Dans son livreLes Enfants du Verseau (1980) qui théorisa leNew Age,Marilyn Ferguson définit ce dernier comme« l'apparition d'unnouveau paradigme culturel, annonciateur d'une ère nouvelle dans laquelle l'humanité parviendra à réaliser une part importante de son potentiel, psychique et spirituel. »
Considéré comme une tentative de « réenchantement du monde » face à la crise desidéologies et au refus de lacroissance industrielle et duconsumérisme, leNew Age fait partie du phénomène global desnouveaux mouvements religieux nés à partir des années 1960, tout en se fondant sur des éléments doctrinaux antérieurs, notamment empruntés à lathéosophie. Ce retour à la spiritualité se caractérise par une référence aux sentiments religieux ou encore par le sentiment d'une quête intérieure, indépendamment des institutions.
Le phénomène du Nouvel Âge s'est avéré difficile à définir, avec de nombreux désaccords scientifiques quant à ce qu’il recouvre. Les chercheurs Sutcliffe et Gilhus suggèrent qu'il reste« parmi les catégories les plus contestées dans le domaine de l'étude de la religion »[5].
L’historien des religions Olav Hammer qualifie le mouvement de« dénominateur commun d’une variété de pratiques et de croyances assez hétéroclites qui sont apparues et se sont développées à la fin des années 1970 et qui ont en commun des liens historiques, un discours proche et un « air de famille » »[6].
Le sociologue des religions Michael York a décrit le Nouvel Âge comme« un terme générique qui inclut une grande variété de groupes et d'identités qui sont unis par leur attente d'un changement majeur et universel reposant principalement sur le développement individuel et collectif du potentiel humain »[7].
Selon Aupers et Houtman, la plupart des représentations duNew Age qui ont cours actuellement en sociologie restent cependant proches des conceptions de Luckmann, présentée en 1976 dans un livre intituléThe Invisible Religion[8].
Selon Thomas Luckmann, la société moderne occidentale a vu l'érosion du monopole chrétien et l'émergence concomitante d'un« marché de la signification ultime » dans lequel chacun a tendance à élaborer pour lui-même une construction spirituelle strictement personnelle, en fonction de goûts et de préférences personnelles[9]. LeNew Age illustrerait cette« tendance au bricolage individuel en rassemblant des éléments qui peuvent provenir du champ psychologique, thérapeutique, magique, marginalement scientifique, comme de vieilles notions ésotériques, pour ensuite les reconditionner et les proposer à la consommation individuelle et un syncrétisme privé plus poussé »[8].
Dans les années 1970, le termenew age est revendiqué par certains adeptes mais, selon laMiviludes, lesnewagers ne se revendiquent généralement plus comme tels, le terme ayant désormais une acception péjorative[10]. Il s’agit cependant d’un ensemble dans lequel le discours utilise plusieurs invariants : aspiration au changement de paradigme, conceptionholistique de la réalité,spiritualité ésotérique etsyncrétique, rejet de la « modernité ». Des idées apparues au tournant des années 1960 sont ainsi présentes dans lemouvement du développement humain que la Miviludes considère comme typique du new-age : un postulat est que l’être humain n’exploite pas la majeure partie de ses « ressources intérieures », qu’il est dès lors nécessaire pour lui de les développer en cherchant à accéder à des « états supérieurs de conscience » ou en usant de techniques spécifiques visant à la « transformation de soi »[10].
Le millénarisme, qui inclut l'idée de l'arrivée prochaine d'une nouvelle ère pour l’humanité – pour certains courants appelée l'ère du Verseau – qui sera radicalement différente de l'ère précédente caractérisée par des luttes pour la domination. La transition vers cette ère implique des changements radicaux sur les plans sociaux et individuels. Plutôt que d'être conflictuel, le nouvel âge attendu sera celui de l'harmonie du monde entier[15].
L'holisme, qu’il faut entendre selon Flere et Kirbis[11] comme une approche de la vérité distincte de celle qui découle des méthodes analytiques caractéristiques de la science moderne : cette approche exige au contraire une immersion profonde pour comprendre la réalité, et ne croit pas en la validité ou l'efficacité d’une recherche de la vérité passant par l’addition de découvertes fragmentaires. Cette vision est à rapprocher de l'idée holistique selon laquelle tout est imprégné d'une énergie universelle, que la réalité étant entièrement constituée d'énergies interconnectées[16],[17]. Selon cette conception, la vie dans son ensemble, au-delà des différences de forme, est constituée d’un même flux d’énergie interconnectée. Des références à desnotions de physique modernes sont parfois mobilisées comme arguments pour appuyer cette thèse.
