Il entre au couventdominicain deSens en1588 et poursuit ses études au collège du couvent de Saint-Jacques de Paris, où il commence à enseigner la philosophie en1595. Reçu docteur en théologie en1600, il est tout à tour régent de théologie, prieur etvicaire général de la congrégation. Il se fait connaître pour ses prédications àBlois,Chartres,Angers et Paris. Il est nommé aumônier deMarguerite de Valois en1602, puis prédicateur ordinaire deHenri IV en1608. En1614, il fait paraître le premier d'une série d'ouvrages polémiques dirigés contre lesprotestants. Ami deMalherbe et des hommes de lettres, il publie en1615 une traduction remarquée de l’Histoire romaine deFlorus. Le, il devientévêque titulaire deDardanie(de) et administrateur du diocèse deMetz. Sa mauvaise santé l’empêche de se rendre àMarseille, où il est nommé évêque en1621. Après sonTableau des passions humaines[1], paru en1620, sonHistoire romaine est publiée en1621.
C'est surtout à ce dernier ouvrage, réédité plus de cinquante fois au cours duXVIIe siècle, que Nicolas Coeffeteau doit sa renommée en tant que prosateur.Dominique Bouhours dit à son propos :
« Desportes,Du Perron,Malherbe, Coëffeteau reformèrent le langage deRonsard, & d’Amyot, comme Ronsard & Amyot avoient reformé le langage de ceux qui les avoient precedez. Coëffeteau tient le premier rang parmi ces derniers reformateurs : il embellît fort la langue ; et le stile de sonHistoire Romaine sembloit si pur àVaugelas, qu’il ne pouvoit presque recevoir de phrase qui n’y fût employée ; et qu’à son jugement, si nous en croyonsBalzac,il n’y avoit point de salut hors de l’Histoire Romaine, non plus que hors de l’Église Romaine[2]. »
Premier Essay des questions théologiques traitées en nostre langue selon le stile deS. Thomas et des autres scolastiques (Paris : François Huby, 1608, et non 1607, comme on l'écrit souvent) - à noter que laSorbonne lui aurait interdit de poursuivre la publication de ce premier essai.
Harangue funebre prononcee à Paris en l'église de sainct Benoist, au service faict pour le repos de l'âme deHenry IIII (1610). Texte en ligne :[1]
Response au livre intitulé Le Mystère d'iniquité, dusieur Du Plessis (1614)
Response au manifeste publié par les Perturbateurs du repos de l'Estat (1617). Texte en ligne :[2]
Tableau des passions humaines, de leurs causes et de leurs effets (1620). Texte en ligne :[3]
Examen du livre du sieur Du Plessis contre la messe, composé il y a environ dix-huit ans par messire Jacques Davy, maintenantcardinal Du Perron et publié par messire Nicolas Coeffeteau (1620)
Œuvres du R. P. en Dieu F. Nic. Coëffeteau, contenant un nouveau Traicté des noms de l'Eucharistie, auquel est refuté tout ce que les Srs Du Plessis,Casaubon et M.Pierre Dumoulin, ministre de Charenton, ont escrit sur ce sujet contre la doctrine de l'Église, avec divers autres traictez ci-devant publiez par le mesme autheur (1622)
Histoire romaine, contenant tout ce qui s'est passé de plus mémorable depuis le commencement de l'empire d'Auguste, jusqu'à celui deConstantin le Grand. Avec l'Épitome de Florus (1623). Texte en ligne :[4]. Mode texte :[5]
Les Merveilles de la Sainte Eucharistie discourues et défendues contre les infidelles (1606 - à Paris Chez François Huby)
Traductions
Histoire romaine de Lucius AnnaeusFlorus mise en nostre langue par F. Nicolas Coeffeteau (1615)
La Montaigne Saincte de la tribulation, qui est un traicté des afflictions et de leurs remèdes, composé premièrement en italien par le Révérend Père Jacques Affinati, et puis mis en françois par F.-N. Coeffeteau (traduit deGiacomo Affinati d'Acuto, 1620)
Histoire de Poliarque et d'Argénis, par F. N. Coeffeteau évêque de Marseille (traduction abrégée de l’ouvrage deJean Barclay, 1624)
Tableau de la pénitence de la Magdeleine, par F. Nicolas Coëffeteau. Nouvelle édition enrichie de plusieurs discours (traduction deL'Homélie de la Magdeleine d’Origène, 1625)
↑Les réflexions de Nicolas Coeffeteau dans ce domaine font suite à celles deJean Riolan et dePierre Charron et seront à leur tour reprises et critiquées parJean-François Senault,Marin Cureau de La Chambre etRené Descartes. Coiffeteau distingue onze passions : la colère, l'amour, la haine, le désir, la fuite, la volupté, l'espérance, le désespoir, la douleur, la hardiesse et la peur.
↑Dominique Bouhours,Les Entretiens d'Ariste et d'Eugène par un gentilhomme de province, deuxième entretien, p. 121, 1671.
Nicolas Coeffeteau, évesque de Dardanie & nommé à l'évêché de Marseille, dansCharles Perrault,Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, chez Antoine Dezallier, 1700, tome 2,p. 5-6(lire en ligne)
Nicolas Coëffeteau, dansLouis Ellies Dupin,Nouvelle bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, chez Pierre Humbert, Amsterdam, 1711, tome XVII,p. 59-62(lire en ligne)
Charles Urbain,Nicolas Coeffeteau, dominicain, évêque de Marseille, un des fondateurs de la prose française (1574-1623) (Paris, 1894 ; réédition : Slatkine, Genève, 1970).