Lenéoconfucianisme est un courant philosophique extrême-oriental qui prit son essor sous ladynastie chinoise Song et devint la version officielle duconfucianisme duXIVe siècle jusqu’au tout début duXXe siècle, malgré la concurrence du courantHanxue à partir de ladynastie Qing. Le canon desQuatre Livres proposé parZhu Xi, son principal promoteur, constituait la base desexamens impériaux. Le néoconfucianisme pénétra au Vietnam,au Japon eten Corée, jouant un rôle particulièrement important dans ces deux derniers pays, où il reçut parfois une interprétation originale.
Il est connu en Chine sous divers noms désignant ses multiples branches à différentes époques, dont les deux principales sont l’École du Principe (理學pin. :Lǐxué) et l’École de l'Esprit (心學 pin. :Xinxué). AuXXe siècle,Feng Youlan 馮友蘭 (1895–1990) créa la Nouvelle École du principeXin Lixue.
Les penseurs néoconfucéens ont popularisé à partir desXVIe – XVIIe siècles le symboletaijitu, représentation du concept detaiji duLivre des Mutations, parfois appelé en Occident « symbole taoïste ».
Le néoconfucianisme est le premier courant confucéen depuis lesHan[1] comprenant un systèmemétaphysique, sous diverses variantes. C’est une réponse à la domination philosophique destaoistes et surtout desbouddhistes, dont les confucianistes considéraient certaines notions et pratiques comme malfaisantes et étrangères à la société chinoise, lemonachisme en particulier, ou lekarma. Ils souhaitaient réaffirmer la prééminence des vertus confucéennes (humanitéren, droitureyi, correctionli, sagessezhi, fidélitéxin, sincéritécheng), et la conformité de l’ordre social qu’elles régissent avec la Voie du Ciel. La pensée deMencius qui affirme que la nature humainexing est fondamentalement bonne, donc partie intégrante de l’ordre cosmique, fut mise en avant. Malgré le désir de se démarquer du bouddhisme et du taoïsme, les métaphysiques néoconfucéennes se sont tout de même formées sur la base des systèmes existants, les influences de ces deux courants ainsi que des anciens concepts naturalistes (yin et yang,qi,cinq éléments etc.) n'en sont donc pas absentes. Ces emprunts sont parfois même délibérés, car les néoconfucianistes reconnaissaient aussi des qualités aux systèmes qu’ils voulaient contrer. Ainsi Zhu Xi admirait-il le haut niveau moral des moines bouddhistes, et les penseurs du courant comptaient souvent des moineschan ou taoïstes parmi leurs amis. « Les trois enseignements sont un. » devint le slogan de l’époque Song, lancé par les confucéens qui voulaient dire par là que les aspects positifs du bouddhisme et du taoïsme étaient aussi présents dans le confucianisme.
Contrairement aux premiers penseurs du courantXuanxue (IIIe – VIe siècle) qui espéraient régénérer le système confucéen en s’appuyant largement sur leLivre de la Voie et de la Vertu, leZhuangzi et leLivre des Mutations, ceux du néoconfucianisme cherchaient à se démarquer clairement du taoïsme et rejetèrent donc les deux premiers ouvrages, se concentrant sur le dernier dont le commentaire était attribué à Confucius. Les autres textes retenus étaient bien sûr lesAnalectes, mais aussi des textes jusque-là mineurs comme leMencius, qui affirme que la nature humaine est bonne, ainsi que laGrande Étude et l’Invariable Milieu tirés duLiji.
Bien que le néoconfucianisme débute réellement sous les Song et devienne un courant important grâce à Zhu Xi, ses philosophes citent parfois comme précurseurs deux personnalités de la dynastie Tang,Han Yu (768-824) etLi Ao (772-841).
Outre ceux mentionnés dans le chapitre précédent :
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