Située entre la chaîne desApennins et laplaine du Pô, la ville est divisée en deux par la rivièreParma, affluent duPô.
La ville de Parme doit sa notoriété à un ensemble d'éléments divers :
éléments culturels : c’est la ville d'origine du chef d’orchestreArturo Toscanini et du peintreParmigianino ; le compositeurGiuseppe Verdi a grandi àBusseto dans laprovince de Parme et occupe encore aujourd'hui une place importante dans la vie musicale parmesane ;
éléments sociologiques : le club de footballParme AC a remporté en quelques années un palmarès important ;
éléments économiques de la province de Parme : les produits agricoles et leurs transformations agrolimentaires tels que leparmigiano reggiano ou leprosciutto di Parma ont forgé une image de produits authentiques.
Située au nord de l'Italie, dans la partie occidentale de l'Émilie, entre lesApennins et laplaine du Pô, sur le territoire de laBassa padana, la ville est divisée en deux par letorrenteParma, affluent duPô qui, juste avant de rentrer dans le cœur du centre historique, reçoit les eaux de son affluent laBaganza(it). Le torrent Parma est un cours d'eau au régime changeant, qui alterne entre les crues tumultueuses de la saison hivernale et les étés secs et désolés. Au début duXIXe siècle, le lit du torrent fut contenu entre de hauts murs, lelungoparma, qui donnent à la ville un profil continu.
Pour mettre le territoire de Parme à l'abri des risques hydrologiques liés à une crue du torrent, un bassin de rétention a été créé en 2006 à quelques kilomètres au sud du centre urbain, avec un barrage long de plus de 260 mètres et haut de 24 mètres, pouvant contenir douze millions de mètres cubes d'eau ; il s'agit du plus grand bassin de la région. Le territoire communal est entièrement plat et deux cours d'eau le délimitent, à l'ouest leTaro et à l'est l'Enza qui marque la séparation avec laprovince de Reggio d'Émilie voisine. La banlieue nord de la ville porte le nom deParma bassa.
D'origineétrusque, Parme devientromaine en. Pendant lapériode byzantine (553–568), Parme s'appelle Chrisopoli (la « cité d'or », peut-être en raison du Trésor militaire qui s'y trouvait). LesLombards succèdent politiquement auxRomains d'orient mais héritent duchristianisme et des traits culturels romains.
En 779, l'empereurCharlemagne attribue à l'évêque Guibodo le pouvoir temporel sur Parme et les territoires limitrophes.
En1545, lepapePaulIII Farnèse crée le duché de Parme etPlaisance pour l'octroyer à son filsPierre-Louis. Le nouvel État surgi du néant suscite l'hostilité des seigneuries voisines, la familled'Este deFerrare etModène, la familleGonzague deMantoue, du pouvoir impérial lui-même et surtout de la noblesse locale. LesFarnèse le gouvernent jusqu'en 1731.
En 1731, le duc Antoine-François meurt sans héritier mâle.Élisabeth Farnèse, nièce d'Antoine-François et épouse du roiPhilippeV d'Espagne, obtient pour son filsCharles (futur roi d'Espagne), l'attribution du duché de Parme et Plaisance. Le duché passe ainsi aux mains desBourbons-Parme.
Le, après des émeutes, la dynastie des Bourbons est déchue. L'année suivante, par unplébiscite, le pays et ses 502 000 habitants sont réunis auroyaume de Sardaigne puis en 1861 auroyaume d'Italie.
L'histoire parmesane s'est, au fil du temps, enrichie de l'apport intellectuel de nombreux artistes, poètes et peintres qui ont contribué à créer une intense ferveur à l'égard des multiples centres d'intérêt culturels et qui ont laissé une empreinte importante dans les traditions artistiques et culturelles de la ville.
Étienne Bonnot de Condillac (1714-1780), philosophe français, devint précepteur de l'infant Ferdinand et forma le jeune prince à certains préceptes dusensualisme alors très discuté en Europe[2]. Le françaisAuguste de Keralio chargé lui aussi de l'éducation du jeune prince du jusqu'en 1769, lui inculque les idées des philosophes en mettant l'intelligence et la compréhension au centre de son éducation, et tente d'en faire un « roi-philosophe »[3]. Il est l'intermédiaire des échanges entre d'une part les savantsencyclopédistes français,D’Alembert,Condorcet etBossut, et d’autre part les philosophes milanais,Cesare Beccaria,Pietro Verri etPaolo Frisi[4].Claude Millot, homme de lettres français (1726-1785) fonda à Parme une École militaire pour la noblesse.