Selon lathéosopheAlice Bailey, les principes duNew Age dans « l'ère du Verseau » devaient déterminer « le type de culture et de civilisation» ainsi que « l'avènement d'une nouvelle religion mondiale (qui) prendra la forme d'une approche de groupe, unifiée et consciente, du monde des valeurs spirituelles » comme cela se serait produit, selon elle,« dans l'ère chrétienne des Poissons ou la période antérieure gouvernée par le Bélier[18]. ».
Selon l'étude deWouter Hanegraaff[16], cinq courants ou thèmes principaux pourraient cependant être distingués plus ou moins précisément dans la mouvanceNew Age :
lechanneling : le fait de recevoir et de transmettre des informations, des messages, des révélations par une autre source que sa propre conscience (comme desanges ou autres entités assimilées) ;
la « scienceNew Age » (ou l'utilisation du langage ou des principes de lascience dans les thèses duNew Age, comme dans lemysticisme quantique, par exemple) plus proprement, unephilosophie de la nature (l'intégration du discours scientifique dans celui duNew Age a conduit à l'appellation depseudo-science de la part des sceptiques et d'une partie du milieu scientifique) ;
Les divers courantsNew Age sont associés par contiguïté plutôt que par similarité. Ils ne se rapprochent pas toujours sur la base de caractéristiques communes mais par des relations structurelles et fonctionnelles (comme le seraient par exemple « les divers animaux vivant sur une même parcelle de terre[16] »).
Lechanneling désigne dans la littératureNew Age un procédé de communication entre un humain et une entité appartenant à une autre dimension. Par extension, le terme peut désigner l’ensemble des croyances et des pratiques qui se sont formées, à partir des années 1980 auxÉtats-Unis, autour de ce procédé pour constituer un courant particulier, interne au mouvementNew Age.
Le développement personnel renvoie à toutes les activités proposant de développer uneconnaissance de soi[19], de valoriser ses talents et potentiels[20], de travailler à une meilleure qualité de vie, et à la réalisation de ses aspirations et de ses rêves[21].
Les travaux du psychiatre suisseCarl Gustav Jung en psychologie ont été récupérés par les divers courantsNew Age. L'intérêt de Jung pour leyoga notamment, et globalement pour les croyances orientales, va permettre tout lesyncrétisme que l'on retrouve dans leNew Age[22]. Selon le sociologuePaul Heelas, dansThe New Age Movement, Jung est l'« une des trois plus importantes figures duNew Age » avecBlavatsky etGurdjieff[17].
Lesthéories Gaïa considèrent laTerre comme une entité ayant développé une autorégulation où l'existence de chaque être vivant est supposée régulée au profit de l'ensemble de l'écosphère. Les êtres vivants ont une influence sur la totalité de la planète sur laquelle ils se trouvent.Gaïa, référence à la « terre mère » antique, n'est cependant pas considérée comme unedéesse dans leNew Age. Elle n'a pas de cultes ou de rituels, mais est en quelque sorte considérée comme une entité vivante, avec laquelle il faut être en harmonie[23].
L'expérience deFindhorn, considérée comme une des origines duNew Age[23], fut connue pour son travail avec les plantes, dans ce qu'ils appelèrent une « communication subtile avec les Devas » de la nature.
La question de voir dans lenéopaganisme un courant duNew Age est discutée[23].
Syncrétisme universaliste, il se distingue du néopaganisme du type ethnico-religieux tel que lenéodruidisme ou l'Ásatrú par son absence de références ethniques. Il serait plus proche de laWicca, autre assemblage de références éclectiques prônant des valeurs féministes et écologistes[24].
Avènement d'un nouvel âge : concept d'Ère du Verseau
LeNew Agestricto sensu désigne l'attente d'une nouvelle ère à venir ou en cours. Cemillénarisme se distingue des millénarismes traditionnels par le fait que le changement à venir ne serait ni abrupt, ni violent, ni même issu d'une force supérieure, mais qu'il nécessiterait la participation des êtres humains[25]. L'apparence de cette nouvelle ère est celle d'un monde de paix et de justice, hérité de la contre-culture californienne des années 1960, « d'amour et de lumière »[16].
