Nicole Croisille[1] naît en àNeuilly-sur-Seine d'un père directeur d'agence de tourisme et d'une mère pianiste. Attirée très tôt par la scène et montrant des dispositions pour le chant et la danse, elle devient danseuse à l'Opéra de Paris dès l'âge de huit ans. Néanmoins, son père ne veut pas que sa fille devienne une artiste professionnelle, et refuse qu'elle se présente au concours despetits rats. Nicole Croisille délaisse son rêve de devenir danseuse classique et suit des cours dedactylographie pendant son adolescence. En parallèle, elle suit toutefois les classes de laComédie-Française et intègre le ballet de la compagnie[2].
Pendant lesannées 1950, Nicole Croisille suit les cours deMarcel Marceau et devientmime ; en 1957, elle effectue une première tournée enAmérique du Sud. Fascinée par lejazz, elle découvre lesÉtats-Unis en 1960, lors d'une autre tournée de Marceau. Elle assiste à des concerts dans des clubs deChicago et, aidée par ses aptitudes enanglais, accompagne parfois des musiciens au chant[2].
En France, Nicole Croisille poursuit sa carrière de danseuse et participe à la revue deJoséphine Baker ainsi qu'à des représentations duBourgeois gentilhomme. Elle joue dans la comédie musicaleL'Apprenti fakir avecJean Marais, une pièce avant-gardiste qui s'arrête après un mois d'exploitation seulement[2]. En 1961, elle est assistante chorégraphe dans le spectacleJour de fête à l'Olympia monté parBruno Coquatrix etJacques Tati à l'occasion de la sortie du filmJour de fête dans sa première version colorisée. Elle chante également en amateur dans les caves deSaint-Germain-des-Prés[2].
Elle acquiert une certaine notoriété au début des années 1960 avec la sortie de ses premiers disques. Elle interprète notamment une reprise deHalleluya, I Love Her So deRay Charles, etNous les amoureux, chanson présentée parJean-Claude Pascal à l'Eurovision pour leLuxembourg. En 1961, elle fait la première partie deJacques Brel à l'Olympia[2]. Cette même année, elle fait la connaissance deClaude Nougaro, qui devient son ami et souhaite lui écrire des chansons. Mais, face au succès qu'il rencontre, il abandonnera ce projet[3]. En cette époque où la mode est aux chanteurs « yéyé », Nicole Croisille ne trouve pas encore sa place auprès du public[2].
À son retour desÉtats-Unis en 1966, Nicole Croisille connaît un succès international avec la chanson du filmUn homme et une femme deClaude Lelouch, composée parFrancis Lai et interprétée en duo avecPierre Barouh. La bande originale de ce film devient le premier album français à être certifié disque d'or aux États-Unis, avec des ventes représentant plus d'un million de dollars[5]. Nicole Croisille retrouvera ensuite le réalisateur et le compositeur pourVivre pour vivre en 1968[2].
Au milieu des années 1970, la chanteuse trouve enfin un répertoire taillé sur mesure pour sa voix[2] lorsqu'elle signe avec le producteur Claude Dejacques et l'éditeur Claude Pascal. Ses principaux compositeurs,Francis Lai,Jean-Pierre Lang,Pierre Grosz,Jean Musy etLaurence Matalon, lui font enregistrer plusieurs succès commeParlez-moi de lui (Il ne pense qu'à toi) en1973,Une femme avec toi etTéléphone-moi en1975, mais aussi les titresAvec le soleil sur la peau en1973,La Vie facile etL'Été en1974,L'Amour, l'amour etJe ne suis que de l'amour en1975,Emma (Je m'appelle Emma),J'ai besoin de toi, j'ai besoin de lui etC'est comme un arc-en-ciel en1976,Si l'on pouvait choisir sa vie en1977,La Garonne etFané, fini, foutu en1978,Je n'ai pas dit mon dernier mot d'amour etDansez pour moi en1979… Nicole Croisille présente son premier spectacle en vedette à l'Olympia en 1976 et y retourne deux ans plus tard.
Au cours des années 1980, elle s'installe temporairement auQuébec où elle enregistre un disque en 1983[2]. En1984, elle publie l'albumNicole Croisille chante Francis Lai - Cinéma. En1985 elle reprendLe Blues du businessman puis participe, avec un groupe de vingt-quatre femmes, à l'enregistrement d'une chanson pour l'association caritative CARE France,La Chanson de la vie, commercialisée début1986. On peut aussi la voir dansItinéraire d'un enfant gâté deClaude Lelouch, en 1988, dans lequel elle interprèteQui me dira.
