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Nombre d'Avogadro

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Pour les articles homonymes, voirAvogadro.

Nombre d'Avogadro
Données clés
Unités SImol-1
DimensionN −1
NatureGrandeurscalaire
Symbole usuelNA{\displaystyle N_{\mathrm {A} }},L{\displaystyle L}[1]
Lien à d'autres grandeursR =NAkB
Valeur6,022 140 76 × 1023 mol−1

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Portrait d'Amedeo Avogadro.

Enphysique et enchimie, lenombre d'Avogadro (ouconstante d'Avogadro[note 1]) est le nombre d’entités (atomes, molécules, ions ou particules en général) qui se trouvent dans unemole de matière. Il est nommé parJean Perrin en l'honneur du physicien et chimisteAmedeo Avogadro[note 2] et notéNA{\displaystyle N_{\text{A}}}[1]. Il est aussi nomménombre de Loschmidt (et notéL{\displaystyle L}) dans le monde germanophone, en l'honneur deJosef Loschmidt[1].

Le kilogramme étant désormais défini en fixant les valeurs de trois constantes (la période de la radiation correspondant à la transition entre les deux niveaux hyperfins de l'état fondamental de l'atome decésium 133 à la température duzéro absolu, lavitesse de la lumière et laconstante de Planck), le nombre d'atomes de carbone contenus dans 12 g decarbone 12 reste sujet à la mesure (laquelle est encore en cours d'améliorations importantes), mais n'a plus de nom particulier.

Jean Perrin a décrit dans son livre de vulgarisationLes Atomes (1913) les expériences concordantes qui ont permis d'approcher le nombre supposé par Avogadro et ainsi d'asseoir lathéorie atomique.

SiN(X){\displaystyle N(\mathrm {X} )} désigne le nombre d'entités élémentairesX d'unéchantillon donné d'unesubstance chimique, son nombre demolesn(X){\displaystyle n(\mathrm {X} )} est donné par la relation[6] :

n(X)=N(X)NA{\displaystyle n(\mathrm {X} )={\frac {N(\mathrm {X} )}{N_{\mathrm {A} }}}}.

Le nombre d'Avogadro est également le facteur de conversion entre legramme par mole et l'unité de masse atomique (u) :

g/mol =NA{\displaystyle N_{\text{A}}} u.

Valeur numérique

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Dans les unitésSI, leBIPM indique en 2015 la valeur suivante :

NA{\displaystyle N_{\text{A}}} = 6,022 140 76(12) × 1023 mol−1

c'est-à-dire avec uneincertitude standard de 1,2 × 1016 mol−1, soit uneincertitude relative de 2,0 × 10−8. Cette incertitude est relativement élevée. Dans le domaine de la détermination des constantes, le défi de déterminer le nombre d'Avogadro avec plus de précision (lamole étant définie à partir ducarbone 12) a longtemps été l'un des plus importants.

Lors de sa26e réunion, le 16 novembre 2018, la Conférence générale des poids et mesures (CGPM) a décidé[5] qu'à compter du 20 mai 2019, la constante d'Avogadro serait égale à exactement :

NA{\displaystyle N_{\text{A}}} = 6,022 140 76 × 1023 mol−1,

ce qui constituera désormais la définition de lamole.

Exposé simplifié

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Lamasse de l'atome est pratiquement égale à celle du noyau, pour deux raisons :

  • lesélectrons sont moins nombreux que lesnucléons (c’est-à-dire les constituants du noyau :protons etneutrons) : dans l'atome neutre il y a bien autant d'électrons que de protons, mais aux protons se rajoutent les neutrons ;
  • surtout, le neutron a presque la même masse que le proton, alors que l'électron est 1 836 fois plus léger.

On obtient par conséquent une mesure assez précise de la masse de l'atome en multipliant son nombre de nucléons (appelénombre de masse et notéA) par la masse d'un nucléon, environ 1,67 × 10−24 g. Un gramme de matière contient donc environ six cent mille milliards de milliards de nucléons (1/1,67 × 10−24 6 × 1023) ; ce nombre est proche du nombre d'Avogadro, notéNA{\displaystyle N_{\text{A}}}.

