Noviomagus Lexoviorum Civitas Lexoviorum (~400) | |
![]() Plan de Noviomagus Lexoviorum | |
Localisation | |
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Pays | ![]() |
Province romaine | Gaule lyonnaise (Haut-Empire romain) Lyonnaise seconde (Bas-Empire romain) |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
Commune | Lisieux |
Civitas | Chef-lieu |
Coordonnées | 49° 08′ 44″ nord, 0° 13′ 32″ est |
Histoire | |
Culture | Rome antique |
Antiquité | Empire romain |
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Noviomagus Lexoviorum est le nom de la capitale du peuple desLexoviens, à l'emplacement de la ville actuelle deLisieux, dans ledépartement français duCalvados.
Avant leur installation sur l'emplacement romain, les Lexoviens vivent sur un site à quelques kilomètres à l'ouest plus aisément défendable, l'oppidum du Castellier. Après laconquête romaine, levicus déménage pour un site localisé en plaine proche d'un port gaulois. Construit sur un plan orthogonal, il atteint son apogée auIIe siècle.
Lacivitas se situe le long de deux cours d'eau : le fleuveTouques et la rivièreOrbiquet[A 1].
La cité deNoviomagus Lexoviorum est située à 28 km deLa Manche[D 1].
Selon François Cottin, lecastrum enveloppait au nord l'emplacement de lacathédrale Saint-Pierre, au sud elle ne dépassait pas le boulevard Sainte-Anne, tandis que la partie ouest se situait entre la rue du Pont-Mortain et l'avenue Victor-Hugo[1].
Avant laconquête romaine, lesLexoviens sont installés à 3 km au sud-ouest de laLisieux actuelle dans l'oppidum du Castellier[F 1]. Il sert de centres dans plusieurs domaines : artisanales, commerciales et religieuses[F 1]. Ce peuple occupe lepays d'Auge, situé entre le fleuveDives et la rivièreRisle[B 1].Jules César les mentionne comme desArmoricains[G 1].
Pendant laguerre des Gaules, en, les habitants localisés sur le site de l'oppidum auraient massacré leurs dirigeants (probablement pro-romains)[G 2] et fermé les portes de l'oppidum à l'armée romaine[B 1]. Les élites de la localité ayant été pro-romaines, après la défaite gauloise, la ville garde ses propres institutions[G 2].
À l'époque d'Auguste, les habitants passent de l'oppidum vers une nouvelle ville :Noviomagus Lexoviorum[B 1].Noviomagus vient du latinmagus qui signifie « marché », ce qui donne « nouveau marché des Lexoviens » dans son nom complet[G 1]. Elle est proche d'un port fluvial, peut être déjà présent avant l'installation de la ville gallo-romaine[B 1]. Elle est probablement réalisée selon l'organisation romaine à savoir un plan orthogonal[B 1].
Levicus atteint son apogée auIIe siècle[B 1]. À cette époque, les artisans sont installés au cœur de la cité et les édifices construits sont connus[B 1]. Les quartiers d'habitation sont localisés à l'est et à l'ouest sur la colline[B 1]. Ce lieu est également un carrefour pour les routes du secteur et un centre de commerce majeur[B 1].
AuIIIe siècle, de violents incendies touchent la localité, peut être en raison d'attaques menées par des piratessaxons[B 2]. Des fortifications sont construites pour défendre la cité[B 2]. Levicus se transforme encastrum d'une dimension de 400 m de longueur pour 200 m de largeur, les éléments défensifs sont percés par plusieurs portes[B 2]. La superficie est de8 hectares[B 2]. Les défenses s'appuient pour le côté occidental sur la rivièreOrbiquet et sur le côté oriental sur laforêt de Rathoune[B 2]. À la fin de ce siècle, la localité change de nom enCivitas Lexoviorum[B 2].
À la fin duIVe siècle, lecastrum semble être la dixième ville de Seconde Lyonnaise d'après Christian Pilet en s'appuyant sur laNotitia dignitatum[B 2].
Un port devait déjà exister à l'époque romaine, mais dont l'emplacement n'est pas connu en 1959[A 1].
Deuxaqueducs aliment la ville en eau douce pendant l'Antiquité[A 2]. Un des deux aqueducs se situe sur la commune deSaint-Désir au nord ouest de l'actuelleLisieux[D 1]. D'autres éléments sont découverts dans les communes deLe Grais, deBeuvillers, deLisieux près de la muraille duBas-Empire et dans la vallée de l'Orbiquet[A 3].
Unautel avec quatre divinités (deuxHercule, unMercure et un avec trois personnages debout) est découvert auXVIIe siècle[B 3].
Des vestiges d'unevoie romaine sont également présents dans lamédiathèque André-Malraux.
L'oppidum est localisé sur une ancienne route menant àJort[B 1]. Florence Delacampagne évoque une superficie de200 ha en pente douce orientée vers le sud-est[B 1], Patrice Lajoye estime cette superficie à160 hectares[G 3]. L'espace occupé ferait de cetoppidum en ferait l'un des plus importants de laGaule[G 3].
