Uneespèce est diteomnivore — dulatinomni (tout) etvorare (manger, avaler) — quand sonappareil digestif lui permet d'absorber desaliments d'originesvégétale etanimale[1]. Cette caractéristique permet aux espèces omnivores d'adopter une alimentation « opportuniste », variable en fonction de la disponibilité des aliments.
L'omnivorisme désigne lecomportement alimentaire des omnivores animaux dont les humains font partie.
Le régime omnivore est unrégime alimentaire, plus ou moinsopportuniste, qui facilite l'adaptation et la survie de l'espèce, avec des tendances variables selon les espèces, les lieux, les saisons ou les individus.
L'homme moderne (Homo sapiens), comme ses ancêtres du genreHomo, est omnivore. En effet, son système digestif est adapté à la consommation de produits animaux, végétaux et de champignons, même si la base de son alimentation est principalement constituée de produitsvégétaux :céréales,fruits,graines,légumes,racines,feuilles, etc.. Leschasseurs-cueilleurs nomades duPaléolithique sont des omnivores opportunistes qui complètent leur alimentation de végétaux durs et tendres[2] par celle d'animaux (insectes, coquillages, poissons, œufs mais aussi viande de rongeurs, de reptiles, d'oiseaux puis à partir dupléistocène[3] de gros mammifères issus du charognage et de la chasse)[4]. Cetavantage évolutif leur a permis de conquérir presque toutes les terres émergées de la planète[5]. Larévolution néolithique (sédentarisation qui favorise lacroissance démographique et l'agriculture) ayant lieu aux alentours de 12 000 ans avant notre ère, est trop récente d'unpoint de vue évolutif pour avoir modifié significativement la manière dont les besoins nutritionnels de l'homme sontcodés génétiquement : l'homme demeure omnivore mais sa consommation de viande baisse drastiquement et les végétaux (principalement les céréales et les légumineuses)[6] peuvent représenter jusqu'à 90 % de saration alimentaire[7]. En effet, pour nourrir une population sédentarisée et en croissance continue, il est bien plus efficace de donner la priorité aux cultures (sur la même surface, les plantes cultivées fournissent davantage de calories, et plus rapidement, que les aliments issus des animaux)[8]. Toutefois, ses goûts propres, les famines, les modes, les convenances sociales, les considérations éthiques ou morales, les connaissances scientifiques ou les croyances peuvent influencer les choix alimentaires de l'homme[9],[10].
Sangliers fouillant les poubelles dans une banlieue deBerlin
LeRenard roux est, par exemple, un omnivore opportuniste bien que classé dans l'ordre desCarnivora. À la bonne saison, comme lescarnivores, il se nourrit en effet de préférence de petits mammifères et d’oiseaux, mais il mange aussi grenouilles, lézards, insectes ou poissons et, quand ils sont murs, des fruits, baies ou céréales pour, quand vient la mauvaise saison, finir par vivre de charognes et divers détritus[11].
De son côté, lehérisson commun est classé dans lesInsectivora mais c'est un omnivore à tendanceinsectivore. Il se nourrit d'un peu de tout, mais recherche avant tout insectes, vers ou escargots.
Certainsreptiles consomment aussi à la fois desarthropodes et des végétaux, mais parfois de petits reptiles ou mammifères.De nombreux poissons sont omnivores dont lepoisson rouge et la carpekoï.
↑Le Pléistocène est marqué par descycles glaciaires et des phases de réchauffement au cours desquelles les hommes nomades exploitent leur environnement à partir d'une sorte de camp de base vers lequel ils apportent leur nourriture issue de différents comportements de subsistance : cueillette (de feuilles et de fruits), collecte (de graines, d'insectes, de champignons, de miel, d'œufs…), charognage, chasse diversifiée (ou opportuniste), chasse orientée sur un groupe d'espèces vivant dans le même biotope ou ayant la même taille, chasse spécialisée sur une ou deux espèces et chasse hyperspécialisée (sur une seule espèce). Prévoyant des mois d'hiver pauvres en captures, ils chassent pendant cette saison au cours de laquelle le gibier présente un taux de graisse maximal, et accumulent pendant l'été de la viandeboucanée, séchée ou encore gelée puis stockée dans des caches de pierre sèche. CfClaude Guérin, Marylène Patou-Mathis,Les Grands Mammifères plio-pléistocènes d'Europe, Masson,,p. 264-269.