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Nicolas Sophianos (en grec Νικόλαος Σοφιανός) est unhumaniste duXVIe siècle, Grec deCorfou ayant vécu principalement enItalie, copiste, imprimeur,grammairien,philologue etcartographe.
Il naquit vers 1500 àCorfou, une île qui était depuis 1401 une possession de laRépublique de Venise, dans une famille de la noblesse locale, les Σοφιανοί. Il fut élève ducollège grec (el) fondé en, àRome, sur leQuirinal (dans une maison prêtée par lecardinal de Sion), par le papeLéon X. Dès 1513, le CrétoisMarcus Musurus avait été chargé d'aller recruter une douzaine d'élèves doués et de famille honorable. Le directeur de ce collège futJanus Lascaris, et le « préfet des études » le CrétoisZacharie Kalliergis. À côté de Nikolaos Sophianos, on peut citer parmi les élèvesMatthaios Devaris[1],Constantinos Rallis (el),Christophe Contoléon. Après la fermeture de l'établissement peu de temps après la mort deLéon X (1522), plusieurs des élèves, dont Sophianos, restèrent enItalie où ils gagnèrent leur vie en se faisant copistes de manuscrits grecs pour de riches patrons amateurs. Sophianos fut notamment employé par lecardinalNiccolò Ridolfi, et plus tard parDiego Hurtado de Mendoza y Pacheco, ambassadeur d'Espagne àVenise de 1539 à 1547. Pour le compte de ce dernier, il fit un voyage enThessalie et auMont Athos en 1543, à la recherche de manuscrits, et il en rapporta, dit-on, quelque trois cents, qui rejoignirent plus tard labibliothèque de l'Escorial[2].
Sophianos fut l'un des premiers promoteurs du grec moderne : il est l'auteur d'une grammaire de la langue parlée à son époque, qui est restée en manuscrit jusqu'à être publiée parÉmile Legrand àAthènes etParis en 1870 (puis àParis en 1874)[3]. Il conçut le dessein de favoriser l'instruction de ses compatriotes en traduisant les textes antiques en grec moderne. Cependant, on ne lui connaît qu'une réalisation en la matière : la traduction du traitéΠερὶ παίδων ἀγωγῆς attribué faussement àPlutarque, qui fut imprimée àVenise en 1544 (d'un grec toutefois plus conservateur que dans sa grammaire, avec des formes verbales anciennes)[4]. On conserve de lui d'autre part des scènes dialoguées en grec moderne qui se trouvent dans un manuscrit de 1533 de la comédie d'Agostino RicchiLes trois tyrans[5].
Sophianos fut aussi un remarquable cartographe: il réalisa une carte de laGrèce donnant les noms de lieux anciens et modernes (intituléeΠεριγραφὴ Ἑλλάδος,Descriptio Græciæ (en)), qui fut publiée pour la première fois àRome en 1540. Il y en eut ensuite plusieurs autres éditions, avec un commentaire latin deNicolas Gerbel pour celles qui furent établies àBâle, chezJean Oporin, en 1545 et 1552. L'ouvrage connut un grand succès dans le monde savant de l'époque. L'auteur produisit aussi une liste alphabétique des noms de lieux en grec ancien, grec moderne et italien. La zone couverte est l'ensemble du « monde grec » de l'époque (y compris la partie occidentale de l'Asie mineure)[6].
En 1539,Marcello Cervini, nouveaucardinal deSanta Croce (et futur papeMarcel II), homme de culture, conçut le projet de faire imprimer certains textes manuscrits latins et grecs conservés dans laBibliothèque vaticane. Comme il n'y avait jusqu'alors presque jamais eu d'impressions grecques àRome[7], il chargea l'imprimeur romain Antonio Blado d'aller se procurer des caractères àVenise, où vivait alors Sophianos. Ce dernier fut associé à l'entreprise et notamment à la fabrication du premier jeu de caractères utilisé. Il en était en fait propriétaire, et l'utilisa pour imprimer àRome en 1542 un traité composé par lui-même sur la fabrication et l'utilisation d'unastrolabe à anneaux,Περὶ κατασκευῆς καὶ χρήσεως κρικωτοῦ ἀστρολάβου (dédié au papePaul III), premier volume imprimé avec ce jeu. Ensuite ces caractères servirent dans le projet du cardinal pour les commentaires sur les évangiles deThéophylacte d'Ohrid, puis le premier volume des commentaires surHomère d'Eustathe de Thessalonique. Mais il apparut que ces caractères étaient trop gros, les coûts trop élevés, et lecardinalCervini donna ordre d'en changer. Sophianos repartit àVenise, et peu après embarqua pour son voyage de 1543 enGrèce. L'impression des commentaires d'Eustathe de Thessalonique ne reprit qu'en 1545 avec d'autres caractères, sous la responsabilité de Niccolò Maiorano. Pour récupérer son matériel, Sophianos dut d'ailleurs soutenir un long procès qui ne fut tranché, en sa faveur, qu'en 1551. Cette gamme de caractères fut utilisée dans de nombreuses impressions grecques enItalie à cette époque. Sophianos s'associa lui-même comme imprimeur avec son compatrioteAntoine Eparchos àVenise en 1544.
Il se trouvait àPadoue en 1562/63 : il y révisa et annota, avec le FlamandNicaise Ellebaudt, une édition aldine de laSyntaxe d'Apollonios Dyscole[8]. On conserve aussi de lui une annotation de laGéographie dePtolémée.
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