Les autres hommes de lettres et de sciences sontCarlo Innocenzo Frugoni, librettiste et poète (1692-1768),Paolo Maria Paciaudi, archéologue (1710-1785),Ireneo Affò, historien d'art (1741-1797),Giambattista Bodoni, typographe (1740-1813),Angelo Mazza, poète (1741–1817) et Carlo Castone de Torre di Rezzonico de Côme (1742-1796), homme de lettres à la Cour de Parme jusqu'en 1785.
En 1757 fut instituée l'École royale de Ballet où fut nommé directeurPierre Delisle accompagné d'une compagnie d'acteurs français qui séjournèrent à la Cour jusqu'à la fin de 1758, jouant des œuvres classiques deCorneille,Racine ouMolière ou des auteurs modernes, auTeatro ducale de Parme ou à celui deColorno.
« Le nom de Parme, une ville où je désirais le plus aller depuis que j'avais lu La Chartreuse, m'apparaissant compact, lisse, mauve et doux, si on me parlait d'une maison quelconque de Parme dans laquelle je serais reçu, on me causait le plaisir de penser que j'habiterais une demeure lisse, compacte, mauve et douce, qui n'avait de rapport avec les demeures d'aucune ville d'Italie... »
— Marcel Proust,Du côté de chez Swann.
Stendhal n'évoque jamais la réputation culinaire de Parme dansLa Chartreuse de Parme. Aucune occurrence du mot jambon, et Le Parmesan désigne soit le peintreParmigianino, soit l'habitant de Parme, mais pas le fromage.
AuXVIIIe siècle, l'Académie des beaux-arts, fondée en 1752, institue aussitôt une série de prix annuels, divisés en catégories, qui permettent de percevoir l'affirmation précoce d'un goûtnéo-classique. Les contacts entre les artistes de Parme avec Rome et la France sont fréquents, et favorisés par l'acquisition d'œuvres par l'Académie etle Duc, collectionneur passionné. Dans ce contexte naît un art de cour tout à fait particulier, qui remplace la recherche du faste et de la prouesse technique par le goût de l'analyse et de la clarté. C'est ainsi queGiuseppe Baldrighi (1733-1802) fait vivre ses personnages dans une atmosphère intime et sereine[5]. Parmi les autres peintres italiens, on peut citerClemente Ruta (1685-1767) etPaolo Toschi, peintre (1788-1854).
On peut voir à Parme le sculpteurBoudard et l'architecteEnnemond Alexandre Petitot qui enrichit Parme de ses œuvres urbaines dont leStradone et le casino qui porte son nom[6]. Le peintre allemandJohan Joseph Zoffany (1733-1810) y séjourna également[5].
En 1771,Goya reçoit le second prix de peinture de l'Académie de Parme[7].
En 1603 fut créée laCompagnie des violons à une période où cet instrument n'occupait pas encore un rôle spécialisé dans le déroulement des œuvres théâtrales.
« Actuellement Parme semble être une académie qui forme de bonnes ballerines et qui pourra peut-être fournir à brève échéance les meilleurs danseurs à l'Italie, tout comme Paris pour la France. »
— Edmund Rolfe, 1761
Quelques années plus tard, en 1768, dans les lieux actuellement occupés par le Conservatoire de musique, laReale Direzione Generale degli Spettacoli institua laReale Scuola de' Cantanti ouScuola di Canto ad uso del Ducale Teatro, dont l'enseignement avait pour objectif de former des chanteurs pour les chœurs des spectacles théâtraux et dans le but déclaré de rendre service au duché.
L'activité notamment, au sein de l'orchestre ducal du célèbre musicienNiccolò Paganini (1782–1840), à l'initiative de Marie-Louise elle-même, influencera les premières dispositions de ce qui deviendra le concept moderne d'orchestre. En l'honneur dumaestro Paganini, a surgi aujourd'hui, à proximité du centre et sur un projet de l'architecteRenzo Piano, un auditorium de 780 places doté d'installations technologiques et acoustiques sophistiquées assurant une fonctionnalité maximale.