Ainsi, la masse deNA{\displaystyle N_{\text{A}}}molécules est proche deA grammes oùA est le nombre de nucléons de la molécule. Par exemple, lamolécule d'eau (constituée de deuxatomes d'hydrogène H et d'un atome d'oxygène O) comporte 18 nucléons (1 nucléon pour chaque H et 16 nucléons pour l'O, en négligeant lesisotopes), donc 18 g d'eau contiennent six cent mille milliards de milliards de molécules. L'isotope dufer, lefer 56, comporte 26 protons et 30 neutrons, donc 56 g defer 56 contiennent environ six cent mille milliards de milliards d'atomes. En réalité, les différentsisotopes naturels des éléments (qui diffèrent par leur nombre de neutrons, le nombre de protons étant caractéristique d'un élément) font que la masse deNA{\displaystyle N_{\text{A}}} atomes d'un élément X peut être assez différente : par exemple une mole de fer a une masse moyenne d'environ 55,846 g, et non 56 g.

Autres utilisations

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Mesure du nombre d'Avogadro

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Letableau de Mendeleïev décrit leséléments et leursmasses relatives respectives. L'intérêt de mesurer le nombre d'Avogadro est d'établir lefacteur d'échelle entre le mondemicroscopique des atomes et le monde macroscopique de la matière à notre échelle. Le choix de tel ou tel élément comme référence pour sa définition n'a pas d'intérêt intrinsèque, c'est une convention directement liée aux plus ou moins grandes difficultésmétrologiques. D'ailleurs il a changé,NA{\displaystyle N_{\text{A}}} étant d'abord défini à partir de l'hydrogène, puis de l'oxygène 16, et enfin ducarbone 12. Le choix le plus naturel aurait sans doute été celui du proton (dont une mole aurait eu la masse d'un gramme), mais à l'époque on ne savait pas que l'atome était sécable.

Lesilicium a aussi été envisagé comme étalon[8], il aurait permis de créer une sphère d'une grande pureté. Mais la question est devenue obsolète avec laredéfinition du système d'unités qui est entrée en vigueur à la mi-2019.

Histoire

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Une conséquence du positivisme

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La difficulté de diffusion des hypothèses d'Avogadro est due à laphilosophie scientifique de l'époque : elle interdisait les « hypothèses » non démontrées, ou non démontrables. Il valait mieux faire une théorie qui s'en passât.

Elle est aussi due à l'incompréhension de laliaison covalente, qui n'a été réellement comprise parHeitler etLondon qu'en 1927, grâce à lamécanique quantique (1926)[9],[10]. La théorie ionique deBerzelius ne permettait pas l'existence dudihydrogène ou dudioxygène.

De ce fait, le langage hésite : avant de comprendre qu'une molécule est composée d'atomes, et pourquoi H2 plutôt que H4, et pourquoi NO2 plutôt que N2O4, il faut du temps pour amasser suffisamment de données compatibles, et écarter les « inclassables » (par exemple, lesberthollides[note 3]).

Au début duXIXe siècle,Avogadro énonça sa loi, dite aussiloi des gaz parfaits (1811).Ampère l'encouragea en 1814, mais il se rétracta devant une levée de boucliers. La réaction des anti-atomistes (on disait les équivalentistes), d'inspiration positiviste, se durcit encore avecDumas en 1836, puisBerthelot etLe Chatelier.

LeCongrès de Karlsruhe de 1860 permit aux deux communautés d'enterrer la hache de guerre. Mais les jeunes chimistes en revinrent convertis à lathéorie atomique par le rapport deCannizzaro.

Il est alors admis que dans ungaz dit parfait, le volumeV0{\displaystyle V_{0}} occupé parN{\displaystyle N} particules, sous la pressionP0{\displaystyle P_{0}} et la températureT0{\displaystyle T_{0}} est le même quel que soit legaz, ceci étant en fait une définition d'un gaz parfait, théorique.

Il restait à mesurer ce nombreN{\displaystyle N}, ce qui n'était plus qu'une question demétrologie.

L'intervention de Maxwell

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Le premier texte important de théorie cinétique des gaz est celui, auXVIIIe siècle, deDaniel Bernoulli qui calcula correctement lapression cinétique (1738,Hydrodynamica)[11][source insuffisante]. Mais ce document passa inaperçu.

LorsqueLoschmidt trouva la première valeur enordre de grandeur : 1024, cela donnait aux atomes une taille de 0,1 nm. Et il fallut toute l'autorité deMaxwell pour que ces résultats fussent considérés comme crédibles. Lathéorie cinétique des gaz avait acquis « ses lettres de noblesse » (1870).

