Novioregum | ||
![]() Vestiges des thermes : four servant à alimenter letepidarium (bains tièdes) | ||
Localisation | ||
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Pays | ![]() | |
Province romaine | Haut-Empire :Gaule aquitaine Bas-Empire :Aquitaine seconde | |
Région | Nouvelle Aquitaine | |
Département | Charente-Maritime | |
Commune | Barzan | |
Type | Vicus | |
Coordonnées | 45° 31′ 36″ nord, 0° 51′ 17″ ouest | |
Histoire | ||
Époque | Antiquité (Empire romain) | |
Géolocalisation sur la carte :Rome antique | ||
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Novioregum est unvicusgallo-romain appartenant à laCivitas Santonum, lacité desSantons. Elle atteint son apogée auIIe siècle ap. J.-C. mais, dès leIVe siècle ouVe siècle, la ville est désertée et l'on perd durablement sa trace.
Sa localisation donne lieu à de nombreuses hypothèses, cependant lesite du Fâ, àBarzan, enCharente-Maritime, est aujourd'hui privilégié.
L'Itinéraire d'Antonin, deBordeaux àAutun, (Itinerarium Antonini - Item a Burdigala Augustodunum mpm CCLXXIIII sic Blauto mpm XVIIII Tamnum mpm XVI Novioregum mpm XII Mediolanum Santonum mpm XV Aunedonnacum mpm XVI…) situeBlaye à 18 milles romains deBordeaux,Tamnum à 16 milles romains deBlaye,Novioregum à 12 milles romains deTamnum etSaintes à 15 milles romains deNovioregum[1].
Novioregum pourrait également être lePortus Santonum, le port desSantons, à proximité duPromontorium Santonum, décrit parPtolémée. Le port des Santons constituait un point de débarquement pour les bateaux de haute mer, pouvant être un lieu denégoce avec laMarseille grecque (via laGaronne) sur l'une des routes de l'étain (latinstannum) venant deGrande-Bretagne.
LaTable de Peutinger ne mentionne pasNovioregum entreLamnu (sic) etMediolano Sancon (sic), sans doute du fait de l'abandon du site deNovioregum au moment de l'édition (ou de la correction) de la carte.
Durant plusieurs siècles, la localisation précise deNovioregum resta un mystère. D'aucuns situèrent l'antique cité àRoyan, du fait de la ressemblance apparente du nom deRoyan avec (Novio)Regum[2]. D'autres, comme le célèbre érudit local Léon Massiou, étaient enclins à la situer dans lapresqu'île d'Arvert[3].
Dès1844, plusieurs érudits locaux, tels l'abbé Auguste Lacurie, tendent à penser que les ruines deBarzan seraient en fait l'antique cité deNovioregum. Il faudra cependant attendre les campagnes de prospections aériennes deJacques Dassié, en1975, pour que cette hypothèse devienne prédominante.
SelonJacques Dassié, la métrique utilisée sur l'Itinéraire d'Antonin ne serait pas lemille romain mesurant environ 1 482 mètres (millia passum soit 1000 doubles pas), mais en réalité la grande lieue gauloise mesurant environ 2 450 mètres[7].
Sa théorie permet de situerTamnum àConsac, etNovioregum sur lesite gallo-romain de Barzan, situé entre les villages deBarzan, deTalmont-sur-Gironde et d'Arces-sur-Gironde.
Si la présence deruines antiques àBarzan est connue depuis plusieurs siècles (l'ingénieur royalClaude Masse, en poste enAunis etSaintonge entre1694 et1715, note leur présence[Note 1]), leur importance est longtemps sous-estimée.
Le premier à entrevoir leur importance est l'abbé Auguste Lacurie, secrétaire de laSociété Archéologique de Saintes à la fin duXIXe siècle. En 1844, il émet l'hypothèse que lesruines visibles àBarzan pourraient bien être la ville antique deNovioregum[Note 2]. Cependant, plusieurs personnalités importantes dans le domaine de l'archéologie, tel Léon Massiou, contesteront cette hypothèse, notamment dans un ouvrage paru en1924. Quelques années plus tard pourtant, de nouveaux vestiges sont découverts. Outre letemple et lethéâtre, connus depuis les descriptions deClaude Masse, on exhume les vestiges d'unaqueduc, puis dethermes, confirmant la présence d'une cité de quelque importance à cet emplacement[8].
Cependant c'est en1975 que les prospections aériennes deJacques Dassié révèleront l'ampleur du site[9], s'étendant sur près de 140 hectares[10]. Jacques Dassié écrira : « Nos premiers clichés de prospection aérienne remontent à 1962. Ils ne révélèrent rien de décisif ou d’interprétable comme gallo-romain, en dehors des superstructures existantes. Il fallut attendre fin, pour que la conjonction des conditions de cultures et d’une météorologie très favorables, apporte les résultats spectaculaires. Au début de l’été, le jaunissement des céréales fut particulièrement révélateur et tous les grands pôles d’une ville apparurent ».
De fait, comme l'indique égalementJacques Dassié,« L'identification de Barzan avec ce site paraît donc la plus probable. La validation totale de l'hypothèse est, bien entendu, à attendre de découvertesépigraphiques ultérieures, en fouille ou en prospection. »
SelonJacques Dassié (2003), le port deNovioregum -Barzan était relié auréseau routier antique :
Les fouilles archéologiques effectuées par l'associationASSA Barzan (commencées en1994 et toujours en cours) ont permis d'exhumer les vestiges d'une ville portuaire fondée par lesCeltessantones, et agrandie au cours des deux premiers siècles de notre ère. Cette ville était probablement un comptoir commercial, ouemporium.
Les premières constructions importantes furent probablement édifiées sous lesFlaviens (de69 à96), comme l'attestent des restes destatues ainsi que plusieurschapiteauxcorinthiens[11] datant de cette époque, retrouvés sur le site. Néanmoins, la ville semble avoir connu son âge d'or vers leIIe siècle de notre ère, sous le règne desAntonins. La ville se pare alors de monuments importants :
La ville, prospère, est signalée par l'Itinéraire d'Antonin, publié auIIIe siècle de notre ère, sous le règne de l'empereurDioclétien. Cependant, la ville semble avoir été abandonnée auVe siècle, probablement du fait de l'envasement de son port, phénomène récurrent dans la région.
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