L'Ontario est généralement divisé en deux régions, leNord et leSud. Lagrande majorité de la population et desterres arables sont situées dans la partie méridionale. À l'inverse, le Nord n'est que peu peuplé, a une forêt dense, et des hivers rigoureux; l'exploitation minière et la sylviculture constituant les principales industries de la région.
La province fut nommée d'après lelac Ontario, un terme dérivant deOntarí:io, mot venant de lalangue huronne et signifiant « grand lac » ou bien « belle eau scintillante ».
L'Ontario est de genre masculin. Lorsqu’on utilise le mot « province », il est d’usage d’écrire « La province d'Ontario ». Avec les autres mots, l'article doit être utilisé. On écrira donc, par exemple, "Le gouvernement de l'Ontario". Son abréviation est: Ont. et il est le premier lorsqu'on ne précise pas l'ordre à suivre, étant donné qu'il est la première des provinces et territoires à faire son entrée dans la confédération[6].
L'explorateur françaisÉtienne Brûlé explora une partie de la région de labaie Georgienne de1610 à1612. L'explorateur anglaisHenry Hudson navigua sur labaie d'Hudson et labaie James en1611, ce qui permit à l'Angleterre de revendiquer les alentours, tandis que l'explorateur françaisSamuel de Champlain atteignit lelac Huron en1615 et les missionnairesfrançais commencèrent à établir des missions aux abords desGrands Lacs. L'exploration française fut entravée par les hostilités avec les Iroquois, qui s'allièrent plus tard aux Anglais.
LaGrande-Bretagne établit des comptoirs à labaie d'Hudson vers la fin duXVIIe siècle, commençant une lutte pour la domination de l'Ontario. Letraité de Paris, signé officiellement le, mit fin à laguerre de Sept Ans en cédant presque tout l'Empire français enAmérique (nommé textuellement « le Canada » à l'article 4 du Traité, ceci correspondant alors à l'usage courant tant en France que dans la colonie ; l'expression laNouvelle-France n'y est pas utilisée) aux Britanniques et aux Espagnols. La région aujourd'hui appelée Ontario fut annexée à laProvince de Québec en1774. Cette Province de Québec a été créée par le souverain britannique George III, à la suite de sa Proclamation royale du, à peine huit mois après le Traité de Paris ; un des buts était de faire disparaître le nom « Canada », alors complètement associé à l'histoire de la France. À la suite de laguerre d'indépendance des États-Unis, plusieurs colons américains demeurés loyaux,loyalistes à la couronne britannique immigrent dans la Province de Québec. Ces derniers, désirant vivre selon les coutumes britanniques revendiquent des amendements à l'acte de Québec de1774. La loi constitutionnelle de1791 remit sur la carte le « Canada » et scinda la Province en deux parties, leshaut etbas Canadas :
leHaut-Canada, à l'ouest de la rivière des Outaouais, fonctionnant selon les coutumes britanniques ;
leBas-Canada, à l'est, poursuivant avec les particularités de l'acte de Québec tout en instaurant le système parlementaire britannique.
La ville deNiagara Falls trouve son origine dans les implantations françaises d'avant la conquête de 1759.
Dès l'époque de la Nouvelle-France, le territoire actuel de l'Ontario est parsemé d'implantations françaises qui sont à l'origine de nombreuses agglomérations ontariennes aujourd'hui.
On retrouve diverses implantations en Ontario : religieuses, militaires et civiles.
Du point de vue religieux, le meilleur exemple d'implantation est la mission jésuite française deSainte-Marie-du-Sault qui s'établit en 1668[8].
Il faut ajouter des implantations telles leFort Pontchartrain du Détroit fondé en 1701 par le sieur Cadillac sur les rives de la rivière Détroit. Du côté ontarien, on voit en 1748 la rive canadienne étendre ainsi cette implantation française. Ces implantations françaises en Ontario sont devenues, sous le régime anglais et donc au Canada, des villes telles Windsor, Sault-Sainte-Marie, Niagara Falls et plusieurs autres[9],[8].