Un mur de protection de typemurus gallicus composé de poutres en bois et d'un mélange de terre et de pierre, est installé au nord, complété par un fossé, il date de l'époqueLa Tène D[C 1],[B 1],[G 3]. Le reste de la communauté est protégé par le relief naturel[B 1]. Une route menant àJort passe au pied de l'oppidum[B 1]. La densité de l'habitat nous est inconnue[G 3].
Lors de laguerre des Gaules, les habitants de l'oppidum ferment les portes à l'armée romaine[B 1]. À l'époque d'Auguste, les habitants passent de l'oppidum vers une nouvelle ville : Noviomagus Lexoviorum[B 1].
AuXIVe siècle, un haras est bâti sur le site[G 3].
Le théâtre au nord-ouest de l'actuelleLisieux[D 2]. L'édifice est à la fois unthéâtre et unamphithéâtre[E 1].
Il s'agit du seul vestige situé à l'est d'un complexe plus large, probablement un sanctuaire rural localisé sur le site du « Vieux-Lisieux », explication développée dès les années 1980[C 2],[G 4]. Le lieu semble déjà utilisé dès l'époque gauloise[G 5], le sanctuaire-théâtre date probablementIIIe siècle selon François Cottin et ressemble à ceux situés àAutun, àBerthouville, àDrevant, àSanxay ou auVieil-Évreux[C 3],[D 3]. Dans laGaule romanisée, les théâtres s'appuient souvent le relief naturel[E 2]. Le coût de construction de ce type de bâtiment est très élevé pendant l'Antiquité[E 3]. À l'inverse, Patrice Lajoye pense que le site avait des rues et des quartiers[G 6]. La largeur des rues est évaluée à 10-15 m, la présence d'unaqueduc est attestée[B 2].
Le théâtre a peut être bénéficié d'une restauration sous leBas-Empire d'après François Cottin[D 4]. AuXIIe siècle, des matériaux du théâtre sont réutilisés pour construire une ferme sur les structures du mur de scène[G 7]. Dès leXVIIe siècle,Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, érudit français, visite le site sur recommandation des populations locales[G 5]. La première découverte concernant lethéâtre gallo-romain est réalisée en 1770, mais personne ne cherche à dater l'édifice[B 4],[D 5]. D'autres sondages ont lieu mais sans donner de suite[B 4]. Au début duXIXe siècle,Arcisse de Caumont lui donne à tort une forme d'amphithéâtre[B 3]. Des publications sur des sondages sont effectuées en 1927 ou 1928 par l'abbé Simon[B 4]. Dans la seconde moitié duXXe siècle, des pilleurs équipés de détecteurs de métaux passent régulièrement sur le site[G 7]. En 1995, la construction d'un terrain de volley-ball est projeté sur le site[G 7]. Cependant l'absence de fouilles ne permet pas de préciser l'histoire et l'évolution de l'édifice[C 2],[G 7].
L'édifice est bâti au-dessus d'un cours d'eau d'une largeur de 3 m[E 4]. Des travaux importants de maçonnerie sont nécessaires pour compenser les creux du relief naturel[E 4]. Lacavea se situe sur la rive gauche du ruisseau et a une forme d'ellipse[C 2],[B 2]. Lesgradins et l'hémicycle du théâtre se situent sur le flanc de la colline et ont un fort dénivelé[B 2],[C 2]. La scène sur la rive droite et les dépendances du théâtre se situent le long de la rive droite du ruisseaule Merderet[B 2],[C 2].
Les combats degladiateurs ou debestiaires ont lieu dans l'orchestra[E 1].
L'édifice est daté du premier quart duIIe siècle[B 5]. Il est modifié au milieu de ce même siècle, puis subit encore des travaux à la fin du siècle[B 5]. Lesthermes se situent près dudecumanus maximus[B 5]. Deux aqueducs semi-enterrés alimentent le bâtiment, dont un à l'ouest de l'édifice[B 5].
Les premières découvertes concernant cet édifice sont effectuées en 1967[B 3]. De nouvelles fouilles dirigées parClaude Lemaître sont réalisées entre 1978 et 1982[B 3].
Le bâtiment est organisé sous forme de thermes doubles avec une partie réservée aux hommes et l'autre aux femmes[B 3]. L'organisation interne se fait sous forme de rayonnement et non d'une succession de pièces[E 5]. Quatre salles sont reliées à un couloir et quatre autres sont liées entre elles[B 5]. Une des pièces est unpalestre en terre battue de forme trapézoïdale[B 3]. Une autre pièce décoré par des fleurs sur un fond révèle révèle unhypocauste[B 5]. Un portique est découvert au nord du site[B 5]. La partie réservée aux hommes devait comportée des peintures, mais cette partie du bâtiment est détruite dès leMoyen Âge[B 5]. La partie réservée aux femmes possède des décors de végétaux et d'animaux[E 5].
