Cet arbre originaire d'Asie Mineure, très rustique, ne doit pas être confondu avec le Néflier du Japon (Eriobotrya japonica) originaire deChine subtropicale, à fruits jaunes et charnus, ni avec le Néflier d'Amérique (Diospyros digyna), un grand arbre tropical originaire d'Amérique centrale qui donne aussi un fruit à consommer blet, au goût de chocolat.
Autresnoms vulgaires (vulgarisation scientifique) :Néflier commun[4],[3] ou encoreAubépine d'Allemagne[3].
Noms vernaculaires (langage courant), pouvant désigner éventuellement d'autres espèces :Néflier d'Allemagne[7] et plus localementmêlier[4],mespoulo[4],nesplier[4],médlier ou encoremesplier[réf. souhaitée].
Les fruits sont appelés desnèfles ou parfois des mêles, et de manière plus imagée dans le langage populaire de l'Est de la France, "cul-de-chien".
Son nom scientifique provient dulatinmespilum, mot emprunté augrec μέσπιλονmespilon ; ce mot serait formé des motsgrecsmesos etpilos, balle, en référence à la formehémisphérique du fruit.
C'est un arbuste ou un petit arbre à port assez étalé, de 5 à 6 m de haut, à tronc et rameaux tortueux et présentant uneécorce écailleuse.
Lafeuille est simple, alterne, elle est de forme elliptique, un peu aiguë au sommet, et irrégulièrement dentelée. De couleur vert pâle, elle est glabre à sa face supérieure et un peu tomenteuse en dessous.
Lesfleurs blanches ont 3 cm de diamètre environ. Elles apparaissent tardivement, vers la fin mai.
Lesfruits, de 2 à 3 cm de diamètre (4 à 6 cm chez les variétés à gros fruits), ont une forme de petitepoire, ou detoupie aplatie, et portent lessépales persistants à leur sommet. Sur le plan botanique, ce fruit est une faussedrupe (en fait, unpiridion), analogue auxpommes, poires, coings. En effet la partie charnue résulte essentiellement du développement du réceptacle floral qui enveloppe complètement à maturité les cinqcarpelles et repoussant à son sommet les sépales persistants[réf. souhaitée]. La nèfle contient cinq noyaux[8].
Dès 1753 et son fameux ouvrage "Species Plantarum",Linné a décrit cette espèce en lui donnant ce nom qui lui est longtemps resté deMespilus germanica, et la décrivant ainsi :
Malgré ce que laisse entendre son nom latin, le néflier n'est pas originaire d'Allemagne mais d'Asie Mineure où il est cultivé depuis l'an 1000 av. J.-C. Il fut ramené enEurope par les Romains et figura ensuite parmi les espèces recommandées parCharlemagne dans lecapitulaire De Villis.
Le néflier se cultive généralement en demi-tige. Lesporte-greffes utilisables, selon les conditions de sol, sont lepoirier franc, lecognassier, lesorbier ou l'aubépine. En pépinière il est greffé sur des plants deCrataegus obtenus par semis, car la fructification est plus précoce et la durée de vie plus longue que celle des greffons sur poirier sauvage ou cognassier[14].
La récolte des fruits intervient assez tard, généralement en octobre, après les premières gelées. Les fruits doivent être conservés plusieurs semaines dans un local aéré, jusqu'à l'amollissement ou blettissement de la pulpe qui les rend consommables. Il supporte mal la taille annuelle car, n'ayant qu'une fleur à chaque extrémité des jeunes rameaux, couper fait perdre la récolte sur cette brindille ; un élagage tous les dix ans est considéré suffisant.[réf. nécessaire]
Lagermination naturelle desgraines contenues dans lesosselets est lente et capricieuse en raison de leur enveloppe assez dure et imperméable. Elle nécessite au moins deux hivers destratification pour se ramollir. De plus, lescultivars ne sont pas fidèlement reproduits[réf. nécessaire].
Les propagateurs professionnels trempent les graines quelques instants dans l'acide sulfurique pour accélérer leurgermination. Les amateurs peuvent plus simplement scarifier légèrement letégument brun puis laisser tremper huit à dix jours les graines dans un bol d'eau. On peut ensuite semer et les graines lèvent généralement dans le mois qui suit.
Le néflier est cultivé commearbre fruitier. Lanèfle se consomme blette, ou cuite en compote ou en confiture. Le fruit peut aussi être consommé enratafia.
Lebois de néflier a un grain très fin et peut se polir. Il est dense et se fend peu, qualités qui l'ont fait rechercher pour les manches d'outils et de fléaux. AuPays basque il se fabrique un bâton de marche ornementé appelémakhila, dont le bois de néflier nécessite avant d'être travaillé par l'artisan, une durée de séchage entre dix et vingt années selon la solidité recherchée.
Le néflier a aussi été utilisé comme "mairien" (bois de construction) à la fin du Moyen Âge, notamment en Flandre et en Artois pour les moulins à eau (XIV et XVe siècles). Il apparaît alors dans les textes (comptes de réparations) sous le terme "mesplier" ou "merlier", "meslier", particulièrement pour des pièces en contact avec l'eau.
↑M.Gaterau,Description des plantes qui croissent aux environs de Montauban, ou qu'on cultive dans les jardins : rangées d'après la méthode sexuelle, avec l'indication du lieu où elles viennent, et les vertus principales des usuelles, Montauban, M. Gaterau,, 216 p.(lire en ligne),p. 92