Bien que les deux rébellions fussent écrasées, le gouvernement britannique envoyaJohn George Lambton pour enquêter sur les causes des émeutes. Il recommanda l'octroi d'autonomie politique et la refusion des colonies afin d'assimiler lesCanadiens (le terme canadien-français apparaît plus tard car lesanglophones se considéraient encore comme des Anglais), en leur rendant impossible une majorité en chambre par la fusion des deux assemblées législatives. Les deux colonies furent alors fusionnées, parl'acte d'Union, dans laprovince du Canada en1840, avec l'Ontario sous le nom deCanada-Ouest (appellation donnée à la région du Haut-Canada). Le gouvernementparlementaire autonome fut octroyé en1848.
Craignant une possible agression américaine causée par la fin de laguerre de Sécession et les idées expansionnistes de certains dirigeants américains mais aussi à cause de l'instabilité politique dans la colonie et le besoin de créer un marché intérieur à la suite du non-renouvellement dutraité de réciprocité avec les États-Unis (1854-1864), le Canada-Uni, leNouveau-Brunswick et laNouvelle-Écosse décidèrent de fusionner en1867 pour former un pays, à savoir leCanada. Le conflit soutenu entre les deux parties de la province du Canada causa leur séparation : elles entrèrent elles aussi dans lafédération (nommée à tortconfédération) comme deux provinces distinctes, l'Ontario et le Québec.
Les partis politiques provinciaux principaux sont lesprogressistes-conservateurs, leslibéraux, et lesnéo-démocrates. Lesdroitistes progressistes-conservateurs deMike Harris détrônèrent les gauchistes néo-démocrates en1995 ; le gouvernement Harris mit en œuvre un programmelibéral de coupures dans les dépenses sociales et d'abaissement des taxes (la « Révolution du bon sens »). Cette politique équilibra le budget mais fut dénoncée pour avoir entraîné une hausse de la souffrance et de la pauvreté, surtout à Toronto. En particulier, les critiques de ce gouvernement blâment les coupures au ministère de l'Environnement pour son manque de surveillance, responsable de la « tragédie de Walkerton », une épidémie d'E. coli causée par l'eau contaminée àWalkerton, qui causa plusieurs morts et maladies en mai2000. Harris quitta son poste en2002 et fut remplacé parErnie Eves. Les conservateurs furent défaits l'année suivante par leParti libéral auxélections de 2003 avec comme Premier ministre actuelDalton McGuinty. Réélu en2006, il démissionna en janvier2013 et fut remplacé parKathleen Wynne.
La capitale de l'Ontario et sa métropole estToronto, le composant principal de laconurbation dite le « Golden Horseshoe » (le Croissant d'or) autour de l'extrémité ouest du lac Ontario. La capitale du pays,Ottawa, se trouve à l'extrême est de la province, sur larivière des Outaouais, qui constitue la plus grande partie de la frontière québécoise.
La province est constituée de trois régions géographiques principales : leBouclier canadien aux portions occidentale et centrale, une région majoritairement infertile, riche en minéraux et parsemée de lacs et de rivières ; la basse-terre de la baie d'Hudson au nord-est, principalement marécageuse et boisée ; et la région la plus populeuse (90 %) et tempérée, la vallée des Grands-Lacs et du Saint-Laurent, au sud-est. L'industrie et l'agriculture se concentrent dans cette région, avec son accès à l'océan Atlantique assuré par lavoie maritime du Saint-Laurent. Le point culminant de la province est lacrête Ishpatina (693 m) dans ledistrict de Sudbury[10].
La politique de l'Ontario est gouvernée par une législaturemonocamérale, l'Assemblée législative de l'Ontario, qui opère selon lesystème de Westminster. Normalement, le parti politique qui gagne le plus grand nombre de sièges dans la législature forme le gouvernement, et le chef de ce parti devient le Premier ministre de la province (c'est-à-dire le chef du gouvernement).
Assemblée législative de l'Ontario (pouvoir législatif)
Le Parlement ontarien compte107 sièges et les élections y sont tenues à date fixe. Lors de la dernière élection le, le Parti libéral, conduit par Kathleen Wynne, a obtenu un quatrième mandat consécutif, avec une majorité gouvernementale formée de58 députés.