Le nombre d'Avogadro comme confirmation de la théorie atomique

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L'existence même des atomes reste contestée jusqu'au début duXXe siècle[12].Jean Perrin publie en 1913 une synthèse sur le sujet dans laquelle il liste treize protocoles expérimentaux visant à mesurer le nombre d'Avogadro sous l'hypothèse de l'existence des atomes[12]. Dix donnent un résultat[13] compris entre 6,0 × 1023 et 6,9 × 1023 :

Estimation du nombre d'Avogadro
Phénomène physiqueValeur déduite
Viscosité des gaz6,2 × 1023
Mouvement brownien
(répartition de particules)
6,83 × 1023
Mouvement brownien
(déplacement de particules)
6,88 × 1023
Mouvement brownien
(rotation de particules)
6,5 × 1023
Mouvement brownien
(diffusion de particules)
6,9 × 1023
Opalescence critique7,5 × 1023
Couleur du ciel4,5 × 1023 - 7,5 × 1023
Spectre de corps noir6,4 × 1023
Charge électrique d'un gaz ionisé6,8 × 1023
Radioactivité α
(particules émises par un échantillon de radium)
6,25 × 1023
Radioactivité α
(masse d'hélium émise par un échantillon de radium)
6,4 × 1023
Radioactivité α
(masse de radium disparue)
7,1 × 1023
Radioactivité α
(énergie rayonnée par un échantillon de radium)
6,0 × 1023

Compléments

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Il existe au fond deux problèmes distincts :

Gassendi rénove la théorie atomique (1638) ; le premier théorème de théorie cinétique des gaz date de Bernoulli en 1738. Mais il sera oublié jusqu'àClausius, vers 1855. La raison en est qu'il faut que la chimie se dépêtre de l'alchimie grâce à labalance.

Atomes et chimie

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Il fallut extraire les corps purs desmélanges (piège deseutectiques et desazéotropes, piège descristauxisomorphes). AprèsWenzel (1782),Richter (1795), la querelleBerthollet-Proust (1799-1806), il fut admis qu'uncorps pur est composé des mêmes corps simples dans les mêmes proportionsdiscontinues et définies : eau eteau oxygénée sont deux corps purs différents.John Dalton (1808) propose la classification en corps binaire (A + B → AB), ternaire (A + 2B → AB2), indiquant clairement sa vision atomique des molécules, et donne les masses relatives des « équivalents ». Berzelius proposera de nommer chaque élément par unsymbole.Gay-Lussac établit pour les composés gazeux les lois des volumes en proportions définies (1809). Voir aussiLoi des proportions définies.

La difficulté était celle-ci : eneudiométrie, la décomposition de l'eau donne 2 volumes de dihydrogène et 1 volume de dioxygène. La recomposition de l'eau fait que ces volumes ne redonnent que 2 volumes devapeur d'eau.

Le pas immense que franchit Avogadro est d'admettre l'existence du dihydrogène et du dioxygène, qui devaient se décomposer pour donner deux molécules d'eau H2O ; ce qui permettait de résoudre les conflits entre Dalton et Gay-Lussac. Mais ces « décomposition » et recombinaison étaient en tout état de cause fort problématiques. Il est peu écouté : la théorie de Berzelius ne permet pas de rendre compte de l'existence de la « molécule » H2.

Néanmoins Berzelius perfectionne la notion de masse relative des éléments (laloi de Dulong et Petit joue alors un rôle important (1819) ; laloi cristalline de Mitscherlich (en) (1819-1823) aussi).

Dumas, en 1826, est adepte convaincu du système atomique de Dalton, et permet par sa fameuse loi (d =M/29) de déterminer moultmasses molaires[note 4]. Mais convaincu par la philosophie positiviste, il rejette l'atomisme en 1836 : ses vapeurs dephosphore blanc P4, et d'hexasoufre S6, puisgraduellement dedisoufre S2 l'ont, à l'évidence, contrarié.

Gmelin, anti-atomiste convaincu, ne fait toujours pas la différence entre atome et molécule et donne laTable des Equivalents (1830).

Faraday publie ses équivalentsélectrochimiquesioniques dans les lois de l'électrolyse (1833).

Conclusion : faute de comprendre H2, P4 et S6, la théorie atomique achoppe, malgréGaudin (1833), qui, sans succès, reprend Avogadro, et définit le dihydrogène, letétraphosphore… et distingue parfaitement entremolécule, faited'atomes éléments.

Lachimie organique (Wöhler,synthèse de l'urée (1828)) et son omniprésente covalence, fait oublier Berzelius ; etGerhardt (1843), puisLaurent (1846) redécouvrent ce qu'avait dit Gaudin. Lathermochimie naissante desannées 1845 confirme : il faut briser H2 et Cl2 pour donner2 HCl.

Restaient les étranges variations « graduelles ».Cannizzaro sauve la théorie atomique : il y a dissociation progressive.Sainte-Claire Deville confirme. On est en 1856.