LeNew Age puise son inspiration première dans les livres d'Alice Bailey (adepte de lathéosophie) des années 1920-1930[26]. Cette dernière annonce le « retour du Christ[27] » et lance l'idée de groupements dits « de bonne volonté mondiale[28] ». Ce ne sont pas des communautés organisées mais plutôt des rassemblements périodiques de personnes indépendantes ayant pour but de hâter l'évènement tant espéré au moyen d'une méditation collective à grande échelle (laGrande Invocation).
Une seconde inspiration estL'Ère du Verseau dePaul Le Cour (1937) sur le plan astrologique. Celui-ci lance le concept d'« Ère du Verseau », le nouvel âge sur la Terre qui devrait marquer une transformation des valeurs de l'humanité par l'avènement des valeurs spirituelles[29].
Le déplacement du « point vernal » le long duzodiaque enastrologie, est un élément clé utilisé pour la théorie historique duNew Age. Le passage de ce point depuis la constellation desPoissons jusqu'à celle duVerseau en raison de laprécession des équinoxes indiquerait le début d'une Ère du Verseau de paix universelle et d'harmonie retrouvées[30].
Selon certains principes duNew Age, le fait que le poisson a été le symbole des premierschrétiens est significatif et certains astrologues pensent que les valeurs du Verseau, comme l'altruisme, seront à l'œuvre dans l'apparition d'une nouvelle forme despiritualité, en rupture avec les valeurs classiques du modèle occidental, survenue dans les années 1970.
L'année d'entrée dans l'« ère du Verseau » est variable selon les différentes écoles. Pour certains, elle aurait commencé en1962[31]. L'année 2012, qui correspondrait à la fin de cycle du calendrier desMayas, est souvent citée comme point culminant de cette période de transformation, ou « ascension » de l'humanité.
Les pratiquants duNew Age ont une tendance générale à rejeter les définitions qu'ils considèrent « rigides » ou doctrinales deDieu et leur préfèrent une absence de définition remplacée par la notion d'« expérience ». Dans leNew Age, on ne doit pas « croire » en Dieu mais « faire l'expérience » de Dieu[16]. Ce dernier est plus souvent vu comme une « force de vie » que comme une « personne[32] ». Des termes fréquents pour le désigner sont « océan d'unité », « esprit infini », « courant primordial », « principe universel », « essence unique », etc.[16]. LeNew Age se distancie tout particulièrement du Dieu qui juge et qui punit des grands monothéismes[16]. Tout autant, cette perception peut cohabiter avec des conceptions issues des traditions orientales (divinités personnelles multiples) ou dupaganisme (principes féminins et masculins de la divinité)[33]. En tout état de cause, dans leNew Age, le divin peut être trouvé « en soi ». Les êtres humains contiendraient une étincelle divine, une divinité intérieure qu'il s'agirait de contacter afin d'accomplir le but de cette existence terrestre[16]. Le cadre globalementmoniste duNew Age laisse peu de place à un Créateur qui se tiendrait en dehors de sa création[16].
Malgré les multiples influences orientales, la figure duChrist reste le modèle spirituel duNew Age sans grande concurrence[16]. Mais ce modèle ne conserve que très peu d'éléments duChrist tel qu'il est présenté dans lechristianisme. Dans leNew Age, il peut être un principe abstrait, un état de conscience (conscience christique) ou toute personne qui incarnerait cetétat de conscience supérieur[16].
La christologie duNew Age se démarque de la christologie chrétienne et musulmane sur plusieurs points, notamment par l'idée du christ cosmique, qui ne serait pasJésus-Christ lui-même mais une entité extra-humaine, qui serait descendue sur plusieurs maîtres spirituels, alors appelésmaîtres de lumière oumaîtres de sagesse, dont Jésus,Bouddha[34], etc. alors que dans lesmonothéismes il ne peut y avoir qu'un seulMessie, qui estJésus-Christ pour lechristianisme[35].
