Lenationalisme libyen fait référence aunationalisme desLibyens et à laculture libyenne[1]. Le nationalisme libyen commence à émerger avec la création de l'ordre religieux desSanoussi dans les années 1830, qui mêlent lesoufismenord-africain à l'islam orthodoxe[1]. Après lacolonisation de la Libye par l'Italie, les adversaires de la domination coloniale italienne deTripolitaine et deCyrénaïque unissent leurs forces en 1922, avec le chefOmar al-Mokhtar menant larévolte contre les forces italiennes en Libye[1]. La Libye devient unÉtat indépendant après laSeconde Guerre mondiale[1].
La Libye sousMouammar Kadhafi favorise d'abord lepanarabisme, mais plus tard abandonne, Kadhafi réalisant uneguerreirrédentiste avec leTchad sur labande d'Aouzou[1].
Dans les années 1840, l'ordre religieux desSanoussi atteignirent les frontières de la Libye avec l’aide du cheikh algérien El-Sayyid Mohammed ben Ali Al-Sanoussi[2], aussi connu sous le nom de Grand Sanoussi[3]. L'ordre Sanoussi crée une unification spirituelle, un sentiment de communauté, parmi le peuple libyen[2]. Il s'occupe de l'aspect spirituel de la religion de l'islam[1]. Leur présence est perceptible parmi les tribus libyennes, ce qui donne à la religion plus de pouvoir et d'influence dans la région[3]. Il joue un rôle important dans la création de la cohésion entre les tribus et dans le maintien de la paix entre les tribus et la prévention des conflits[3]. Au sein de la politique, l'ordre Sanoussi se préoccupe d'étendre la portée de l'islam[1]. Il devient plus important en Libye, au point que l'on pourrait éventuellement parler d'unÉtat dans l'État dirigé par l'ordre Sanoussi[2].
Depuis leXIXe siècle, l'Italie a des ambitions coloniales en Libye[3]. En 1912, la puissance européenne envahit et annexe laTripolitaine et laCyrénaïque juste après leur reconnaissance par lesOttomans par letraité de Lausanne[1]. Le pouvoir est partagé entre l'ordre Sanoussi et les autorités italiennes en Libye. Après que les Sanoussi prient le parti de l'Empire ottoman pendant la guerre et que ce dernier perde,Mohammad Idris prend la tête des négociations avec lesBritanniques[1]. En 1922, les différents groupes nationalistes de Tripoli décident de mettre de côté leurs divergences et reconnaissent Idris comme le dirigeant légitime de la Libye[1]. Avec sa nomination, la guerre entre les Sanoussi et les Italiens recommence[1]. Après une autre victoire italienne, des milliers d'Italiens immigrent sur le sol libyen[1]. Pendant laSeconde Guerre mondiale, Idris s'enfuit enÉgypte où il est protégé par les Britanniques. Il accède finalement au trône lorsque la Libye est unifiée sous unemonarchie constitutionnelle, après la défaite de l'Italie et de l'Allemagne[1].
Le roi Mohammad Idris est renversé lors ducoup d'État de 1969 dirigé par le capitaineMouammar Kadhafi[1]. Inspiré parNasser en Égypte, Kadhafi rejoint son projet d'unité régionale, également appelépanarabisme, visant à créer un État arabe commun[4]. Dans ce projet, Kadhafi considère l'islam comme un pilier essentiel, se rapprochant ainsi des idées depanislamisme. L'islam fonctionne comme un facteur unificateur de pertinence universelle[4]. Kadhafi veut promouvoir une alternative aucommunisme et aux philosophiescapitalistes dans latroisième théorie internationale[4]. Cette théorie, développée dansLe Livre vert, s'adresse non seulement au monde arabe mais à l'ensemble du monde et promouvoit ladémocratie directe à travers leComité général du peuple établissant un dialogue direct entre la population et le gouvernement[1].
Avec l'échec du mouvement panarabiste, Kadhafi se tourne vers lepanafricanisme. Il a été nommé président de l'Union africaine en 2009 et expose ses idées sur lecontinentalisme, Kadhafi ne croyant pas en la possibilité d'États africains forts individuellement[5]. Il affirme que, pour trouver leur force et être en mesure de défier des puissances plus grandes, les États africains doivent s'unir. Il défend également la création d'une armée continentale, arguant qu'aucun État ne peut prospérer sans une armée continentale[5]. Au cours dumouvement de résistance libyenne de 2011, Kadhafi est renversé[6]. Par la suite, leConseil national de transition et les acteurs armés non étatiques ne parviennent pas à redresser le pays, par manque de leadership et d'unité[6]. Les acteurs armés non étatiques jouent un rôle important dans l'édification de l'État libyen après 2011 : ils fournissent au peuple libyen, entre autres, des services de sécurité et des services sociaux[7].
Après le coup d'État de 1969, de nombreux ressortissants libyens fuient la Libye, ce qui entraîne la création d'unediaspora libyenne à travers le monde enAmérique du Nord, enEurope et dans la régionMENA En particulier, l'immigration libyenne vers la Tunisie est un phénomène à long terme[8],[9]. Pendant leprintemps arabe de 2011, des Libyens du monde entier soutiennent et participent à la révolution libyenne[8]. La diaspora partage un sentiment commun d'appartenance à une seule nation, de connexion et d'appartenance à une seule communauté[8]. Les médias sociaux sont un facteur important pour rendre cela possible[8].