« J'ai entre les mains les moyens de rendre heureux quatre cent mille âmes : la protection des sciences et des arts... Les Parmesans, mélomanes et gourmets, ne demandent pas de meilleur programme politique. »
— Marie-Louise, duchesse de Parme. Lettre à sa famille, 1816
Les traditions aristocratiques et un certain raffinement de la vie sociale caractérisent encore aujourd'hui le sentiment d'appartenance que ressentent les Parmesans, en particulier au travers de leur passion pour la musique d'opéra, écoutée et appréciée depuis des siècles par toutes les couches de la population.
Le plus prestigieux des douze théâtres présents dans la ville est leTeatro Regio, voulu par la duchesseMarie-Louise en 1829, qui symbolise la passion des habitants de Parme pour la musique. De grandes dimensions (84 m de longueur sur 37 m de largeur et 30 m de hauteur) il a une capacité de 1 400 places. Tous les ans se tient un festival consacré àGiuseppe Verdi. L’Auditorium Paganini a été conçu par l’architecteRenzo Piano en réaménagement d'un ancien bâtiment industriel de 1899. Placé au milieu d’un parc à proximité du centre historique, cet imposant auditorium a une capacité de 780 places. Parme est le siège de l'Orchestre symphonique de l'Émilie-Romagne« Arturo Toscanini » et d'un Conservatoire de musique institué en 1819 par la duchesse Marie-Louise. Fondé en 1990, la ville compte en outre l'unique orchestre italien de musique de chambre composé uniquement d'instruments à vent.
Dans le but d'affirmer l'importance et le caractère central de la musique dans la vie culturelle de Parme, en 2004, les ministères des affaires culturelles, de l'équipement et des transports italiens ont constitué avec la commune de Parme laFondazione Parma Capitale della Musica. La fondation, accueillie au sein dupalazzo Cusani, palais duQuattrocento, s'est fixée pour objectif de faire de la ville une référence internationale en matière de valorisation, programmation et production musicale, et de développer des projets de recherche, d'étude et de formation, soutenant dans le même temps l'activité duTeatro Regio. Deux autres importantes institutions de la ville, ouvertes récemment au public, mettent en valeur le rôle de la musique à Parme : laCasa della Musica, elle aussi auPalazzo Cusani, qui conserve des objets, des photographies, des affiches et des vidéos relatives à la tradition musicale de Parme, duSeicento à nos jours, et laCasa del Suono, située dans l'espace de l'ancienne église deSanta Elisabetta qui a pour objectif de créer la synthèse d'un parcours historique et culturel lié à l'écoute de la musique, du phonographe à cylindres aux moyens modernes de reproduction et de diffusion sonore.
« Dans le passé, les différentes activités présentes dans la cité émilienne se sont superposées, sont entrées en compétition, une coordination était nécessaire tout comme des possibilités d'augmenter l'offre musicale à un public qui deviendra toujours plus européen. »
— Pietro Lunardi(it), ex-ministre de l'Équipement, à l'occasion de la présentation de laFondazione Parma Capitale della Musica dans la salle du cénacle de laCamera dei Deputati deRome, le 5 juillet 2005.
« Il y a à Parme une tradition affirmée qui me permet d'affirmer que le mérite de cette initiative, plus qu'au maire et aux deux ministres, revient au public de Parme. »
— Rocco Buttiglione ancien ministre des Affaires culturelles, lors de la même occasion.
Aujourd'hui, grâce au rôle nouveau qu'elle tient au sein de l'Union européenne et à la création d'une importante agence européenne, la ville prépare son avenir dans le cadre de cette investiture destinée à produire un processus d'internationalisation et de croissance sociale et culturelle, réaffirmant son ancienne tradition de petite capitale.
« Je suis aussi fasciné par les multiples influences historiques qui ont forgé la Parme moderne, celle du dynamisme industriel et agroalimentaire, des universités dans les secteurs de pointe, de l'art du savoir-vivre. Parme est réellement un beau champion d'Europe — plurielle et ouverte sur le monde. »
La culture de la ville de Parme s'exprime aussi au travers d'une trentaine de musées qui couvrent toutes les périodes de l'histoire de la peinture mais aussi d'autres arts (musique, typographie) ainsi que les sciences (histoire naturelle, ethnologie).
Musées
Accademia delle Belle Arti
(Viale Paolo Toschi 1) dispose de nombreux dessins de nu, de sculptures et de dessins d'architecture, ainsi qu'une collection de peintures duXXe siècle d'artistes parmesans.