Certains groupes annoncent la venue d'un nouveau messie, notamment par la publication dans des journaux du messageThe Christ is now here (« le Christ est présent »)[36].
Le mouvement se popularise dans les années 1960 à partir des États-Unis. Il se développe alors, essentiellement parmi les membres de la bourgeoisie urbaine des sociétés modernes. LeNew Age mêle allègrement des influences orientalisantes, parfois peu ou mal comprises, avec lapsychanalyse qui se développe depuis les universités américaines auprès la nouvelleclasse moyenne.
En1961,Michael MacMurphy crée l'Institut Esalen enCalifornie où sont explorées les nouvelles thérapies psycho-corporelles. En1962, un petit groupe de personnes autour de Peter et Eileen Caddy donnent naissance à ce qui deviendra laFondation Findhorn, enÉcosse, qui promeut la conscience planétaire et la coopération avec les énergies subtiles de lanature et se consacre à l'habitat écologique et l'épanouissement du potentiel humain.
Dès le milieu des années 1960, lechanneling fait son apparition avecJane Roberts ouDavid Spangler qui deviennent des figures majeures du courantNew Age.
En 1967, lacomédie musicaleHair et en particulier la chanson d'introductionAquarius (dont un couplet dit« C'est l'aube de l'ère du Verseau, l'ère du Verseau ») est une indication de l'apparition de ce thème dans la culture populaire.
Les années 1970 sont propices à l'exploration psychique, certaines personnes expérimentent la consommation de substances psychotropes, comme leLSD, utilisé d'abord comme moyen thérapeutique parTimothy Leary.
C'est dans les années 1980 que la journaliste américaineMarilyn Ferguson théorise le mouvement en publiantLes Enfants du Verseau. Cette période amorce un renouveau dans le courantNew Age qui abandonne les prérogatives de la contreculture des années 1960 et 1970 (drogues, politique) pour prendre son orientationspirituelle[16].
Ken Keyes, à partir de l'interprétation du rapport de recherches d'anthropologues sur une île près du Japon, initia l'idée que si l'on pouvait assembler un échantillon d'une population autour d'un concept nouveau, supérieur et meilleur, ce concept se répandrait dans le reste de la population. Cette idée a été publiée dans son livreLe centième singe dont un million d'exemplaires se sont vendus entre 1982 et 1984. Ce succès conduisit à divers rassemblements, dont le plus fameux fut « laconvergence harmonique » de 1987 durant laquelle des adeptes duNew Age se rassemblèrent sur des sites sacrés autour du monde. Le but recherché était de rassembler 144 000 personnes afin de produire un effet sur le reste de la planète. Cet événement est considéré comme le plus représentatif et le plus vaste du courantNew Age[37].
Quelques semaines après la convergence harmonique de 1987, l'autobiographie de l'actriceShirley MacLaineDanser dans la lumière s'est fait connaître par la télévision à des millions de foyers américains. Le livre décrivait ses aventures psychiques et en particulier unvoyage astral mémorable. En conséquence, l'actrice commença à enseigner des coursNew Age très fréquentés et très chers dont les profits devaient aller à un villageNew Age à Crestone, dans leColorado, qui ne fut jamais réalisé[37].
La fin des années 1980 marqua le déclin de la première forme duNew Age et des milliers de personnes qui avaient vécu certains espoirs déçus finirent par se tourner vers ce que certains sociologues, commeJohn Gordon Melton, ont analysé comme la seconde page du mouvementNew Age dans les années 1990[réf. souhaitée]. La transformation notable fut celle d'un mouvement tourné vers un changement collectif en un courant qui commença à se tourner vers un accomplissement personnel, un éveil individuel et en particulier le concept d'ascension.
Au cours des années 1990, l'essor d'une littérature dite « dechanneling » se précise. Les ouvrages en question concernent de prétendues communications entre les humains et des entités évoluant sur d'autres plans de conscience : « êtres de lumière », « maîtres ascensionnés », anges, entités extra-terrestres, etc. De très nombreux ouvrages plus ou moins populaires de mediums/channels, souvent américains, font référence à des entités inconnues jusque-là ou restées dans l'ombre de cercles ésotériques confidentiels (voirLee Carroll) ou à des concepts en rupture avec lesparadigmes anciens.
Le prototype du héros, décrit par Joseph Campbell[38], et sa mythologie comparée exercent une influence décisive sur leNew Age[39].