Le pouvoir judiciaire en Ontario comprend troistribunaux officiels[14] :
LaCour d'appel de l'Ontario est le plus haut tribunal de l'Ontario. Elle traite les appels de décisions de la Cour supérieure de justice et de la Cour de justice de l'Ontario. La Cour comprend le juge en chef de l'Ontario, le juge en chef adjoint de l'Ontario, et environ trente autres juges[15].
LaCour de justice de l'Ontario : Les juges et juges de paix de la Cour de justice de l’Ontario président, avec indépendance etimpartialité, des audiences portant sur des accusationscriminelles contre des adultes et des adolescents, des affaires de protection de la famille et de l’enfance, et des infractions provinciales, dans des centaines de tribunaux de la province[17].
Particularité de l'Ontario[18] et de l'Île-du-Prince-Édouard[19] : lescoroners sont desmédecins, alors que dans le reste du Canada, les coroners peuvent provenir de différents milieux.
Le budget de2017-2018 de l'Ontario est de141,2 milliards de dollars. Cebudget prévoit entre autres une augmentation de145 millions de dollars accordés dans le cadre de l’accord bilatéral sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants[21],[22].
En 2014, l’Ontario est l’une des provinces les plus performantes en termes de rendement de l'éducation et des compétences[24].
En 2021, l’Ontario est la province la plus performante du classement de l'innovation globale[25].
En 2017, avec un chèque de963 millions de dollars, l’Ontario reçoit le plus petit montant depéréquation du pays par rapport à la taille de sa population[26].
En février 2018, l'Ontario se classe au premier rang des ventes devéhicules électriques du pays[27].
En juin 2017, l'Ontario s'est hissé à la deuxième place parmi les provinces à fortecroissance au cours des trois dernières années[28].
En2016, la population de l'Ontario est de 13 448 494 habitants[30]. La croissance démographique annuelle est de 1,1 %. L'espérance de vie est de83,6 ans pour les femmes, et79,2 ans pour les hommes.
Pour des raisons techniques, il est temporairement impossible d'afficher le graphique qui aurait dû être présenté ici.
Lors duRecensement du Canada de 2021, 757 410 personnes ont déclaré être nées auxPhilippines et avoir immigré au Canada, ce qui fait des Philippines le troisième pays d’origine en importance pour l’immigration au Canada, après l’Inde (1,2 million) et la Chine (830 980). Un peu plus des trois quarts (76,5 %) desPhilippino-Canadiens (Canadiens d’origine philippine) vivaient en Ontario (355 680 personnes), en Alberta (203 960) et en Colombie-Britannique (172 915) au moment du recensement. Ils ont le taux d’emploi le plus élevé parmi tous les Canadiens et un niveau bien supérieur à la moyenne nationale de 65,4 %, et ont un fort sentiment d’appartenance au Canada[32].
En 2024, la population de l'Ontario est estimée à 15 944 379 habitants[33].
La Holy Trinity Anglican Church située àHawkesbury.
La religion chrétienne est la religion la plus importante dans la province de l'Ontario, répartis en catholiques (3 911 760) ou protestants (3 935 745).
La province de l'Ontario a une forte prédominance anglaise, selon les études deStatistique Canada effectuées sur la période1971-2006, 69,1 % des Ontariens déclarent avoir pour langue maternelle l'anglais, 4,2 % lefrançais et 26,6 % des tierces langues (italien,allemand,russe,arabe,pendjabi). Selon Statistique Canada en2011, 11 % de la population ontarienne parle anglais et français[40].
Plus de 548 940 francophones[41] (Franco-Ontariens) habitent la province, la plus grande communauté francophone canadienne hors du Québec en nombre absolu mais pas en pourcentage (les francophones ne représentent que 3 à 4 % de la population ontarienne, à comparer aux 33 % de francophones duNouveau-Brunswick, province officiellement bilingue). Seulement 62 % (recensement 2001) des Franco-Ontariens utilisent encore lefrançais commelangue d'usage, soit environ 340 000 personnes « effectivement » francophones (les autres, soit 38 %, ont adopté l'anglais comme langue d'usage[41]).