(Borgo del Parmigianino 2) Art moderne (XVIe siècle–XIXe siècle) – Art contemporain période 1900 – 1950 – Arts appliqués – Archéologie postclassique – Archéologie médiévale. Elle est située vers l'ancien monastère San Paolo, les œuvres conservées font partie de la collection de son fondateur, Giuseppe Stuard.
(Piazza della Pilotta 5) Archéologie classique - Archéologie préhistorique/paléontologie – Égyptologie – Phaléristique – Numismatique – Archéologie médiévale.PhilippeIer de Parme le créa en1760, avec pour siège lePalazzo della Pilotta ; les découvertes des fouilles deVelleia ont été rassemblées dans ce musée où se trouve aussi un centre de recherche en paléontologie.
(P. le Salvo D'Acquisto) Espace réhabilité grâce à une récente restauration, à l'intérieur de l'ancienneéglise de Santa Elisabetta et consacré à l'exposition d'instruments de communication et de reproduction sonore.
Museo di Storia Naturale
(Via Farini 90, c/o Orto Botanico) Zoologie – Ethnologie/Ethnographie. Il présente les caractéristiques de l'environnement naturel du paysage parmesan et possède de nombreuses collections ethnographies africaines.
Museo cinese ed etnologico
(Viale San Martino 8) Ethnologie/Ethnographie. Il fournit un panorama de la culture et des coutumes chinoises avec une section composée d'objets d'intérêt ethnographique provenant du Japon, de l'Indonésie, du Brésil et de l'Afrique.
(Borgo Tanzi 13) Maison-musée/demeure historique consacrée au grand maîtreArturo Toscanini. Il recueille des objets provenant surtout des résidences du musicien à Milan, de la via Durini, et de Riverdale aux États-Unis.
(Via Melloni 3/a, c/o Musei Civici di San Paolo) L'exposition comprend des scènes, des marionnettes, des poupons.
Museo italiano della profumeria
(Via Trento 30/a) (musée italien de la parfumerie : outils de travail, équipements pour la distillation des essences et matériels concernant les préparations et l'étude de leur image.
Ledôme (cathédrale), construit entre 1060 et 1073 est un joyau de l’architecture romane. L’intrados de la coupole est orné deL'Assomption de la Vierge duCorrège (1489-1534) et on peut y voirLa Déposition de Croix (1178) du sculpteur et architecteBenedetto Antelami (1150-1230), auteur également en 1196 dubaptistère à plan octogonal en marbre rose de Vérone qui jouxte leDuomo. Le Baptistère de Parme est considéré comme l'un des plus importants monuments médiévaux italiens.
La place Garibaldi, située sur le site de l’ancien forum, aujourd'hui cœur de la ville, est entourée du Palazzo Finardi fondé au Moyen Âge, de l'église San Pietro Apostolo de style néoclassique, duPalazzo del Comune (la mairie) construit en 1627 et duPalazzo del Governatore édifié en 1283 par le podestat florentin Tegghia de Buondelmonti. Son nom d'origine est lePalazzo San Giorgio o dei Mercati, siège des marchands et du gouverneur deLouis IV du Saint-Empire à partir de 1330[11]. La tour qui se dresse sur le palais du gouverneur est construite en 1673 par Giuseppe Barattieri. L'aspect actuel du palais date de 1760 et est l'œuvre dePetitot.
L'Ospedale Vecchio construit en 1201 abrite l'Archivio di Stato, l'Archivio comunale, la bibliothèque Bizzozzero et la bibliothèque Civique.
Le Parco Ducale, poumon vert de la ville, est réalisé en 1561 par leVignole. À l'intérieur se trouvent le palais ducal du Jardin, siège de la représentation des ducs et résidence d'été, ainsi que des sculptures du Boudard et le petit palais Sanvitale, exemple de l'architecture renaissance à Parme.
L'arc de San Lazzaro, arc de triomphe de style néoclassique situé au centre de la Via Emilia Est.
LePalais Cusani fut acquis par la communauté de Parme en 1602 de Galeazzo Cusani pour héberger la Faculté de droit et de médecine. Il devint l'hôtel de la monnaie en 1778 et le tribunal en 1820.
Palais Dazzi, construit entre 1794 et 1797 par le marquis Corradi-Cervi suivant un projet de l'architecte Domenico Cassetti, élève dePetitot. Le palais comprend de nombreuses décorations en stuc et dans la courl'Innocence du sculpteurTommaso Bandini(it).