Le congrès de Karlsruhe de 1860 enterre la hache de guerre entre équivalentistes et atomistes ; mais clairement les atomistes seront avantagés dans leur compréhension de la chimie.

Physiciens et la taille des atomes

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Lathéorie du calorique deBlack vient perturber la physique duXVIIIe siècle. EnAngleterre,Joule (1848) redécouvre les travaux deBernoulli.Krönig (1856) améliore ;Clausius (1857) trouve l'expression de lavitesse quadratique moyenne des atomes :

u=3×RTM{\displaystyle u={\sqrt {\frac {3\times RT}{M}}}}, soit485 m/s×T273×29M{\displaystyle 485\ {\rm {{m/s}\times {\sqrt {\frac {T}{273}}}\times {\sqrt {\frac {29}{M}}}}}},

et il retrouve l'explication d'Avogadro, de Gaudin et autres : l'« hydrogène » est du dihydrogène.

La vitesse moyenne était très élevée ; mais Clausius invente la notion géométrique capitale delibre parcours moyen :

L1nS{\displaystyle L\sim {\frac {1}{nS}}}, avecS{\displaystyle S} lasection efficace.

La théorie cinétique des gaz est née ; l'ordre de grandeur ducoefficient de diffusion sera :D=13uL{\displaystyle D={\frac {1}{3}}u\,L} enm2 s−1, comme laviscosité cinématique.Loschmidt en tirera (1865) la valeur de la taille des atomes et le nombre d'Avogadro.William Thomson (Lord Kelvin) essaiera de leur donner une structure de nœuds, mais ce sera en 1926, l'équation de Schrödinger, puis leséquations de Hartree-Fock qui donneront la solution actuelle.

Notes et références

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Notes

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  1. Un nombre estsans dimension, alors qu'uneconstante peut en avoirune, ce qui est le cas du « nombre d'Avogadro » dans le cadre duSystème international d'unités (il s'exprime enmole−1) : le terme « constante d'Avogadro » est moins usité, mais aujourd'hui plus correct.
  2. Cette constante est nommée en 1926 parJean Perrin.
    Matthieu Horgnies, Marc Aucouturier, Évelyne Darque-Ceretti, Éric Felder,Les scientifiques célèbres en mathématiques et sciences physiques : D'Archimède à Alan Turing, 2021.
  3. Un berthollide est uncomposé non-stœchiométrique.Antonyme :daltonide (en).
  4. VoirDensité des gaz.

Références

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  1. ab etcUnion internationale de chimie pure et appliquée,Quantities, Units and Symbols in Physical Chemistry,,3e éd.(lire en ligne[PDF]),p. 45.
  2. Bureau international des poids et mesures, « Résolution 3 de la14e CGPM (1971) »,p. 78.
  3. « 1re Conférence Générale des Poids et Mesures (1889) ».
  4. (en) Peter J. Mohr, David B. Newell et Barry N. Taylor, « CODATA Recommended Values of the Fundamental Physical Constants: 2014 »[PDF],(consulté le).
  5. a etbBureau international des poids et mesures (BIPM), « Comptes rendus de la 26e réunion de la CGPM »[PDF], surbipm.org/,(consulté le), Annexe 3. Les unités de base du SIp. 212.
  6. Bureau international des poids et mesures, « Unité de quantité de matière ».
  7. Union internationale de chimie pure et appliquée.Quantities, Units and Symbols in Physical Chemistry [« Green Book »], Oxford, Blackwell Science,,2e éd.(ISBN 0-632-03583-8,lire en ligne),p. 70.
  8. Jean-LucGoudet, « En vidéo : le kilogramme sera-t-il défini par une sphère de silicium ? », surFutura(consulté le).
  9. Yann,« Physique quantique : origine, histoire et évolution ! », surphysique-chimie-lycee.fr, 5 février 2018.
  10. (de) Heitler, W. et London, F.,Wechselwirkung neutraler Atome und homöopolare Bindung nach der Quantenmechanik,Zeitschrift für Physik (1927), 44, 455,DOI 10.1007/BF01397394.
  11. (en)« Hydrodynamica - work by Bernoulli », surbritannica.com.
  12. a etbBernard Fernandez,De l'atome au noyau : Une approche historique de la physique atomique et de la physique nucléaire,Ellipses,, 597 p.(ISBN 978-2-7298-2784-7), partie II,chap. 1 (« Préhistoire de l'atome »).
  13. Jean Perrin (préf. Pierre-Gilles de Gennes),Les Atomes, Paris,Flammarion,coll. « Champs », (1re éd. 1913), 292 p.(ISBN 2-08-081225-4),chap. 9 (« Conclusion »).

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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