La population de langue française se trouve surtout concentrée dans les régions situées à proximité de la frontière avec leQuébec, c'est-à-dire dans l'Est ontarien (le long de larivière des Outaouais) et le Nord-Est ontarien. Dans un seul comté de l'Ontario, celui dePrescott-Russell (jouxtant leQuébec), les francophones sont numériquement majoritaires (à environ 66 %[42]), ce qui constitue un cas unique pour toutes les provinces duCanada se trouvant à l'ouest de larivière des Outaouais.
Depuis1986, laLoi sur les services en français garantit au public le droit de recevoir en français les services du gouvernement provincial. En cela, le Gouvernement de l'Ontario a fait des efforts considérables et réels pour améliorer et renforcer le statut du français en Ontario.
De plus, il a tenu compte de l'influence et de la ténacité des organismes franco-ontariens pour veiller à respecter les droits linguistiques effectifs des francophones : par exemple, dans l'affaire de l'hôpital Montfort, unique hôpital francophone de la région d'Ottawa et institution très importante pour les Franco-Ontariens, que le Gouvernement ontarien avait prévu de fermer à la fin desannées 1990, les autorités provinciales ont dû renoncer en raison de la mobilisation de l'ensemble de la communauté et des poursuites judiciaires, ce qui a permis à l'hôpital Montfort de demeurer ouvert aujourd'hui[43].
De nombreux étudiants anglophones qui habitent dans la province ont une connaissance scolaire du français (voire des connaissances approfondies), et la langue est apprise comme langue seconde (après leur langue maternelle, qui est l'anglais) par plusieurs milliers d'Ontariens anglophones, surtout à l'est de la province (proche du Québec). Comme partout au Canada anglophone, lefrançais est la langue seconde privilégiée dans le système éducatif : si une minorité d'anglophones ontariens sont parfaitement bilingues (bien que ce nombre et le pourcentage augmentent), la très grande majorité des Ontariens apprennent le français à l'école et sont donc généralement capables de lire, de comprendre et de parler la langue dans le cadre de conversations simples[citation nécessaire].
Cependant, une nouvelle définition de la francophonie ontarienne, entrée depuis peu en vigueur, augmente le nombre de francophones de 52 000 : cela tient à l'élargissement de la définition provinciale de ce qu'est un francophone. Un francophone ontarien sera donc, désormais, une personne qui a le français pour langue maternelle, pour langue d'usage, ou qui le connaît sans l'avoir pour langue maternelle. Ceci afin de ne plus exclure des statistiques les immigrantshaïtiens,congolais,algériens... qui s'installaient en Ontario. En vertu de cette nouvelle définition, l'Ontario compte 580 000 francophones, ce qui correspond à 4,8 % de la population de la province[44].
LeFestival franco-ontarien est un événement majeur pour lesfrancophones et francophiles de l'Ontario. Ce festival propose concerts et animations pour les grands comme les petits, et a été créé en 1976 par Pierre DeBlois (président de l’ACFO d’Ottawa-Carleton à cette époque) et a pour mission première de célébrer la fierté culturelle française et plus particulièrement la communauté francophone ontarienne. C'est aussi un moment pour lesanglophones de découvrir davantage la culture française dans le monde entier (musique, art de rue, cuisine, etc.).
Une détérioration de la santé mentale de la population est observée en Ontario, provoquée en particulier par la pauvreté et la consommation de drogue. En 2022, la demande de services psychologiques dans la province a augmenté de 50 % ; plus d’un jeune sur deux dit souffrir d’un trouble mental[45].
Ladevise de l'Ontario estUt incepit fidelis sic permanet (Fidèle elle commença, fidèle elle restera).
L'emblème de l'Ontario est la fleur provinciale : letrille blanc,Trillium grandiflorum. L'oiseau provincial est leplongeon huard (Gavia immer), comme le Canada ; l'arbre provincial est lepin blanc (Pinus strobus), et le minéral provincial est l'améthyste.