Oiasso est durant l'Antiquité la cité oucivitas portuaire desVascons, située sur l'embouchure de larivière Bidassoa, à l'emplacement de la ville moderne d'Irun, dans lacommunauté autonome du Pays basque enEspagne. Sous l'Empire romain, ce lieu devient un centre important de communication et de commerce du nord de l'Hispanie, appartenant à laprovince deTarraconaise. Dans lesannées 1990, des études archéologiques ont permis une plus grande connaissance du contexte et de la réalité de la cité.
À proximité d'Oiasso, se trouve le complexe minier d'Arditurri, qui fait de la ville le centre du district minier, exploité depuis l'époque romaine[1] et associé au port d'Oiasso, bien qu'il semble que le gisement soit déjà exploité avant l'arrivée de ces derniers. L'exploitation minière est très importante, comme peuvent en témoigner, les vestiges des œuvres d'ingénierie encore existantes. Les mines sont restés en activités jusqu'en1984, soit pendant une période pratiquement ininterrompue de 2 000 ans. Elles ont permis l'exploitation du minerai d'argent, du fer, du plomb, du zinc, dufluorine et de lasphalérite[2].
Les géographes antiquesPline l'Ancien,Ptolémée etStrabon[3],[4] citaient déjà la citévascone d'Oiasso.Pline l'Ancien dans sonNaturalis Historia, en reproduisant un texte de50 av. J.-C., a étendu le territoire desVascons dans l'extrémité occidentale desPyrénées jusqu'au lieu d'Oiarso, traditionnellement interprété comme les montagnes d'Oiarzun, et leGolfe de Gascogne comme une aire dominée parVasconum saltus[5].Ptolémée, par la suite auIIe siècle, à l'époque impériale, indique deux situations pour Oiasso dans le chapitre 6 et 10 de son livre II deGeographikè Úphégesis : un chapitre sur la cité (engrec : Οίασσώ πόλις) et l'autre pour le « Promontoire d'Oiassó dans les Pyrénées » (engrec : Οίασσώ άκρον Πυρήνης)[3],[4]. À partir de cette évocation et d'une autre citation,Julio Caro Baroja[6] propose d'entendre Oiasso comme un noyau dispersé entre deux centres, la ville et le port.
Oiasso devient un port important de laMare Externum (mer extérieure), par opposition à laMare Nostrum ouMer Méditerranée, à partir de la construction de la route versTarraco à la fin duIer siècle av. J.-C., pour le transport des minerais et le développement du commerce[3]. Cette route traverse la vallée de l'Èbre en passant parOsca etIlerda. Par Oiasso, elle croise aussi la voieAb Asturica Burdigalam qui relieAsturica Augusta avecBurdigala, commeStrabon le raconte. La cité appartient au réseau commercial que laRépublique romaine a créé et qui lie les marchés de la partie nord-atlantique entrent eux.
Ce port fait partie d'un réseau de ports à travers toute la côte atlantique, notamment dans leGolfe de Gascogne :Brigantium (La Corogne),Flaviobriga(Castro-Urdiales),Vesperies (probablementGuernica),Menosca (peut-êtreGetaria),Lapurdum (Bayonne) etBurdigala (Bordeaux).
Le cours de laBidassoa constitue la frontière entre laGaule aquitaine et l'Hispanie citérieure. Des vestiges d'un pont ont d'ailleurs été retrouvés et leportorium a également été identifié, il s'agit de la douane où les taxes sont payées. Les taux des taxes est de 2 % pour les produits qui vont enGaule aquitaine et de 2,5 % pour les produits qui passent enHispanie citérieure.
Oiasso comprend aussi une composante minière. À quelques kilomètres se trouvent lesPeñas de Aya où se situe une importante exploitation minière romaine, d'argent, possédant des galeries d'une longueur de plus de trois kilomètres et qui comprennent un système de drainage sophistiqué, ce qui peut indiquer l'importance de ces dernières et la nécessité d'une structure juridique pour les diriger.
Depuis1992, des études archéologiques sur des vestiges antiques ont été réalisés. Ces restes correspondent à un port duIer siècle et ont été trouvés lors de prospection dans la rue Santiago d'Irun. Auparavant, il avait trouvé sur place la nécropole du cimetière deSanta Elena, datant duIer siècle et contenant les restes incinérés de récipients en céramique. Des entrepôts, des ateliers et desthermes qui forment une superficie de 12hectares ont été également retrouvés. Les archéologues estiment que dans les substrats de l'actuelle ville d'Irun, il existe les restes de toutes les constructions caractéristiques d'une cité datant de l'Empire romain avec unthéâtre, unamphithéâtre, destemples ou desforums. Ces découvertes sont considérées par quelques spécialistes comme la preuve contre l'image traditionnelle de l'isolement des peuples deVasconie[7].
Depuis juillet2006, un musée àIrun est consacré à la diffusion de l'histoire de Oiasso[8].
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