Dès les années 1980, certains films populaires semblent avoir puisé dans les valeurs du mouvement, commeStar Wars[40], qui présente une figure obscure du messie à travers le personnage d'Anakin se muant en Dark Vador[41] ou le film d'animationDark Crystal.
Contrairement à une rumeur très répandue, l'album d'Ash Ra TempelNew Age of Earth (1976) n'a rien à voir avec l'expression « musiqueNew Age » et n'en est aucunement l'origine[42].
Dans l'un des premiers livres écrits sur ce thème,Constance Cumbey dénonce ce qu'elle juge être dusatanisme, s'appuyant sur la fondation en1922 de laLucifer Publishing Company parAlice Bailey pour publier ses écrits et ceux deBlavatsky. Cette organisation s'appelle aujourd'hui laLucis Trust, une Organisation non gouvernementale internationale accréditée par lesNations unies[46]. Dans les thèses de la théosophie,Lucifer n'est pas diabolisé, il est vu comme le « porteur de lumière », pas comme l'ange déchu dont l'étoile du matin devait revenir àJésus-Christ[47], seul porteur de la lumière agréée par Dieu pour l'Homme, après la chute deSatan.
Certains courants catholiques représentés par la position de Constance Cumbey voient dansMaitreya, le messie duNew Age annoncé parAlice Bailey, le prototype de l'Antéchrist[46]. Il y a de plus une contradiction entre la vision monothéiste d'un messie unique et celle d'un état christique défendue par leNew Age. Pourtant ces principes sont repris par certains théologiens chrétiens, acquis aux théories duNew Age, commeMatthew Fox(en) aux États-Unis[39] ou dans une certaine mesureTeilhard de Chardin en France.
LeNew Age est qualifié de« religiosité postmoderne » par V. Vaillancourt[48] et A. Kubiak[49] ou de« marché de la spiritualité » par Van Hove[50], de« nébuleuse mystique-ésotérique » par Françoise Champion[51], de« vaste réseau informel d'échanges d'informations » par M. York[52] ou encore de« mutation radicale des systèmes de sens ultimes » selon Martin Geoffroy[53]. Selon Philippe Moingeon — dans son livreIntroduction à la mythologie contemporaine — l'influence du mouvement New Age donnera le ton à l'émergence d'une mythologie contemporaine, si celle-ci venait à émerger.
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À l'instar de la communautéhippie qui a contribué à lui donner son essor, leNew Age a longtemps bénéficié d'une image d'un courant naïf et inoffensif. Un panel de sympathisants duNew Age le décrit comme un mouvement pacifique, alternatif et écologique, marqué par « le travail sur soi », une utopie d'harmonie planétaire et de paix mondiale[54].
Cependant, un certain nombre de critiques ont été portées sur le mouvement, et notamment sur des courants tardifs se réclamant de cette nébuleuse et de son image culturelle et artistique pour mener à bien des activités sectaires, pseudo-médicales ou simplement de charlatanerie[55].
Selon la commission de l'Assemblée Nationale française sur les dérives sectaires (MIVILUDES)[55],« le New Age est un champ culturel au contour flou, que l’on ne peut rattacher ni à une origine unique, ni à un dogme établi, ni à une communauté historique déterminée, et l’appellation mêmeNew Age est loin d’être toujours revendiquée par ses adeptes ». En conséquence, n'importe qui peut se réclamer de ce courant sans qu'il soit possible de prouver le contraire, ce qui tend à faire de cette formule une panchreste vide de sens, voire une simple étiquette commerciale pour couvrir des activités parfois douteuses[55].
Critiques sur les dérives sectaires associées au mouvement
De nombreuses communautés et courants de pensée d'inspirationNew Age ont vu le jour aux États-Unis à partir des années 1960, et certaines ont évolué dès les années 1970 vers une dérive sectaire manifeste, avec parfois des conséquences dramatiques (Ordre du Temple solaire,Heaven's Gate, etc.)[55].