Palais Marchi(it), construit entre 1770 et 1774 par le marquis romain Scipione Grillo suivant un projet de l'architecte Giovanni Furlani, élève de Petitot. Le palais fut acquis en 1859 par la famille Marchi et comprend de nombreuses décorations en stuc de Giocondo Albertolli.
Palais Rangoni(it), qui appartenait à la famille Cantelli, fut acquis en 1572 par le comte Giulio Rangoni, seigneur deRoccabianca. En 1690, il est devenu une résidence des membres de la familleFarnèse et en 1945, il devient le siège de la préfecture. À l'intérieur, de nombreuses décorations de stuc réalisées par le sculpteur Carlo Francesco Melloni.
Palais Ridotto dei Nobili fut édifié en 1764 suivant le projet de Petitot. L'architecte Paolo Gazzola réalisa en 1849 l'appartement du duc Charles III de Bourbon. Depuis 1961, le palais est siège du Museo Glauco Lombardi. À l'intérieur, des stucs réalisés parBenigno Bossi.
Palais Sanvitale, qui appartenait à des familles aristocratiques, fut acquis auXVIIe siècle par lesSanvitale et réaménagé en plusieurs étapes. À l'intérieur, des fresques de Sebastiano Galeotti et deDomenico Muzzi (1787) et des stucs de Benigno Bossi. Le palais a été acquis en 1978 par la Banca Monte.
Palais Soragna(it), qui appartenait à la famille Dalla Rosa, fut acquis en 1795 par le prince Meli Lupi de Soragna. Il a été réaménagé suivant un projet de l'architecteAngelo Rasori(it). Depuis 1980, le palais est le siège de l'Unione Parmense degli Industriali.
À Parme, on parle aussi un dialecte local très typique, lepramzàn, qui dérive du latin et du bas latin médiéval, en voici quelques exemples :
Mi : je (du latinmihi) –Ti : tu (du latintibi) –Lu : il –Lè : elle –Nojäter ouNuäter : nous –Vojäter ouVuäter : vous –Lor : ils/elles (du latinillorum) ;
a m'è devis : il me semble (du latinmihi visus est) ;
butér : beurre (debutyrum) ;
maringon : menuisier (demagister lignois) ;
sburlär : pousser (desburlare) ;
rezdor : chef de famille (derector) ;
sòreg : souris (desorex).
Sous la domination des Farnèse (premiers ducs de la ville[12]) ont été introduits des mots d’origine espagnole (soghètt : corde, de l’espagnolsoga) et portugaise (arlia : sale tour, dearelìa). Par la suite, les liens entre Parme et la France ont enrichi ce dialecte avec des mots d’origine française (cabarè de cabaret,comò de commode,buffè de buffet,tomachi de tomates,pom da tera de pomme de terre,madam de madame).
En 2005, la ville crée un théâtre de rue entièrement consacré aux œuvres réalisées en dialecte de Parme, leTeatro Dialettale.
En1735, la ville vit apparaître l'un des premiers journaux d’Italie, laGazzetta di Parma[13] qui de 1772 à 1779 est imprimée par le typographeGiambattista Bodoni (1740 – 1813). Le talentueux imprimeur arriva à Parme en 1768 pour y prendre la direction de l'imprimerie ducale. La ville a consacré un musée à ses œuvres (Museo Bodoniano(it)). Ce quotidien local compte aujourd’hui un tirage moyen de plus de 50 000 copies par jour et il est distribué exclusivement dans la province et dispose depuis 2005 d'une parution électronique. Ce chiffre est très important rapporté à la population du territoire de diffusion (environ 415 000 habitants dont 174 000 résidents dans le chef-lieu).
Parme dispose d'une télévision locale, TVPARMA, créée en 1978.
Parme est parmi les villes les plus riches d'Italie et ladolce vita fait donc partie du quotidien : bonne cuisine (la ville est réputée pour les productions agricoles de laprovince de Parme dont elle fait partie :prosciutto di Parma, pâtes etparmigiano reggiano), élégance, voitures de luxe et boutiques à la mode. L'accès au centre historique de Parme est contrôlé par desZTL.
