazine. Buisson se défendant d'avoir été plagiaire[48], Harouel publie un article sur le siteRue89 pour fustiger ses procédés[49].
Il est décoré par le président de la RépubliqueNicolas Sarkozy au titre de chevalier de laLégion d'honneur, le[50].
Le, le papeBenoît XVI le promeut, dans la salle ducale dupalais du Vatican, commandeur de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand[51].