Plus récemment, certains mouvements associés au courantNew Age furent répertoriés commesectes dans lerapport parlementaire français de 1995 sur les sectes[56], et la revendicationNew Age de nombreux courants spirituels (ainsi que des méthodespara-thérapeutiques ou de « développement personnel ») à fort risque de dérive sectaire a fait l'objet d'une mise en garde dans le rapport 2014 de la commission de l'Assemblée Nationale sur les dérives sectaires (MIVILUDES), qui y consacre une large synthèse documentaire illustrée par de nombreux exemples[55].
La miviludes note qu’il faut se garder de dénoncer l’intérêt du public pour ledéveloppement personnel, mais qu’il est de sa mission de« souligner le risque de la banalisation de certaines conceptions et de l’accoutumance du public à certains termes ou pratiques qu’il n’interroge plus, créant ainsi un terreau favorable à des dérives sectaires »[10].
Le danger viendrait alors de l’abandon de tout esprit critique, parce que la penséeNew Age pousse à l’extrême la démarche relativiste et volontariste, car «non seulement elle affirme : « À chacun sa vérité »[57], mais également : « Ma réalité est ce que je veux qu’elle soit»».
Selon l'UNADFI, les adeptes duNew Age« ne se posent pas les bonnes questions », ils tentent de se rassurer, ils sont comme des « narcodépendants[58] ».
Menace pour le lien social par son influence sur l'Internet
Selon le sociologuePhilippe Breton, leNew Age serait l'un des éléments qui entraînerait une vision du lien social fondée sur la séparation des corps et la collectivisation des consciences. Elle se manifeste à travers une certaine conception d'Internet. Il y voit une menace pour lelien social[59].
Critiques émanant des cultures dont s'inspire leNew Age
Le New Age se veutsyncrétique, et emprunte (ou attribue) des éléments variés à un grand nombre de religions et de spiritualités différentes, avec parfois un degré de compréhension des concepts relativement faible ou caricatural, qui a pu irriter les membres de ces cultures.
Des critiques émanent d'adhérents des cultures traditionnelles orientales revendiquées par leNew Age, enChine et ailleurs : un certain nombre d'écoles orthodoxes deyoga,tantrisme,qi gong,médecine traditionnelle chinoise,ayurveda et d'arts martiaux (les familles traditionnelles dutai-chi-chuan par exemple), des groupes dont la pratique est vieille de plusieurs centaines d'années et qui acceptent mal leNew Age occidental et la récupération de leur discipline sans en avoir une bonne compréhension et souvent en la déformant[60].
Une des critiques sur l'éclectismeNew Age vient d'auteurs issus des communautésamérindiennes[61]. LaDeclaration of War Against Exploiters of Lakota Spirituality[62] est l'une des manifestations les plus claires du rejet de ce courant par les leaders de ces communautés.
LeNew Age est souvent mis en parallèle, voire en lien de causalité, avec lenéolibéralisme, et cela alors même qu'il peut parfois en dénoncer certains effets.
Le philosopheMichel Lacroix voit dans leNew Age un développement de l'individualisme[63], tendance que l'on retrouve à l'Institut Esalen ou dans leMouvement du potentiel humain. Dans un autre livre, il développe le rapport entre le développement personnel et la gestion de l'entreprise[64]. Martin Geoffroy, un autre universitaire qui s'est intéressé auNew Age, fait état de la volonté du mouvementNew Age d'infiltrer la formation professionnelle[65], où les stages d'entreprises reprennent deux idées marquantes que sont la culture de soi et l'intégration dans un toutholiste, appliqués au monde de l'entreprise.
Dans un article duMonde diplomatique publié en,Slavoj Žižek propose de voir leNew Age comme une approche complémentaire du capitalisme :« Une sorte de “bouddhisme occidental” se présente désormais comme le remède contre le stress de la dynamique capitaliste. Il nous permettrait de décrocher, de garder la paix intérieure et la sérénité, et fonctionnerait en réalité comme un parfait complément idéologique »[41].
D'après un article duLos Angeles Times (traduit parCourrier International), le mouvementNew Age californien se serait partiellement« tournés vers la sphèreconspirationnisteQAnon pendant la pandémie de Covid-19 », et certains de ses membres« adhèrent à une pensée complotiste à long terme qui défend l’autonomie radicale etsème le doute vis-à-vis de la vaccination, des élus politiques et des principales institutions américaines. »[66]
Quelques auteurs et penseurs associés à ce courant de pensée
↑Sutcliffe, Steven J.; Gilhus, Ingvild Sælid, « Introduction: "All mixed up" – Thinking about Religion in Relation to New Age Spiritualities »,Steven J. Sutcliffe; Ingvild Sælid Gilhus (eds.). New Age Spirituality: Rethinking Religion. Abingdon, Oxford: Routledge. pp. 1–16,
↑Hammer, O, « New Age Movement »,In Wouter Hanegraaff (ed.). Dictionary of Gnosis and Western Esotericism. Leiden: Brill. pp. 855–86,.