Lestade Ennio-Tardini, d'une capacité de 29 000 places, démontre également que la ville de Verdi aime le sport (rugby et baseball), et surtout vibre pour lecalcio. Grâce aux appuis financiers de la familleTanzi, ex-propriétaire de laParmalat, le Parma Associazione Calcio (devenuParma Football Club en 2002) a été réorganisé au début des années 1990. Pour des résultats importants puisque l'équipe a longtemps tutoyé les sommets du football international en s'adjugeant 3 fois la Coupe d'Italie (1992, 1995, 2002) pour deux finales perdues, une Super Coupe d'Italie (1999), une Coupe des Coupes européenne (1993), une finale de Coupe des Coupes européenne (1994), une Super Coupe d'Europe (1993), et 2 Coupes de l'UEFA (1995, 1999). En seulement 10 années de haut niveau, le club a quasiment tout gagné, si ce n'est le championnat d'Italie, seule compétition avec la Ligue des Champions qui manque à son palmarès. Aujourd'hui, un nouveau projet sportif a été dessiné pour le FC Parma Calcio, qui désire encore plus mettre l'accent sur la jeunesse. En valorisant de façon optimale leur centre de formation, les dirigeants souhaitent à terme que le club devienne le vivier de footballeurs numéro 1 en Italie.
Parma dispose d'une équipe debaseball leParma Baseball qui joue en division A1 (l'équipe est une des plus titrés d'Italie et d'Europe) et de quatre en A2. Enrugby à XV, Parme dispose de plusieurs équipes de premier plan, l'Overmach Rugby Parma, leCrociati Rugby Football Club et leGran Rugby qui ont remporté trois fois le championnat italien. Deux équipes de football américain sont en première division, lesPanthers Parma et lesBobcats. D'autres sports, notamment lebasket-ball féminin contribue à donner une image de ville sportive de haut niveau.
Parme se situe au centre de laprovince de Parme ou se situe un important réseau agro-alimentaire d'échanges tant au niveau européen qu'au niveau international, au point que cette province est parfois nommée « food valley heart ».
On n’y voit aucun animal dans les champs : l'élevage y est concentrationnaire et confiné dans de vastes hangars. Pourtant, la province de Parme est connue pour ses productions delait ettransformations laitières (fromageparmigiano-reggiano), desalaisonsséchées (prosciutto di Parma,culatello di Zibello,spalla), de conserves végétales, de pâtes et de produits cuits au four.
« Parme acquerra un souffle international. Et devra se préparer à parler français et anglais aussi bien que l'italien. »
— Giorgio Calabrese, professeur d'université, unique membre italien du Conseil d'administration de l'European Food Security Agency, 14 décembre 2003
En 2004, la province de Parme a été durement touchée par le scandale financier de la sociétéParmalat.
La ville affiche l'un des taux de chômage les plus bas du pays (2,6 % en2004). Elle héberge de nombreuses entreprises agroalimentaires qui représente la moitié du chiffre d'affaires industriel et artisanal de la ville, soit 7,8 milliards d'euros sur 15,6 milliards d'euros en2002. Avec 950 millions d'euros environ réalisés sur Parme en 2002.
Parme dispose d'une université dotée d'infrastructures scientifiques d'avant-garde qui forme des professionnels hautement qualifiés dans les secteurs juridiques, scientifiques et humanistes. Née auXIe siècle, l'Université de Parme compte plus de 1 000 professeurs et 31 000 étudiants qui fréquentent les dix facultés. Elle se distingue tout particulièrement pour sa compétence dans le secteur agro-alimentaire, que ce soit pour la formation ou pour la recherche. Parme est aussi le siège de la « Station expérimentale pour l'industrie des conserves alimentaires » (SSICA) où travaillent plus de cent chercheurs dans des laboratoires technologiques, disposés sur une superficie de 16 000 mètres carrés.
Le Collège européen de Parme s'est installé dans la ville en2003 ; il s'agit d'un institut de formation supérieure visant à préparer les jeunes diplômés européens dans les domaines du droit, de l'économie et des politiques de l'Union européenne. La formation proposée par le Collège européen de Parme offre un curriculum académique d'excellence et à caractère interdisciplinaire sur le processus d'intégration européen.
↑Le théâtre Farnèse est l’œuvre de l'architecte Giovanni Battista Aleotti. Il fut inauguré le 21 décembre 1628, avec le Mercurio e Marte dont le texte était de Claudio Achillini et la musique deMonteverdi.