L'édifice est mis au jour pendant une campagne archéologique se déroulant entre 1978 et 1982[B 5]. Des monnaies sont découvertes lors de la fouille des couches ayant subi des destructions[B 5].
En face des thermes, les habitations sont plus anciennes[B 5]. Elles datent de 50-75, mais probablement de l'époque flavienne[B 5]. Elles ont remplacé des habitations déjà existantes[B 5].
Une muraille datant duBas-Empire est découverte[A 3]. Sa forme est rectangulaire avec des côtés de 400 m sur 200 m[A 3]. Elle s'appuie sur la rivièreOrbiquet et son port côté occidental et sur laforêt de Rathoune côté oriental[A 3]. Des fossés devaient être présents, ils correspondent pour la partie méridionale et oriental aux boulevards Sainte Anne, Jeanne d'Arc et Émile Demagny[A 3]. Les fouilles menées ont permis de relever l'existence dune palissade rue Pont-Mortain afin de protéger la base de la muraille et de permettre de mener au chemin de ronde extérieur[A 3]. Des éléments de maçonnerie défensifs sont également découverts à l'emplacement de l'ancienne rue de la Petite-Couture, tracé probablement de l'anciennevoie romaine menant àVieux[A 3]. La brique semble avoir été le matériau utilisée pour construire le mur[B 2]. Trois portes sont présentes pour traverser la muraille dont les portes d'Orbec et à l'est de Paris au sud[B 2]. Au Moyen Âge, après la période romaine, ces deux dernières sont encore utilisées[B 2].
Le lieu est déjà évoqué dans leCommentaires sur la guerre des Gaules deJules César mais pour le premier site des Lexoviens : l'oppidum du Castellier[G 3].
LaNotitia dignitatum évoque la localité pour la placer à la dixième place de la Seconde Lyonnaise[B 2].
Anne Claude de Caylus, antiquaire français duXVIIIe siècle, est le premier à évoquer la présence d'unthéâtre gallo-romain sur le site dans son ouvrageRecueil d'antiquités en 1784[B 2].
L'archéologie ne permet pas de bien connaître la période de l'Empire romain[F 2]. Les raisons principales en sont les conditions topographiques dues aux deux cours d'eau du secteur : le fleuveTouques et la rivièreOrbiquet[F 2]. Les principaux bâtiments de la cité ne sont pas connues, à l'image duforum[F 3].
En 1770, les premiers sondages sont menées sur lethéâtre gallo-romain de Lisieux, mais l'édifice ne sera jamais entièrement fouillé[B 2].
La destruction de Lisieux en juin 1944 à la fin de laSeconde Guerre mondiale, puis sa reconstruction ont permis de mener de nombreuses fouilles archéologiques pour révéler son passé[A 1]. Les travaux d'enlèvement des débris sont effectués très rapidement principalement en dehors ducastrum[A 3]. La surveillance des travaux de dégagement des débris et de reconstruction de la ville est menée par François Cottin[A 3].
Les premiers éléments découverts à Lisieux pour leBas-Empire romain et leHaut Moyen Âge datent des fouillesaprès-guerre, mais les 70 cercueils en pierre de l'époque mérovingienne exhumés sont détruits[A 3]. Les délimitations du cimetière sont pour le sud la chapelle Saint-Aignan, à l'est l'Orbiquet, au nord le port antique et à l'ouest des éléments gallo-romains probablement déjà abandonnés dès la fin de l'Antiquité[A 3].
À l'intérieur de la délimitation ducastrum, troistambours de colonnes avec des reliefs appartenant à lacolonne votive de Lisieux sont découverts en 1947[A 3]. Ils sont découverts en mauvais état, mais François Cottin tente une reconstitution de la colonne[A 4]. Ces découvertes sont faîtes près de l'église Saint-Jacques et de larue aux Fèvres[A 3]. Deux tambours sont composés decalcaire corallien issus des carrières deCatumagus[A 5]. Le premier tambour fait 76 cm de hauteur avec un diamètre de 37 cm[A 4]. Le second tambour fait quant à lui 98 cm de hauteur avec un diamètre de 45 cm[A 4]. Lechapiteau d'ordre corinthien est composé quant à lui d'un matériel plus tendre l'oolithe pour réaliser desfeuilles d'acanthe avec une hauteur de 73 cm pour un diamètre de 44 cm[A 5]. Une statue se situait peut être au sommet de la colonne[A 4]. Pour Georges Huard, un autre fragment aura déjà été trouvé en 1618 ou 1619[A 6].
À la fin des années 1970 et au début des années 1980, deux campagnes de fouilles sont organisées[B 5]. La première se déroule en 1978-1979, elle concerne un habitat privé[B 5]. La seconde se passe entre 1978 et 1982, elle met au jour un édifice thermal[B 5].
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