↑Michael York,The Emerging Network: A Sociology of the New Age and Neo-Pagan Movements., London: Rowman & Littlefield,.
↑a etbAupers, S.D, & Houtman, D. (2006). Beyond the spiritual supermarket : the social and public significance of New Age spirituality,Journal of Contemporary Religion, 1–31. Retrieved from http://hdl.handle.net/1765/7198
↑ThomasLuckmann,The Invisible Religion: The Problem of Religion in Modern Society, New York, MacMillan,.
↑Pour plus d'informations sur les rapports entre Jung et leNew Age, voirJung and the New Age: A Study in Contrasts, The Round Table Press Review, Philadelphia, Pennsylvania,vol. , numéro d'avril 1998,pp. 1-11.
↑Sylvia Thrupp,Millenial dreams in action : Essays in comparative study, La Haye, Mouton & Co,
↑(en)Beyond Millennialism: The New Age TransformedJohn Gordon Melton, 2000 :« The New Age Movement was never a single organization, but originated as an idea spread by a group of theosophical organizations that shared a common lineage in the writings of Alice A. Bailey » (« le mouvementNew Age n'a jamais été une organisation unique, mais a émergé comme une nouvelle idée issue de plusieurs groupes théosophiques qui partageaient une affinité commune avec les écrits d'Alice Bailey »)
↑Paul Le Cour,L'Ère du Verseau, Dervy-Livres, Paris, 1986(ISBN2-85076-033-1), publié en 1937.
↑Évelyne Latour,La théorie de l'ère du Verseau, depuis les origines jusqu'à Paul Le Cour et ses successeurs (1780 -XXIe siècle), thèse de doctorat, 1995.
↑Eva Pierrakos dans Le chemin de la transformation « Dieu est une force de vie. Pensez à Dieu comme à un courant électrique doté de l'intelligence suprême »
↑« LaWicca ne croit pas, comme les monothéismes patriarcaux, qu'il n'existe qu'une seule version correcte de Dieu et que toutes les autres sont fausses. Les Dieux de la Wicca ne sont pas jaloux. Nous vénérons les principes masculins et féminins personnifiés, reconnaissant que tous les dieux sont deux aspects qui se réunissent en une essence divine » dans Viviane Crowley,Wicca :The old religion in the New Age, Aquarian Press
↑L'étiquette « 'New Age' » lui a été collée, car sa musique était d'un style unique et inclassable, mais la musiqueNew Age est arrivée après lui, et lui-même ne se reconnaît pas dans cette catégorie
↑(en)Jews for MoralityThe New Age Movement: Reversion to Paganism. How the New Age Movement undermines the very foundations of a moral society. By Mayer Adani. 31 Aug. 2001 Accessed December 2006
↑La croyance que « chacun crée sa propre réalité » vient en réaction à l’idée que la vie est le fruit du hasard ou qu’elle n’a pas de « sens ». Mais elle signifie aussi que le monde est un « rêve » que nous rêvons individuellement et duquel nous pourrions nous « éveiller » (Wouter Hanegraaff,New Age and Western Culture,p. 229-235
Michel Lacroix,L’Idéologie duNew Age, un exposé pour comprendre, un essai pour réfléchir, Paris, Flammarion, 1996
Renaud Marhic, Emmanuel Besnier,Le New-Age, son histoire, ses pratiques, ses arnaques, Le Castor Astral, coll. « Faits et illusions », 1999,(ISBN2-85920-396-6)
Jean-Louis Porquet,La France des mutants, voyage au cœur du Nouvel Age, Flammarion, 1994,(ISBN2-08-066868-4)
Dane Rudhyar,Préparations spirituelles pour un nouvel âge, Éditions Du Rocher, coll. « Gnose », 2001,(ISBN2-268-00435-X)