Elle se tourne vers ses genres préférés : les musiques noires-américaines, et notamment le jazz, ainsi que le métissage musical en général. Tout commeNicoletta à qui elle peut être comparée pour son timbre profond et ses influences noires-américaines, Nicole Croisille reste tributaire des compositeurs puisqu'elle n'écrit ni ne compose, ce qui fragilise sa carrière musicale. Elle ne connaît plus de grand succès dans la chanson[2]. Les compositeurs privilégient les chanteurs plus jeunes de leur propre génération[6]. Elle reprend le chemin de la comédie, en participant à plusieurs pièces de boulevard ainsi qu'à quelques films, téléfilms et séries télévisées.
En2006, authéâtre de Dix heures, dans le spectacleNougaro, le jazz et moi, elle reprend, outre quelques chansons de son répertoire, des standards de jazz, et surtout les plus grandes chansons deClaude Nougaro. Elle reprend le spectacle en tournée en province puis auGrand Rex à Paris. Un album-homonyme sort par la suite.
Elle enregistre en 2008, en collaboration avec le compositeurDaniel Mercure, un nouveau disque,Bossa d'hiver.
Au cours des années 2010, Nicole Croisille décide de se consacrer à la comédie musicale.
Le 7, 8 et, elle donne une série de concerts à l'Alhambra à Paris, où elle revient le.
En, elle est en concert avec 450 choristes àSaint-Gervais.
En 2015, elle participe à l'élaboration d'un double CD,Il était une fois... Nicole[7], qui regroupeCroisille 80, l'album qu'elle a préféré enregistrer grâce à la présence deMichel Colombier comme directeur musical, etFemme... Woman in Your Arms, un album inédit dans les pays francophones qui contient des réinterprétations en anglais de ses plus grands succès, ainsi que de nombreux bonus et titres inédits. Elle participe également à différentes comédies musicales dontIrma la douce deNicolas Briançon, puisL'Opéra de quat'sous etCabaret d'Olivier Desbordes[8].
Woman In Your Arms (Une femme avec toi) (Vito Pallavicini / Fred Ferrari - Adaptation anglaise : Marcel Stellman)
The Loving Song (Elaine Laron / Lee Pockriss)
Live For Life (du film "Vivre pour vivre") (Pierre Barouh / Francis Lai - Adaptation anglaise :Norman Gimbel)
Love Happily (C'est Comme Un Arc-en-ciel) (Claude Lemesle - Pierre Delanoë / Hubert Giraud - Rashied - Adaptation anglaise : Marcel Stellman)
My Love You've Gone (Tu M'avais Dit) (Eddy Marnay / Hubert Giraud - Adaptation anglaise : Hal Shaper)
Tell Me What I Want To Hear (Téléphone-moi) (Pierre-André Dousset / Christian Gaubert - Adaptation anglaise : Marcel Stellman)
Look At Me (Le garçon que j'aimais) (Eddy Marnay / André Popp - Adaptation anglaise :Norman Gimbel)
Once Upon A Summertime (La Valse Des Lilas) (Eddy Marnay / Eddie Barclay - Michel Legrand - Adaptation anglaise : Johnny Mercer)
Let Me Help You Love Again (Je ne suis que de l'amour, du filmHistoire d'O) (Pierre Delanoë / Pierre Bachelet - Adaptation anglaise : Dave Jordan)
Our Tune Now Belongs To The Past (En oubliant qu'on était deux) (Boris Bergman / Jeff Barnel)
Until It's Time For You To Go (Inédit)*** (Buffy Sainte-Marie)
Pillow Talk*** (Michael Burton - Sylvia Robinson)
Everybody Sing My Song*** (Christopher Berrie - Michel Renard / Dominique Perrier)
Unspoken Words (L'ombre d'un rien, d'une chance, du filmL'Ombre d'une chance) (inédit)*** (Sylvain Lebel / Eric Demarsan - Adaptation anglaise : Janette Woollacott)
Ready To Take A Chance Again (du Film "Foul Play") (inédit)*** (Charles Fox -Norman Gimbel)
Habladme de el (Parlez-moi de lui)*** (Jean-Pierre Lang / Hubert Giraud - Adaptation espagnole : Carlos Toro)
Contigo fui fujer (Une Femme Avec Toi)*** (Vito Pallavicini / Fred Ferrari - Adaptation espagnole : Gefingal)